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 ASTRONOMIE

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فدوى
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فدوى


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مُساهمةASTRONOMIE

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De tout temps, l'homme a été attiré par la voûte céleste, mais pas toujours pour essayer d'en percer les mystères. Il y a des milliers d'années, l'observation des astres lui servait seulement à marquer des étapes dans le déroulement du temps. L'alternance des jours et des nuits, les changements dans les phases de la Lune et la position des planètes retinrent immédiatement son attention. Mais il eut tôt fait de remarquer également que le mouvement du Soleil parmi les étoiles marquait le retour des saisons, ce qui était d'une importance capitale pour les peuples agricoles. Les premières découvertes furent certainement très subjectives, mais elles incitèrent à rechercher la cause première des phénomènes. Cela conduisit à effectuer les premières mesures précises de la position des astres ; purement contemplative à ses débuts, l'étude du ciel se transforma petit à petit en une véritable science.
Les premières lois découvertes furent d'abord considérées comme dues à l'intervention d'êtres supérieurs et non comme des conséquences inéluctables d'autres lois gouvernant les relations des corps entre eux. L'homme attribua même pendant longtemps aux astres une action surnaturelle sur son existence même : la position des planètes dans le ciel, celle du Soleil le long du zodiaque ou encore la phase de la Lune devaient marquer pour toujours la destinée humaine. De là naquit l'astrologie. Malgré ses bases irrationnelles et antiscientifiques, l'astronomie lui doit beaucoup, en ce qu'elle suscita chez l'homme un intérêt considérable envers les astres. Jusqu'au XVIIe siècle, tous les grands astronomes seront, peu ou prou, des astrologues, Kepler par exemple, pour ne citer qu'un nom illustre.
L'astronomie s'est toujours distinguée nettement des autres sciences, car elle est une science d'observation, et non une science expérimentale comme la physique ou la chimie. L'astronome ne peut agir sur le milieu qu'il étudie, mais doit se contenter de l'observer de l'extérieur. Cela explique que les progrès de l'astronomie, plus que ceux d'aucune autre science, soient liés au développement des instruments d'observation. Le premier problème que se posèrent les astronomes fut d'expliquer les mouvements des astres sur la sphère céleste, particulièrement ceux du Soleil, de la Lune et des planètes. Mais, avant d'interpréter ces mouvements, il fut nécessaire d'accumuler patiemment un nombre considérable d'observations, étendues souvent sur plusieurs siècles. N'est-ce pas ce travail patient, précis et en apparence inutile qui permit à Hipparque, dès le IIe siècle avant notre ère, de découvrir la précession des équinoxes en comparant une série déjà longue d'observations ?
Cette continuité est l'un des traits particuliers à l'astronomie. L'échelle des temps en astronomie est souvent longue en comparaison de la durée de la vie humaine, et même de celle des civilisations. Un résultat ne pourra donc être obtenu que par la comparaison d'observations très précises effectuées à l'heure actuelle et dans les temps les plus reculés. La conséquence en est qu'aucune observation n'est jamais périmée en astronomie : en dépit de leur manque de précision par rapport aux observations actuelles, on recourt encore de nos jours aux descriptions des anciens astronomes, en particulier aux chroniques chinoises et coréennes, qui sont relativement fiables.
Le désir de vérifier les résultats de la mécanique céleste conduisit les astronomes à améliorer leurs instruments d'observation. En retour, les progrès de la mécanique céleste allaient mettre en évidence des failles dans la mécanique classique de Newton, d'où devait naître la théorie de la relativité d'Einstein.
Jusqu'au début du XIXe siècle, l'astronomie s'est presque exclusivement attachée à l'étude des mouvements des astres et, dans la dernière période, à la cause de ces mouvements, mais elle ne se préoccupait guère de la nature de ces astres. Lorsque les progrès de la physique ont permis d'envisager l'étude à distance des propriétés des étoiles, puis des autres objets de l'astronomie, l'astrophysique est née. Elle a suivi pendant quelques décennies une évolution indépendante de la vieille astronomie de position et de la mécanique céleste, puis ces branches se sont réunies ; il conviendrait sans doute de ne plus employer aujourd'hui que le terme d'astronomie, car il n'y a plus guère de différence entre astronomie et astrophysique.
À partir du début du XXe siècle, l'astronomie connaît un développement prodigieux qui est lié aux spectaculaires progrès de la physique et des instruments d'observation. Les grandstélescopes ont dominé la scène jusqu'aux environs de 1950 ; puis, l'apparition de nouveaux moyens d'observation, notamment dans le domaine radio, a permis entre 1950 et 1970 une moisson de découvertes inattendues qui ont renouvelé notre conception de l'Univers. L'exploration directe du système solaire et les satellites astronomiques s'y sont ajoutés pour accélérer encore le rythme des progrès de notre connaissance de l'Univers, tandis que les ordinateurs autorisent des analyses et des simulations numériques ainsi qu'un raffinement dans le traitement des observations dont on ne pouvait rêver auparavant. Enfin, on a assisté à l'apparition d'une nouvelle génération d'instruments géants, notamment des télescopes optiques de 8 à 10 mètres de diamètre ; cette course au gigantisme se poursuit.
Mais il n'est pas possible d'envisager l'astronomie sous son seul aspect scientifique, car il n'est probablement pas d'activité humaine qui ait, plus qu'elle, influencé les grands penseurs. Les découvertes de l'astronomie ont profondément marqué de nombreuses doctrines philosophiques et religieuses, aussi bien dans les temps anciens qu'à l'époque moderne. On peut d'ailleurs trouver dans cette influence deux courants opposés. Il est certain que les découvertes successives de l'astronomie ont singulièrement réduit l'importance de l'homme au sein de l'Univers. Pour les Anciens, la Terre était au centre de tout, et l'homme la plus parfaite des créatures. Copernic, au XVIe siècle, commença à détruire cette image en élaborant son système héliocentrique, que les philosophes et savants de son temps eurent tant de mal à admettre. Puis ce furent les découvertes de l'astronomie stellaire qui montrèrent que le Soleil lui-même n'était qu'une étoile quelconque semblable à des milliards d'autres et occupant, dans la Galaxie, une position qui n'a rien de remarquable. Enfin, nous savons maintenant que des milliards de galaxies, formées chacune de dizaines de milliards d'étoiles, peuplent l'Univers. Dans ces conditions, pourquoi l'homme serait-il un phénomène unique ? Beaucoup d'étoiles sont entourées de planètes ; celles-ci abritent-elles des êtres animés ?
D'un autre point de vue, l'astronomie a peut-être plus que toute autre science démontré la puissance de l'esprit humain. L'homme n'a-t-il pas réussi, tout en restant rivé à sa planète, à mesurer avec précision la distance d'astres extrêmement éloignés, à déterminer leur composition chimique, et même à aborder le problème de l'origine et de l'évolution de l'Univers dans son ensemble ?
On peut étudier l'histoire de l'astronomie de deux points de vue assez différents : envisager l'astronomie comme une science dont on peut suivre les progrès à travers l'amélioration des instruments et la découverte d'astres nouveaux et de lois nouvelles, ou relater l'histoire de la pensée astronomique, c'est-à-dire étudier comment a évolué, au cours des âges, la conception que l'homme se fait de l'Univers qui l'entoure. Nous adopterons ici le premier point de vue.

