فدوى فريق العمـــــل *****
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الموقع : رئيسة ومنسقة القسم الانكليزي تاريخ التسجيل : 07/12/2010 وســــــــــام النشــــــــــــــاط : 7
| | DIEU La négation de Dieu | |
L'affirmation est un acte simple ; visant intentionnellement un donné de l'expérience, sujet d'une proposition, elle lui confère les attributs qui lui reviennent ; pré-interrogative, l'existence de cet homme, de cet arbre, de cette maison fait corps avec eux : certaines qualités leur appartiennent ; les questions ont une réponse de fait qui rectifie d'avance les ajustements précipités et les appréciations rapides ; cet homme est-il grand ou petit ? il est grand ; si l'accord s'avère difficile sur sa taille, une mesure commune et une commune opinion s'établissent, qui décident ; sans doute ces affirmations explicites sont-elles tardives et en supposent-elles d'autres, logiquement antérieures, qui déterminent l'homme, l'arbre, la maison comme homme, arbre, maison, comme cet homme, cet arbre, cettemaison ; mais l'acte ne change pas de nature selon qu'il est d'identification ou d'attribution, qu'il reconnaît le sujet dans la perception et par la dénomination ou qu'il lui distribue ses qualités : une intuition sensible lui sert de matière à laquelle s'applique, par son intervention, une signification ; sa positivité suit celle de l'expérience et la continuité des jugements affirmatifs reproduit la solidarité sans faille des sujets et des prédicats ; la totalité comprend l'expérience et sa possibilité, la pensée ; elle est pleine et permanente à l'intérieur de l'extension de l'espace et de la mobilité du temps.Dans ce plein apparaissent toutefois des distances infranchissables entre le perçu et l'imaginé, le vécu et le pensé, l'être et le langage ; des décalages entre les réponses et les questions ; dans ce permanent, des attentes et des hésitations. Certaines représentations, certains mots ne trouvent pas leur sujet, certaines propriétés demeurent sans support, certains futurs sans présent ; la rupture du parallélisme de la perception et de l'affirmation ébranle la certitude, divise la totalité, dissocie l'existence de l'existant, introduit un acte second, de révision et de réflexion, la négation : représentés, ou pensés, la chimère et le centaure n'existent pas ; l'existence n'est plus une donnée immédiate et irrécusable, son adhérence à l'existant devient hypothétique, l'affirmation perd sa priorité, la pensée, en recul vis-à-vis d'elle-même, s'interroge : comment peut-on penser et dire ce qui n'existe pas ?Disparues la première confiance et la première croyance, la première réalité et la première vérité, le doute qui les remplace – entreprise trop méthodique pour ne pas se retourner en évidence de douter et en affirmation – ne sort pas de la positivité d'un processus qu'il s'applique à réduire : moi qui doute, je suis maître de mon doute, je le conduis à travers mes pensées comme pensée dominante, dominateur de celle-là même dont je forme l'idée et dont par conséquent j'acquiers la certitude ; un autre sujet, affirmatif parce qu'affirmatif de soi, trouve son chemin, dans le doute, comme conscience de douter ; sujet vrai, celui-là qui se pose et s'impose, il s'inquiète moins de penser, ce dont il est assuré, que de ce qu'il pense : comment nos perceptions n'ont-elles pas toujours de correspondant ? nos images ne sont-elles que des fictions ? nos idées peuvent-elles ne correspondre à rien ? Les perceptions se corrigent d'elles-mêmes, nos images attendent, la veille succédant au sommeil, de subir le contrôle de l'opinion d'autrui ; restent nos idées, qui échappent aux corrections et à l'opinion, nos idées, massives et adhérentes, sur lesquelles joue et se joue un autre type d'affirmation et de négation, puisque idées, elles n'ont pas, de toute antériorité, de réponse déjà donnée ; restent nos idées, qui sont peut-être des aventures sans lendemain puisqu'elles désignent un existant qui n'est pas déjà là, un possible qui n'a pas encore de réel ; restent nos idées relativement auxquelles le sujet dominateur devient esclave