Depuis quelques décennies, une importante
révolution de la pensée médicale est en cours aux USA. Elle a commencé
lorsque Norman Cousins, rédacteur en chef d’un journal très connu, a
souffert d’une polyarthrite que les médecins ont traitée, à l’hôpital,
avec de la cortisone et des anti-douleurs. Constatant que le pronostic
médical à son égard n’était pas réjouissant, puisque les médecins lui
disaient qu’il devrait souffrir et prendre des médicaments toute sa vie,
Norman Cousins chercha dans d’autres directions que la médecine
conventionnelle pour se guérir. Ayant découvert que chaque fois que des
amis venaient lui rendre visite et le faisaient rire, ses douleurs
diminuaient, il fit le pari de se guérir par le rire. Il quitta
l’hôpital et, dans une chambre d’hôtel, fit tout ce qu’il put pour rire
le plus possible ! Après quelques semaines de cette étrange cure, il
était guéri et le livre qui raconte son histoire « La Volonté de
Guérir » devint un formidable best-seller qui lui valut des milliers de
lettres de médecins intéressés par cette approche non chimique de la
guérison. La prestigieuse Université de Los Angeles lui offrit un poste
de professeur de médecine (c’était la première fois dans les annales
qu’un non-médecin accédait à un tel poste !) pour enseigner aux futurs
médecins l’influence des facteurs psychiques sur la santé. Sous son
impulsion de nombreux travaux de recherches furent effectués sur ce
qu’on appelle aujourd’hui la psychoneuroimmunologie, science qui étudie
les rapports entre le psychisme et le corps physique. On découvrit ainsi
que chaque état émotionnel et mental engendre, dans le cerveau, la
production d’hormones et de neurotransmetteurs qui influencent la
biologie de toutes nos cellules. Ainsi, chaque fois que nous rions,
notre cerveau fabrique des endorphines, qui ne sont rien d’autres que de
la morphine naturelle. D’où l’effet euphorisant du rire. Mais le
cerveau ne fabrique pas seulement des endorphines, il façonne aussi la
quasi-totalité des médicaments que les médecins prescrivent et aussi les
substances biologiques qui font partie des drogues illégales. Savoir
que lorsque nous rions, nous fabriquons notre propre marihuana et notre
propre héroïne est une révolution car cela signifie que chaque être
humain peut devenir son propre médecin et son propre pharmacien en
apprenant à bien utiliser les ressources de son cerveau. Ces recherches
ont donné naissance à toutes les techniques de gestion émotionnelle qui
permettent de ne plus décharger sa violence sur autrui ni de la garder
en soi. Il est possible d’apprendre à décharger ses émotions sans faire
de tort à autrui, ouvrant ainsi la porte à une paix intérieure et
extérieure qui seule pourra apporter la paix à l’humanité telle que nous
la connaissons. Pour vivre heureux et en bonne santé il est
indispensable d’apprendre à vivre intensément ses émotions avec son
corps tout entier pour pouvoir ensuite les laisser partir. Il s’agit,
lorsqu’on est seul, de pouvoir rire, grimacer, pleurer, gesticuler avec
force, crier et chanter à tue-tête, danser de manière endiablée, se
mettre en colère et faire de fou de mille manières qui libèrent de
l’esclavage du conformisme. Il est possible de faire tout cela même en
appartement, en remplaçant les cris par des expirations silencieuses !
Le point fondamental de ce travail est d’utiliser le corps comme
instrument de gestion des émotions plutôt que de vouloir résoudre tous
les problèmes d’une manière purement intellectuelle. (Voir mes livres
« Vivez votre colère sans violence », « Eloge de la folie douce » et
« Le Rire, une merveilleuse thérapie »)
L’expression des émotions n’est pas le seul facteur
qui assure la fabrication de ces médicaments gratuits par notre
organisme lui-même mais tous les états modifiés de conscience ont aussi
cet effet. On appelle « états modifiés de conscience » le passage du
rythme cérébral alpha, qui correspond à la prédominance des fonctions de
l’hémisphère gauche du cerveau, aux rythmes plus lents qui sont le
signe d’une activation de l’hémisphère droit. Tous ces états de
conscience modifiés sont accessibles aisément à tous eux qui ont appris à
décharger leurs émotions à travers le corps physique, selon la parole
de Jésus « Pour entrer dans le Royaume des Cieux (ce qui signifie sortir
du monde matériel pour entrer dans les mondes spirituels), il faut
redevenir un petit enfant (car le propre des petits enfants de savoir
lâcher instantanément leurs émotions par des gestes et par des sons, ce
qui ouvre aussitôt leur cerveau droit) »
Le cerveau gauche est le siège de l’intellect, de
la logique rationnelle et de l’analyse alors que le cerveau droit
s’occupe de l’intuition, des rêves et de la capacité de faire des
« voyages intérieurs (appelés aussi « voyages chamaniques ») dans
d’autres mondes que le monde matériel. L’intérêt porté aux fonctions du
cerveau droit a donné naissance à une nouvelle médecine. Le docteur
Larry Dossey, un des chefs de file de cette approche novatrice montre
(dans « La médecine réinventée ») que le futur de la médecine réside
dans la réconciliation de la science et de la spiritualité. Il met en
évidences les recherches récentes qui prouvent que la prière, la
méditation, les rêves et l’intuition ont des effets puissants et
mesurables sur les processus de guérison. Pour lui, la médecine des
dernières décennies a passé par trois stades : La médecine
conventionnelle puis la médecine psychosomatique, qui tient compte des
découvertes de la psychoneuroimmunologie et enfin la médecine
spirituelle qui s’intéresse aux extraordinaires capacités du cerveau
droit pour entre de plein pied dans la dimension spirituelle de la vie.