[size=22]1.   Les origines

Les plus anciennes civilisations sur lesquelles nous possédons des informations occupent, entre 5000 et 4000 ans avant J.-C., les plaines fertiles de Chine, des Indes, deMésopotamie et d'Égypte, mais c'est probablement en Mésopotamie, sur les bords du Tigre et de l'Euphrate, que l'observation des astres tint le plus de place.
Vers 3000 avant J.-C., les villes sumériennes du sud de la Mésopotamie possèdent déjà une culture très développée, qui sera par la suite transmise aux Babyloniens, situés plus au nord. Les Sumériens furent les inventeurs de l'écriture cunéiforme. Les tablettes les plus anciennes qui nous soient parvenues datent seulement de 2800 avant notre ère, mais elles montrent que l'astronomie était à l'honneur depuis longtemps déjà. Il nous est possible de reconstituer le calendrier utilisé à cette époque, et de suivre les efforts faits pour l'améliorer. Les Sumériens et les Babyloniens utilisent le calendrier lunaire, qui permet de repérer facilement les mois. Mais ce mois lunaire n'est pas un sous-multiple simple de l'année solaire, qui marque le retour des saisons : douze mois lunaires ne correspondant pas à une année, il faut intercaler de temps à autre un mois supplémentaire pour retrouver la même saison. Nous avons la preuve que l'on utilisait à Babylone ce mois intercalaire quand le décalage des saisons devenait trop sensible.
Il est certain aussi que la définition du calendrier conduisit l'homme à observer les étoiles. Les levers et couchers héliaques des constellations (époques où elles deviennent visibles le matin, avant que le Soleil ne se lève, et époque où, le soir, elles deviennent invisibles car se couchant avant le Soleil) sont de bons repères pour marquer les périodes de l'année. On a retrouvé la liste de trente-six constellations définies par les Babyloniens, et il est très probable qu'il faille voir là la première ébauche du zodiaque. Indépendamment, une astronomie semblable s'est développée en Amérique précolombienne, mais bien plus tard.
Chez les peuples anciens, le ciel est bien autre chose qu'un objet de curiosité. L'homme est d'abord frappé par la régularité des phénomènes célestes, du retour sans cesse identique du Soleil, de l'alternance régulière des saisons ou des phases de la Lune. Mais il ne conçoit pas encore l'existence de lois physiques naturelles auxquelles obéirait le mouvement des astres. C'est un esprit essentiellement mystique, qui attribue cette régularité à l'action d'êtres supérieurs. Cela donne naissance à un culte de ces divinités, culte qui provient d'abord d'un sentiment de crainte et est destiné à s'attirer les faveurs du ciel. La divinité s'identifie souvent aux objets eux-mêmes : le Soleil, qui donne sa chaleur et sa lumière, est un dieu favorable, la Lune est associée aux puissances de la nuit... Les principaux événements astronomiques – nouvelle lune, début des saisons, etc., sont alors marqués par des cérémonies, dont il reste encore de nos jours de nombreuses traces. En outre, les événements inattendus – comètes, bolides, astres nouveaux que l'on n'appelle pas encore novae et supernovaeéclipses, au début – sont attribués à la colère divine.
Ce culte des objets célestes conduit à attribuer à ces astres une influence sur la destinée humaine et donne naissance à l'astrologie qui, sauf peut-être chez les Grecs, a dominé, dans le monde entier, l'astronomie jusqu'à la Renaissance. Cette astrologie fut particulièrement développée à Babylone et en Extrême-Orient. Pour elle, les prêtres se mirent à étudier le ciel d'une manière plus précise, ajoutant à l'observation du Soleil et de la Lune celle des planètes, qui se déplacent parmi les étoiles.
De même, les besoins de l'astrologie conduisirent aux premiers essais de prédiction des éclipses, qui nécessita une étude approfondie des observations anciennes. On a ainsi retrouvé dans la bibliothèque du roi assyrien Assurbanipal à Ninive (vers 650 av. J.-C.) un grand nombre de tablettes astronomiques, dont les plus anciennes doivent remonter auXXe siècle avant J.-C. On y traite de la marche en zigzag des planètes, des constellations et de leur lever héliaque ; on y trouve une description précise du zodiaque, tel que nous l'utilisons encore de nos jours ; on y trouve aussi des tables donnant la liste des éclipses passées, et tentant de prédire celles à venir. Mais toutes ces observations sont accompagnées de prophéties propres aux astrologues, comme celles-ci :
[/size]
اقتباس :
« En ce jour, la planète Mercure est visible. Quand Mercure est visible au mois de Kislou, il y aura des voleurs dans le pays. »

اقتباس :
« Mars est entré dans la constellation d'Allul : cela ne comporte aucun présage. »
[size]
On trouve en Extrême-Orient des prophéties semblables, qui portent aussi sur les événements célestes exceptionnels que les astronomes-astrologues étaient chargés de surveiller.
Il devait revenir aux Grecs de dépouiller l'astronomie de cette gangue, et de la transformer en une véritable science.

2.   L'astronomie grecque

C'est sur les bords de la Méditerranée, dans la presqu'île hellénique, que s'épanouit la plus brillante civilisation de l'Antiquité. L'histoire grecque remonte certainement à plus d'un millénaire avant notre ère, mais nous ne possédons sur ces temps reculés que des documents de seconde main ; aucun écrit antérieur au IVe siècle ne nous est parvenu, et il est parfois difficile de retrouver, au travers des commentaires de leurs successeurs, la pensée originale des premiers philosophes et savants.
Pour l'esprit grec, la science du ciel, et celle de la nature en général, se dépouille rapidement de son aspect surnaturel : la raison recherche la vérité par ses moyens propres. C'est pourquoi la réflexion sur la nature de l'Univers prend chez lui plus d'importance que l'observation elle-même.

  L'école ionienne

Le premier grand nom de la science grecque est celui de Thalès (~ 625 env.-env. ~ 547), fondateur de l'école ionienne, qui fleurit à Milet, en Asie Mineure, et dans l'île de Samos. Pour Thalès, la Terre est un disque circulaire flottant comme un morceau de bois sur une sorte d'océan dont la substance est source de tout et dont l'évaporation donne l'air. Anaximandre (~ 610 env.-env. ~ 546), disciple de Thalès, accomplit un progrès considérable en plaçant la Terre, isolée dans l'espace, au centre de l'Univers, et en faisant tourner autour, sur des roues de différents diamètres, les divers astres. Il estima la distance de ces astres, mais sans aucune base scientifique, plaçant même les étoiles plus près de nous que le Soleil et la Lune.
Un siècle et demi plus tard, l'école ionienne devait encore être illustrée par Anaxagore(~ 500 env.-env. ~ 428), qui eut l'intuition de génie que les planètes et la Lune étaient des corps solides analogues à la Terre et lancés dans l'espace comme des projectiles. Il en déduisit la première explication exacte des éclipses de Lune, par immersion de celle-ci dans l'ombre de la Terre.
Vers la fin du VIe siècle, alors que l'école ionienne était en plein essor, Pythagore (~ 560 env.-env. ~ 480) fondait en Italie méridionale une nouvelle école, qui devait briller pendant plus de deux sièclesASTRONOMIE Td_photo. Pour Pythagore et ses disciples, le nombre règle tout : art, musique, science, astronomie. Les distances des planètes forment une série « harmonique » ; ce sont les rayons de sphères concentriques tournant autour de la Terre. Ce besoin d'harmonie mystique conduisit Parménide (~ 515 env.-après ~ 450) à supposer la Terre sphérique, car la sphère « est le volume le plus parfait ». Ce n'est cependant que plus tard que la forme sphérique de la Terre sera confirmée par des voyageurs ayant observé les changements d'aspect du ciel à mesure qu'ils descendaient vers le sud. Mais Parménide n'émit pas d'idées plus précises que ses prédécesseurs sur la position des planètes.
ASTRONOMIE Ph995071Photographie
PythagoreLe Grec Pythagore (580 av. J.-C. env.-env. 500 av. J.-C.), philosophe et mathématicien, n'a laissé aucun écrit et n'est connu que par la tradition orale. 
Crédits: Hulton Getty[/size]
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Philolaos (fin ~ VIe-déb. ~ Ve s.) est sans aucun doute le pythagoricien le plus intéressant pour l'astronomie, par le système du Monde qu'il proposa. Toutefois, il n'introduisit pas l'Univers héliocentrique, comme on l'affirme parfois. Le Soleil n'est qu'un astre tournant autour du feu central où trône Zeus. Mais la Terre devient aussi mobile, décrivant en vingt-quatre heures un cercle autour de ce feu, en présentant toujours la même face, où se trouve la Méditerranée, vers l'extérieur.
Nous sommes déjà loin des cosmogonies primitives des Chaldéens ou des Égyptiens. Tous les astres, les étoiles exceptées, sont reconnus comme des corps sphériques en mouvement. La Terre n'est pas forcément au centre de l'Univers. Ce sont les grandes découvertes des écoles ioniennes et pythagoriciennes.[/size]
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فدوى
رد: ASTRONOMIE
مُساهمة الأحد فبراير 14, 2016 10:40 am من طرف فدوى

