فدوى فريق العمـــــل *****
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الموقع : رئيسة ومنسقة القسم الانكليزي تاريخ التسجيل : 07/12/2010 وســــــــــام النشــــــــــــــاط : 7
| | Dieu et la mal | |
Le théologien chrétien Lactance attribue au philosophe Epicure le raisonnement suivant:"Dieu ou veut ôter le mal et ne le peut pas, ou le peut et ne le veut pas, ou ne le veut et ni ne le peut, ou le veut et le peut. S'il le veut et ne le peut, il est alors impuissant; s'il le peut mais ne le veut pas alors il est cruel et s'il ne le veut, ni ne le peut, alors il est tout à la fois impuissant et cruel; ce qui, dans tous ces cas de figures, n'est pas compatible avec sa perfection. S'il le veut et le peut: pourquoi, alors, le mal existe-il? Pourquoi dieu ne le supprime-t-il pas?3 réponses, selon moi (S.R) sont possibles:1) Dieu a créé l'homme libre par amour donc coupable du mal pour sa damnation et en vue de son éventuel salut à condition qu'en renonçant au plaisir et au bonheur ici-bas, et en se soumettant aveuglément aux prêtres et au pouvoir politique qui se réclament de son infinie et absolue puissance, il se punisse de sa faute originelle (le péché). 2) Dieu est indifférent au bien et au mal qui n'ont de sens que pour nous: sa création n'est ni bonne, ni mauvaise; mais, alors, il n'est d'aucun usage moral et la religion est inutile. 3) Un tel Dieu n'existe que dans l'imagination irrationnelle de les hommes pour s'aliéner à une vision humaine dominatrice de la vie et de son sens ultime, rendue, par cette croyance en lui, indiscutable et sacrée, [size=undefined]La religion et la mort[/size]Il est juste de dire que la question de la mort est universelle; mais toute religion, et surtout les religions monothéïstes, transforme cette question en celle de l'après-mort; en ce sens elles substituent l'angoisse de l'après-mort à la peur de la mort: toutes elles parlent de jugement dernier de Dieu qui peut nous condamner sans même nous entendre et faire droit à notre défense (voire qui nous a déjà damné dans la version hard de l'augustanisme). Qu'avons-nous à gagner (et à perdre) aujourd'hui à cette substitution?Le problème de la mort est, à mon sens, celui, non de l'après, mais du maintenant de la vie: comment s'accepter mortel, dès lors que pour l'instant ce fait semble indépassable? et surtout comment accepter la mort de ceux qui nous sont proches?Il me semble que la seule manière efficace d'éviter de soumettre sa vie à l'obsession impuissante de l'après-mort et au sentiment du péché qu'elle engendre est de philosophiquement savoir ce qu'elle est: la fin de la vie de l'organisme, corps et esprit, c'est à dire rien; sauf chez ceux qui survivent et garde le souvenir et préservent les oeuvres des ex-vivants. De plus il convient de connaître scientifiquement ce qu'est biologiquement la mort, ses causes naturelles et accidentelles, pour la combattre; ce que fait la médecine depuis toujours et de mieux en mieux jusqu'à mettre tout mettre en oeuvre, par exemple,pour lever le caractère inéluctable de la mort naturelle et qui, déjà, s'efforce de prolonger la vie indéfiniment. Quant à la souffrance provoquée par la mort, naturelle ou non, des autres, elle relève d'un traitement psychiatrique lorsque le sujet ne peut parvenir avec ses seules ressources psychologiques, voire philosophiques, à se raisonner.Plus la question de la peur et de la souffrance face à la mort devient l'objet d'un possible traitement scientifique, technique et psychologique (travail du deuil) efficace, moins elle est vécue comme un problème religieux et métaphysique. Seuls ceux qui ont intérêt à préserver les anciennes croyances surnaturelles de l'après-mort pour pérenniser leur pouvoir sur les consciences en recourant à la crainte de Dieu afin d'imposer une morale de la soumission aux prètres et au pouvoir politique qui se réclame d'elles, s'efforcent de combattre comme sacrilèges les progrès de la biologie et de la médecine pour faire de la peur de la mort une question rationnelle.Si la religion est une thérapie symbolique et sociale contre la peur de la mort qui a eu historiquement, faute de mieux, une indispensable efficacité, car elle a préservé l'espèce d'une dépression auto-destructrice, ses effets secondaires de dépendance peuvent et doivent, aujourd'hui être combattus par une conception rationnelle de la vie (voir "L'avenir d'une illusion" de Freud) qui prend la mesure des développements des connaissances scientifiques et de leur possible efficacité thérapeutique dans la lutte contre la souffrance physique et psychique générée par la mort et la peur légitime qu'elle provoque. Agnoticisme et athéisme Compte tenu de l’improuvabilité de l’existence de Dieu, invoquer Dieu dans une argumentation, que ce soit dans le domaine de la morale commune, de la politique ou de la connaissance, n’a pas plus de sens pour un athée qui affirme que Dieu n'existe pas que pour un agnostique qui se contente de dire qu'il ne sait pas si Dieu existe Mais j’avoue en effet que je perçois mal en quoi il serait nécessaire de faire une différence hors du plan strictement personnel : il n’est pas incohérent de prier, pour un agnostique, en vertu du principe "on ne sait jamais, cela peut aider", alors que cela est évidemment absurde pour un athée. En cela je ne confonds pas quelqu’un qui conserve des traces de la foi mais qui doute en disant qu’il ne sait pas vraiment (agnostique), mais qui a néanmoins besoin de croire (et non pas de savoir) en Dieu pour ne pas désespérer et celui qui n’éprouve aucun motif subjectif personnel de croire en Dieu ; mais c’est l’affaire de chacun et cela n'a pas grand chose à voir avec une vérité métaphysique. En effet on peut faire une différence entre les deux attitudes sur un plan de philosophie éthique personnelle (à ne pas confondre avec une morale commune): vaut-il mieux craindre Dieu que penser qu’il n’y a pas de vie après la mort, à la manière d’Epicure ?.. Angoisse du péché ou du jugement dernier ou peur de la mort ? Cela se discute en effet...Et l’on ne peut écarter l’athéisme sur ce point en tant que décision éthique sur fond d’une expérience subjective partagée: mis à part les intégristes qui visent la martyr il y a peu de croyants convaincus qui n’aient pas peur de la mort, voire qui ne soient pas pris d’une certaine angoisse vis-à-vis d’un au-delà imaginaire auquel ils croient, sans en être certains.Savoir que nul n’a jamais pu et ne pourra jamais expérimenté ici-bas l’existence d’une vie après la mort devrait suffire pour nous décider que l’on n’a rien à gagner à croire au jugement dernier afin de nous libérer de l’angoisse que celui-ci a toujours suscité... Religion ou philosophie Le notion de foi ou plus encore de spiriualité est pour le moins vague et ambigüe ; Il faut à mon avis distinguer la croyance religieuse en un Dieu créateur transcendant qui aurait le pouvoir de nous sauver de la souffrance et de la mort, d’une simple sagesse pragmatique de vie qui nous conduit à nous faire prendre un recul réflexif par rapport aux désirs illusoires (passions) pour mieux nous adapter aux monde tel qu’il est et à notre condition de mortel afin de nous libérer de la tristesse qui accompagne ou suit les illusions passionnelles (Spinoza)"surnaturalistes" ; lesquelles consistent non pas à croire en un autre monde mais à affirmer que cet autre monde est plus "réel" que celui dans lequel nous vivons ici et maintenant. Il est probable que toute attitude qui réduit la tristesse face à la mort et qui donne un sens positif à la vie par delà la conscience de la mort et l’expérience de la souffrance est positive, sauf que cette réduction dans le cas d’une foi monothéiste judéo-chrétienne, voire musulmane, s’accompagne d’un sentiment permanent de culpabilité face au jugement de Dieu (le péché) et exige peu ou prou un sacrifice de soi (de son désir propre de vivre heureux ici-bas) pour mériter le salut éternel...Tout le pari de la pensée d’Epicure ou de Spinoza est de nous inviter à nous rééduquer par la raison et la réflexion sur le monde tel qu’il est et tel que nous pouvons très progressivement le connaître (connaissance toujours relative) d’une manière immanente (sans extériorité divine et/ou sans avoir à imaginer un autre monde surnaturel) pour, en rendant nos désirs plus raisonnables et plus raisonnés, accroître notre puissance d’agir sur le monde et nous-mêmes afin de réduire autant qu’il est possible la tristesse générée par les passions illusoires qui nous présentent imaginairement ce que nous désirons comme réel ou réalisable, sans avoir à agir sur le monde naturel et humain (nous compris), dans l’attente impuissante d’un jugement transcendant et d’une intervention extérieure (Dieu seul peut tout !).Bref rien ne dit que l’attitude, transcendantaliste et cultuelle, proprement religieuse face à une puissance absolue et sacrée imaginaire à laquelle on doit se soumettre sans condition (la foi l’exige) l’emporte du point de vue de la réduction de la souffrance et du sentiment d’aliénation et d’impuissance par rapport à celle de la maîtrise philosophique et raisonnée, mais toujours relative de soi par soi. Rien ne dit que ces thérapies symboliques ambigües (placebo) que sont les religions culpabilisantes et sacrificielles du désir de vivre heureux ici-bas (le sacré exige toujours un sacrifice du plaisir sensible) réduise le difficulté de vivre plus heureux en ce monde.N’oublions jamais que ce genre de religions monothéistes et à prétention absolument vraies sont aussi sources de haines inter-religieuses dont nul ne peut dire qu’elles font le bonheur des individus qui y succombent. Sauf à jouir de la violence (sado-masochisme) faite aux autres et en dernier ressort à soi-même.S. Reboul, le 18/10/05 [size=undefined]La foi, la religion et la politique.