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 La philosophie de Platon : Une philosophie de la raison

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جنون
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20022016
مُساهمةLa philosophie de Platon : Une philosophie de la raison

La philosophie de Platon : Une philosophie de la raison Platon-2Platon est un philosophe grec connu et reconnu pour avoir notamment laissé une œuvre philosophique considérable, sous formes de dialogues.  Le monde sensible est, aux yeux de Platon, subordonné aux Essences ou Idées, formes intelligibles, modèles de toutes choses, qui sauvent les phénomènes et leur donnent sens.
Au sommet des Essences se trouve l’idée du Bien, qui les dépasse en dignité et en puissance : ce principe suprême se confond avec le divin.
Sommaire de l'article [[size=15]Cacher][/size]



[size=34][size=34]Le dialogue au coeur de sa conception de la philosophie :[/size][/size]

Platon a bien souvent présenté sa doctrine sous une forme particulière, celle du dialogue dans lequel  Socrateoccupait une place plus que prédominante. En effet, Socrate était le maitre du philosophe, il incarnait, en quelques sorte, le « meneur de jeu », le “taon”, l’accoucheur des âmes, l’empêcheur de tourner en rond.
En rédigeant son œuvre de manière dialoguée, Platon a ainsi mis en évidence une dimension importante inhérente à la recherche du vrai : la connaissance ne s’acquiert qu’à deux (ou à plusieurs) et cette médiation du dialogue est seule en mesure de nous faire dépasser les opinions particulières pour nous faire accéder à l’universel.
Qu’est ce, en effet, qu’un dialogue ?
–          Quand deux individus  sont face à face et que deux types de croyances s’affrontent, en un débat organisé, cette discussion porte le nom de dialogue.
–          Mais le dialogue lui-même est un aspect rudimentaire de la dialectique qu’il faut maintenant définir et décrire.

[size=34][size=34]Platon, La dialectique, les Essences, le Bien :[/size][/size]

La dialectique désigne une démarche et un itinéraire, une montée progressive vers le vrai, loin des illusions et des croyances d’ordre purement sensible ou imaginatif.
–          La pensée s’élève ainsi de l’opinion (la « doxa)…
Le vraisemblable est :
►  un énoncé non justifié par un raisonnement rigoureux
►  un mélange de vérité et d’erreur
►  sun orte d’entre-deux intermédiaire entre le néant total et ce qui est … jusqu’à un savoir d’ordre intelligible et justifié en raison
La première étape de la connaissance rationnelle correspond à la saisie des données mathématiques, mais il s’agit de parvenir, au-delà même de ces vérités mathématiques, au terme ultime de la dialectique : les Idées ouEssences et le Bien.
Aux Yeux de Platon, le monde sensible n’est, en effet, qu’apparence par rapport aux idées elles-mêmes, objets de la pensée pure, modèles intelligibles de toutes choses, non perçues par les sens, mais néanmoins beaucoup plus réelles et plus vraies que les objets empiriques en tant que tels.
–          Ainsi l’Idée de table, c’est la table idéale, telle que nous la concevons par la pensée, modèle ou paradigme que les tables concrètes imitent et reproduisent.
–          En somme, l’Idée ou l’Essence (deux termes ici à la signification voisine) sont « les choses » dans leur état le plus pur, modèles de la pensée et de la réflexion.
►  C’est la dialectique, itinéraire réglé et méthodique, qui, de concepts en concepts et de propositions en propositions, permet d’atteindre ces Essences idéales ainsi que le Bien, terme ultime de la démarche rationnelle.
►  Le Bien désigne ainsi, aux yeux de Platon, le Divin : qui n’est,  à proprement parler, ni une notion ni un concept, mais un principe suprême, supérieur et à l’existence et à l’essence, les dépassant de loin en dignité et en puissance.
Cette idée du Bien, cause de tout ce qu’il y a de droit et de beau, communique sa vérité et sa vie à tous les objets connaissables.

