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 STRUCTURALISME 2

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فدوى
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فدوى


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13022016
مُساهمةSTRUCTURALISME 2

mentalistes (comment procèdent les locuteurs pour émettre ou comprendre un message ?), propose non seulement une méthode d'analyse fondée sur les notions opératoires de contexte, occurrence et cooccurrence, sélection, ordre, mais aussi un idéal de la représentation scientifique (inductif), et une théorie du langage, pièce d'une science générale des comportements.

  Un structuralisme algébrisé : la glossématique

On retrouve ce souci de problématisation, propre au structuralisme dans son ensemble, dans les travaux du cercle de Copenhague fondé par le linguiste danois Louis Hjelmslev(1899-1965), avec H. J. Uldall et Vigo Brøndal (1887-1942). Hjelmslev participa d'abord aux travaux du cercle de Prague pour nourrir ensuite une critique de son phonologisme et de sa conception trop peu rigoureuse de la forme. Le structuralisme « glossématique » resserre le lien entre réflexion épistémologique rigoureuse (il reprend à son compte la critique positiviste-logique des assertions métaphysiques) et la construction d'une conception algébriste de la langue (il développe sur ce point et comme à la lettre une métaphoresaussurienne).
La priorité de la forme sur la substance est ici radicalisée par duplication de la distinction forme/sens. Si l'on admet que l'énoncé est constitué d'une expression et d'un contenu, on devra distinguer pour chacun ce qui relève de la forme et de la substance, étant admis qu'il n'y a de contenu que structuré dans une forme. La priorité logique accordée à la forme implique à titre de conséquence qu'on puisse considérer que la phonétique n'est pas la science de l'expres​sion(et c'est là une critique du « phonologisme » praguois), puisque la forme peut se « substantialiser » non seulement dans le son, mais aussi dans le geste, l'écriture, à travers un code quelconque. Le projet sémiologique est ainsi comme intégré à la linguistique : dans cette perspective se situent les travaux d'Algirdas-Julien Greimas(1917-1992) qui se réfèrent de manière privilégiée à la glossématique. Parallèlement, en ce qui concerne le contenu, on doit distinguer rigoureusement entre forme et substance : la sémantique n'est donc pas la science du contenu. Qu'il s'agisse en effet de l'expression ou du contenu, la glossématique radicalise la conception saussurienne selon laquelle le signifiant et le signifié viendraient structurer une masse amorphe sonore d'une part, et une masse amorphe psychique de l'autre. Dans l'un et l'autre cas, pour la glossématique, le matériau phonique et le flux psychique sont « toujours déjà » informés par une structure que l'on doit décrire. Plus généralement, décrire une langue ne doit pouvoir se faire qu'à partir des principes immanents qui la régissent.
Ce principe d'immanence, joint à la priorité accordée à la forme, conduit à une méthodologie en deux temps qu'on peut schématiser ainsi : l'observation des unités de la langue (test de commutation) dégage les unités de forme et de contenu et leurs relations indépendamment de la substance. L'opération est menée autant de fois que nécessaire, pour plusieurs langues. On est alors en mesure de formuler toutes les relations théoriquement possibles, non pas dans une langue ni dans plusieurs, mais dans toute langue, pour un système universel de relations. On peut alors décrire le système d'une langue particulière comme un sous-ensemble réalisé de l'ensemble des relations possibles. La description linguistique de la diversité des langues devient donc le résultat déductif d'une axiomatique à prétention universelle dans une version « algébrisée » de la structure.

