Le sujet du jour va poser les jalons des principaux formats de blogs, ainsi que les éléments fondamentaux pour démarrer du bon pied.En premier lieu, il faut déjà évaluer si le blogging est un exercice qu’on peut envisager. Malgré le nombre important et croissant de blogs, il est évident que le blogging n’est pas fait pour tout le monde.La vaste majorité des blogs ne sont tout simplement pas intéressants; preuve en est qu’un grand nombre de blogueurs ne sont pas taillés pour le papotage sous ce format bien particulier. De l’autre côté, certains blogs qui reçoivent popularité et notoriété ne sont pas forcément synonyme d’autorité. Cela dit, il n’est pas forcément indispensable de devenir un élu du Top Wikio pour recevoir les bénéfices d’un blog. Ce n’est pas non plus obligatoire d’être la référence ultime dans son domaine de prédilection pour intéresser le lecteur.
Alors comment faire pour bloguer ?Le blogging se compose d’un triptyque :
- Technique
- Contenu
- Promotion
Les trois pans du triptyque doivent être appréhendés du mieux possible, sachant que la difficulté est variable parmi les trois piliers du blogging (qui sont les mêmes que pour n’importe quel type de site Web).Pour résumer la situation : la technique est devenue facile, le contenu est plus ou moins galère suivant les compétences et la promotion sera ardue même pour le meilleur de tous.
La techniqueDe ce côté là, nous sommes vraiment gâtés. Le choix est vaste entre les plateformes de blogging gratuites et les solutions «self hosted». Un blog peut être complètement gratuit ou coûter des millions d’euros (si on est un pigeon de site gouvernemental).
Pourtant, la bonne option est limpide lorsqu’il s’agit d’un blog avec un minimum d’ambition. Dans ce cas, il faut opter pour son propre nom de domaine et louer hébergement. Quelques dizaines d’euros suffiront pour tacler ce paramètre qui est la première bonne décision à prendre pour démarrer son blog.
Bâtir de la valeur ajoutée dans une plateforme qu’on maîtrise à 100% est la règle de base.Au niveau du choix de script qui va soutenir techniquement le blog, j’ai opté pour WordPress qui présente tous les atouts pour garder le «tool time» au minimum, tout en offrant une infinité de possibilités pour amener son blog où on le souhaite.
Pour le néophyte en création Web, c’est vrai que l’installation et la gestion peut rebuter au premier abord. Sauf que les efforts douloureux du départ seront largement récompensés sur le long terme. Sinon, quelques centaines d’euros vont vous adjoindre les services d’un professionnel ou d’un amateur éclairé qui saura vous monter un blog dans les règles de l’art. Si vous ne connaissez personne, contactez-moi et je vous en présente une palette entière.
Pour aller plus loin, lorsqu’on maîtrise le code du script et plus particulièrement celui du template, il n’y a plus aucune limite. Comme exemple, voici un exemple de pêché récemment sur Twitter :
eStore. Ce template n’a pas à rougir devant des sites e-commerce de grande envergure. Ensuite, il suffit de coller un
plugin e-commerce qui suffira amplement pour réussir à vendre sans problème technique. Même s’il y a mieux et beaucoup mieux, personne ne peut nier le fait que ça marche et plutôt bien même.Pour résumer au niveau technique, optez pour une plateforme gratuite si vous voulez tremper le petit doigt de pied, mais au-delà il faut mouiller le maillot et passer en solution «self hosted».
Une solution entre deux eaux est Blogger qui permet de transférer le sous-domaine blogspot.com en nom de domaine en bonne et due forme. Reste que le site est hébergé chez Google.
L’éditorialLa ligne éditoriale est vitale pour savoir vers où diriger son blog. Cela ne doit pas devenir dirigiste, mais il est sage de connaître les différentes variétés de blogs.
J’ai décidé de passer un peu de temps à décliner les variétés de blogs car je suis parfois surpris du manque d’information à ce niveau lors de discussions avec des personnes qui ont un projet de blog.
Je serais curieux de voir les résultats d’un sondage sur la question.Pour synthétiser, il y a plusieurs types de blogs :
- Perso : c’est le modèle originel – genre journal intime.
