Le Maroc connaît une conjoncture économique en dent-de-scie qui dépend étroitement des conditions climatiques. Si les pluies ont été suffisantes, l'année sera bonne, sinon... Depuis 1998, l'ensemble du Maghreb subit une sécheresse intense.
Croissance : 4 à 5 % prévu en 2002. Une croissance en dent de scie : 6,5 % en 2001, 0,9 en 2000, 0 % en 1999, 6,8 % en 1998... soit une moyenne de 3,7 % au cours des cinq dernières années, un taux inférieur à celui des autres pays de la région et insuffisant pour sortir le Maroc de son marasme économique.
Chômage en milieu urbain : officiellement 12,2 % (en réalité plus de 20 %) au début 2002. Le chômage touche toutes les couches de la population et n’épargne pas les diplômés : un sur quatre est au chômage. Une Agence pour la promotion de l’emploi a été créée en 2001. Le secteur informel emploierait 40 % de la population.
Pauvreté absolue : elle touche plus de 5 millions de Marocains (elle a progressé de 50 % au cours des années 1990).
Inflation : 2,5 % (1999).Début 2000, les prévisions de croissance pour l'année était un peu plus optimiste.
Monnaie : le dirham, 1MAD = environ 0,1€. Le dirham n’est pas librement convertible. Son cours est établi par rapport à un panier de monnaie comprenant les devises de ses principaux partenaires commerciaux, mais avec une sur-représentation du dollar par rapport à l’euro alors que l’Europe est le premier partenaire commercial du Maroc. La dévaluation du dirham est envisagée.
Une société très inégalitaire
Quelque 18 % de la population accapare plus de la moitié des ressources du pays. À l’autre bout de l’échelle sociale 19 % des Marocains vivent dans le dénuement le plus absolu. Les écarts se creusent, cette dernière proportion n'était que de 13 %, 10 ans auparavant.
« Près d’un Marocain sur deux n’a pas accès à ce que le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) appelle " le minimum des potentialités humaines élémentaires " (une alimentation correcte, la possibilité de s’instruire et de se faire soigner, d’enfanter dans des conditions salubres). » Jean-Pierre Tuquoi, Le Monde, juillet 1999.
« La classe moyenne représente à peine 5 % de la population. En Tunisie plus de 35 %. Ici domine un système de réseaux, de népotisme, de clans, de familles liées entre elles qui préfèrent donner un poste à un parent inapte et incompétent qu'à un jeune d'origine modeste très diplômé. Comme pour le makhzen, ce qui compte d'abord c'est la fidélité, la soumission, et pas la compétence. C'est pourquoi la plupart des jeunes n'ont plus d'espoir. Ils ne croient plus en leur pays, ni en l'alternance ni au renouveau incarné par le jeune roi, qu'ils voient, par ailleurs, avec sympathie. Ils ne rêvent que d'émigration. Les filles encore plus que les garçons. Une enquête récente a établi que 72 % des Marocains souhaitent émigrer, et que, pour les jeunes de 21 à 29 ans, ce taux atteint les 89 % ! » cité par Ignacio Ramonet, le Monde diplomatique juillet 2000.
Les partenaires sociaux
UMT, Union marocaine du travail, créée en 1955. Le plus puissant syndicat ouvrier.
CDT, Confédération démocratique du travail : la deuxième centrale syndicale du Maroc, dirigée depuis un quart de siècle par Nouabir Amaoui. Elle est bien implantée dans les transports, la santé, la poste et d’une façon plus générale dans la fonction publique. D’orientation socialiste, elle est traditionnellement liée à l’USFP.
UGTM, Union générale des travailleurs marocains. C’est une scission (de droite) de l’UMT.
CGEM, Confédération générale des entreprises marocaines.