[size=32]Les anxiolytiques[/size]
Patrick Juignet, Psychisme, 2012.
Les anxiolytiques agissent favorablement sur les état anxieux. Ils sont de divers types chimiques, mais les plus nombreux et les plus couramment utilisés sont des benzodiazépines.
PLAN
1. Définition des substances anxiolytiques
Le méprobamate a été utilisé dès 1955 et la première benzodiazépine (le chlordiazépoxide) a été introduite dans la thérapeutique en 1960. Les propriétés de ces produits étaient appelées alors "tranquillisantes".
Il s'agit de molécules ayant une action neurobiologique qui se traduit cliniquement par la diminution de l'anxiété et des manifestations somatiques associées. Elles modèrent l'agressivité, les réactions de stress et l'inhibition lors des situations ressenties comme inquiétantes.
2. Action neurobiologique
La neurophysiologie des états anxieux est mal connue et il n'est pas prouvé qu'elle résulte d'un dysfonctionnement du système GABA-ergique.
Le mécanisme exact des effets anxiolytiques n'est pas connu. [size=undefined]On suppose que parmi les récepteurs à l'acide gamma amino butyrique (GABA), ce sont les récepteurs du genre A, de sous type oméga 1, qui ont un effet anxiolytique.[/size]
3. Classification et effets de chaque classe
Nous répartirons les anxiolytiques en deux catégories, les benzodiazépines et les autres.
3.1 Les benzodiazépines
La structure chimique «benzodiazépine» est commune à un très grand nombre de molécules qui se différencient par la présence de substituants différents : Action biochimiqueLa plupart des benzodiazépines sont des agonistes du GABA, acide aminé qui favorisent l'ouverture du canal Clore post synaptique. Les benzodiazépines qui agissent de cette manière ont des propriétés pharmacologiques communes : elles sont anxiolytiques, hypnotiques, anticonvulsivantes, myorelaxantes et peuvent avoir un effet amnésiant. Il existe des différences selon la rapidité et la durée d'action qui expliquent leurs indications préférentielles.Il y a d'autre effets biochimiques que nous passerons sous silence, car ils ne sont pas utilisées en thérapeutique dans le cadre de l'anxiété. Nous verrons ici uniquement les benzodiazépines anxiolytiques.Les médicaments autorisés en France Diazépam (Valium*) ; Bromazépam (Lexomil*) ; Nordazépam (Nordaz*) ; Oxazépam (Séresta*) ; Clorazépate (Tranxène*) ; Clobazam Urbanyl*) ; Clotiazépam Vératran*) ; Alprazolam (Xanax*) ; Loflazépate (Victan*) ; Prazépam (Lysanxia*) ; Lorazépam (Témesta* )Caractéristiques pharmacocinétiquesD'une manière générale, les benzodiazépines et leurs métabolites ont une durée d'action et une demi-vie longue (de 6 à 12 heures). Le métabolisme des benzodiazépines anxiolytiques est caractérisé par l'existence de nombreux métabolites actifs.Effets indésirables spécifiques Dans l'ensemble, les benzodiazépines sont des médicaments bien tolérés.Elles n'ont pas d'effet atropinique (anticholinergique).Les risques sont :
- Une amnésie antérograde (perte de la mémoire des faits récents), qui peut survenir aux doses thérapeutiques. Le risque augmente proportionnellement à la dose.
- Une somnolence avec possibilité de dégradation des performances psychomotrices (incoordination motrice pouvant favoriser les chutes) et une certaine anesthésie émotionnelle ont été décrites.
- Parfois, il y a des réactions paradoxales : irritabilité, agressivité, excitation, confusion, hallucinations, rappelant les effets de type agoniste inverse. Ce peut être dû à l'usage à des doses non conformes.
- Les benzodiazépines peuvent dans certains cas donner une hypotonie musculaire et des difficultés respiratoires. Elles ne doivent pas être administrées aux sujets présentant une déficience respiratoire.
- Dans les traitements prolongés apparait une tolérance (diminution progressive de l’effet thérapeutique) et une dépendance vis à vis du produit.
- Les benzodiazépines potentialisent les effets de l'alcool. En association avec l'alcool il peut apparaître un comportement automatique, avec une désinhibition conduisant à des actes inattendus et une amnésie antérograde.
- Elle accentuent sur les apnées du sommeil.
Le lien entre benzodiazépines, démences (dont la maladie d’Alzheimer) suggéré par plusieurs études est en cours d'évaluation (2012).
[size=undefined]Note : les benzodiazépines à effet principalement hypnotique sont étudiées dans l'article Les hypnotiques[/size]
3.2 Les divers anxiolytiques
Le méprobamate a des propriétés anxiolytiques, sédatives et myorelaxantes. Son inconvénient est de donner, lors des surdosages, des intoxications graves avec coma prolongé, contre lesquelles on ne dispose pas d'antidote. L'arrêt de commercialisation en France du méprobamate, est prévue début 2012.
Le chlorhydrate d'étifoxine (Stresam*) augmente les transmissions GABAergiques par liaison aux récepteurs GABA-A sur un site distinct de celui des benzodiazépines. Anxiolytique, il est dépourvu d'effets sédatifs et myorelaxants. Indiqué dans les manifestations psychosomatiques de l'anxiété notamment à expression cardiovasculaire.
Le captodiame (Covatine*) aux propriétés sédatives et antispasmodiques, n'est presque plus utilisé.
L'hydroxyzine (Atarax*) a de nombreuses propriétés pharmacologiques. Il est sédatif, anxiolytique, antihistaminique H1, anesthésique local, antispasmodique et atropinique (risque de glaucome, etc). C'est un dérivé de la pipérazine (neuroleptique). L'hydroxyzine inhibe l'activité de certaines régions subcorticales et produit une diminution de l'anxiété et de l'émotivité. La durée d'action est de 6 à 8 heures. Les effets indésirables possibles sont la sédation excessive et les effets atropiniques. L'Atarax n'est pas myorelaxant. Il aurait des effets négatifs sur la mémoire.
La buspirone (Buspar*), anxiolytique à impact sérotoninergique, a été commercialisée ces dernières années et pourrait être le chef de file d'une nouvelle classe d'anxiolytiques, sans effet GABAergique. La buspirone se lie aussi avec des récepteurs dopaminergiques en bloquant les sites présynaptiques. La buspirone a un faible pouvoir d'inhibition sur l'activité motrice, elle n'est pas anticonvulsivante, ni myorelaxante. Le délai d'action est de 1 à 3 semaines.
Ses effets indésirables sont : somnolence, effets atropiniques à fortes doses, effets sérotoninergiques en début de traitement. Contre-indications : glaucome, grossesse au cours du premier trimestre et allaitement, association déconseillée avec l’érythromycine et l’itraconazole qui diminuent le catabolisme hépatique de la buspirone.
La phytothérapie
Euphytose* (passiflore, balotte, valériane, aubépine) et Spasmine* (valériane, aubépine) sont des mélanges de plantes réputées sédatives. L'efficacité est légère, mais il n'y a pas d'effets indésirables. A éviter toutefois pendant la grossesse et l'allaitement.
الجمعة فبراير 19, 2016 10:35 am من طرف جنون