[size=34][size=34]Platon, L’Amour et la Beauté :[/size][/size]

L’itinéraire vers les Essences ne se comprend lui-même que par la dialectique de l’Amour, que Platon nous a si bien décrite dans le Banquet.
–          En effet, l’élan amoureux vers la Beauté représente, aux yeux du philosophe, un puissant instrument d’accès au vrai.
–          Intellectualisé et discipliné, l’Amour se confond avec la Dialectique, dont il incarne le dynamisme et la vie.
Qu’est ce, en effet, que l’Amour ?
–          C’est un manque, une pénurie, une pauvreté qui nous signale notre incomplétude et notre vide, un élan vers ce que nous ne possédons pas, une aspiration à la Beauté elle-même.
–          Grâce à lui, nous pouvons, à partir des beautés corporelles et sensibles, progresser jusqu’à la Beauté de l’âme, puis jusqu’à celle des occupations et des lois.
Enfin, à l’étape suprême, c’est l’Idée même du Beau, dans sa pureté et son indépendance, que pourra atteindre le philosophe.
Il est difficile de définir cette Idée de Beau.
–          Formant une unité en elle-même, échappant à la génération et à la corruption, elle se caractérise par la pureté absolue, la transcendance par rapport au sensible et autres « sornettes mortelles »…
–          … la Beauté, c’est la désincarnation ultime, l’éclat et la splendeur de ce qui transcende absolument l’empirique et le concret.

[size=34][size=34]Socrate, Réminiscence et maïeutique :[/size][/size]

La dialectique des Idées et la théorie de l’Amour conduisent à parler d’un idéalisme platonicien (au sens fort du terme idéalisme) comme doctrine attribuant aux Idées ou Essences une existence en soi, indépendance de l’esprit et des choses individuelles  (NB : le mot « idéalisme » n’est pas de Platon lui-même).
Mais on peut se demander quels arguments permettent ainsi à Platon d’élaborer cette théorie « idéaliste » des Essences.
–          Il semble que maïeutique et réminiscence constituent deux éléments majeurs justifiant cette élaboration et cette doctrine.

La Maïeutique :

–          Elle désigne cet art d’accoucher les esprits :
►   Art par lequel Socrate conduisait ses interlocuteurs à se découvrir eux-mêmes, à prendre conscience de leurs richesses implicites.
►  Ainsi, dans le dialogue le Ménon, le petit esclave ignorant découvre-t-il lui-même, par les vertus de sa propre intelligence, comment construire un carré double d’un carré donné.
–          Si chacun de nous peut ainsi, par le dialogue et la maïeutique, naître à lui-même et ressaisir des vérités (cachées), ne serait-ce pas parce qu’il se souvient alors d’une vérité jadis contemplée ?
►   Telle est la doctrine de la Réminiscence

La Réminiscence :

–          Nous avons, durant nos existences antérieures, contemplé les Idées, lesquelles ne constituent, dès lors, que des ressouvenirs.
–          Apprendre, c’est se remémorer à la vérité jadis aperçue.
–          Tout l’exercice philosophique vise à maîtriser et à organiser ce contenu secret, caché, fruit d’une lointaine contemplation.

[size=34][size=34]Platon, la Morale et la politique:[/size][/size]