Délivré des œillères du matérialisme réducteur, le médecin du troisième
millénaire peut s’intéresser aux quatre corps de l’être humain :
physique, émotionnel, mental et spirituel. C’est ce qu’on appelle la
« médecine holistique » (du grec « holos » qui veut dire « tout, tout
entier ».
De grands savants, dont le Prix Nobel de médecine
John Eccles, ont reconnu que notre conscience peut subsister
indépendamment de notre corps et donc de notre cerveau. Dans une livre
devenu un grand best-seller, « La Divine Connection », le docteur Melvin
Morse, pédiatre américain, en s’appuyant sur les études de spécialistes
nombreux et compétents, arrive à formuler la thèse que notre mémoire
n’est pas dans notre cerveau mais dans une dimension non matérielle de
la vie. Pour lui, c’est le lobe temporal du cerveau droit qui nous
permet de communiquer avec la « banque de données universelles » (que la
tradition de l’Inde appelle « les archives akashiques ») et d’entrer en
relation avec les mondes spirituels. Au début, le docteur Morse s’est
intéressé à des enfants gravement malades qui avaient fait des
expériences au seuil de la mort ( ce qu’on appelle Near Death Experience
ou NDE en anglais) puis il se tourna vers les régressions dans les vies
antérieures (ce que j’ai décrit dans mon livre « Vous avez vécu tant de
vies »), un sujet que des professeurs d’Université américains ont
étudié en profondeur, les études des parapsychologues et des physiciens
quantiques qui sont tous arrivés à la même conclusion : L’homme n’est
pas un être de matière seulement, il est aussi, et avant tout, un être
spirituel ! Et Melvin Morse d’ajouter : « Le défi consiste maintenant à
faire ce que les mystiques, les guérisseurs et les enfants au seuil de
la mort ont réussi : apprendre à connecter le côté rationnel et le côté
spirituel de leur cerveau».
Pour mieux comprendre les rapports entre le monde
matériel et les mondes spirituels, utilisons une image : imaginez une
personne debout dans bassin, avec de l’eau jusqu’à la hauteur des
chevilles. L’eau, qui est plus dense que l’air, représente la monde
matériel et l’air, qui est plus léger, joue de rôle de monde spirituel.
Le personnage qui a les pieds dans l’eau est l’âme, l’être spirituel et
les pieds sont son corps physique L’être spirituel a des yeux et peut
regarder ses pieds dans l’eau. Par contre les pieds, dans l’eau, ne
peuvent pas voir le corps spirituel et n’en ont pas conscience. Le corps
spirituel peut voir tous les autres corps spirituels autour de lui
ainsi que leurs pieds (leurs corps physiques) dans l’eau mais les pieds
ne le savent pas puisqu’ils sont cantonnés au monde matériel. Lorsque le
corps spirituel décide de retirer son pied hors de l’eau, on appelle
cela mourir, et lorsqu’il décide de le reposer dans l’eau on nomme cela
naître !
Cette image nous enseigne ce que nous avons à
apprendre : devenir conscient de la totalité de notre être, qui est à la
fois matériel et spirituel.
Aux Etats-Unis, de nombreuses universités ont des
programmes de recherches sur les états modifiés de conscience et les
techniques de régression dans les vies antérieures sont enseignées
officiellement aux médecins et étudiants en médecine. Hélas, la
« vieille Europe » est beaucoup plus frileuse pour oser sortir des
ornières d’une médecine purement matérialiste et la plupart des Ecoles
de Médecine sont figées dans le moule chimie-chirurgie-radiothérapie.
