Stephen Hawking tonne contre le créationnisme en cosmologieBy Guillaume – 6 septembre 2010
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Vie scientifique Dans son dernier livre, «
The Grand Design » , le célèbre physicien Stephen Hawking réfute l’idée déiste d’une force transcendante orchestrant la création de notre univers. Cette prise de position rationaliste l’amène à critiquer Sir Isaac Newton, qui écrivait de son vivant : «
Gravity explains the motions of the planets, but it cannot explain who set the planets in motion. God governs all things and knows all that is or can be done » [1]. Newton, comme beaucoup de savants de son époque, pensait que toute la mécanique céleste n’était pas due au hasard mais trahissait l’œuvre discrète de Dieu. Hawking veut en finir avec cet héritage déiste. Dans son ouvrage, il argumente qu’il est tout à fait possible d’expliquer la création de l’univers en se passant de Dieu, et donc de doctrine déiste. L’astrophysicien ne change en rien de position, sa conclusion sur Dieu et les lois naturelles de la physique dans «
Une brève histoire du temps » se rapportant plus à une métaphore qu’à une croyance en Dieu. Les clins d’œil de la physique à la religion sont d’ailleurs nombreux, comme le « visage de Dieu » concernant le rayonnement fossile laissé par le big-bang ou la « particule de Dieu » désignant le boson de Higgs. Ces métaphores soulignent à quel point la physique moderne peut substituer le mythe divin de la création par des bases scientifiques plus rationnelles.
Évidemment, cette prise de parole d’Hawking n’est pas pour plaire aux autorités religieuses. Rowan Williams, l’archevêque de Canterbury, mène la riposte dans le quotidien londonien
The Times : «
La physique seule ne peut dire pourquoi il y a quelque chose plutôt que rien » . Il réagit à la publication, par le même journal, d’extraits du nouveau livre de Stephen Hawking. Des représentants des religions musulmane et juive ont aussi donné de la voix. Qu’un physicien renommé rappelle fermement que sciences et religions ne sont pas compatible dérange donc toujours autant, à l’heure où obscurantisme et croyances dogmatiques ressurgissent de toutes parts.