puisqu'elles le conduisent, pratiques ou théoriques, politiques ou théologiques, axiologiques ou métaphysiques, au-delà de toute expérience possible, fût-elle une expérience de pensée.L'idée de Dieu tranche sur toutes les autres, qui sont des idées, qui ne sont que des idées ; outre que le respect et la crainte, la révérence et la tradition l'arrachent au sort commundes idées, soumises à l'examen et à la critique, à la possibilité ou à la vérification, elle possède en droit et en fait un privilège qui interrompt l'interrogation et repousse la négation parce qu'elle est la seule, la seule de nos idées, à revendiquer qu'il n'y ait à son égard ni problème d'idée ni problème d'existence, comme si, par la magie d'un mot, suivait la réalité de ce qu'il indique, comme si ce mot était, parce que le mot d'un autre, un autre mot, comme si Dieu ne pouvait être pensé que comme suprême pensée d'un sujet suprême, nommé que comme suprêmement existant : quelle est donc cette idée, qui ne partage pas le sort commun, qui fuit le risque de l'irréalité ? Quel est donc cet être, qu'aucune conscience ne rencontre ? Quel est donc ce sujet, capable de la double affirmation d'une idée absolue et d'un être absolu ?1. L'idée de DieuLa tradition et l'histoire, l'habitude et l'éducation favorisent la convergence, ou l'identification, de l'idée d'un Dieu et de l'idée de Dieu, seul vrai Dieu, toujours vainqueur comparé à d'autres dieux ; le monothéisme chrétien en a imposé l'image, les théologies dogmatiques en ont construit l'idée, que les métaphysiques rationnelles ont développée. Convergence et conjugaison de ces courants, la représentation s'est forgée d'un Être absolu, infini, parfait, tout-puissant, éternel, possédant le plus grand pouvoir : il est créateur, la plus grande perfection : il possède éminemment toutes les « vertus ». Entre le « Dieu vivant » et le « Dieu des philosophes et des savants », aucune opposition, aucune contradiction, la réflexion retrouvant dans ses conclusions le Dieu de la foi qu'elle se donnait comme principe ; servante déclarée ou clandestine de la théologie, la philosophie, honteuse d'elle-même, paralysée par le scrupule et la peur, n'osa pas examiner de front une idée d'avance exceptionnelle, s'attaquer à ses présupposés et à sa possibilité et admit implicitement sa valeur interne, l'existence de son objet, la légitimité des preuves où s'unissent cette notion et cette existence. Avant Hegel et Nietzsche, qui, les sceptiques exceptés, eut le courage de briser son cœur respectueux ? de traiter de la même manière toutes les idées et tous les textes ?Les fondements ne sont pourtant pas si assurés, les points de départ si évidents qu'ils puissent prétendre à l'intangibilité ; le Dieu des hommes est un Dieu humain non seulement en ce qu'il exprime le sentiment qu'ils ont de leur dignité, de leur valeur, de leur action – anthropomorphisme naïf –, mais aussi en ce que son idée est construite avec les moyens de leur seul entendement, selon les schèmes de leur activité, de leur grammaire, de leurs projets ; selon les principes de causalité, d'identité, de finalité qui conduisent à un Être premier, à un Être nécessaire, à une Providence ; selon les postulats d'harmonie, de meilleur, de bonne volonté qui débouchent sur un Entendement compréhensif, un Bien en soi, une Justice supérieure. Ces schèmes, ces principes et postulats reflètent des procédés de fabrication, de polémique, de préservation, des désirs d'ordre, de progrès, de protection qui, quotidiennement, s'explicitent en actes ou se condensent en œuvres ; physique ou logique, téléologique ou morale, la notion de Dieu représente les moyens de sa formation, les images conductrices de son élaboration et reproduit la structure mondaine de la pensée spontanée, si proche de l'action qu'elle ne s'en sépare guère et mime sa technique, si proche de ses rêves qu'elle leur fait prendre forme ; premier moteur ou dernier désirable, architecte ou horloger, père ou justicier, un tel Dieu est un objet dont la perception pourrait s'emparer, un étant que la conscience pourrait rencontrer, unthéorème