Voilà une question que nous nous sommes tous posés quand nous étions
enfants. « Et avant Dieu, qu’est-ce qu’il y avait ? ».
Bien prétentieux est celui qui prétend répondre à une
telle question. Il s’agit d’un mystère : c’est-à-dire d’une vérité qu’on
peut comprendre un peu, mais jamais parfaitement. Même au ciel, lorsque
le voile sera levé, les mystères sur l’infinité de Dieu et tous ses
attributs resteront infiniment plus grands que notre petite
intelligence. Nous l’admirerons. Nous en jouirons. Mais nous ne pourrons
jamais en faire le tour et nous dire : « Ça y est ! J’ai tout
compris ! ». Dieu ne se laisse pas piéger dans nos concepts.
Dire que Dieu n’est pas né, c’est dire qu’il est infini,
qu’il n’a pas de limites : ni dans le temps, ni dans l’espace, ni dans
l’existence. Rien ni personne ne l’a créé. Il a toujours été. Il est le
seul être qui réalise en lui la plénitude de ce que nous appelons
« être ». C’est sans doute pour cela qu’il se présente à Moïse comme
« Celui qui est » (Ex 3, 14).
La tradition de l’Eglise nous
enseigne que l’infinité de Dieu doit susciter de la part des hommes une
sainte « crainte » (tremendum) : c’est-à-dire un immense sentiment de
respect.Mais ce n’est pas tout. La Révélation nous a appris une
autre vérité sur Dieu, qui contrebalance la première : Dieu est né en se
faisant homme.
Les Evangiles nous enseigne que Jésus est vraiment Dieu.
Il a prouvé sa divinité par de nombreux miracles. Il a reconnu
publiquement sa divinité à plusieurs reprises. Sa résurrection a apporté
la preuve absolue de sa nature divine.
La naissance du Christ nous révèle un autre mystère sur
Dieu : il n’est pas un terrible Dieu justicier, mais un Père plein
d’amour pour ses enfants. Sinon, pourquoi aurait-il choisi de naître
dans une étable, parmi les bêtes et les plus pauvres ? Ne voulait-il pas
rompre l’image d’un Dieu qui ne serait que puissance et colère ?
La tradition de l’Eglise nous
enseigne que l’amour de Dieu doit susciter de la part des hommes une
sainte « fascination » (fascinens) : c’est-à-dire un immense sentiment
d’adoration.