Ainsi, la réponse apportée au problème spéculatif et la constitution d’une dialectique s’appuyant sur la réminiscence permet aussi à Platon de résoudre le problème moral et politique.
Les Sophistes, ces maîtres de rhétorique et d’éloquence, critiqués par Platon qui voyait en eux de simples producteurs de mensonges, de faux prestiges et d’illusions (la sophistique étant définie par lui comme négoce et trafic de discours), avaient, en effet, sapé la croyance en un Absolu permettant à la morale de s’édifier :
–          La vérité, pensaient-ils, n’est rien d’autre que la subjectivité.
–          Leur doctrine relativiste conduisait souvent au pur immoralisme.
Avec Platon, la morale redevient, bien au contraire, possible…
–          Quand, après avoir contemplé les Idées, le philosophe redescend dans la « caverne », il est désormais en mesure d’édifier une morale et une politique.
–          La fameuse Allégorie de la Caverne désigne, en effet, ce récit par lequel Platon peint notre condition :
►  Les hommes sont semblables à des prisonniers qui prennent les ombres projetées devant eux sur la paroi de la caverne pour la vérité.
►  Le prisonnier que l’on détache et qui sort au dehors symbolise le philosophe accédant aux Essences.
La vertu dans cette perspective, désigne la participation aux Essences et à la véritable connaissance, une science du Bien et du Mal inséparable de la dialectique.
Chez Platon, et d’une manière générale dans toute la pensée hellénique, vertu et morale sont, en effet, de l’ordre du savoir.
–          Nul n’est méchant volontairement.
–          Etre courageux, c’est posséder la science de ce qui est redoutable ?
–          Etre juste, c’est accéder à la connaissance de l’harmonie de nos forces intérieures.
–          La justice (individuelle) représente donc un savoir juste. Dans l’âme juste, la partie raisonnante (l’esprit) connaît et commande, maitrisant :
►   le désir, sauvage et irréfléchi (la concupiscence)
►  La colère, partie impétueuse qui peut, parfois, devenir l’alliée de la raison
–          La justice désigne, dans cette perspective, la vertu assurant sa fonction à chaque partie de l’âme.
Dans l’Etat, la justice représente une harmonie et un équilibre :
–          Les artisans et travailleurs divers obéissent
–          Les guerriers défendent la cité
–          Les magistrats commandent à ces deux classes subalternes.
La justice individuelle représente l’équilibre d’une âme saine où chaque partie joue son rôle et obéit à sa fonction. La justice politique, quant à elle, désigne l’équilibre de la cité où le « philosophe-magistrat » commande :
–          Chaque classe exécute la fonction qui lui est propre
–          Au sommet de la hiérarchie, se trouve celui qui « sait », qui a contemplé les Essences, le Bien : LePhilosophe.
Telle est la solution que Platon apporte au problème politique : « le philosophe-roi ». Ainsi, pour  réaliser la justice dans la cité, il faut donc que les rois deviennent philosophes, ou que les philosophes deviennent rois.
Telle est cette philosophie qui a tant marqué la réflexion occidentale, aussi bien dans l’analyse de l’amour et du désir que par celle de la dialectique spéculative.

Conclusion du cours sur Platon

Platon, mort il y a plus de 23 siècles, a dessiné des chemins qui continuent de fasciner toute notre civilisation et notre culture.
En cette voie, il nous conduit de l’opinion (connaissance inférieure, faculté intermédiaire saisissant les choses qui flottent entre le néant et l’être absolu), jusqu’à la science (connaissance rationnelle permettant d’atteindre l’essence de la vérité ) : Itinéraire qui hante encore notre temps et auquel se réfèrent encore bien des penseurs et des savants contemporains.

[size=34][size=34]Oeuvres de Platon :[/size][/size]

– Les dialogues de jeunesse :

  • Hippias majeur

  • Protagoras

  • Gorjas


– Les dialogues de la maturité
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جنون
رد: La philosophie de Platon : Une philosophie de la raison
مُساهمة السبت فبراير 20, 2016 12:10 pm من طرف جنون
La philosophie de Platon : Une philosophie de la raison Platon-par-raphael-detail-de-lecole-dathenes
Sommaire de l'article [[size=15]Cacher][/size]



[size=34][size=34]Quelques phrases & citations célèbres de Platon, philosophe grec[/size][/size]

Platon est sans doute le plus réputé des philosophes. Pourtant Platon n’a rien écrit (hormis quelques lettres). Son enseignement et celui de Socrate, sont oraux.
Difficile de se retrouver dans une pensée et une œuvre aussi gigantesques. Quelques citations pour détenir quelques clés d’entrée sur la philosophie platonicienne sur ses thèmes majeurs : la sagesse, la politique, la connaissance, l’amour ou encore l’esthétique.
Note : ne pas confondre les phrases de Platon des citations de Socrate, lesquelles sont clairement identifiées dans l’oeuvre de laton.