[/size]La foi est une expérience imaginaire, une effusion affective dans sa forme ; dans son contenu elle une fiction, voire un délire exprimant d’une manière érotique et esthétique (voire l’érotisme des grands mystiques) l’infini de désir humain transformé en désir d’infini débordant la finitude de la réelle condition humaine; en cela elle pousse à penser et à agir au delà de l’expérience présente et à la transformer ; mais, lorsqu’elle hypostasie cet au delà dans l’illusion de l’existence réelle d’un Dieu transcendant, elle aliène le désir en le soumettant au fantasme qu’il projette de l’infini puissance de ce Dieu. Celui ci est alors l’objet d’un culte collectif qui nécessite le pouvoir idéologique, voire politique, sur les consciences de prêtres et/ou d’une église garants de cette vérité transcendante prétendument salvatrice. Dieu est le seigneur et maître absolu auquel les croyants doivent obéir avec humilité en se soumettant selon des rituels stéréotypés collectif d’allégeance fusionnelle et identificatrice. Nous avons alors affaire à la religion.Par conséquent la société religieuse est nécessairement communautariste : elle soumet l’individu à la communauté des croyants. Le choix, si tant est que l’on puisse aujourd’hui avoir le choix, est donc, selon l’analyse de Max Weber, entre la société traditionnelle religieuse (die Gemeinschaft) et la société libérale et individualiste (die Gesellschaft), y compris en ce qui concerne la foi. Du reste, on constate dans nos sociétés modernes, y compris les églises, un hyper-fractionnement des contenus dogmatiques des grandes religions historique, implosion marquée par la décomposition des croyances et le bricolage syncrétique individuel de leur contenu symbolique, devenu entièrement disponible (désacralisé). Dans ces conditions, tout retour du religieux en politique serait une illusion catastrophique et liberticide : elle ne pourrait s’affirmer qu’en violant les libertés individuelles et les droits de l’homme. C’est pourquoi une démocratie pluraliste (ce qui est un pléonasme) ne peut être que laïque et donc politiquement a-thée ; c’est à dire sans référence (sinon, parfois, comme une très vague survivance symbolique conformiste) à Dieu pour fonder la valeur des lois et la légitimité de l’état et des gouvernants. La religion devient et doit alors devenir une affaire privée collective infra-politique dont la reconnaissance de l’exercice public de son culte suppose qu’elle renonce , en tant que telle, à jouer un rôle politique (si les croyants transforment leur position en position rationnelle, ils ne font plus de leur croyance un argument politique) et qu’elle se soumette aux droits de l’homme et aux lois libérales, humaines et non religieuses .Si la foi singulière, dans le meilleur des cas, peut être un mode positif de gestion du désir créateur ; les religions sont toujours des machines de pouvoir qui gèrent le désir d’être afin de le canaliser dans le sens de la domination idéologique et politique des individus et de la réduction de leur autonomie .S.Reboul, le 22/05/2000 Pourquoi sur le plan rationnel (universel) faut-il renoncer à faire usage de l'idée de l'existence de de Dieu? Pour des motifs non pas théoriques (on ne peut démonter en effet l'inexistence de Dieu, comme l'inexistence de quoi que ce soit du reste; on peut montrer seulement que la notion de Dieu est floue et que cette existence est problématique et donc non-fiable), mais pour des raisons (ou motifs justifiés) pratiques: 1) On ne peut mettre les hommes d'accord sur ce point et donc vouloir fonder une vie ensemble (les règles éthiques et de droit) sur cette idée est toujours porteur de divergences d'autant plus irréductibles et parfois violentes que l'idée de Dieu se réclame de l'absolu (ex: fanatisme et conversion forcée, voire croyance politiquement obligatoire). Les guerres de religions ont disparues chez lorsque l'on a renoncé à faire de Dieu le fondement de la politique (laïcité) et de l'éthique sociale (droit de l'homme et non droit divin) 2) Une idée aussi problématique ne peut fonder quelques connaissance univervelle objective que ce soit car on peut à partir d'elle prétendre à tort démontrer ou prouver tout et son contraire; elle est donc pratiquement inutile sur le plan de la connaissance. Voire si on prétend la maintenir, elle peut devenir un obstacle au progrès du savoir (affaire galilée) en dogmatisant certaines conceptions religieuses aux dépens de la recherche rationnelle et objective.La foi en Dieu doit donc rester d'usage privé et ne vaut que pour ceux qui y croient. À ceux-ci elle apparaît subjectivement utile mais c'est à chacun d'en décider et cette décision ne peut prétendre viser l'universel; elle est donc sans valeur philosophique. L'athéisme n'est pas contre la religion pour les croyants, il se contente de refuser aux croyants de décider pour les autres de la vérité, de l'éthique et de la politique: a-théisme ne veut pas dire anti-religieux mais anti-théocratisme politico-soocial. le préfixe "A" est, faut-il le rappeller, est un simple privatif. Athéisme signifie que l'idée Dieu n'a pas à intervenir pour règlementer nos affaires communes; sauf à en exclure et/ou à soumettre définitivement et a priori à la domination des croyants et de leur église ceux qui ne croient pas ou croient autrement. Bref la pluralisme idéologique est logiquement incompatibble avec le théisme politico-social ou théologico-politique.Le 24/01/03 | |
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الجمعة فبراير 26, 2016 11:05 am من طرف فدوى