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 Charles Louis de Secondat baron de la Brède et de Montesquieu (1689-1755)

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فدوى
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مُساهمةCharles Louis de Secondat baron de la Brède et de Montesquieu (1689-1755)

Charles Louis de Secondat  baron de la Brède et de Montesquieu  (1689-1755) Montesquieu

Charles Louis de Secondat 
baron de la Brède et de Montesquieu 
(1689-1755)
§ 1 - La vie et l'oeuvre
Montesquieu est né en 1689 à la Brède près de Bordeaux dans une famille catholique de magistrats et de viticulteurs, notamment. Le fondateur de la dynastie familiale fut l'un des favoris de la mère d'Henri IV, la fameuse protestante Jeanne d'Albret. 
Il fait des études de droit, difficilement semble-t-il, et devient avocat stagiaire en 1709. 
En 1714 la famille le fait nommer conseiller au Parlement de Bordeaux et il devient Président "à mortier" en 1716, héritant, tout naturellement, de la charge de son oncle Jean-Baptiste. Il est admis à l'Académie de Bordeaux, créé en 1713. 
En 1715 il a épousé une riche héritière protestante, Jeanne de Lartigue (75 000 livres de dot), qu'il trompera abondamment. 
En 1721 il écrit les fameuses Lettres Persanes, une relation déguisée de ses déboires, à Versailles, de gascon gasconnant, ouvrage publié anonymement, et qui lui apportera plus tard une notoriété internationale. 
En 1727 il est élu, gràce aux soins de son amie Madame la marquise de Lambert, à l'Académie français, et comme sa charge de Président au Parlement de Bordeaux lui pèse, charge qu'il remplit très médiocrement, il la vend et afferme ses propriétés viticoles (son vin est évidemment commercialisé en Angleterre) ce qui lui permet de disposer d'une très confortable rente de 34 200 livres. Il peut se consacrer aux femmes, aux salons et "clubs", aux voyages, et à la rédaction de "son oeuvre".

De 1728 à 1731 il se rend en Autriche, en Hongrie, en Allemagne, en Hollande, puis en Angleterre où il est incontestablement séduit par le régime politique libéral et est initié maçon. De Vienne puis de Londres il sollicite un emploi d'ambassadeur, sans succès ...
En 1734 il publie : 
Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence
Puis il rédige pendant plusieurs années son ouvrage fondamental : 
L'Esprit des lois (1748) (Oeuvres complètes, par A. Masson, Paris 1950-55).

L'ouvrage est violemment attaqué par les Jésuites et les Jansénistes ce qui ne l'empêche pas d'être édité 22 fois en deux ans. 
Pour le défendre Montesquieu publie en 1750 : 
Défense de l'Esprit des Lois
Son ouvrage est alors mis à l'index en 1751 (censure du Vatican, voir sur la censure républicaine). 
En 1754, il compose l'Essai sur le goût pour l'Encyclopédie (publication en 1756). 
- Il décède à Paris le 10 février 1755. 
Sur Montesquieu : Jean Lacouture, Montesquieu, les vendanges de la liberté, Seuil, Paris, 2003.

§ 2 - La "sociologie" du droit de Montesquieu : relativisme et déterminisme du droit
A - Toute loi est relative et déterminée
Montesquieu ne pense pas que la loi soit universelle et immuable. 
Toute loi est située dans le temps et dans l'espace. 
C'est que la loi est fonction d'un certain nombre de facteurs.

Elles est déterminée par des causes objectives : 
- qu'il s'agisse de phénomènes sociaux tels la forme du gouvernement, les moeurs et la religion, le commerce, etc., 
- qu'il s'agisse de causes démographiques tel le nombre des habitants, 
- ou qu'il s'agisse de causes physiques tels le climat ou la nature du terrain.

Cependant la loi est faite par le législateur et si celui-ci est théoriquement rationnel, il est souvent, selon Montesquieu, inférieur à sa mission. 
Montesquieu n'est pas tendre à l'égard de ceux qui légifèrent : "La plupart des législateurs ont été des hommes bornés que le hasard a mis à la tête des autres, qui n'ont presque consulté que leurs préjugés et leurs fantaisies".

B - Le gouvernement modéré
Les formes de gouvernement
Il y aurait, selon Montesquieu, trois formes de gouvernement : 
- le gouvernement républicain qui peut-être démocratique lorsque la souveraineté est exercée par le peuple ; et qui peut être aristocratique (oligarchique) lorsque la souveraineté appartient à une minorité de personnes. 
- le gouvernement monarchique dans lequel la souveraineté appartient à un homme qui exerce ses pouvoirs grâce à des corps intermédiaires (noblesse, parlements). 
- le gouvernement despotique dans lequel la souveraineté appartient à un homme qui exerce ses pouvoirs arbitrairement et sans intermédiaires.

Leur principe
Chacune de ces formes de gouvernement a un principe qui lui est propre : 
le gouvernement républicain repose sur la "vertu". Il s'agit d'une vertu politique et non pas d'une vertu morale. Cette vertu politique c'est le respect des lois et le dévouement de l'individu à la collectivité, il s'agit donc tout simplement du civisme. 
le gouvernement monarchique repose sur l'"honneur". L'"honneur" au sens où Montesquieu l'entend n'a rien à voir avec l'honneur tel qu'on l'entend habituellement. Avoir le sens de l'"honneur" c'est avoir le sens de ce que l'on doit à son rang. C'est ce qui vous pousse à demander des "préférences et des distinctions", à se conduire à l'égard du Pouvoir en quémandeur, solliciteur, courtisan ... 
le gouvernement despotique repose sur la peur, la crainte du Pouvoir et la terreur qu'il inspire.

La république est fondée sur une organisation égalitaire des relations entre ses membres, sur une égalité dans la "vertu" et la participation à la Souveraineté. 
La monarchie est fondée sur l'inégalité sociale et juridique, sur la différenciation en fonction du rang de chacun. 
Le despotisme est fondé sur l'égalité, mais l'égalité de sujets impuissants et terrorisés.

Leur taille
Chacune des trois formes de gouvernement correspond à une certaine dimenssion de la société : 
- le gouvernement républicain ne peut fonctionner correctemcnt que sur un petit territoire. 
- le gouvernement monarchique ne peut fonctionner, sans craindre la désobéissance et l'impuissance, que sur un territoire modérément important. 
- le gouvernement despotique correspond à un grand territoire, à un empire.

Ce qui importe pour Montesquieu c'est que le gouvernement soit modéré et cette modération peut résulter de la morale, de la décentralisation, de l'existence des corps intermédiaires (notables), de la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.
Montesquieu est incontestablement favorable à une monarchie limitée, c'est-à-dire à un gouvernement monarchique, car il assimile la monarchie absolue au despotisme.
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