  L'école d'Athènes

Au IVe siècle, Athènes prend la relève. C'est le grand siècle de la civilisation grecque, celui de Platon, de Phidias, d'Eschyle, de Sophocle, d'Euripide, de Socrate et d'Aristote.
Platon (~ 428 env.-env. ~ 347) est le fondateur et la grande lumière de la célèbre Académie, mais sa conception du Monde, dont la Terre immobile est le centre, n'apporte rien de neuf. Toutefois, si l'on en croit Simplicius, Platon eut le mérite de proposer à son élève Eudoxe de Cnide (~ 400 env.-env. ~ 347) la représentation du mouvement des planètes par la seule utilisation de mouvements circulaires et uniformes, « seuls dignes de la perfection des corps célestes ».
Le système d'Eudoxe peut être considéré comme plus ingénieux que ceux, ultérieurs, d'Hipparque et de Ptolémée, en ce sens qu'il s'impose la condition de n'utiliser que des mouvements centrés sur la Terre. Les planètes, fixées sur l'équateur de sphères, sont entraînées par la rotation uniforme de celles-ci autour de pôles eux-mêmes mobiles, situés sur une sphère plus grande en rotation autour d'un axe différent du précédent. Une troisième sphère en rotation entraîne encore cet axe. Il est alors possible, en choisissant judicieusement les axes et les vitesses de rotation, de rendre compte du mouvement de la Lune et du Soleil. Il faut encore ajouter une sphère pour chaque planète afin d'expliquer les irrégularités de leur mouvement. Avec la sphère des étoiles, il faut alors à Eudoxe vingt-sept sphères, dont la nature n'est pas précisée. Ce système est bien imparfait, mais illustre la première tentative de représentation du mouvement des astres par des moyens purement géométriques, et doit être considéré comme l'origine de tous les systèmes qui, jusqu'à Copernic, furent utilisés pour prévoir le mouvement des astres.
Aristote (~ 385 env.-~ 322) est plus précis, réfléchissant sur la nature physique des sphères d'Eudoxe et sur la raison de leur mouvement. Mais cela le conduit seulement à compliquer le système de son prédécesseur, en introduisant des mécaniques à rouages reliant les sphères les unes aux autres.ASTRONOMIE Td_dessin
ASTRONOMIE V100770Dessin
[size=13]Monde : système basé sur des sphères solides homocentriquesSystème du monde basé sur des sphères solides homocentriques. 

Crédits: Encyclopædia Universalis France[/size]
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Un pas beaucoup plus important est franchi par Héraclide du Pont (~ 388 env.-env. ~ 315), qui a le premier l'idée de faire tourner la Terre sur elle-même pour expliquer le mouvement des étoiles. C'était une hypothèse entièrement nouvelle, comparable en importance à celle de la sphéricité de la Terre. Il semble que l'on doive également à Héraclide une autre idée, géniale autant que révolutionnaire, celle de faire tourner Vénus autour du Soleil, et non plus autour de la Terre, pour en expliquer les variations d'éclat. Ainsi, petit à petit, notre globe perd son caractère immuable et privilégié, au centre de tout. Pour cela, Héraclide peut être considéré comme l'astronome le plus important de cette école d'Athènes.
Mais, vers 350 avant J.-C., le flambeau passe de l'Hellade au delta du Nil. C'est là, à Alexandrie, que la culture hellénique devait survivre et encore briller pendant plus de cinq siècles.

  L'école d'Alexandrie

Aristarque de Samos (~ 310 env.-~ 230) est le premier grand astronome de l'école d'Alexandrie. C'est aussi le précurseur de Copernic, de dix-sept siècles en avance sur ses contemporains quand il affirme que la Terre, loin d'être fixe, non seulement tourne sur elle-même comme l'a proposé Héraclide, mais aussi décrit une orbite circulaire autour du Soleil, qui devient le centre de tous les mouvements. Cela explique l'alternance des saisons et simplifie considérablement le système des sphères d'Eudoxe. Malheureusement, l'intuition d'Aristarque ne devait pas avoir un grand retentissement, et c'est une autre théorie, celle des épicycles, qui devait faire la gloire de l'école d'Alexandrie pendant de nombreux siècles.
L'école d'Alexandrie est remarquable par la qualité de ses observations. Plus astronomes que philosophes, ses illustres membres s'attachent plutôt à l'explication précise des faits observés, c'est-à-dire à trouver un système simple permettant de rendre compte et de prévoir le mouvement des astres, sans se poser le problème de la réalité physique du système proposé.
Les observations faites pendant cinq siècles à Alexandrie aboutissent à la théorie décrite par Ptolémée (actif de 127 à 151 apr. J.-C.) dans le seul livre d'astronomie qui nous soit parvenu de cette époque, l'Almageste.
Cette théorie, connue sous le nom de théorie des épicyclesASTRONOMIE Td_dessin, fera loi pendant quatorze siècles. Pourtant, elle est en retrait sur le modèle d'Aristarque. La Terre y est redevenue fixe au centre du Monde. La Lune et le Soleil gravitent autour d'elle sur des orbites circulaires. En revanche, Ptolémée abandonne l'idée des planètes se déplaçant sur des orbites circulaires. Ces planètes décrivent de petits cercles, les épicycles, d'un mouvement uniforme, tandis que le centre de l'épicycle est entraîné sur une orbite circulaire, le déférent. En choisissant convenablement les différents paramètres, on peut rendre compte des principales irrégularités du mouvement de chaque planète, et cela avec une très bonne approximation.ASTRONOMIE Td_dessin
ASTRONOMIE V100771bDessin
[size=13]Épicycle de sens directEpicycle de sens direct. Le mouvement de l'épicycle sur le déférent permet d'interpréter les rétrogradations apparentes de la planète. 

Crédits: Encyclopædia Universalis France[/size]
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ASTRONOMIE V100771cDessin
[size=13]Système de PtoléméeSystème de Ptolémée. Mouvements circulaires avec épicycles et déférents. Les centres des déférents sont eux-mêmes mobiles. 

Crédits: Encyclopædia Universalis France[/size]
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Cependant, la plus grande gloire de l'école d'Alexandrie est incontestablement Hipparque, qui effectue de nombreuses observations entre 160 et 120 avant J.-C. dans l'île de Rhodes. Mathématicien de génie, il fonde la trigonométrie, pour les besoins de l'astronomie. Il pousse très loin l'observation de la Lune, du Soleil et des planètes, et s'intéresse aussi aux étoiles, dont il dresse le premier catalogue. La qualité de ses observations lui permet de découvrir la précession des équinoxes.
C'est également à l'école d'Alexandrie que l'on doit les premières mesures des dimensions et des distances des astres.
Ératosthène (273-192 av. J.-C.) décrit une méthode de mesure du rayon terrestre consistant à mesurer l'ombre portée par deux objets de hauteur connue situés en deux points de latitude différente. La valeur qu'il trouve pour la longueur du méridien, 250 000 stades (46 000 km env.), n'est que de peu supérieure à la valeur correcte.
La distance de la Lune est déterminée avec une bonne précision par Aristarque, puis par Hipparque, en mesurant les dimensions du cône d'ombre lors d'une éclipse de Lune. Ils montrent ainsi que le diamètre de la Lune est égal au tiers du diamètre terrestre (valeur exacte du rapport : 0,27) et que sa distance est de soixante rayons terrestres, ce qui est correct.
En revanche, les Anciens n'eurent aucun moyen de mesurer la distance du Soleil, des planètes et des étoiles.
La civilisation grecque est sans conteste à l'origine de la pensée scientifique. On lui doit, entre autres, d'avoir posé les bases des mathématiques indispensables au développement de l'astronomie. Cependant, il est un domaine dans lequel elle ne rencontre pas le succès : celui de l'origine des mouvements eux-mêmes, autrement dit de la mécanique céleste. La raison profonde en est, comme l'a noté Paul Couderc, « d'avoir admis que le repos est plus naturel que le mouvement ». Ce n'est que longtemps plus tard, dans l'Europe de la Renaissance, que Galilée et Descartes découvriront le principe de l'inertie et, surtout, que Newton énoncera la loi de la gravitation universelle sur laquelle repose toute la mécanique céleste.