[size=34][size=34]Citations de Platon sur la philosophie :[/size][/size]

– “C’est la vraie marque d’un philosophe que le sentiment d’étonnement”
– “Il faut appeler philosophes ceux qui s’attachent en tout à l’essence, et non amis de l’opinion”
– “En s’occupant de philosophie comme il convient, on ne fait pas autre chose que de rechercher la mort et l’état qui la suit”
– “L’homme est la mesure de toute chose”
– “La vie est un court exil”
– “L’essentiel n’est pas de vivre, mais de bien vivre”
– “Une vie sans examen ne vaut pas la peine d’être vécue”

[size=34][size=34]Citations de Platon sur le désir et l’amour :[/size][/size]

– “Ce qu’on n’a pas, ce qu’on n’est pas, ce dont on manque, voilà les objets de l’amour”
– “Chacun cherche sa moitié”
– “Existe-t-il plaisir plus grand ou plus vif que l’amour physique ? Non, pas plus qu’il n’existe plaisir plus déraisonnable”
– “Touché par l’amour, tout homme devient poète”

[size=34][size=34]Platon sur l’opinion :[/size][/size]

– “L’opinion  est quelque  chose d’intermédiaire  entre la  connaissance  et l’ignorance”

[size=34][size=34]Platon sur la sagesse :[/size][/size]

– “Chacun, parce qu’il pense, est seul  responsable  de la sagesse ou de la folie de sa vie, c’est-à-dire  de sa destinée”
– “Ce que je sais, c’est que je ne sais rien”
– “Connais-toi toi-même

[size=34][size=34]Citations de Platon sur le corps :[/size][/size]

– “Le corps est le tombeau de l’âme”

[size=34][size=34]Citations de Platon sur la morale :[/size][/size]

– “Nul n’est méchant volontairement
– “C’est cette force qui maintient en tout temps l’opinion juste et légitime sur ce qu’il faut craindre et ne pas craindre que j’appelle et définis courage”
– “Ce n’est pas de vivre selon la science qui procure le bonheur; ni même de réunir toutes les sciences à la fois, mais de posséder la seule science du bien et du mal”

[size=34][size=34]Platon sur la connaissance :[/size][/size]

– “Apprendre, c’est se ressouvenir de ce que l’on avait oublié”
– “L’âme ne raisonne jamais mieux que quand elle s’isole le plus complètement en elle-même, en envoyant promener le corps”
– “Homme: animal dépourvu d’ailes, bipède, dont les ongles sont plats; celui qui, seul de tous les êtres, est apte à recevoir une connaissance, laquelle est de forme rationnelle”

[size=34][size=34]Platon sur la justice et la politique :[/size][/size]

– “Il y a, selon moi, naissance de société du fait que chacun de nous, loin de se suffire à lui-même, a au contraire besoin d’un grand nombre de gens”
– “Le contraire de cette injustice serait donc la justice, qui consisterait pour chaque classe – celle de l’homme d’affaire, celle du militaire auxiliaire, celle du gardien – à exercer ses propres activités dans la cité ; c’est cela qui rendrait la cité juste. Une cité semblait précisément être juste quand les trois groupes naturels présents en elle exerçaient chacun sa tâche propre, et elle nous semblait modérée, ou encore courageuse et sage, en raison d’affections et de dispositions particulières de ces mêmes groupes”
– “La plupart des hommes au pouvoir deviennent des méchants”
– “Ce qui donne naissance à la société, c’est l’impuissance où chaque homme se trouve de se suffire à lui-même, et le besoin qu’il éprouve de beaucoup de choses. La multiplicité de ses besoins a réuni dans une même habitation plusieurs hommes en vue de s’entraider : et nous avons donné à cette société le nom d’État”

[size=34][size=34]Platon sur les objets de la métaphysique :[/size][/size]

– “Le Temps est l’image mobile de l’éternité immobile”
– “L’intellect saisit les vérités et vit ainsi dans l’éternité”
– “Qu’est-ce que craindre la mort sinon s’attribuer un savoir qu’on n’a point?”

[size=34][size=34]Platon sur la maïeutique :[/size][/size]

– “Si l’on interroge bien les hommes, en posant bien les questions, ils découvrent d’eux-mêmes la vérité sur chaque chose”
جنون
رد: La philosophie de Platon : Une philosophie de la raison
مُساهمة السبت فبراير 20, 2016 12:10 pm من طرف جنون
La philosophie de Platon : Une philosophie de la raison Rembrandt_philosopher_in_meditation


platon allegorie caverne

Aujourd’hui, nous parlons du texte le plus célèbre de la philosophie : L’allégorie de la Caverne, de Platon, situé au livre 7 de la République.

