Louis-Philippe (1773-1850)
Section 5. La Monarchie de Juillet : 1830-1848
150. La Charte de 1830 accentue le caractère libéral de la pratique constitutionnelle, permettant à la bourgeoisie d'affaires de jouer un rôle politique plus important.
§1. La Charte du 14 août 1830
151. On en revient aux principes libéraux avec des institutions à peine modifiées.
A/ Les principes libéraux
152. La référence au droit divin est abandonnée, la religion catholique n'est plus la religion de l'Etat.
Le Roi est de nouveau le Roi des Français (1791) et non plus le Roi de France (le drapeau est de nouveau le drapeau tricolore et non plus le drapeau blanc à fleurs de lys).
Mais le suffrage est toujours le suffrage censitaire : cependant le cens étant abaissé le nombre des électeurs augmente, passant à 166 583 en juillet 1831, 241 000 environ en aôut 1846 - ce qui permet à certains boutiquiers d'accéder à la politique.
B/ Les institutions
153. Ce sont donc les mêmes.
Cependant :
- les pairs à titre héréditaire sont supprimés,
- les Chambres obtiennent l'initiative des lois, ainsi que le droit d'amendement,
- le Roi ne peut plus suspendre les lois par ses règlements et ordonnances (le droit de sanction (veto) tombe en désuétude).
§2. La pratique politique
154. La monarchie parlementaire fonctionne de fait :
- un gouvernement, dirigé par un Président du conseil, est responsable devant la Chambre des députés, qui est dissoute après avoir refusé sa confiance, ce qui permet de demander à l'électorat de trancher le conflit.
Mais l'électorat étant restreint à la classe dirigeante le peuple ne se sent pas concerné par les jeux politiciens.
La révolution de février 1848 sera le fait des ouvriers et de la petite bourgeoisie républicaine de Paris mais sera rapidement détournée par la
bourgeoisie libérale modérée.
Le Grand Orient de France (
Alain Bauer et Edouard Boeglin, Que sais-je n°3607) joue un rôle très important dans la révolution de février 1848. Le gouvernement provisoire constitué en février 1848 comprend cinq frères maçons, le plus connu, et actif, étant l'avocat Adolphe Crémieux, qui est depuis 1843 Président du Consistoire central israélite de Paris et qui devient, en 1864, le président de l'Alliance israélite universelle créée à sa demande. Ministre de la Justice Adolphe Crémieux procède, notamment, à une "
épuration démocratique" de la magistrature.