- Collaboratif : plusieurs blogueurs publient du contenu.
- Thématique : comme le mien qui concerne un domaine bien particulier.
- Actualité : qui rebondit sur l’actu comme je faisais avec Adicie.com (oui je sais il faudrait que je le réactive).
- Culturel : qui traite des arts et de la culture populaire.
- Mode : les tendances et modes de vie.
- Science : pour s’éclater avec la recherche scientifique.
- Business : pour discuter économie et autres sujets qui se rapportent à la tune.
- Entreprise : c’est une société qui
- Éducatif : plutôt orienté étudiants et professeurs.
- Annuaire : qui présente d’autres blogs ou sites Web.
- Buzz : afin de traiter de l’actu des stars et autres futilités dont tout le monde prétend se foutre, mais que tout le monde consulte.
- Éclectique : se situe sur un niche vraiment très spéciale.
- MFA : Made For Adsense qui a pour seul but de gagner de l’argent (et pas seulement avec Adsense finalement).
Après avoir positionné son blog dans une case, il faut dégager une ligne éditoriale. On peut même mélanger les genres, mais c’est déjà pas mal de s’attacher à un genre bien particulier.Parmi les différentes genre de billets, on peut citer :
- Scoop : dévoiler une info avant tout le monde. En fait, ça se résume surtout à faire partie des premiers à propager l’info car être la source originelle est un sport qu’il est difficile de pratiquer régulièrement.
- Opinion : comme mon blog Adicie.com, il s’agit purement d’argumenter une opinion par rapport à un sujet en particulier.
- Inspiration : peut-être un peu plus surréaliste que le reste, il s’agit de présenter des idées sans cadre ou légitimité précise.
- Tutorial : expliquer pas à pas le fonctionnement d’un outil, service, produit, etc.
- Banc d’essai : le test d’un outil, service, produit, etc.
- Annonce : c’est la présentation rapide d’un outil, service, produit, etc.
- Analyse : pour aller au-delà du banc d’essai, du tutorial ou de l’annonce.
- Étude de cas : prendre un exemple pour illustrer un outil, service, produit, etc.
- Humour : juste pour faire rire.
- Interview : poser des questions à quelqu’un. Le blogging vidéo semble prendre le pas dans ce domaine.
- Contrarié : pas d’accord avec quelque chose ou quelqu’un ou même carrément en colère.
- Intime : coucher ses pensées dans son journal intime (qui perd son caractère intime puisqu’il est en ligne).
- Vidéo : remplacer le texte par le vidéo, d’où le terme «vidéo blogging».
- Images : présenter des images sans avec peu ou pas du tout de commentaire.
- Graphes : pour les amoureux des courbes et autres camemberts.
- Sondage : des questions et des réponses en QCM.
- Référence : là c’est du lourd et du complet qui doit se poser comme référence indéniable sur le sujet.
S’il s’agit d’un blog d’entreprise, on retrouve habituellement :
- Industrie : qui discute du secteur d’activité.
- Produit : présentation de la production.
- PDG : le boss ou les hautes sphères qui s’expriment.
- Promo : pour afficher les rabais et autres bonnes affaires.
- Service client : permet d’engager la discussion avec les clients autrement que via forums et autres groupes de discussion.
Ouf ! …Maintenant qu’on connaît le genre et le style à adopter, il faut se lancer.
Faire quelque choseFinalement, le plus important est de démarrer. Trouver la recette miracle du premier coup ne doit pas être l’objectif principal. D’après moi, il y a deux types de personnes qui «font quelque chose». L’un voit germer 25 idées avant d’avoir fini son petit déjeuner et l’autre aura une seule idée, mais il s’y tiendra et ira jusqu’au bout du truc.