3.   La fin de l'Antiquité

Après la disparition de la science grecque, aucun progrès notable ne devait voir le jour pendant de nombreux siècles.
Les Romains avaient un caractère beaucoup plus porté vers le commerce ou la politiqueque vers les œuvres de l'esprit, à l'exception des techniques à buts utilitaires. Leur mérite est d'avoir fait œuvre encyclopédique, en recopiant et en ordonnant les travaux des philosophes et astronomes grecs, mais sans y ajouter de note personnelle.
Cependant, nous sommes redevables aux Romains des bases de notre calendrier moderne. La nécessité d'avoir un calendrier bien établi pour régner sur un empire immense, et y fixer la date des fêtes et de la perception des impôts, conduisit Jules César, en 46 avant J.-C., à adapter un système qui est, à quelques retouches près, celui que nous utilisons de nos jours.
Il faut également citer Cléomède (Ier siècle av. J.-C.), très certainement d'origine grecque, qui mentionne pour la première fois la réfraction atmosphérique. Cléomède avait observé une éclipse de Lune juste après son lever, alors que le Soleil était encore au-dessus de l'horizon ; il attribua fort justement ce phénomène à la courbure des rayons lumineux traversant l'atmosphère terrestre. Citons aussi une description de la face de la Lune par Plutarque (46 env.-120 env.), qui considère celle-ci comme un astre identique à la Terre, couvert de montagnes.
Assez curieusement, ce ne sont pas les Romains qui devaient nous transmettre l'héritage scientifique des Grecs, mais d'autres conquérants venus de l'Est, les Arabes. Ces derniers fondent, aux VIIe et VIIIe siècles, un empire immense, s'étendant de la Perse à l'Espagne, et leur religion, l'islam, marque profondément tous les peuples qu'ils dominent ; quand on parle d'astronomie arabe, il faut plutôt penser astronomie musulmane, en notant que les astronomes étaient non seulement des Arabes, mais des Syriens, des Juifs, des Persans ou des Espagnols.

4.   L'astronomie musulmane

Ce n'est pas seulement par amour de la science que les Arabes cultivent l'astronomie ; l'étude des astres leur est indispensable pour prédire l'avenir : les Arabes sont avant tout des astrologues. Ils ont d'abord besoin de méthodes de calcul et des tables déjà établies, qu'ils découvrent dans les vestiges des bibliothèques byzantines, et aussi des Indes, où les astronomes grecs avaient de nombreux adeptes. Les astronomes arabes ne se contentent pas de recopier les travaux de leurs prédécesseurs ; ils veulent les vérifier par eux-mêmes. Pour cela, ils effectuent de nombreuses observations, et perfectionnent beaucoup les instruments. Ce sont surtout de bons observateurs, plutôt que de grands penseurs comme les Grecs. Leurs traductions et interprétations des traités d'astronomie grecs aideront grandement au renouveau de la science des astres en Europe.
L'astronomie se développe au IXe siècle, et de puissants observatoires sont construits à Damas puis à Bagdad (829). Nous possédons de cette époque un traité d'astronomie de al-Fārghani (Alfraganus, mort après 861), un des plus célèbres astronomes de son temps, traité qui fut traduit en latin au XIIe siècle et resta célèbre jusqu'à la Renaissance.
Jafar Abū Ma'ṣhar (Albumasar, 787-886) est surtout célèbre par son traité d'astrologie, mais l'astronome le plus remarquable de l'époque est certainement al-Battāni (Albategnius), qui mourut en 928. On lui doit de nombreuses observations et divers procédés mathématiques nouveaux pour le calcul de la position des planètes.
Au XIIIe siècle est construit l'observatoire de Maragha (près de Tabriz, en Perse) et, au XVe, celui de Samarkand.
Les astronomes arabes nous ont laissé de nombreuses tables pour le calcul du mouvement des planètes (tables de al-Battāni, tables hachémites, tables de Tolède, tables Alphonsines, etc.) qui furent en usage pendant tout le Moyen Âge, malgré leur très grande complexité due à l'utilisation du système de Ptolémée.

5.   Le Moyen Âge

Les grandes invasions qui amenèrent la chute de l'Empire romain plongèrent l'Europe dans une léthargie intellectuelle qui devait durer presque un millénaire. Au début du Moyen Âge, toute tradition étant interrompue avec les « classiques » grecs, on ne trouve aucun intérêt pour la science. Seuls quelques moines cherchent encore à expliquer le mouvement des astres, avec quelques allusions à Aristote. Saint Augustin n'ignore pas la science grecque et ne la condamne pas. Mais, bientôt, une interprétation trop littérale des Écritures va conduire l'Église à rejeter toute idée ne reposant pas sur un géocentrisme absolu. Nombreux sont aussi les ouvrages rejetant la sphéricité de la Terre.
Ce n'est qu'après 800, sous l'impulsion de Charlemagne, que la littérature romaine fait sa réapparition et, à travers elle, les idées des philosophes grecs. Mais on se contente de reproduire leurs ouvrages, avec de légères modifications pour les mettre au goût du jour. Cela a quand même pour conséquence d'éveiller à nouveau l'intérêt pour l'astronomie. Mais bien peu de travaux originaux voient le jour.
Au XIIe siècle, l'influence d'Aristote commence à se faire sentir, se heurtant au début à l'hostilité de l'Église. Mais, curieux retour des choses, le philosophe grec deviendra bientôt le guide de tout savant jusqu'à la Renaissance. En 1254, ses écrits deviennent doctrine officielle à l'université de Paris, et malheur à celui qui veut en modifier un iota. Cela va stériliser, pour quelques siècles encore, tout progrès scientifique. Il faut cependant citer le moine franciscain Roger Bacon (entre 1212 et 1220-1294), qui relève des imprécisions dans les écrits d'Aristote, introduit les premiers raisonnements mathématiques et recommande l'expérience comme la véritable source de la connaissance.
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مُساهمة الأحد فبراير 14, 2016 10:40 am من طرف فدوى

6.   La renaissance de l'astronomie

Au milieu du XIVe siècle, la pensée grecque commence à éclairer à nouveau l'Occident. Totalement ignorée pendant de nombreux siècles, la langue d'Homère redevient à la mode parmi les intellectuels. On recherche et on traduit les textes anciens, principalement en Italie. La découverte de cette civilisation hellénique amène une renaissance non seulement des lettres et des arts, mais aussi de la science.
En astronomie, ce renouveau est principalement l'œuvre de Copernic (1473-1543), bien que quelques précurseurs comme Nicolas de Cues (1401-1464), Regiomontanus (1436-1476) ou Celio Calcagnini (1479-1541) soient dignes d'être cités.
Ce n'est qu'en 1543, année de la mort de Copernic, que paraîtra De revolutionibus orbium caelestium (« Des révolutions des orbes célestes »), l'ouvrage dans lequel il expose sa conception du Monde et qui devait avoir plus que tout autre une influence sur la pensée humaine.
C'est en effet la première fois depuis Aristarque que l'on propose un système héliocentriqueASTRONOMIE Td_photo. Le Soleil devient le centre du Monde. Les anciennes sphères du système de Ptolémée sont remplacées par des « orbes » solides qui entraînent chacune des planètes autour de lui. En particulier, la Terre tourne autour du Soleil en une année, et en même temps sur elle-même en vingt-quatre heures. La sphère des étoiles fixes est immobile, et « contient » tout l'Univers.
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[size=13]Le système de CopernicL'astronome polonais Nicolas Copernic (1473-1543) est universellement connu pour son système héliocentrique, dans lequel la Terre et toutes les autres planète, tournent autour du Soleil. 

Crédits: Hulton Getty[/size]
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Il faut bien remarquer que les conceptions de Copernic ne reposent pas sur des faits nouveaux. Copernic n'est pas un grand observateur. Il est très influencé par lamétaphysique. Dans sa théorie, le Soleil est placé au centre du Monde parce que c'est l'astre le plus brillant, celui qui fournit chaleur et lumière à la Terre. De même, Copernic considère le mouvement circulaire et uniforme comme seul possible (c'est « le plus parfait ») et la rotation de la Terre sur elle-même comme un mouvement « naturel » qui, par conséquent, n'engendre pas de forces centrifuges nuisibles. Néanmoins, Copernic aboutit à un système beaucoup plus simple que celui de Ptolémée.
Son génie est d'avoir abandonné le dogme du géocentrisme. Dans la pratique astronomique courante, cela n'apporte que peu de changement : le Soleil et la Terre échangent simplement leur place dans la combinaison des mouvements circulaires qui représente la machinerie de l'UniversASTRONOMIE Td_dessin. Cependant, l'adoption du Soleil comme centre du système planétaire se révélera une grande et féconde simplification sur le plan conceptuel et autorisera ainsi les progrès ultérieurs. Le système de Copernic ne suscite pas au début l'opposition de l'Église, car on n'y voit qu'une nouvelle méthode de calcul des tables des planètes ; ce n'est que lorsque l'on réalisera qu'elle remet en cause la physique d'Aristote que les ennuis commenceront : Giordano Bruno, disciple de Copernic, qui aura l'audace d'émettre l'hypothèse que les étoiles sont des astres semblables au Soleil, sera brûlé vif en 1600 et Galilée sera condamné en 1633.
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[size=13]Système de CopernicSystème de Copernic. Basé sur l'hypothèse de mouvements circulaires, il nécessite aussi des rouages intermédiaires et n'évite pas une grande complication. 