Mais si les institutions ont de la peine à s’ouvrir aux idées nouvelles,
les médecins praticiens, les naturopathes et les psychothérapeutes sont
de plus en plus nombreux à apprendre les médecines douces, la
sophrologie, l’hypnose, le rêve éveillé dirigé, le chamanisme et toutes
sortes d’autres approches qui élargissent le cadre médical conventionnel
et offrent aux patients des outils performants pour mieux gérer leur
santé. Ils sont animés par une vision globale qui ne rejette pas la
médecine conventionnelle mais l’inclut dans une réalité plus vaste. Du
coup, le patient n’est plus invité à subir passivement les traitements
mais à collaborer activement à sa guérison et à son apprentissage de la
santé holistique. Au lieu de seulement soigner et effacer les symptômes,
le thérapeute devient un éducateur motivé qui cherche à rendre son
patient indépendant de lui le plus rapidement possible.
Notre cerveau est un fantastique ordinateur capable
de performances des millions de fois plus grandes que tous les
instruments technologiques conçus par l’homme.
Il vibre à des fréquences diverses :
- Le rythme gamma, de 25 à 60 Herz, semble
correspondre au traitement de l’information provenant de différentes
zones du cerveau, impliquant par exemple la mémoire, les facultés
d’apprentissage, les pensées intégrées ou le traitement de tâches riches
en information. Le rythme gamma modifie la perception de la conscience,
laquelle disparait lors d’une anesthésie. L’activité synchrone à
environ 40 Herz semble établir la cohérence entre les entrées
sensorielles émanant des objets isolés que nous percevons.
- Le rytmne Bêta, de 12 à 25 Herz, domine notre
état de conscience éveillée lorsque l’attention est orientée vers des
tâches cognitives et le monde extérieur. L’activité Bêta, qui est
« rapide » est activée lorsque nous sommes alertes ou anxieux, ou
engagés dans la solution de problèmes, l’exercice du jugement, la prise
de décision, le traitement de l’information. De nombreux scientifiques
pensent que la fréquence Bêta de 14 Herz serait la clef de l’acte de
cognition.
- Le rythme Alpha, de 7 à 12 Herz est présent
pendant le rêve et la méditation légère, yeux fermés. Au fur et à mesure
que davantage de neurones sont engagés dans cette fréquence, les ondes
alpha circulent globalement dans tout le cortex, ce qui induit une
relaxation profonde mais pas tout à fait la méditation. En alpha, nous
commençons à accéder à la richesse créative qui se situe juste sous
notre conscience éveillée. C’est le portail, le point de passage qui
conduit à des états de conscience plus profonds. Les ondes alpha
favorisent la coordination mentale globale, le calme, l’attention, la
conscience intérieure, l’intégration corps-esprit et l’apprentissage. Le
rythme Alpha est aussi le domaine de la fréquence-cadre RS qui se
propage presque sans atténuation autour de la planète. Lorsque nous
générons intentionnellement des ondes alpha et que nous entrons en
résonance avec cette fréquence de la Terre, nous nous sentons
naturellement mieux, rafraîchis, accordés, en harmonie. Il s’agit en
fait d’une synchronisation à l’environnement.
- Le rythme Thêta, de 4 à 7 Herz se produit le plus
souvent pendant le sommeil mais domine aussi dans les états de
méditation profonde (corps endormi, esprit en éveil). Nos sens sont
retirés du monde extérieur et concentrés sur le paysage mental générant
des signaux internes. Les ondes Thêta sont associées au mystère, au
domaine de l’extraordinaire. C’est l’état du rêve éveillé. Des images
impressionnantes jaillissent devant le regard intérieur et nous sommes
réceptifs à des informations qui proviennent de domaines hors de notre
conscience éveillée. La méditation Thêta augmente la créativité et
permet l’exploration d’autres réalités que le monde matériel.
- Le rythme Delta, de 1 à 4 Herz, correspond aux
ondes les plus lentes mais les plus hautes en amplitude. Elles sont
générées dans la plus profonde méditation et le sommeil sans rêve. Elles
suspendent la présence du monde extérieur et apportent la sensation de
paix la plus profonde. Certaines fréquences de ce rythme déclenchent la
production d’une hormone de croissance favorable à la guérison et la
régénération. C’est pour cela que le sommeil profond est essentiel au
processus de guérison.
De tout temps les chamanes ont appris à utiliser
les états modifiés de conscience, à voyager sur les rythmes cérébraux
pour explorer les mondes non matériels, ce qui a permis de faire ce jeu
de mot : pour sortir du stress et des limites de l’intellect, il faut un
« cerveau lent ». Avec ce « cerf-volant » on peut voyager dans d’autres
espaces que la réalité que perçoivent nos cinq sens Dans mon livre
« L’Univers des Chamanes » je montre la grande richesse variété des
expériences chamaniques et les trésors de connaissance qu’elles
permettent de récolter.
Ainsi partout dans le monde, des êtres humains
s’éveillent à une conscience spirituelle qui fait éclater les normes du
conformisme et de la pensée unique que tant de dirigeants voudraient
imposer pour continuer à régner par la peur et par l’ignorance.