Les deux types sont concernés par le problème de démarrage. L’un va tellement calculer son coup qu’il va tarder à la mise en route, tandis que l’autre bouillonne beaucoup trop pour lancer quelque chose puisqu’une infinité d’autres idées ont germé entre temps.Dans le jargon, on dit qu’il faut «prendre date». C’est à dire que le plus important est de démarrer. Peu importe les freins psychologiques, moraux, financiers, techniques, etc. Encore une fois, la recette miracle réfléchie en amont n’existe pas. Pour réussir, il faut savoir s’adapter et évoluer, mais avant cela il faut avoir démarré.Mettre toutes les chances de son côtéL’inévitable Darren Rowse vient justement de publier un billet qui traite de «
la clef du succès dans le blogging : faire quelque chose !» Il cite des exemples précis où des actions menées suite à ses formations ont eut des effets bénéfiques, mais la base de départ est effectivement d’agir.Afin de mettre toutes les chances de son côté, il faut s’éduquer sur l’art et la manière de tenir un blog. Bien sûr que se lancer est un élément prépondérant, mais ce n’est qu’une étape préliminaire. Ensuite, il faut s’appliquer à composer une recette amenant popularité, notoriété et autorité. Comme pour le référencement, il existe une base solide sur laquelle se reposer, puis ensuite à chacun de tirer certaines ficelles qui vont procurer un avantage supplémentaire.Pour s’éduquer sur le blogging, je viens de citer Darren qui est la première référence (dans le sens chronologique du terme) anglo-saxonne spécialisé sur la monétisation d’un blog.Au niveau francophone, je ne peux que recommander la formation vidéo «
bloguer comme un pro» de
Fred Canevet et
Boris Schenzel. Pour ceux qui sont passés à côté, vous pouvez lire mon billet dédié la formation
bloguer comme un pro.Le frein du prix de la formation a disparu, même si je reste convaincu que le travail derrière cette formation hyper complète vaut le tarif de départ. Puis après un certain niveau, on dit bien que le gratuit ne vaut que son prix; c’est-à-dire pas grand chose. Je ne veux pas dire par là que les ressources gratuites, notamment disponible sur le Web, ne valent rien; je veux plutôt suggérer qu’un prix n’est pas forcément synonyme d’arnaque comme un certain
inculte du référencement voulait dire et dont j’ai parlé dans le billet «
Améliorer son référencement Web grâce aux consultants SEO, est-ce possible ? « .Transition toute trouvée pour passer au chapitre promotion, visibilité, référencement ou tout ce qui va faire en sorte que le blog soit lu et apprécié.
PromotionLa promotion du blog figure dans le triptyque de base que j’ai cité au début, mais je ne vais pas m’étendre sur le sujet car c’est ce dont je préfère le plus parler et ça risque de devenir encore un billet à rallonge (d’autant plus qu’il fait déjà un bon pavé).En gros, il faut porter son blog comme une carapace recouvre une tortue. Comme je dis toujours, «au final, ce n’est pas le plus riche, le plus talentueux, le plus technique ou le plus intelligent qui gagne. Celui qui réussit est celui qui va s’acharner plus que les autres».
En bref, il doit parcourir toutes les routes qui vont relier le blog au visiteur – du plus petit chemin de montagne qu’on parcourt à pied au circuit de où on roule à 300km dans une monoplace de course. Certains iront même jusqu’à prendre un avion de chasse ou une fusée intersidérale, mais l’essentiel est d’évaluer tous les canaux existants et pourquoi pas en créer de nouveaux.Les erreurs et même l’échec est inévitable – voire même souhaitable. J’ouvre une parenthèse à ce sujet car je suis éduqué à l’américaine où ce n’est pas crédible de ne pas s’être planté. En France, c’est tout le contraire puisqu’on est mis au pilori pratiquement dès le premier pet foireux.Parfois, il faut même remettre en cause les fondements même du projet, mais peu importe car chaque expérience d’ouvrir un blog va être enrichissante. Personnellement, j’ai ouvert des centaines de blogs et il y en a sûrement qu’une poignée dont je suis fier.Tout ça pour dire qu’an niveau de la promotion du blog; tout comme dans la teneur du projet en lui même, il faut s’investir à fond et s’éduquer, explorer et agir.
Sinon, il faut s’épauler des meilleures compétences possibles en adéquation avec son budget et les spécificités du projet.