Crédits: Encyclopædia Universalis France[/size]
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Les observations dont disposait Copernic ne lui ont pas permis de découvrir les lois exactes qui régissent le mouvement des planètes. Cet honneur revient à Kepler, qui dispose des merveilleuses observations de Tycho Brahe (1546-1601).
C'est à ce dernier que nous sommes redevables du renouveau de l'observation astronomique. Pourtant, le but initial de ses recherches était de préciser les lois astrologiques, pour lesquelles il considère que des observations sont indispensables. Son livre De disciplinis mathematicis (1574) est consacré entièrement à l'astrologie, et il n'admettra jamais le système de Copernic.
Avec l'appui du roi Frédéric de Danemark, Tycho Brahe fait construire le premier observatoire digne de ce nom en Occident (d'autres existaient en Inde et en Chine), « Uraniborg », sur l'île de Hven, près de CopenhagueASTRONOMIE Td_photo. Il y poursuit pendant vingt ans des observations systématiques du Soleil, de la Lune et des planètes. Il conçoit et fait réaliser des instruments bien plus précis que ceux qui étaient utilisés jusqu'alors. Grâce à lui, la précision des observations de position a augmenté d'un facteur dix, atteignant la minute d'angle.
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[size=13]Tycho BraheL'astronome danois Tycho Brahe (1546-1601) représenté dans son observatoire d'Uraniborg, qu'il fit construire dans l'île de Hven. 

Crédits: Hulton Getty[/size]
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En octobre 1601, Tycho Brahe meurt à Prague, laissant tous ses cahiers à Kepler, qui avait été un de ses élèves pendant les dernières années de sa vie.
Johannes Kepler (1571-1630) est aussi imprégné d'astrologie, mais il est partisan du système de Copernic. Pour démontrer une curieuse hypothèse, de nature évidemment pythagoricienne, suivant laquelle les orbites planétaires seraient associées aux premiers polyèdres réguliers, il entreprend des calculs précis sur ces orbites, déterminant les rayons, les vitesses, les périodes, etc. D'une quantité innombrable de calculs devaient sortir, parmi beaucoup d'hypothèses des plus bizarres, les lois connues depuis lors sous le nom de lois de Kepler, lois qui rendent compte du mouvement des planètes autour du Soleil. Les orbites ne sont plus des cercles, mais des ellipses dont le Soleil occupe un des foyersASTRONOMIE Td_dessin ; Kepler relie la vitesse de rotation à la position de la planète sur l'ellipse, et sa période de révolution aux dimensions moyennes de cette ellipse. Kepler détermine le mouvement réel des planètes, à partir de leur mouvement apparent. Mais il n'entrevoit pas la cause première de ce mouvement : la force de gravitation dont la découverte devait faire la gloire de Newton.
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[size=13]Trajectoires képlériennesTrajectoires képlériennes. Sous l'action d'une force centrale, les planètes décrivent des ellipses dont le Soleil est l'un des foyers. 

Crédits: Encyclopædia Universalis France[/size]
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Galilée (1564-1642) est un des hommes de science les plus complets qui aient existé. Mathématicien, physicien et astronome, il est le véritable fondateur de la physique. Il entreprend les premières expériences sur la chute des corps, montrant que la vitesse horizontale d'un projectile se conserve (ce résultat sera généralisé plus tard par Descartes [1596-1650] dans le principe de l'inertie). Mais, pour l'astronome, Galilée restera à jamais célèbre pour deux raisons : d'une part, comme héraut et martyr de la lutte de l'esprit scientifique contre les forces d'obscurantisme qui, à cette époque, étaient très vives dans une partie au moins de l'Église catholique ; d'autre part, pour avoir introduit, en 1609, l'usage de la lunette d'approche venue de Hollande pour l'observation astronomique.ASTRONOMIE Td_photo
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[size=13]Lunettes de GaliléeGalilée s'applique dès l'automne de 1609 à construire des lunettes et à les utiliser à des fins astronomiques. Celle du haut, constituée d'un tube en bois recouvert de papier, est munie d'un oculaire plan-convexe et d'un objectif biconvexe de 26 millimètres d'ouverture et de 1,33 mètre de distance f… 

Crédits: Istituto Geografico De Agostini[/size]
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Sa première lunette, bien que très modeste (elle grossit trois fois), lui révèle un nombre considérable de phénomènes insoupçonnés : des multitudes d'étoiles invisibles à l'œil nu, qui lui font comprendre la vraie nature de la Voie lactée, les quatre plus gros satellites de Jupiter et les phases de Vénus, qui témoignent en faveur du système de Copernic. Puis, ce sont les taches et la rotation solaires, les cratères de la LuneASTRONOMIE Td_photo, etc.
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[size=13]La LuneUne partie de la face cachée de la Lune. On reconnaît, à gauche, la mer des Crises, sur la face visible. 

Crédits: Hulton Getty[/size]
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La synthèse tentée pendant tant de siècles entre les phénomènes terrestres et célestes devait être l'œuvre, un demi-siècle plus tard, d'Isaac Newton (1643-1727)ASTRONOMIE Td_photo. L'œuvre la plus importante de ce génie exceptionnel, publiée en 1687 sous le titre Philosophiae naturalis principia mathematica (Principes mathématiques de la philosophie naturelle), peut être considérée, avec le De revolutionibus de Copernic, comme une des œuvres les plus remarquables de l'esprit humain. On y trouve l'énoncé des trois principes de la mécanique : principe de l'inertie, loi de l'accélération F = m γ, et principe de l'action et de la réaction. Puis, à partir des lois de Kepler, Newton remonte à la cause première, la loi initiale qui provoque le mouvement des planètes et aboutit à la loi de la gravitation universelle : « Deux corps quelconques s'attirent en raison directe de leurs masses, et en raison inverse du carré de la distance de leur centre de gravité. »
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[size=13]Isaac NewtonLa contribution d'Isaac Newton à l'exploration du système solaire ne se limite pas à ses travaux sur la théorie de la gravitation. Ses recherches en optique ont eu également de nombreuses suites. En 1666, il découvre que la lumière du Soleil qui traverse un prisme de verre se disperse en plusieurs c… 

Crédits: Hulton Getty[/size]
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Là réside la cause de la chute des corps sur la Terre, aussi bien que du mouvement des astres. La loi de la gravitation permet de calculer la position des planètes à un instant quelconque quand on connaît leur vitesse et leur position relatives à un instant donné.