qu'une méthode appropriée pourrait démontrer.Cause, Fin ou Principe, objet, étant ou théorème, il est fait comme nous faisons, techniquement ; voulu comme nous voulons, intentionnellement ; pensé comme nous pensons, synthétiquement. Remplissant toutes les conditions de l'expérience et de la pensée, il devrait être présent, manifeste, évident, mais il est absent, dissimulé, insaisissable. Point de convergence d'une multiplicité d'opérations, d'actes, d'idées, il rassemble tous les modes de réalité pratique, morale, spéculative, et il demeure irréel ; l'Être, dont nous disons qu'il est l'Être des êtres, dont la notion contient la positivité de nos fabrications, de nos valeurs, de nos savoirs, n'inscrit dans le monde aucun signe qui conduise jusqu'à lui, aucun message qui indiquerait qu'il n'est pas une ombre ; centre des préoccupations, des discours, des options des hommes, l'idée de Dieu est, de toutes leurs idées, la seule qui ne puisse être mise à l'épreuve : les idées générales ont un support empirique dont elles sortent et auquel elles renvoient, les notions mathématiques illustrent la loi de leur genèse idéale, les valeurs morales trouvent leur échelle dans la comparaison des institutions et des actes ; induite comme genre de tous les genres, construite comme les nombres et les figures, esquissée comme valeur des valeurs, l'idée de Dieu ne convient à aucun donné, ne possède aucune universalité, n'engage aucun critère d'action ; idée pure peut-être, idée qui n'est qu'une idée, elle signifie une existence absolue ; mais, idée d'une telle existence, a-t-elle seulement l'existence d'une idée ?2. La recherche d'une origineAu-delà de l'expérience qui demeure en continuité au moins possible avec lui, origine du monde dans le monde puisque constitué selon les principes des objets, Dieu assemble, accomplit, intègre les différentes lignes d'expérience et de pensée qui convergent en son idée, laquelle les réfléchit et reflue sur elles, revenant dans l'être pour s'y situer comme uneidée, sans aboutir jamais à la transcendance et au transcendant dont elle contenait la promesse ; idée vaine et inapplicable soit à un contenu, soit à un projet, soit à une œuvre, elle semble destinée à rester le centre de discussions stériles et passionnées, la quête d'un Être dont elle est séparée.À moins qu'elle ne soit cet Être même : saint Anselme et Descartes opérèrent le changement de direction de la pensée, l'inversion de sa démarche spontanée, la conversion du regard si habitué au quotidien, si halluciné par les outils qu'il les voit encore en s'en détachant – toutes attitudes qui ramènent le sujet, projeté hors de soi, à sa source qui est la source, à la présence de l'Incréé dans laquelle la créature aperçoit, en même temps que la perfection de l'Être parfait et l'absolu de la Causa sui, les limites de son être et de sa raison. Une autre pensée, qui situe la recherche mondaine dans les données de son idée, l'idée d'étendue, laisse à l'esprit la marge de sa présence à soi dans une Idée pensante qui n'est plus une idée pensée ; autre démarche, autre pensée mais aussi autre Dieu, Dieu d'en deçà de l'être dont l'idée, indivisiblement idée d'infini et infini de l'idée, réduit l'être à n'être que ce qu'il est, le lieu d'une certaine logique et d'une certaine métaphysique, restitue le cogito à sa dimension d'origine, sans l'intermédiaire des méthodes et des techniques cosmologiques, habite l'esprit avant qu'il ne se pense pour le nourrir et lui permettre de penser, pour le comprendre, sans qu'il puisse tout à fait la comprendre ; un tel Dieu n'est pas plus un terme qu'il n'est une position ou un objet, échappant à la déduction, à la conclusion, à la construction ; s'il hante la mémoire, ce n'est pas comme le quelconque souvenir d'une lointaine enfance, ce n'est pas non plus comme une réminiscence, toujours intérieure au champ de la connaissance, mais comme le pressentiment de ce qu'elle ne pourra évoquer, rappeler, représenter parce qu'il n'a jamais été connu, rencontré. S'il fonde la raison, ce n'est pas par une autre raison, fût-elle absolue, mais par la