Le Guru fut étonné d’apprendre que le phénomène d’attirance, que nous pouvons ressentir à proximité du vide, n’avait pas encore été étudié et qu’il ne portait même pas de nom. C’est également ce qu’a constaté une équipe de chercheur du département psychologie de l’université d’État de Floride alors qu’ils partageaient, lors d’une discussion, leurs expériences du phénomène. Ils ont alors fouillé dans les ouvrages de psychologie et ils n’en ont trouvé aucune mention. Ils se sont dit que cela ferait un beau sujet d’étude et que cela pourrait mettre en lumière l’une des idées de Freud, que certaines personnes ont un “désir de mort” et que certains suicides sont purement impulsifs, absent de tout signe de dépression ou même de tristesse. Ils l’ont désigné “high-place phenomenon” (phénomènes des lieux élevés).
Pour réaliser leur travail de recherche, Jennifer Hames étudiante en doctorat de psychologie et ses collègues ont sondé 431 étudiants universitaires, les interrogeant sur leurs pulsions à sauter d’endroits surélevés et sur d’éventuelles pensées suicidaires. Ils ont également évalué leur niveau de dépression et leur sensibilité à l’anxiété ou, plus précisément, aux effets physique qui accompagnent l’anxiété, comme l’accélération du rythme cardiaque et l’essoufflement. Ces sensations physiques peuvent elles-mêmes être interprétés comme dangereuses.
Un tiers des étudiants interrogés ont signalé qu’ils avaient ressenti l’envie de sauter au moins une fois. Les personnes qui avaient pensé au suicide étaient plus susceptibles d’être dans cette catégorie, mais plus de 50 % des personnes qui n’avaient jamais pensé au suicide ont connu aussi le phénomène.
Lorsque les résultats ont été corrélés, l’équipe a émis l’hypothèse d’un scénario :
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Imaginez une personne avec une grande sensibilité à l’anxiété. Elle se penche sur le rebord du Grand Canyon. En réaction (ultrarapide) à la sensation physique de l’anxiété, son instinct de survie l’oblige à s’éloigner du bord. Pourtant, quand elle regarde la corniche, elle voit qu’elle est solide. Il n’y a jamais eu aucun danger. Son cerveau essaie de formuler une réponse à la question : “Pourquoi me suis-je sauvegardé si j’étais en sécurité ?" Une réponse logique est qu’elle doit avoir été tentée de sauter.
En d’autres termes, les scientifiques expliquent que les gens interprètent mal le signal instinctif de sécurité et concluent qu’ils ont dû ressentir une envie de sauter d’où le titre de leur étude (lien plus bas) : “An urge to jump affirms the urge to live “(une envie de sauter affirme une envie de vivre.)
Mais les scientifiques ne sont qu’au début de leur recherche et comme d’autres psychologues, au vu de cette étude, le suggèrent, il se pourrait également que nous pensions à sauter d’un endroit élevé pour la même raison que les enfants (préado, ado) aiment à se faire peur, comme en visitant une maison hantée ou en grimpant en haut d’une tour…, pour le plaisir, et en tant que pratique "pour ne pas céder à la peur".
Les chercheurs envisagent maintenant de poursuivre leur recherche afin de savoir si le “high-place phenomenon" tient la route. Il pourrait commencer par placer un groupe de valeureux étudiant sur le bord de la toiture d’un garage et mesurer leurs signes physiques d’anxiété.
الجمعة أبريل 08, 2016 4:29 am من طرف جنون