7.   Du triomphe de la mécanique céleste à l'astrophysique

L'œuvre de Newton devait passionner les cercles intellectuels du XVIIIe siècle, comme en témoigne par exemple l'intérêt actif de Voltaire et de la marquise du Châtelet, qui la traduit en français (1759). Cependant, on n'oublie pas que l'astronomie a des applications pratiques directes, comme la topographie et la cartographie, qui sont au début l'apanage des astronomes, et on espère qu'elle pourra fournir aux marins le moyen de mesurer la longitude en mer : à une époque où les horloges transportables demeurent déficientes malgré les énormes progrès dus à Huygens (1629-1695), on doit se servir de phénomènes naturels comme le mouvement de la Lune ou des satellites de Jupiter pour unifier le temps en différents lieux, ce qui est indispensable pour déterminer la longitude. Il faut donc étudier avec précision ces mouvements. C'est dans ce but utilitaire que sont fondés, dans la seconde moitié du XVIIe siècle, les premiers observatoires d'État, comme ceux de Greenwich et de Paris. Les instruments d'observation se perfectionnent de façon considérable, ainsi que les horloges, et il en résulte de belles découvertes, comme celle de la vitesse finie de la lumière par Jean-Dominique Cassini (1625-1712) et Olaus Römer(1644-1710), ou celles de l'aberration et de la nutation par James Bradley (1693-1762). LeXVIIIe siècle voit le triomphe de la mécanique céleste, dont le principal représentant est Pierre-Simon de Laplace (1749-1827) : la mécanique céleste devient le modèle de toutes les sciences exactes. Chose curieuse, tous ces efforts n'aboutiront pas à bien régler le problème de la détermination de la longitude en mer, qui ne connaîtra une solution satisfaisante qu'avec la réalisation de chronomètres transportables de haute qualité, vers la fin du XVIIIe siècle. Cependant, le mouvement était lancé et devait aboutir au XIXe siècle à un développement très réussi : non seulement ce siècle connut l'apogée de la mécanique céleste, dont la découverte de Neptune en 1846, par Urbain Jean Joseph Le Verrier (1811-1877), est l'épisode le plus connu, mais l'astronomie commença à s'organiser sur le plan international pour produire les premiers grands catalogues d'objets célestes.
Au début du XIXe siècle, l'idée est bien ancrée – et Auguste Comte en est le principal porte-parole – qu'il serait toujours impossible de connaître la composition chimique et les conditions physiques régnant dans les astres puisqu'on ne peut y aller voir, et a fortiori y pénétrer. Pourtant on observe de plus en plus ces objets « curieux » que sont les comètes, les nébuleuses, les étoiles doubles, etc. William Herschel (1738-1822), grâce à ses télescopes avec lesquels il découvre Uranus en 1781, est certainement l'observateur le meilleur et le plus perspicace de l'époque. Cependant, certains physiciens commencent à penser que la situation n'est pas désespérée. En 1811, François Arago montre que la surface visible du Soleil et des étoiles n'est ni solide ni liquide, mais constituée d'un gaz incandescent : c'est le début de l'astrophysique. En 1860, Gustav Kirchhoff et RobertBunsen reconnaissent dans les spectres du Soleil pris par Joseph von Fraunhofer les raies caractéristiques de plusieurs éléments chimiques. Grâce aux progrès de la spectroscopie, Henry Rowland en dénombrera trente-six en 1896. On a même reconnu, dans les spectres du bord du Soleil obtenus au cours d'éclipses totales, des raies d'un élément encore inconnu sur la Terre, l'hélium. Des travaux spectroscopiques du même genre sont effectués sur les étoiles, sur le gaz interstellaire qui forme certaines nébuleuses, comme celle d'Orion, et sur les comètes : William Huggins et Pietro Angelo Secchi sont les défricheurs de ce domaine, où la physique et l'astronomie s'épaulent mutuellement. Au début, astrophysique et astronomie classique (c'est-à-dire mesure des positions et mécanique céleste) se développent séparément et dans des endroits différents : c'est ainsi que Jules Janssen fonde en 1876 l'Observatoire d'astrophysique de Meudon, non loin du vénérable Observatoire de Paris. Ces deux observatoires fusionneront – c'est révélateur de l'évolution des idées – en 1926.
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8.   L'astronomie du XXe siècle

  1900-1950 : les débuts de l'astronomie contemporaine

Il est quelque peu arbitraire de faire commencer avec le XXe siècle l'astronomie contemporaine et ses grands instruments. Les premiers grands télescopes sont bien antérieurs, puisque ceux de William Herschel datent de la fin du XVIIIe siècle et que William Parsons (lord Rosse) achève en 1845, dans son château de Birr Castle, en Irlande, un télescope géant de 182 centimètres d'ouverture, le plus grand télescope à miroir de bronze qui ait jamais été construit. La qualité optique de ces instruments laisse cependant à désirer, et c'est Léon Foucault qui construit, dans les années 1860, les premiers télescopes de haute qualité à miroir de verre argenté et non de bronze comme auparavant ; le plus grand ne dépassera cependant pas 80 centimètres d'ouverture. Parallèlement, on assiste à la floraison de grandes lunettes, dont la lentille frontale peut atteindre 1 mètre de diamètre : 91 centimètres pour celle du Lick Observatory, en Californie (1888), 102 centimètres pour celle du Yerkes Observatory de l'université de Chicago (1897), qui demeure la plus grande au monde ; avec 83 centimètres, la grande lunette de l'Observatoire de Meudon (1891) vient au troisième rang. Ce sont des instruments extrêmement encombrants, qui seront bientôt dépassés par les grands télescopes modernes. Le premier, d'une ouverture de 2,50 mètres, est installé en 1917 au mont Wilson, en Californie ; il révolutionnera l'astronomie, d'autant plus que lui sont adjoints des spectrographes performants et que la technique de la photographie astronomique est déjà bien développée.
Le début du XXe siècle a vu s'établir l'échelle de distance dans l'Univers. Auparavant, seules les distances des objets du système solaire et des étoiles les plus proches étaient connues. Le Néerlandais Jacobus Cornelius Kapteyn imagina une méthode statistique permettant d'obtenir la distance des étoiles plus lointaines : en utilisant l'énorme quantité d'observations de positions accumulée au XIXe siècle, il fut le premier à donner, en 1908, une idée raisonnable des véritables dimensions de notre Galaxie. Ainsi commençaient à se rejoindre astronomie et astrophysique. Enfin, grâce à des observations d'étoiles variables pulsantes, les céphéides, avec de grands télescopes, on put connaître la distance de régions éloignées de notre Galaxie et des plus proches galaxies voisines, les Nuages de Magellan. Puis, grâce au télescope du mont Wilson, l'Américain Edwin P. Hubble et le Belge Georges Lemaître réussirent à montrer que les nébuleuses spirales étaient des galaxies lointaines semblables à la nôtre et à établir la relation entre le décalage vers le rouge de leurs raies spectrales et leur distance, qu'ils attribuèrent à une expansion générale de l'Univers. Ainsi naissait véritablement la cosmologie observationnelle.
Il est intéressant de donner quelques aperçus sur les relations de l'astronomie et de la physique à cette époque. La physique atomique et moléculaire en était alors à ses balbutiements. Certes, on connaissait déjà bien, au début du XXe siècle, les spectres du Soleil, des étoiles, des nébuleuses gazeuses et des comètes. Ce qui manquait, c'était une théorie des spectres permettant de s'y retrouver dans un tel imbroglio de raies. Le modèle atomique de Bohr, qui date de 1913, constituera un grand pas en avant dans cette direction, et, dès lors, l'analyse des spectres astronomiques suivra de près les progrès de la spectroscopie théorique et de laboratoire, et y contribuera éventuellement. C'est ainsi que seront identifiées certaines raies observées dans divers objets astronomiques, qui ne correspondent à aucune raie détectée au laboratoire. On comprend alors que les conditions physiques qui règnent dans l'Univers diffèrent de celles que l'on trouve dans les laboratoires terrestres, à tel point que l'on peut considérer l'Univers comme un ensemble de laboratoires de physique où peuvent se produire des phénomènes entièrement nouveaux. Non moins remarquables sont les premières déterminations quantitatives de l'abondance des divers éléments dans les atmosphères stellaires à partir de l'intensité de leurs raies spectrales. Ces patients travaux théoriques, auxquels sont notamment liés les noms d'Arthur Stanley Eddington et d'Albrecht Unsöld, aboutissent vers la fin des années 1920 ; on réalise alors que l'Univers est principalement constitué d'hydrogène et d'hélium, les éléments plus lourds étant peu abondants. Un vieux rêve – celui de connaître la composition des astres – est en train de se réaliser.
Les relations entre l'astronomie et la physique nucléaire sont tout à fait comparables. La découverte de l'origine de l'énergie libérée par le Soleil a suivi de peu celle de la possibilité des transmutations nucléaires (Ernest Rutherford, 1919) : dès 1926, Eddington propose, entre autres possibilités, que la conversion d'hydrogène en hélium pourrait produire l'énergie requise. L'explication détaillée devra cependant attendre d'autres progrès de la physique nucléaire et ne sera donnée que vers 1938 par l'Allemand Carl Friedrich von Weizsäcker et l'Américain Hans Albrecht BetheASTRONOMIE Td_photo. Il est clair qu'à cette époque l'astronomie a donné une impulsion au développement de la recherche nucléaire : pourquoi l'homme ne parviendrait-il pas à domestiquer l'énergie nucléaire, comme le font naturellement le Soleil et les étoiles ?
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[size=13]Hans Albrecht BetheLe physicien américain d'origine allemande Hans Albrecht Bethe, Prix Nobel de physique en 1967. Il a participé au projet Manhattan lors de la Seconde Guerre mondiale et a marqué de son empreinte le développement de la physique nucléaire théorique. 