toute-puissance de sa puissance ; s'il meut la volonté, c'est parce qu'il est en elle comme l'infini mouvement de son désir. Aussi, originant, il n'est pas là comme le point fixe d'une origine originaire, il ne se manifeste pas par des actes identifiables qui conserveraient sa marque ; n'étant pas des philosophies, il n'est pas non plus des religions, mesurant par son Idée, qui n'est pas une idée, tout concept et toute représentation.Distance, distance infinie de l'objet, co-extensif à sa définition, du sujet, plus vaste que sa subjectivité, écart du savoir dominateur au non-savoir réceptif d'une présence, ce Dieu a cependant un nom ; aussi englobante que soit son idée, elle est englobée par l'idée tout humaine d'une idée qui déborde toute l'idée ; aussi détachée de ses notions usuelles que soit la pensée, elle retrouve dans ce Dieu constituant le Dieu de ses constitutions, à contre-courant de son discours du monde ; pour être un discours d'approche, elle n'en est pas moins dans le discours ; pour mettre l'être entre parenthèses, elle n'en est pas moins de l'être et dans l'être ; l'au-delà du discours est encore un discours, un autre discours, l'en-deçà de l'être est encore de l'être, un autre être, discours, être qui ne sont pas, qui ne peuvent pas être discours-autre, être-autre, car pour ce discours les mots manqueraient, pour cet être la pensée ferait défaut ; ainsi, l'indication d'une expérience qui dépasse toute expérience n'est-elle pas au-delà de l'expérience mais en elle ; ainsi l'idée d'une idée qui dépasse toute idée est-elle comprise dans nos idées, le dépassement des limites est-il dans les limites ; pousser l'intelligence hors de chez elle, comme le voulait Bergson, étendra ses pouvoirs et cultivera sa frange d'intuition, mais est-il nécessaire que, lorsqu'elle abandonne ses habitudes fabricatrices et développe ses possibilités de sympathie intellectuelle, elle rencontre le Dieu d'une tradition historique, d'une école philosophique, d'une religion, déjà donné dans le discours et la pensée communs ? Rencontre injustifiable que la rencontre qui unit le trans-empirique au supra-empirique, l'intra-discursif au supra-discursif, l'immanent au transcendant, car s'il y a dans l'expérience et dans la réflexion de l'insensible et de l'indicible, des extrêmes de conscience et des imperceptibles, des limites de pensée et des pensées-limites où bascule le champ bien établi de la transparence et de la clarté, cet insensible, cet indicible, ces limites sont appréhendés au seuil comme seuil, à la limite comme limite, et c'est comme tels qu'on les sent, mais on les sent, comme tels qu'on en parle, mais on en parle.3. La multiplicité des propriétésQu'un sentir et qu'un penser soient ultimes ne supprime pas leur intervalle au senti et au pensé ; si j'ai l'idée de Dieu, si j'ai l'intuition de son existence et de sa puissance, n'en est-il pas de lui comme des images des songes et des idées forgées de toutes pièces, telle celle d'un cheval ailé ? Ne suffit-il pas, pour fabriquer d'illusoires notions, de réunir arbitrairement les éléments de représentations connues et de les dissimuler sous l'unité d'un terme ? Pour qui ignore tout des mathématiques, il n'est pas incompatible avec la définition du cercle qu'il soit carré ; pour qui n'a jamais vu de cheval, il est vraisemblable de lui attribuer des ailes. Les sophistes, jouant de la confusion des contenus rationnels et sensibles dans l'esprit de leurs auditeurs – la critique platonicienne en dénonce le procédé –, accréditèrent certains mots sous lesquels il n'y avait que des incompatibles, les introduisirent dans la discussion philosophique, de telle sorte que leurs disciples les utilisèrent comme s'ils recouvraient quelque réalité. L'idée de Dieu n'est peut-être qu'une de ces pseudo-idées dont on ne perçoit pas immédiatement le non-sens ; Dieu, sujet d'un nom qui devrait être le sien, n'est peut-être que le nom d'un nom ; ne serait-il pas, dans ces conditions, comme l'affirme Nietzsche, notre plus grande erreur ?Que pense-t-on quand on pense Dieu ? Pense-t-on quand on pense Dieu ? Est-il