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 La philosophie de Leibniz

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20022016
مُساهمةLa philosophie de Leibniz

La philosophie de Leibniz Leibniz-241x300Sommaire de l'article [Cacher]


[size=34][size=34]Leibniz : Dieu, l’optimisme et le meilleur des mondes[/size][/size]

Wilhelm Gottfried Leibniz, philosophe et savant allemand, surtout connu en France de manière négative, grâce à Voltaire et son célèbre Candide, comme représentant de la philosophie optimiste. Non seulement Voltaire n’avait pas lu l’oeuvre de Leibniz, mais cela relève en plus d’une lecture tout à fait erronée de Voltaire. Au contraire, l’œuvre de Leibniz, immense, est riche d’aperçus de génie. Dans le domaine de la connaissance, dans le champ de l’esprit et de la nature, Leibniz a entrouvert des horizons nouveaux. Le monde est un tout plein de vie, avec lequel nous sommes en relation par une foule de petites perceptions (inconscientes).

[size=34][size=34]La connaissance chez Leibniz :[/size][/size]

Sur le plan de la philosophie de la connaissance, Leibniz s’attache aux idées, définies comme objets de la pensée, selon leur clarté et leur distinction (dans la lignée de Descartes) :
– Une idée est claire quand elle suffit pour reconnaître une chose et à la distinguer.
– Sans cela, l’idée est obscure.
– Sont distinctes les idées qui distinguent dans l’objet les marques qui le font connaître.
– Autrement, on les appelle confuses.

Leibniz vs Descartes et Locke :

En revanche, la théorie leibnizienne des idées exclut l’innéisme cartésien. Leibniz veut, en effet, dépasser à la fois l’empirisme de Locke (selon lequel tout savoir viendrait des sens), et la doctrine cartésienne des idées innées (les idées sont en l’homme de manière permanente et statique puisqu’elles viennent de Dieu)
– Locke se trompe : l’âme humaine n’est pas une tabula rasa, une table rase, où viendrait s’inscrire l’expérience.
Pour Leibniz, il faut reconnaître l’importance de l’activité spirituelle. Néanmoins, l’innéisme cartésien n’est pas non plus acceptable en tant que tel : l’expérience est tout au moins l’occasion permettant à l’esprit de prendre conscience des richesses qui sont en lui.
A mi-chemin de Descartes et de LockeLeibniz souligne donc le dynamisme spirituel de l’homme.
– Ce qui est premier et d’abord donné, c’est l’esprit, comme le prouve l’examen des principes de la connaissance, ces énoncés de base sur lesquels s’appuient nos raisonnements.
– Quels sont-ils ? Ce sont les principes de contradiction et de raison suffisante.
►  Le principe de contradiction s’énonce ainsi : de deux propositions contradictoires, l’une est vraie, l’autre fausse.
►  Le principe de raison suffisante affirme qu’aucun fait ne saurait se trouver existant sans qu’il y en ait une raison suffisante.
Le principe de raison suffisante est, aux yeux de Leibniz, le principe suprême, très grand et très noble.

[size=34][size=34]Leibniz et les monades :[/size][/size]

Dans sa description de l’univers, Leibniz tente également de « dépasser » le mécanisme cartésien : aux yeux de Descartes, la matière se ramène à l’étendue géométrique.
A ce mécanisme s’oppose le dynamisme de Leibniz, selon lequel l’univers est formé de monades, substances simples, sans parties, atomes de la nature et éléments des choses, réalités spirituelles dynamiques, analogues à des âmes.
Partout ces principes spirituels sont en action : ils se caractérisent, en effet, non seulement par la perception, représentation du multiple dans l’unité, mais aussi par l’appétition, tendance de toute monade à agir. Toute monade perçoit l’univers et tend à exercer une action.
– Ainsi se dessine un univers mobile et fluide, où tout, matière, nature et objets est animé par les monades ou âmes.
– Qui plus est, il existe des niveaux dans la perception. Et cette pluralité de niveaux telle que la conscience apparaît seulement comme un degré et un passage.
Si l’aperception en tant que telle désigne une perception distincte et aperçue par la conscience, la perception sans aperception ni réflexion est également possible. Ainsi, quand je me promène au bord de la mer, millepetites perceptions inconscientes et trop menues pour être saisies, contenus psychiques  que j’ignore et dont je n’ai pas claire connaissance, forment le tout de ma perception claire.
– Par ces petites perceptions inaperçues, nous sommes liés, de manière insensible, à la totalité du monde et du réel.
Une fois de plus, nous sommes loin de Descartes, chez qui toute pensée s’accompagne de conscience.

[size=34][size=34]L’harmonie préétablie chez Leibniz :[/size][/size]

Comment concevoir les rapports entre les monades ?
– Dieu a réalisé entre elles un accord, et ce à partir d’une harmonie préétablie : Dieu a , en effet, voulu créer un ensemble cohérent et a établi une harmonie entre toutes les substances.
– Ainsi le monde a-t-il organisé selon le principe du meilleur.
Dès lors, nous pouvons opérer une justification de Dieu en ce qui concerne le problème du mal dans l’univers : c’est ce que Leibniz nomme théodicée.
– Dieu, qui n’est pas responsable du mal qui règne dans le monde, doit en être disculpé.
– Il a crée le meilleur des mondes possibles.
– C’est l’homme, libre, qui décide ou non le mal
Voltaire, on le sait, ironisera et critiquera à propos de cette justification dans Candide.

[size=34][size=34]L’optimisme de Leibniz :[/size][/size]

Il est donc légitime de parler de l’optimisme de Leibniz, l’optimisme désignant ici la conception selon laquelle le monde est le meilleur des mondes possibles : entre une infinité de mondes possibles, il y a le meilleur de tous et c’est le vrai monde actuel.
A celui qui poserait la question : « le monde n’est-il pas, néanmoins, riche de maux ? »…
– Leibniz répond que toute douleur ou inquiétude sont les conditions mêmes du plaisir et du bonheur.
– Le plaisir, en effet, ne procède pas d’un cours uniforme, lequel enfanterait l’ennui.
– Le plaisir, ce sentiment de perfection et cet avancement vers le bonheur, provient d’une victoire sur quantité de demi-douleurs qu’on finit par apaiser en satisfaisant son désir.
–  Quant au bonheur, il ne consiste jamais dans une pleine jouissance, où il n’y aurait plus rien à désirer, mais dans un progrès perpétuel vers de nouveaux plaisirs et de nouvelles perfections.
Le mal, la douleur, l’inquiétude, autant de conditions du bien, autant de raccourcis vers une plus grande perfection.
– Tel est l’optimisme de Leibniz, qui voit, en particulier, dans l’inquiétude, ensemble de sollicitations imperceptibles qui nous tiennent toujours en haleine, une promesse de plaisir et une annonce de perfection.

Conclusion du cours sur Leibniz

Ainsi, selon l’optimisme leibnizien, le mal n’est que l’ombre du bien. Leibniz, ce grand conciliateur et « harmonisateur », nous décrit un univers pétri de cohérence où le mal perd toute positivité. Résolument optimiste, Leibniz a tenté d’enseigner l’espoir dans une époque de guerre et de déchirement intellectuel et religieux.

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