Crédits: Hulton Getty[/size]
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  1950-1970 : nouveaux domaines, nouveaux objets

La Seconde Guerre mondiale est pour l'astronomie une période de stagnation ; cependant, les développements techniques réalisés dans des buts militaires, surtout en électronique, vont changer peu après la face de l'astronomie. Ce sont eux qui ont permis le rapide développement de la radio-astronomie vers 1950. Certes, la découverte de l'émission radio de la Voie lactée par l'Américain Karl Guthe Jansky datait de 1931. Mais, après la guerre, des ingénieurs radio et radar, désormais disponibles, se mettent à construire, en se souvenant de cette découverte, des antennes et des récepteurs radio de plus en plus sensibles. Ces développements se font au sein de laboratoires de physique, à l'écart de la communauté astronomique traditionnelle. Cependant, les découvertes surviennent à un rythme rapide, stimulant l'intérêt des astronomes : c'est d'abord la mise en évidence de la spectaculaire activité du Soleil en radio, puis l'observation des planètes, qui révèle notamment, bien avant l'exploration spatiale, la température élevée du sol de Vénus. Et, surtout, des catégories inattendues d'objets se manifestent : les radiogalaxiesASTRONOMIE Td_photo – galaxies d'apparence normale mais émettant un flux radio très élevé –, puis, en 1963, les quasars – qu'on sait aujourd'hui être des noyaux de galaxies extraordinairement actifs –, et, en 1967, les pulsars. Ces derniers sont des étoiles extrêmement denses constituées principalement de neutrons, et il est intéressant de mentionner que les théoriciens avaient prévu leur existence trente ans avant leur découverte fortuite. Enfin, il faut mentionner la découverte, en 1965, du rayonnement de l'Univers en ondes millimétriques : la mise en évidence de ce rayonnement, fossile des temps passés, a une importance pour la cosmologie aussi grande que celle de l'expansion de l'Univers, puisqu'elle confirme entièrement la vieille idée d'une « explosion » initiale, le big bang.
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[size=13]Radiogalaxie 3C31La radiogalaxie 3C31. Deux grands lobes distordus de plasma s'étendent à 300 kiloparsecs environ du centre de la galaxie. 

Crédits: N.R.A.O./ AUI[/size]
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La période 1950-1970 a vu les premiers balbutiements de l'astronomie spatiale. Beaucoup d'efforts, mais aussi beaucoup d'échecs et peu de résultats. Néanmoins, la persévérance des pionniers, qui eux aussi travaillent en dehors des centres d'astronomie traditionnels, va porter ses fruits dans la période suivante.

  1970-1980 : l'ère des ordinateurs et de l'espace

Dès lors, on assiste à l'accélération du rythme auquel arrivent les résultats. Cette accélération résulte en grande partie de la mise en service de puissants moyens d'observation ; télescopes optiques, radiotélescopes, interféromètres radio. Elle provient également de l'apparition et de la dissémination très rapide des ordinateurs, qui effectuent aisément les tâches de calcul les plus pénibles auxquelles étaient confrontés les astronomes des générations précédentes, et qui ouvrent d'immenses possibilités pour piloter les instruments, dépouiller les résultats et simuler les phénomènes de l'Univers. Enfin, il ne faut pas oublier la croissance très rapide du nombre de chercheurs dans les années 1960 (croissance qui s'est beaucoup ralentie depuis lors) : la moitié des quelque 10 000 astronomes professionnels se trouvent alors aux États-Unis, ce qui explique en grande partie la suprématie américaine en astronomie, que l'on retrouve pour la même raison dans de nombreux domaines de la science.
Le prodigieux développement de l'astronomie spatiale a permis l'exploration directe de presque tout le système solaire, notamment avec les sondes américaines Pioneer-10(lancée en 1972) et Pioneer-11 (lancée en 1973), Mariner-10 (lancée en 1973), Viking-1 et Viking-2 (lancées en 1975), Voyager-1ASTRONOMIE Td_photo et Voyager-2 (lancées en 1977). Les moyens spatiaux ont aussi ouvert à l'observation l'ensemble des ondes électromagnétiques, alors que l'on ne pouvait auparavant en observer du sol qu'une faible partie (le visible, le procheinfrarouge et les ondes radio). Rayons gamma, rayons Xultraviolet et infrarouge lointains sont désormais observés par de nombreux satellites très performants, ainsi que par des instruments embarqués sous des ballons et à bord d'avions spécialisés, moins puissants, mais moins coûteux. Les techniques spatiales sont en pleine maturité ; les échecs deviennent rares, mais n'ont pas complètement disparu.
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[size=13]Jupiter: la Grande Tache rougeCette image, obtenue par la sonde Voyager-1 au début de mars 1979, présente la Grande Tache rouge de Jupiter. La Grande Tache rouge, dont l'extension nord-sud est supérieure au diamètre de la Terre (13 000 km environ), a été observée pour la première fois par le physicien britannique Robert Hooke, e… 

Crédits: NASA/ JPL[/size]
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  1980-1990 : une période de transition

Les années 1980 voient la mise en service de nouveaux grands instruments comme le Very Large Array américain, un radio-interféromètre géant constitué de vingt-sept antennes mobiles de 25 mètres de diamètre. L'attention se porte vers les domaines de longueurs d'onde encore peu explorés en raison des difficultés techniques, comme les ondes radio millimétriques, observables depuis le sol, les rayons X et l'infrarouge lointain, qui nécessitent quant à eux des satellites. Dominée précédemment par les États-Unis, l'astronomie se rééquilibre en faveur de l'Europe et du Japon, qui font surgir des projets intéressants, notamment dans ces domaines de pointe, que ce soit au sol (radiotélescope et interféromètre de l'Institut de radioastronomie millimétrique – IRAM – franco-germano-espagnol) ou dans l'espace (satellites pour l'infrarouge et les rayons X).
1989 voit le lancement par la N.A.S.A. de la sonde Galileo, qui se mettra en orbite autour de Jupiter en décembre 1995. La politique intelligente de l'Agence spatiale européenne (E.S.A.) la hisse au niveau de la N.A.S.A. américaine. Même la vieille astronomie de position bénéficie de la recherche spatiale grâce au satellite européen Hipparcos (lancé également en 1989), qui améliore de plusieurs ordres de grandeur la précision des mesures de position, atteignant le millième de seconde d'angle. Et on voit se construire une bonne douzaine de télescopes d'une ouverture voisine de 4 mètres, dans lesquels la plaque photographique est progressivement remplacée par un détecteur électronique bien plus performant, le C.C.D. Des domaines nouveaux sont abordés. On détecte les neutrinos du Soleil, qui se révèlent moins nombreux que prévu : ce problème sera résolu après beaucoup d'efforts, lorsque l'on aura réalisé que les différentes espèces de neutrinos ont une masse et peuvent se transformer les unes dans les autres. On peut considérer qu'il s'agit là du premier apport important de l'astronomie à la physique des particules. Les chercheurs ont la chance d'assister en 1987 à l'explosion d'une supernova dans le Grand Nuage de Magellan, supernova dont les neutrinos seront détectés au Japon, confirmant les idées théoriques que l'on avait sur ce phénomène grandiose. Enfin, les ondes radio millimétriques nous révèlent dans le milieu interstellaire une pléthore de molécules qui sont peut-être en relation avec l'origine de la vie.
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 Après 1990 : la course au gigantisme