  Genève, Paris et l'héritage saussurien

L'existence même d'une école genevoise, dont Saussure aurait été le fondateur, est loin d'être assurée, et sa position vis-à-vis de la linguistique structurale qui se réclame de Saussure est nuancée. Les disciples directs, rédacteurs du Cours de Saussure, Charles Bally, 1865-1947 (Linguistique générale et linguistique française, 1932), et Albert Sechehaye, 1870-1946 (Programme et méthodes de la linguistique théorique, 1908), construisent des œuvres qui possèdent leurs orientations propres. Bally développe une linguistique de l'expression qui préfigure pour certains les pragmatiques actuelles, tandis que Sechehaye, dans une perspective nettement psychologique, s'intéresse aux actes de paroles et à ce qu'il nomme une science du « pré-grammatical ». Paradoxalement, ce serait donc une filiation postsaussurienne et poststructuraliste qu'annonceraient les deux rédacteurs du Cours de linguistique générale. Dans les générations suivantes, L. J. Prieto (1926-1996) développe une théorie du sens fondée sur le principe de pertinence (Messages et signaux, 1966). La Grammaire des fautes de H. Frei (titulaire de la chaire de linguistique générale de Genève à partir de 1945) apparaît enfin aujourd'hui comme une illustration parlante du fonctionnement de la langue selon les deux axes proposés par Saussure : l'axe des syntagmes et l'axe des paradigmes.
Mais l'existence d'un structuralisme français est non moins problématique. Si l'œuvre capitale d'André Martinet (1908-1999) incarne le prolongement incontestable de certains aspects de la linguistique du cercle de Prague dont Martinet a été l'un des correspondants, dans le domaine phonologique tout particulièrement, le qualificatif « structuraliste » est rejeté par son auteur qui ne retient que celui de « fonctionnaliste ». Les Éléments de linguistique générale (1960) constituent pourtant un relais important dans la diffusion des idées structuralistes. Les travaux de Martinet dans le domaine de la phonologie diachronique apportent aux conceptions structuralistes de la langue une contribution capitale en ce qui concerne l'interprétation de la distinction saussurienne entre synchronie et diachronie. Si, selon Martinet, les nécessités de la communication impliquent d'un côté un nombre maximal de différences phoniques, de l'autre la « tendance au moindre effort » (exigences d'un nombre minimal d'unités les moins différentes possibles) fait de la synchronie un équilibre instable qui tend toujours vers une amélioration du rendement fonctionnel des moyens mis à la disposition des locuteurs de la communauté. L'incidence diachronique de cette économie réside dans le fait qu'une opposition relativement peu fréquente disparaîtra plus facilement qu'une opposition plus massivement exploitée. Les perspectives diachronique et synchronique ne s'opposent donc plus ici, mais se complètent. Il existe dans une langue, à un moment donné, des points de fragilité dans l'équilibre, qui peuvent s'analyser en tendances au changement.
Quant à Émile Benveniste (1902-1976), élève d'Antoine Meillet, il développe son œuvre considérable, d'un côté dans la tradition, renouvelée par lui, du comparatisme, où il occupe une position de tout premier plan, de l'autre dans des travaux de linguistique générale, où la méditation des propositions saussuriennes, sur l'arbitraire du signe, le sémiologique, par exemple, s'approfondit. Par certains aspects, l'attention qu'il porte à la place de « l'homme dans la langue » annonce en linguistique générale le dépassement du structuralisme dans les théories de l'énonciation et la pragmatique. Nulle part mieux qu'en France, d'ailleurs, on n'est à même de mesurer la somme de malentendus qui préside aux relations entre enseignement saussurien et constitution du structuralisme : la réception du Cours par A. Meillet est d'emblée ambivalente. Les travaux d'un Georges Gougenheim (1900-1972) manifestent un structuralisme diffus (Le Système grammatical de la langue française, 1938), tandis que le travail original de Lucien Tesnière (1893-1954) dans ses Éléments de syntaxe structurale (1959) est surtout salué pour la préfiguration de la notion chomskienne de transformation. Quant à Gustave Guillaume (1883-1960), lecteur opiniâtre de Saussure, il élabore une théorie du langage – la psychosystématique ou psychomécanique –, moins en référence à la définition saussurienne du système qu'en rapport à un dynamisme de la langue-pensée. Il jette ainsi les bases d'une école guillaumienne de linguistique très vivante, qui hésite à se reconnaître structuraliste et tend à se développer à partir de ses propres principes.
L'historiographie du structuralisme linguistique superpose et confond souvent deux problèmes distincts : d'une part ce qui relève de la genèse et de l'influence réelle du Cours de linguistique générale et, d'autre part, ce qui relève de la valorisation rétrospective (c'est-à-dire de légitimation par les « précurseurs ») dans les différentes versions du structuralisme. De ce point de vue, il n'est pas assuré que le champ de la postérité saussurienne en linguistique au XXe siècle recouvre exactement le terrain proprement structuraliste. Pourtant, la sortie du structuralisme sera présentée souvent (selon un point de vue volontiers extérieur à la linguistique elle-même) sous la forme d'une minoration axiologique (le structuralisme n'aurait été qu'une idéologie dont la linguistique ne fut que le prétexte), plutôt que sous la forme d'une relativisation historique. Dans le champ linguistique proprement dit, la contestation du structuralisme s'exercera dans les années 1960-1970 de manière ambiguë ; les reproches qu'on lui adresse concernent souvent davantage les principes que les œuvres : le champ immense de la description des langues dans lequel ses promoteurs se sont investis. Saussure ferait ainsi obstacle à l'invention d'une linguistique de la phrase, réalisée au contraire dans le modèle syntaxique proposé par Chomsky, à une sociolinguistique de la covariance langue/société, à l'étude de la dimension subjective et pragmatique des discours, etc.
Au-delà des polémiques, on se fera sans doute une idée plus précise de la situation historique du structuralisme quand on disposera d'une genèse complète des concepts duCours de linguistique générale et que le recul permettra d'évaluer plus précisement le degré de compacité de ce qu'on continue de nommer « structuralisme » par commodité et provision. L'entreprise de description des langues est une entreprise à long terme, le structuralisme une étape dans cette histoire, la linguistique générale la mise en forme d'un savoir des langues qui ne se réduit pas à l'hypostase de quelques principes généraux. On peut donc déjà avancer que le structuralisme linguistique constitue un relais ponctuel mais intense dans cette histoire longue qui reste à faire. Il a été formé de plusieurs courants qui se rassemblent et se distinguent en ce qui concerne la définition de l'objet « langue », obligeant à une réflexion sur les principes dont l'exigence n'est jamais véritablement dépassée, mais auquel on ne peut pas non plus le réduire.
Jean-Louis CHISS
Christian PU
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