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| | Le Canada écoute le monde en tant que partenaire d'un système d'espionnage | |
Le Canada écoute le monde en tant que partenaire d'un système d'espionnage
Lorsqu'un ancien ministre du cabinet a récemment accusé les espions Britanniques d'avoir écouté le chef de l'O.N.U. Kofi Annan pendant le décompte de la guerre à l'Iraq, le premier ministre Tony Blair n'a pas bronché.
Clare Short affirme qu'elle a vu des transcriptions de conversations de Annan, Un Blair furieux a refusé de confirmer ou de nier l'accusation, mais a attaqué Short pour sa sortie publique.
L'allégation n'a pas surpris personne aux Nations Unies. Il est bien connu que les quartiers généraux de New York sont sous écoute, et l'ont toujours été, par les uns et les autres. C'est techniquement illégal et les officiels n'aiment pas ça. Mais il n'y a rien qu'ils puissent y faire à par enregistrer une plainte et apprécier le spectacle des démentis lorsqu'un pays est pris la main dans le sac.
Le public n'est peut-être pas tellement au fait que les "bons" pays, pas seulement les "mauvais", pratiquent l'espionnage - un espionnage électronique routinier et très invasif. Il est naïf de penser que ce n'est pas le cas. Toutes les nations espionnent leurs alliés tout autant que leurs ennemis.
Il y a peu de chance que quelqu'un soit entré dans le bureau de Annan pour y dissimuler un appareil d'écoute "à la" Watergate.
Ce que Short a fort probablement vu étaient des interceptions provenant d'un système de surveillance très peu connu appelé Échelon, qui surveille automatiquement la quasi totalité de communications mondiales.
Chaque jour, des millions d'appels téléphoniques, de courriels, de télécopies, de transmissions radio, et même de téléchargements internet sont captés par des satellites en orbite qui écoutent les signaux sur Terre, et sont ensuite traités dans des ordinateurs à très haute capacité. Un minime pourcentage du trafic est alors "marqué" pour la transcription, la traduction si nécessaire, et l'analyse.
Les messages ordinaires des gens ordinaires sont captés par le balayage, mais ne sont généralement pas marqués. Ceux d'un secrétaire général de l'O.N.U. le sont.
"Echelon est un aspirateur électronique, mais il est bien réglé", affirme Wesley Wark, spécialiste canadien des renseignements. "Ils ont besoin d'être précis pour trouver ce qu'ils veulent."
Mais qui sont "ils" ?
Le système très technologiquement avancé qu'est Échelon est opéré par cinq pays regroupés sous ce qui est connu comme l'alliance UKUSA : Les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie, et la Nouvelle-Zélande.
Surnommé dans certains cercles la "Mafia Anglo-Saxonne", le réseau à direction Américaine existe depuis 58 ans, émergeant des opérations de signaux-renseignements réussis, ou "sigint", des alliés pendant la deuxième guerre mondiale.
Sa fonction originale première était d'espionner l'Union Soviétique et de remporter la Guerre Froide. Aujourd'hui, c'est le contre-terrorisme.
Dans une série d'accords bilatéraux toujours classés secrets défense - chaque pays a un seul accord avec les États-Unis - les membres de l'UKUSA ont accepté d'acquérir et de partager de façon commune tous les signaux et les renseignements sur les communications. Des normes communes de procédures, cibles, équipement et méthodes ont été établies, de même qu'un engagement au secret sur les opérations de l'alliance.
Le monde a été divisé en régions : l'Angleterre a reçu l'Afrique et l'Europe à l'Est de l'Ural; l'Australie et la Nouvelle Zélande ont obtenus l'Océanie; et les États-Unis ont pris l'Union Soviétique et tout ce qu'ils désiraient d'autre.
En 1946, le Canada, à travers le tout nouvellement créé Commuications Security Establishement (CSE), a obtenu les latitudes nordiques et les régions polaires. Il avait montré son expertise là-bas pendant la guerre.
"Pendant la guerre, le Canada avait les meilleures antennes pour écouter l'Union Soviétique", affirme John Thompson, président du Mackinzie Institute, un regroupement idéologique anti violence globale de Toronto. "Et nous avions des postes d'écoute de grande qualité, entre autre à Alert."
La Station des Forces Canadiennes d'Alert, sur l'Ile d'Ellesmere, dans ce qui s'appèle aujourd'hui le Nunavut, est toujours une importante station terrestre dans le réseau Canadien de stations "sigint". Elle intercepte principalement des communications satellites de type militaire.