Le contexte de La République de Platon :

L’œuvre porte sur la notion de justice, tant du point de vue de l’individu que du point de vue collectif et social.Platon et Socrate cherchent à trouver en quoi une société et un individu peuvent être justes et cherchent pour cela à remonter à l’Idée de Justice, grâce à la méthode dialectique (méthode d’élévation de l’âme)

L’allégorie de la Caverne présente la théorie des Idées de Platon, qui constitue à la fois sa métaphysique (= sa théorie de la connaissance) et son ontologie (= sa théorie de l’être et du réel).  La République est également un dialogue politique, puisque Platon y expose sa théorie sur l’organisation idéale de la Cité et sa théorie du pouvoir (philosophe-roi)

Ce texte est donc tout à fait représentatif de la philosophie platonicienne.
Résumé bref du livre 7 : Les hommes vivent dans l’illusion. Seul le philosophie, libéré de l’opinion et du vraisemblable, accède et contemple les Idées intelligible. Le monde est ainsi divisé en deux : les choses sensibles, fausses, et leurs idées, vraies. Or, la vérité étant préférable à l’illusion, le savoir doit guider l’homme et la Cité. Donc, c’est au philosophe, seul à même de connaître le vrai, de régner.
Passons maintenant en détail le texte.


La Caverne comme fondement ontologique chez Platon :

Le réel n’est pas homogène selon Platon. Il se décompose en deux parties : d’une part le monde sensible accessible aux sens, le réel immédiat source d’erreur et d’illusion; de l’autre, le monde intelligible accessible à la seule raison, lieu des Idées et de la vérité. En associant la réalité et la vérité, Platon condamne le monde sensible. Le cheval n’est pas la vérité, seule l’idée de cheval est vraie.
Ainsi, la Caverne désigne le monde sensible, dont le sage-philosophe doit se détourner au profit du monde des Idées. L’accès à la Vérité passe par la contemplation, l’exercice qui consiste à faire usage de sa raison.

L’ontologie platonicienne est donc dualiste en raison de cette dichotomie sensible/intelligible.

L’opinion et la connaissance : La Caverne comme théorie épistémologique

La Caverne dévoile aussi la théorie de la connaissance de Platon. La Caverne désigne le monde de l’opinion, alors que l’extérieur désigne le monde de la connaissance. Platon affirme que le lieu naturel des hommes est l’ignorance. Bercés par les sens et les préjugés, la plupart des hommes vivent sous le joug de la “doxa” (opinion). Il faut donc faire un travail sur soi, opérer une révolution dans la manière de voir le monde, convertir son regard pour se libérer de la doxa.

Bien sûr, le philosophe éprouve de la solitude et de l’incompréhension de la foule, mais son rôle reste d’éclairer la multitude grâce à la maïeutique (accouchement des âmes).

L’idéalisme de Platon à l’œuvre dans l’Allégorie de la Caverne :

Platon est un idéaliste dans la mesure où il pose le primat des idées sur la matière. Le monde des Idées, éternel et immobile, prévaut sur le monde sensible, monde de l’illusion, temporaire. La réalité intelligible est le vrai réel. Les objets du monde ne sont que des reflets (Marx, en matérialiste, renversera la hiérarchie platonicienne : le monde des idées est le reflet du monde des objets (rapports de production)

La conséquence politique, sur l’organisation politique évidente :  les philosophes doivent devenir rois. En posant le savoir au centre de la communauté politique, Platon présente une théorie politique élitiste.

