[size=32]a personnalité hystérique[/size]
La personnalité hystérique fait partie de la sphère névrotique. Cela implique que l'évolution et la psychogenèse se soient bien passées jusqu'au moment de la troisième structuration, celle débouchant sur le conflit œdipien. Contrairement à l'opinion répandue les personnalités hystériques, bien que démonstratives, ne sont pas caricaturales.
PLAN
1/ Clinique
L’enfance
Les manifestations d’une orientation hystérique de la construction de la personnalité peuvent apparaître dès quatre ou cinq ans. Le caractère se modifie. L’enfant montre une suggestibilité, une tendance trop prononcée à l’imitation avec des changements de modèle rapides. Chez la fille apparaît une coquetterie excessive, des attitudes de séduction envers les adultes. La famille est structurée et ne présente pas de caractéristiques foncièrement pathogènes, mais on note un lien privilégié entre le père et la fille.
Les symptômes sont divers. Ce sont principalement des somatisations comme une aphonie, une paralysie, des troubles sensoriels. Ce peut être un mutisme qui est souvent complet (intra et extra familial). L’enfant a une propension à faire des crises de nerfs. Son insertion sociale et scolaire souffre : inhibition, inefficacité dans les apprentissages, difficultés d’attention, rêverie. Souvent ces manifestations font suite à un événement déclenchant : accrochage scolaire, conflit familial, maladie somatique, problème dans l’entourage.
À l’adolescence, les troubles s’accentuent et le tableau clinique devient proche de celui de l’adulte.
Le caractère
Le théâtralisme est caractéristique. Il reste modéré et n'est jamais caricatural ou désadapté (dans ce cas on quitte la spère névrotique). Grâce à lui, l’hystérique interpelle l’autre. Les événements sont dramatisés, les propos sont amplifiés, les attitudes et les émotions sont exagérées. L’hystérique est à la mode, habillée de manière à attirer l’attention et à ne pas passer inaperçu. La vie imaginaire imprègne la réalité concrète et sociale. L’hystérique modifie, enjolive, afin de rendre sa vie plus excitante. Il y a toujours une avidité affective, une demande exagérée vis a vis de l’autre qui entraîne des attitude de séduction, une recherche du prestige, le besoin d’être la vedette. On rencontre deux inflexions possibles dans le caractère hystérique : Parfois des caractères faibles, suggestibles, influençables et donc versatiles dans leurs opinions leurs choix. Parfois il y a une forte affirmation de soi, une assurance, parfois un autoritarisme. Cette forme affirmée s’accompagne chez les femmes de tendances masculines et d’agressivité envers les hommes.
Les conduites
La conquête, la réalisation, débutés dans l’enthousiasme ne sont jamais satisfaisantes, surtout dans le domaine sentimental. L’élu est vite rejeté, car il est décevant, ses mauvais côtés apparaissent vite, il ne procure par la satisfaction sexuelle escomptée. Ce qui est possédé perd de son intérêt. Les hystériques évitent le plus souvent le contact sexuel qui n’est pas très satisfaisant, d’où la rupture lorsque la séduction débouche sur une relation. L’hystérique a une frigidité relative et préfère la masturbation aux relations sexuelles. Toutefois cela n’est pas systématique et certains, surtout de sexe masculin, ont une vie sexuelle bien remplie. Le sujet a peu d’intérêt pour le résultat, l’essentiel étant dans l’apparence, le beau geste, le fait d’être à son avantage. Il préfère se réfugier dans la vie imaginaire plutôt que de se confronter aux contraintes de la réalité. Il est donc en général peu efficace. Remarquons enfin, et ce n’est pas la moindre des caractéristiques cliniques, même si elle est difficile à cerner, que la plasticité du sujet peut donner des conduites toutes différentes de celles que l’on s’attendrait à trouver. Pour plaire, il peut prendre des attitudes qui lui sont étrangères (devenir efficace, se sentir féru d’ordre, être actif sexuellement). Un certain nombre de conduites sont donc, en apparence, hétérogènes au tableau clinique. Elles s’y intègrent pleinement, car elles signent la plasticité du sujet.
Les conversions
Les somatisations sont appelées "conversion" depuis Freud (1895) pour signaler que le problème psychique se « convertit » dans le somatique. Les conversion somatiques ne sont pas présentes chez toutes les personnalités hystériques. Les manifestations sont diverses. Ce peut être la paralysie d’un membre, l’impossibilité se tenir debout (astasie abasie), l’incapacité de parler (aphonie). Parfois le sujet présente une insensibilité partielle ou totale, des sensations bizarres (fourmillements, brûlures), des douleurs diverses, des céphalées. Il peut souffrir de contractures, de crampes, de trouble sensoriels le plus souvent visuels (vision floue, dédoublement, rétrécissement du champ). Il peut exister des troubles viscéraux tels des spasmes bronchiques, digestifs ou urinaires. Les grandes crises, avec des convulsions d’allure épileptoïde, ne correspondent pas à l'hystérie névrotique mais plutôt aux personnalités histrioniques (voir : Personnalités histrioniques). Par contre, on rencontre fréquemment des crises de tétanie avec contractures fourmillements crampes, tachycardie, oppressions respiratoire, des états seconds, un refus de la communication. Lorsqu’ils ressemblent à des troubles somatiques connus, ils sont cliniquement paradoxaux. Ce sont des troubles corporels, au sens ou ils viennent directement du schéma corporel et de l’imaginaire du corps. Le mode d’installation de ces symptômes est caractéristique. Le début est brusque et ils s’accompagnent d’une « belle indifférence » : il y a une plainte de circonstance et le trouble est bien toléré malgré son caractère invalidant. Les symptômes ont une valeur expressive, on peut leur trouver un sens même s’il est flou, vague et incertain. Ils sont rapport avec l’époque et la culture. Les aspects somatiques sont des troubles purement fonctionnels, c’est-à-dire réversible. Ils ne s’autonomisent pas en syndromes physiopathologiques ou en maladies somatiques avérées.
L’évolution
Les désagréments de la vie relationnelle provoquent, chez l’hystérique, des épisodes dépressifs. La dépression entraîne parfois des tentatives de suicide de gravité variable, mais en général faible. L'acte suicidaire représente une décharge des tensions accumulées et par là il se rapproche des « crises ». La tentative de suicide se situe aussi dans le théâtralisme et comporte une demande affective. C'est un appel pour remanier le champ relationnel. Avec l'âge on voit apparaître des syndromes dépressifs chroniques traînants et récidivants qui donnent lieu à une alcoolisation compensatoire. L'hystérique change de style et s’installe dans la dépendance et la plainte. Il y a une accentuation des plaintes à caractère somatique qui prennent une allure plus hypochondriaque et s'accompagnent d'exigences de prise en charge médicale inadaptées.
الجمعة فبراير 19, 2016 9:48 am من طرف سوسية