possible de considérer comme idée la synthèse d'un héritage historique, d'une tradition religieuse, de conclusions métaphysiques intérieures à cette histoire et à cette tradition ? d'unir, dans une positivité absolue, sans trace de négatif, toutes les positivités, de telle sorte que la Toute-Puissance et la Perfection, l'Éternité et l'Infini, la Miséricorde et la Justice convergent en un seul Être ?L'unité des attributs est fonction de l'unité du sujet auquel ils sont inhérents d'après les données de la perception ou selon les lois d'une définition constitutive de son objet : la couleur de la fleur, les trois côtés du triangle sont rapportés à cette fleur, à ce triangle, mais la Toute-Puissance et la Perfection, l'Éternité et l'Infinité, la Miséricorde et la Justice échappent à l'appréhension sensible et à la compréhension intellectuelle faute du terme premier qui, dans toute intuition empirique, toute proposition, tout jugement, attache les prédicats, produits de l'analyse, au sujet qui, existentiellement et logiquement, les précède et ne saurait être constitué par leur synthèse. Raisonnable, bipède, blond, grammairien désignent un homme que les prédicats ne créent pas puisqu'ils le supposent ; or, l'idée de Dieu, construite par assemblage de propriétés qui sont des idées chacune dans sa ligne et qui n'a comme substrat qu'un nom, implique la relation inverse, l'antériorité des prédicats et la postériorité du sujet, dont résulte, ceux-là fussent-ils nécessaires, la contingence de celui-ci. Il y a donc un renversement de l'ordre des raisons et de l'ordre des choses ; cependant, si Dieu est le Dieu de ses attributs, il est nécessaire qu'ils ne lui viennent pas accidentellement, du dehors, mais qu'ils découlent de son essence en tant qu'elle leur est identique.Vide de tout contenu, ne comprenant a priori aucune qualité plutôt que telle autre, en attente de nouveautés scientifiques, morales, religieuses qui lui adjoindraient de nouvelles valeurs, aussi pauvre que l'idée de l'être en général qui, pour tout embrasser n'embrasse rien, sans les définitions dogmatiques, les commentaires et les exégèses, non seulement l'idée de Dieu manquerait de matière, mais elle n'aurait pas de forme, multiple sans Un qui se pulvérise à l'infini.L'absolu en tous genres ne serait-il que le genre des genres physiques, logiques et moraux ? le genre si général qu'il exclurait la différence, la détermination, le négatif et qu'il se prêterait, par sa vacuité, à leur confusion et à leur incompatibilité ? Sans doute peut-on soutenir que les attributs positifs ne peuvent être contradictoires entre eux, que, dans l'absolu, toutes les natures simples coexistent harmonieusement, mais la gratuité d'une telle affirmation ou d'une telle démonstration ne justifie pas l'unité de l'infinité et de la perfection, de la toute-puissance et de la création ; peut-être la perfection est-elle dans le fini, la création dans la passion de la limite ; si les multiples qualités divines forment le noyau affirmatif de l'idée de Dieu, les raisons en sont moins rationnelles que passionnelles ; si un tel Dieu est ce Dieu, si l'impérieux besoin se manifeste de le justifier logiquement et de lui attribuer toutes les perfections, l'intention n'en est pas spéculative mais morale et polémique : il s'agit moins de trouver un fondement à l'existence que de lui donner un soutien, moins d'éprouver la solidité et la résistance d'une idée que de la défendre contre ses adversaires ; dans les deux cas, une appartenance initiale oriente de telle manière les opérations intellectuelles que leurs conclusions sont d'avance comprises dans leurs principes parce qu'un impératif préalable, de l'ordre de la crainte, du respect ou de la fidélité les y a mises : il faut que ce Dieu soit le seul et vrai Dieu ; la preuve doit donc être faite de la validité de son idée et de la certitude de son existence selon les règles apparentes de la nécessité logique, qui est une nécessité morale ou religieuse.4. L'existence de Dieu | |
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الأحد فبراير 14, 2016 5:24 am من طرف فدوى