Extraits du livre 7 de la République :

Voici des hommes dans une habitation souterraine en forme de grotte, qui a son entrée en longueur, ouvrant à la lumière du jour l’ensemble de la grotte ; ils y sont depuis leur enfance, les jambes et la nuque pris dans des liens qui les obligent à rester sur place et à ne regarder b que vers l’avant, incapables qu’ils sont, à cause du lien, de tourner la tête ; leur parvient la lumière d’un feu qui brûle en haut et au loin, derrière eux ; et entre le feu et les hommes enchaînés, une route dans la hauteur, le long de laquelle voici qu’un muret a été élevé, de la même façon que les démonstrateurs de marionnettes disposent de cloisons qui les séparent des gens ; c’est par-dessus qu’ils montrent leurs merveilles. […]

– Vois aussi, le long de ce muret, des hommes qui portent c des objets fabriqués de toute sorte qui dépassent du muret, des statues d’hommes et d’autres êtres vivants, façonnées en pierre, en bois, et en toutes matières ; parmi ces porteurs, comme il est normal, les uns parlent, et les autres se taisent.
– C’est une image étrange que tu décris là, dit-il, et d’étranges prisonniers. “- Semblables à nous, dis-je. Pour commencer, en effet, crois-tu que de tels hommes auraient pu voir quoi que ce soit d’autre, d’eux-mêmes et les uns des autres, que les ombres qui, sous l’effet du feu, se projettent sur la paroi de la grotte en face d’eux ? […]

– Examine alors, dis-je, ce qui se passerait si on les détachait de leurs liens et si on les guérissait de leur égarement, au cas où de façon naturelle les choses se passeraient à peu près comme suit. Chaque fois que l’un d’eux serait détaché, et serait contraint de se lever immédiatement, de retourner la tête, de marcher, et de regarder la lumière, à chacun de ces gestes il souffrirait, et l’éblouissement le rendrait incapable de distinguer les choses dont d tout à l’heure il voyait les ombres ; que crois-tu qu’il répondrait, si on lui disait que tout à l’heure il ne voyait que des sottises, tandis qu’à présent qu’il se trouve un peu plus près de ce qui est réellement, et qu’il est tourné vers ce qui est plus réel, il voit plus correctement ? Surtout si, en lui montrant chacune des choses qui passent, on lui demandait ce qu’elle est, en le contraignant à répondre ? Ne crois-tu pas qu’il serait perdu, et qu’il considérerait que ce qu’il voyait tout à l’heure était plus vrai que ce qu’on lui montre à présent ?
– Et de plus, si on le contraignait aussi à tourner les yeux vers la lumière elle-même, n’aurait-il pas mal aux yeux, et ne la fuirait-il pas pour se retourner vers les choses qu’il est capable de distinguer, en considérant ces dernières comme réellement plus nettes que celles qu’on lui montre ?
– Et si on l’arrachait de là par la force, dis-je, en le faisant monter par la pente rocailleuse et raide, et si on ne le lâchait pas avant de l’avoir tiré dehors jusqu’à la lumière du soleil, n’en souffrirait-il pas, et ne s’indignerait-il pas d’être traîné de la sorte ? et lorsqu’il arriverait à la lumière, les yeux inondés de l’éclat du jour, serait-il capable de voir ne fût-ce qu’une seule des choses qu’à présent on lui dirait être vraies ? “
جنون
رد: La philosophie de Platon : Une philosophie de la raison
مُساهمة السبت فبراير 20, 2016 12:11 pm من طرف جنون
La philosophie de Platon : Une philosophie de la raison Banquet_platon

[size=34]Le Banquet, un dialogue sur l’amour[/size]

Dans l’œuvre philosophique de Platon, il est question de l’amour dans le Banquet et Phèdre. Ce Banquet ce justifie par le fait qu’Eros semble avoir été délaissé, contrairement aux autres Dieux, des éloges faites par les poètes.
Le Banquet met en effet en scène plusieurs personnages censés donner chacun leur tour leur vision de l’amour, sur sa nature et sa définition. Eros, philia et agape (les trois mots grecs pour dire “amour) seront les sujets principaux de ce dialogue platonicien.
Nous analyserons donc les conceptions de l’amour chez chacun de ses personnages :

Phèdre et l’amour :

Phèdre est le premier à prendre la parole. Il annonce qu’Eros, dieu de l’amour, est le Dieu originel, le plus ancien. Eros est central dans la vie de chacun, car il est le lien entre l’amant et l’aimé; rien n’est plus grand qu’un amoureux digne. De ce lien provient, selon Phèdre, tout ce qui est noble, l’amour vrai est toujours pur. Une armée composée d’hommes unis de cette manière serait pratiquement invincible. Seuls les amoureux vont donner leur vie pour l’autre.