Les trois autres sont CFS Leitrim, au sud d'Ottawa, qui intercepte le trafic diplomatique entrant et sortant du Canada; CFS Masset sur la côte de la Colombie Britannique, et la Base de Forces Canadiennes de Gander, à Terre-Neuve, qui interceptent toutes deux principalement les transmissions maritimes.
Les système d'écoute haute-technologie Échelon a été remodelé en 1971 par l'Agence Nationale Américaine de Sécurité (NSA), qui était, et demeure, le membre et contributeur de technologie dominant du UKUSA.
Aujourd'hui on croit qu'elle opère 120 stations d'interception dans une douzaine de pays; leurs antennes géantes pointes toutes vers les satellites de communication qui orbitent continuellement autour de la planète.
Avec la fin de la Guerre Froide, les priorités d'Échelon se sont déplacées pour surveiller les états rebelles et le crime organisé international. Depuis les attaques du 11 septembre, toutefois, l'emphase est mis sur la guerre au terrorisme, et tout ce qui tombe sous cette rubrique - les attitudes à l'intérieur du Conseil de Sécurité de l'O.N.U. envers la guerre à l'Irak, par exemple.
Les renseignements recueillis sont partagés entre les cinq partenaires de l'alliance et souvent avec d'autres participants : l'Allemagne, la Norvège, le Danemark et la Turquie ont tous signés des accords "de troisième partie" secrets avec le UKUSA.
Même si Échelon est de loin le plus important système de surveillance au monde, d'autres nations ont leur propre systèmes d'écoute de satellites. La Russie, la Chine, la France, Israël, l'Inde et le Pakistan utilisent tous les "sigint" comme source importante de renseignements.
"Tout le monde écoute tout le monde sans arrêt", affirme John Thompson. "Le public ne le réalise pas, mais le Canada le fait depuis des décennies. C'est une partie importante de notre politique militaire." Les seuls pays qui ne surveillent pas les communications globales, dit-il, sont "les quelques pauvres qui ne peuvent pas se payer la technologie".
Le très méconnu CSE Canadien amasse des renseignement étrangers au nom de la sécurité nationale, mais tente aussi de bloquer les interceptions électroniques des autres états.
Après que l'Acte Anti-Terroriste soit passé en 2001, le budget de l'agence a été gonflé à environ 300 millions. Son personnel- appelé les 291ième en raison de leur code d'occupation militaire - a été augmenté à 1300 personnes, en faisant la deuxième plus grosse force d'espionnage du pays, après le Service Canadien de Renseignements de Sécurité (SCRS).
Plus de puissance informatique a été ajoutée aux quartiers généraux et à ses autres propriétés à Ottawa, et des antennes supplémentaires ont été installées à certaines des stations d'écoute. Leitrim en a maintenant six.
Même si tout cela peut avoir l'air de Big Brother, il n'y a pas de raison pour que le public "paranoïe que le gouvernement les écoute", dit Thompson. "Ce n'est pas le cas. Ils ne peuvent "lire" qu'une fraction de ce qu'ils interceptent".
En fait, moins de deux pour cent des transmissions sont vues par des yeux humains. L'intelligence artificielle fait le gros de l'écoute et de la lecture.
Le procédé informatique d'Échelon utilisé pour filtrer les messages porte le nom de code de "Dictionnaire", d'après Duncan Campbell, un journaliste Anglais auteur en 2000 d'un rapport sur le UKUSA pour le Parlement Européen.
Chaque partenaire de l'alliance a son propre dictionnaire de noms, phrases, individus, endroits et mots (bombe, par exemple); mais les cinq sont utilisés à chacun des postes d'écoute de chaque pays.
L'ordinateur recherche ces mots dans tous les messages, identifie ceux qui les contiennent et élimine la grande majorité de ceux qui ne les contiennent pas. Si quelque chose est analysé et contient un mot clé du dictionnaire d'un autre membre, le contenu est alors automatiquement acheminé à ce pays. Tout ce qui est trouvé se retrouve aussi automatiquement au Quartier Général de la NSA, en Virginie.
Échelon a aussi mis en place un système de reconnaissance vocale avancé. Encore imparfait, on croit qu'il est en opération seulement à Menwith Hill, la base des forces américaines au nord de l'Angleterre qui est également la plus grosse station d'écoute du monde.