L'année 1990 voit, avec un long retard, le lancement par la N.A.S.A. du télescope spatial HubbleASTRONOMIE Td_video, instrument dans lequel la participation européenne est importante. Après des déboires initiaux, cet instrument répondra à toutes les attentes grâce à ses performances dans l'ultraviolet et à ses images d'une qualité encore jamais atteinte. Il fournit en particulier les images les plus profondes de l'Univers. Mais l'astronomie au sol n'est pas en reste : on voit fleurir des instruments encore plus grands que dans la période précédente, comme, pour le domaine radio, le Giant Metrewave Radio Telescope indien, avec ses 30 antennes de 45 mètres de diamètre, remarquable exemple de réalisation d'un pays en plein développement. Dans le visible et le proche infrarouge, les progrès de la technologie permettent désormais de construire des miroirs de télescope de 8 à 12 mètres de diamètre : il en existe une douzaine d'exemplaires, parmi lesquels les deux télescopes américains Keck, de 10 mètres d'ouverture, situés à Hawaii, et les quatre instruments du Very Large Telescope (V.L.T.) de l'Observatoire européen austral (E.S.O.),ASTRONOMIE Td_photo implantés au Chili, qui était en 2007 le plus grand du monde. Mieux encore : la correction en temps réel de la distorsion des images astronomiques provoquée par l'atmosphère terrestre permet d'obtenir à partir du sol, aussi bien en optique qu'en ondes millimétriques, une qualité encore meilleure que celle du télescope spatial Hubble. On sait maintenant construire des interféromètres optiques, comme celui de l'E.S.O., dont la résolution spatiale atteint le millième de seconde d'angle, une performance que seuls les radioastronomes avaient auparavant réalisée grâce à l'interférométrie intercontinentale.ASTRONOMIE Td_video
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[size=13]Télescope spatial HubbleEncapsulé en chambre blanche, le télescope spatial Hubble, réalisé par la N.A.S.A. avec la collaboration de l'Agence spatiale européenne, subit les derniers préparatifs avant son lancement. Entrepris depuis 1978, ce chef-d'œuvre d'optique et d'électronique a coûté 1,5 milliard de dollars. Porté par… 

Crédits: VMGROUP[/size]
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ASTRONOMIE Pa080265Photographie
[size=13]Le Very Large Telescope (V.L.T.)Le Very Large Telescope (V.L.T.) de l'Observatoire européen austral (E.S.O.), mis en service en 2001, comporte quatre télescopes de 8,2 m d'ouverture. Ces télescopes peuvent être reliés afin de former un interféromètre, le V.L.T.I. 

Crédits: ESO[/size]
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[size=13]RadiotélescopesLe radiotélescope d'Arecibo, situé à Porto Rico, est constitué d'un immense miroir concave fixe de 305 mètres de diamètre. Il pointe vers le zénith et concentre les ondes vers un récepteur accroché au-dessus de lui. Le radiotélescope de Nançay, dans le centre de la France, reçoit les signaux radio à… 

Crédits: VMGROUP[/size]
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Les années 1990 voient les États-Unis triompher sur Mars : la sonde de cartographie Mars Global Surveyor est placée le 11 septembre 1997 sur une orbite martienne ; la sonde d'atterrissage Mars Pathfinder se pose le 4 juillet 1997 sur le sol de la planète rouge, que le petit véhicule robotisé Sojourner va parcourir.
Les progrès qui ont été accomplis depuis 1990 sont considérables. Il suffira de mentionner la découverte de planètes autour d'étoiles proches (la première planète extrasolaire est identifiée en 1995), et l'impressionnant renouveau de la cosmologie, grâce en particulier au satellite américain W.M.A.P. (Wilkinson Microwave Anisotropy Probe), lancé en 2001 : l'histoire de l'Univers commence à être bien connue, et des paramètres cosmologiques comme la constante de Hubble sont déterminés avec une grande précision. Cependant, la matière visible ne constitue qu'une faible partie de celle de l'Univers. Les observations du fond diffus cosmologique exigent de supposer l'existence de matière obscure, et même d'une « énergie noire », sur la nature desquelles on ignore tout. Il reste donc des problèmes majeurs à résoudre, tant dans le domaine de la cosmologie que dans d'autres, comme celui de la formation des étoiles et de leurs cortèges planétaires, encore bien mystérieux.

9.   L'astronomie de demain

Jusqu'où ira le raffinement et la puissance des techniques et des méthodes de l'astronomie ? Il est difficile de le prévoir. La tendance actuelle est à la fois au gigantisme et à une complexité croissante des instruments. On veut voir toujours plus loin, donc des objets de plus en plus faibles, et les étudier dans tous leurs détails accessibles. Il n'y a aucune raison que cette tendance aille en décroissant. Ainsi, un gigantesque interféromètre en ondes millimétriques et submillimétriques, A.L.M.A. (Atacama Large Millimeter Array)ASTRONOMIE Td_photo, implanté à 5 000 mètres d'altitude dans le désert d'Atacama, au nord du Chili, devrait être achevé en 2011 ; il s'agit du premier véritable projet mondial en astronomie, puisqu'il rassemble le National Radio Astronomy Observatory américain, l'Observatoire européen austral et le National Astronomical Observatory japonais. On parle aussi sérieusement de télescopes optiques de 30 à 100 mètres de diamètre, qui paraissent techniquement tout à fait réalisables, comme le Thirty Meter Telescope (T.M.T.) américano-canadien (30 mètres), l'Euro50 (rassemblant des organismes et instituts de Finlande, d'Irlande, d'Espagne, de Suède et du Royaume-Uni), le O.W.L. Telescope (OverWhelmingly Large Telescope) de l'E.S.O. Dans le domaine spatial, les projets grandioses ne manquent pas non plus.
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[size=13]Atacama Large Millimeter ArrayA.L.M.A. (Atacama Large Millimeter Array) est un gigantesque interféromètre en ondes millimétriques et submillimétriques, implanté à 5 000 m d'altitude dans le désert d'Atacama, dans le nord du Chili. 

Crédits: AUI and Photographer-K. Gatlin/ Digital composite-P. Smiley/ NRAO[/size]
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Reste-t-il une place pour de petites réalisations astucieuses, à l'échelle d'un pays, d'un observatoire ou même d'un individu ? Certainement oui : on aura toujours besoin de petits instruments spécialisés à côté des monstres dont il vient d'être question. Les astronomes amateurs, par exemple, resteront irremplaçables pour l'étude de phénomènes variables, épisodiques ou imprévisibles. Par bonheur, les progrès des instruments sont tels qu'il est encore possible de faire de l'astronomie de pointe avec des radiotélescopes ou des télescopes de petites dimensions, que l'on aurait pu croire caducs il y a quelques années : à titre d'exemple, la première planète extrasolaire a été découverte en 1995 avec un télescope de 2 mètres d'ouverture seulement. De ces instruments modestes peuvent donc sortir des découvertes spectaculaires quand se manifeste l'inventivité de l'individu.
Les astronomes d'aujourd'hui sont cependant confrontés à un problème majeur : l'abondance des données d'observation, dont seule une petite partie est exploitée. ASTRONOMIE Td_photoLa puissance des instruments présents et futurs est telle que cette situation ne peut que se pérenniser, voire empirer, au risque de voir les chercheurs noyés sous une pléthore d'informations disparates. Certes, l'informatique et Internet permettent de mettre les données des observations et les simulations numériques à la disposition de tout le monde sous la forme d'observatoires virtuels, ce qui peut stimuler la recherche astronomique dans les pays émergents. Mais il faut des chercheurs formés et expérimentés pour en tirer profit, et c'est là que se trouvent les besoins. Comme d'autres sciences, l'astronomie nécessite aujourd'hui la coopération bien organisée de nombreux individus très compétents, dont quelques-uns auront les idées originales qui sont le moteur de la recherche. Il faut aussi garder la culture et l'ouverture d'esprit nécessaires pour fertiliser ces idées par la confrontation avec d'autres disciplines.ASTRONOMIE Td_photo Saura-t-on relever ces défis ?
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[size=13]Mars vu par OpportunityLe 4 octobre 2006, le petit véhicule robotisé de la N.A.S.A. «Opportunity» prenait une série d'images de la surface de Mars permettant d'élaborer ce panorama, qui montre les bords du cratère Victoria. 

Crédits: Caltech/ JPL/ NASA[/size]
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ASTRONOMIE Pa080311Photographie
[size=13]Surface de TitanCes quatre images de Titan ont été élaborées à partir des données transmises par l'instrument imageur et spectral D.I.S.R. (Descent Imager-Spectral Radiometer) de la sonde Huygens, pendant la descente de cette dernière dans l'atmosphère du satellite de Saturne, le 14 janvier 2005. Les altitudes sont… 

Crédits: University of Arizona/ ESA/ JPL/ NASA[/size]
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James LEQUEUX
 

ASTRONOMIE

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