Pausanias et l’amour :

Pausanias va tenter une définition, car Phèdre n’a indiqué que les bénéfices de l’amour, et non sa nature. Il va dégager la nature double de l’amour, à la fois bonne et mauvaise.
Il souligne qu’il existe un autre dieu (dont Phèdre n’a pas mentionné l’existence), étroitement lié à Eros – c’est Aphrodite. Si Eros est le dieu du désir sexuel, Aphrodite est la déesse de la satisfaction sexuelle. S’il peut y avoir aucune relation sexuelle sans désir, il s’ensuit qu’il doit y avoir deux Eros.
Pausanias distingue deux attitudes envers le sexe et le désir sexuel. Il y a ceux qui, inspirés par Eros, ne sont intéressés que par une gratification sexuelle, leur désir est indistinctement dirigé vers les hommes, les femmes et les jeunes garçons, sans engagement durable. Dans le fond, Pausanias annonce qu’il y a deux Eros, mais n’en définit qu’un seul. Et c’est l’usage qui est fait d’Eros qui est bon ou mauvais, et non Eros en lui-même.
A noter que Pausanias fait également l’éloge de l’homosexualité.

Eryximaque et l’amour [size=33]:[/size]

De loin le discours sur l’amour le moins intéressant.
Médecin, il analyse son oeuvre à la lumière de sa science. Il défend l’idée selon laquelle c’est la médecine, en tant que recherche de la concorde et d’harmonie dans le corps, qui sert le mieux Eros (avec la musique et la gymnastique). La médecine cherche sans cesse à réconcilier l’amour mesuré et l’amour excessif.

Le discours d’Aristophane :

La théorie de l’Amour d’Aristophane est la plus poétique, métaphorique.
Aristophane imagine un temps où les hommes étaient double, hermaphrodite en quelque sorte. Chaque individu a deux visages et deux appareils génitaux. Il résulte de ce dernier qu’il y avait trois genres sexuels : le tout-masculin (deux jeux d’organes génitaux masculins), le tout-féminin (deux jeux de sexe féminin) et hermaphrodites (un jeu de chaque). Ces hommes étaient tellement puissants qu’ils eurent l’idée d’attaquer les dieux. Zeus décida donc de réduire leur pouvoir en les divisant : les hommes n’avaient plus qu’un visage, deux bras, deux jambes – et un seul organe génital, ce qui signifie qu’il ya maintenant seulement deux genres.
Les pauvres humains étaient désemparés et mirent à la recherche de leurs moitié, leur partie manquante.  C’est à ce moment qu’Eros intervient : Eros est la force qui nous aide à retrouver notre moitié.

Le discours d’Agathon :

Eros est le plus heureux des dieux, le plus beau, le meilleur. Agathon contredit directement Phédon en affirmant qu’il est le plus jeune, pas le plus ancien des dieux, car il déteste la vieillesse et recherche la jeunesse. L’amour ne connaît, selon Agathon, ni violence car il maîtrise les désirs, ni injustice car il met de l’harmonie partout.

Le discours de Socrate :