Le plus gros défi du système, note le rapport de Campbell, est de trouver un moyen d'intercepter les télécommunications sur fibre optique qui utilisent des faisceaux de lumière pour transmettre les données et ne sont donc pas interceptés par les satellites.
Cela, et combattre l'encryption. Campbell dit aussi que le personnel "de guerriers informatiques" à la NSA sont au travail pour combattre cet usage croissant de l'encryption en interférant directement avec des ordinateurs ciblés :
"Les méthodes demeurent controversées, mais comprennent des virus de collecte d'information pour mettre sous écoute les données, et faire des accommodations préemptives avec des logiciels ou des pièces matérielles."
Chacun des partenaires du UKUSA peut demander à n'importe lequel des autres membres d'intercepter des communications domestiques. Il peut ainsi dire véridiquement qu'il n'espionne pas ses propres citoyens, ce qui est illégal dans les cinq pays.
C'est ce qui est arrivé en 1983, d'après l'ancien Officier de Renseignements Canadiens Mike Frost. Son livre de 1984, "Spyworld", affirmait que la Grande-Bretagne avait demandé au CSE de surveiller deux des ministres du cabinet de la première ministre d'alors, Margaret Thatcher, qu'elle soupçonnait de trahison . L'agence a mené les interceptions.
"Nous ne nous sommes jamais arrêté pour questionner la moralité d'exécuter ce qui se résumait finalement à de la "sale besogne" pour un politicien partisan dans un pays étranger. Après tout, nous n'espionnions pas des Canadiens, pour cette fois, du moins."
Ottawa a véhément démenti qu'il écoute ses citoyens. Mais les experts affirment qu'il n'a pas besoin de le faire puisque l'alliance UKUSA, principalement les États-Unis, peuvent surveiller des individus ciblés pour lui.
Il se peut que ce soit quelque chose qui appartienne au passé, dit Wesley Wark, parce qu'il est maintenant pleinement légal pour le CSE d'utiliser ses ordinateurs sur les conversations, télécopies et courriels Canadiens - du moment qu'il y a un lien d'établi avec l'étranger.
Pour être précis, le mandat post-11 septembre de l'agence lui permet "de récupérer les communications d'une cible légitime d'un service de renseignement étranger qui se situe ailleurs si ces communications entrent ou sortent du Canada".
"Comme tous les systèmes secrets et sensibles, il est sujet aux abus", affirme Wark. "Bien sûr, cela ne nous intéressait pas lorsque c'était les Soviets que nous espionnions".
Le CSE a un commissaire, l'ancien chef de justice Antonio Lamer, dont le rôle est de s'assurer que l'organisation obéit aux lois. Mais Wark prétend qu'il n'a pas autant de pouvoir que le Comité d'Observation sur les Renseignements de Sécurité en a sur le SCRS.
"Il est improbable que sa présence puise faire autre chose que d'empêcher les abus les plus flagrants", affirme Wark.
L'agence n'a pas de compte à rendre ni au Parlement ni au public. Il se trouve sous le parapluie de Département de la Défense Nationale, mais son directeur, Keith Coulter, se rapporte uniquement au Conseil Privé et au cabinet.
"Le "Terrorist Act" a donné au CSE de nouveaux pouvoirs", dit Wark. "Il a maintenant carte blanche pour effectuer des interceptions au Canada."
Son accès à Échelon lui fournit les mêmes moyens partout dans le monde. Aucune loi internationale n'interdit ou ne régit l'utilisation du système, dit Wark, et il y a peu de supervision dans chacun des états membres.
En fait, la Convention de Vienne de 1961 sur les Relations Diplomatiques défend l'interception de transmissions entrantes et sortantes des ambassades et de l'O.N.U..
Mais il est largement accepté, si ce n'est confirmé, que la convention est ignorée, affirme le spécialiste en renseignement Bill Robinson, qui a compilé un rapport clair sur le CSE à la mi-90 pour "Project Ploughshares", la coalition anti-guerre.
"Je peux concevoir la valeur des renseignements pour notre pays", dit-il, "mais ça m'importune de voir une loi internationale flouée".
Cela rend Hans Blix, le chef des inspecteurs en armement de l'O.N.U. dans la pré-guerre à l'Irak, plus qu'inconfortable.
Il soupçonnait qu'Échelon l'avait espionné l'année dernière, et l'affaire Clare Short en Grande-Bretagne est venu le lui confirmer.
Il se serrait attendu à être écouté par les Irakiens, mais d'être espionné par "le même camp" était, a conclu Blix, "dégoûtant".
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