Socrate parle ensuite, mais c’est pour se faire le porte-parole de Diotime. Mais avant cela, il utilise la méthode de questionnement socratique (maïeutique) sur Agathon, avec la logique suivante :
– L’amour est l’amour d’un objet.
– L’amour est désir de l’objet.
– On ne désire que ce dont on ne dispose pas (on peut désirer le maintien de ce que l’on a déjà).
– Celui qui aime ne détient pas l’objet de son désir.
Si Agathon a dit que “les dieux firent le monde à partir de l’amour des belles choses car il n’y avait pas d’amour de la laideur” alors Eros doit être l’amour de la beauté et non de la laideur. Et si Eros désire la beauté, c’est qu’il ne la possède pas. L’argumentation d’Agathon est ainsi détruite, et lui-même admet qu’il ne savait pas ce dont il parlait.
Socrate poursuit ainsi :
– L’amour ne possède pas les belles choses
– Les bonnes choses sont belles
– L’amour ne détient pas les choses bonnes
Socrate laisse finalement Agathon et procède à une description de ce qu’il a appris de Diotime sur l’amour.
Diotime révèle (en utilisant la même méthode d’enseignement dialectique) qu’il y a une zone intermédiaire entre la beauté et la laideur, tout comme, par exemple,  l’opinion se trouve entre la connaissance et l’ignorance. Eros n’est ni beau ni laid, ni bon ni mauvais, mais quelque chose entre les deux extrêmes. De même elle soutient, qu’Eros n’est ni un mortel ni un dieu, mais quelque chose entre les deux – celui qui opère la médiation entre les hommes et les dieux.
Diotime répond à la question de Socrate sur l’origine d’Eros avec l’histoire de sa naissance. Il est le fils de la pauvreté et de la richesse. Eros oscille donc entre les deux.
Diotime nous fait découvrir la cause de l’amour et du désir, qui est commun aux animaux et aux hommes, et qui leur fait engendrer et nourrir et protéger les choses qu’ils détiennent, même si cela leur coûte la vie. Ce désir est évidemment causé par le désir d’immortalité.
Voici donc l’échelle qui doit être montée pour atteindre le sommet de l’amour :
– Trouver un seul corps et l’aimer
– Apprécier la beauté de tous les corps
– Apprécier la beauté des âmes
– Trouver la beauté dans les lois
– Trouver la beauté dans la connaissance
Il y a donc une ascension du sensible (les beaux corps) vers l’intelligible (l’idée du Beau). L’amour est une expérience positive pour le philosophe car elle permet de se tourner vers le Ciel des Idées, monde de la connaissance et de la sagesse.

Citations extraites du Banquet de Platon :

– “Ce qu’on n’a pas, ce qu’on n’est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir et de l’amour”
– “Les yeux de l’esprit ne commencent à être perçants que quand ceux du corps commencent à baisser”
– “Si la vie vaut jamais la peine d’être vécue, cher Socrate, c’est au moment où l’homme contemple la beauté en soi”
– “La vraie voie de l’amour, c’est de partir des beautés sensibles et de monter sans cesse vers cette beauté surnaturelle en passant par échelons d’un beau corps à deux, de deux à tous, puis des beaux corps aux belles actions, puis des belles actions aux belles sciences, pour aboutir à cette science qui n’est autre chose que la science de la beauté absolue”
جنون
رد: La philosophie de Platon : Une philosophie de la raison
مُساهمة السبت فبراير 20, 2016 12:11 pm من طرف جنون
[size=18]La théorie de la réminiscence est exprimée par Platon dans le Ménon, ouvrage sur la vertu.
Cette théorie affirme que notre connaissance de la vérité est le souvenir d’un état ancien où, avant d’être incarnée dans un corps, notre âme vivait au contact immédiat des pures idées dans le monde intelligible. Ainsi, pour Platon, connaître c’est se souvenir, se remémorer. Chercher et apprendre sont un seul et même acte.
Cette théorie est fondée sur le postulat de l’immortalité de l’âme. Si le corps est mortel, l’âme, elle, est impérissable, elle détient donc toutes les connaissances.
Si l’âme détient toutes les vérités, il y a cependant une méthode pour la faire accoucher, pour la faire se remémorer : c’est là qu’intervient la maïeutique, la méthode de questionnement socratique.
Proust, dans la Recherche du Temps perdu, grâce au concept de conscience affective ou encore Kierkegaard, dans la Reprise, illustreront et prolongeront la théorie de la réminiscence platonicienne.




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جنون
رد: La philosophie de Platon : Une philosophie de la raison
مُساهمة السبت فبراير 20, 2016 12:12 pm من طرف جنون
L’amour platonique est utilisé dans le langage courant et peut être défini comme une relation non-physique. En fait, il s’agit d’une simplification abusive de la philosophie de l’amour chez Platon.
Chez Platon, l’amour est physique, mais l’amour physique n’est qu’une passerelle, un pont vers l’idée de l’amour.
Dans le BanquetSocrate définit en effet la manière dont l’amour des beaux corps  conduit vers l’amour des belles âmes puis, en dernier lieu, vers l’idée de l’amour.
L’amour chez Platon est donc très différent du sens usuellement donné à l’amour platonique.
 

La philosophie de Platon : Une philosophie de la raison

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