Dans tous les cas, la science infuse est une chimère.Le facteur chance peut aussi s’inclure dans les paramètres qui comptent pour le succès d’un blog, mais comme disait Thomas Jefferson «
Je crois beaucoup en la chance; et je constate que plus je travaille, plus la chance me sourit.»Désolé d’être resté plus philosophique que pratique concernant la promotion d’un blog, l’état d’esprit est sans nulle doute un des piliers les plus vitaux qui vont conditionner la réussite. Par réussite, il faut comprendre popularité, notoriété et autorité.Certains vont dire qu’aujourd’hui c’est vachement plus compliqué pour se lancer sur le Web. C’est une erreur de penser comme ça. Bien au contraire, tout se «décomplique» au maximum. Le
Tool Time est réduit à sa plus simple expression, la population d’internaute est en augmentation constante et il n’y a jamais eu autant de possibilités pour drainer du trafic qualifié et pérenniser un blog (ou n’importe quel projet Web).
Par contre, ça devient beaucoup plus difficile. Il faut bien faire la différence entre «compliqué» et «difficile» pour comprendre les enjeux du Web actuel et futur.Parmi les avantages qui vont durer, il existe une facilité outrageante de modifier rapidement son système. Je ne vois nul autre secteur où l’adaptation peut-être quasi instantanée sans traîner tout un tas de casseroles qui représentent forcément un frein.
Par exemple, nous sommes nombreux à s’être gavé à la belle époque d’Adsense, de l’affiliation poker ou une infinité d’autres moyens de gagner de l’argent sur le Web. Cette réflexion est également valable pour les start-ups et autres pures players.
Au départ, le filon est une vraie mine d’or où il suffit de savoir faire qu’à moitié n’importe quoi pour ramasser un pactole qui va bien au-delà de toute espérance ou logique saine.
Puis la mine d’or se tarit et il faut creuser toujours plus profond ou changer d’emplacement. On réplique exactement ce qui s’est passé dans le Far West à l’époque des chercheurs d’or.
A chacun de voir comment évoluer pour ne pas se retrouver sur la touche. Ceux qui s’entêtent ou n’ont pas compris tous les tenants et aboutissements en débarquant bien après les autres vont droit dans le mur sans autre avertissement.Oulah, je m’aperçois que j’ai encore accumulé plein de mots sans même vouloir aborder concrètement le sujet de la promotion d’un blog.
Il est temps de conclure…
RecyclagePour tout avouer, je suis en train d’écrire un livre sur «comment réussir son blogging» (je vous rassure; ce n’est pas le titre). Ma maison d’édition
Les Editions de l’Alambic doit être désespéré car j’avance plus lentement qu’un escargot qui a la gastro, mais c’est mon premier livre et ce n’est pas si facile de passer du stade de billets de blogs à bouquin (même si mon éditeur
Maxime Grandchamp dit que je me trompe à ce sujet).Il faut dire que la littérature est abondante sur le sujet et je recherche un angle différent de ce qui a déjà été abordé.
Du coup, ce qui ne va pas figurer dans mon livre va atterrir sur le blog. Ce billet est le premier du genre «recyclage du livre». Ainsi, vous savez déjà ce dont je ne parle pas dans le livre.Pourtant, écrire un livre est un challenge intéressant. D’ailleurs, cela me fait penser que les écrits couchés semblent toujours avoir plus de légitimité que le contenu Web. C’est clair que lorsque je compare Wikipedia et l’Encyclopedia Brittanica, j’ai tendance à préférer le papier. Côté Web, l’exemple que je montre souvent du doigt est Smashing Magazine. Ces gars là font partie de l’élite sur la Toile et ils n’ont rien à envier aux livres. Au fait, ils sont tellement bons sur le Web qu’ils publient également des livres de très haut niveau.
Smashing Book est succulent pour toute personne impliqué dans la création Web (merci encore du cadeau à la personne qui se reconnaîtra).
D’un autre côté, il y a une quantité gargantuesque de bouse publiée sur du papier qui pue dans les rayons des libraires. En ce qui me concerne, le Web n’a plus à faire ses preuves pour légitimer le contenu de très grande qualité qu’il contient. Il suffit de garder à l’esprit que 90% du Web est déplorable pour se concentrer sur les 10% restants. Parmi ces milliards de pages Web, il y en a une quantité non négligeable qui n’a rien à envier à leurs semblables sortis des rotatives d’un imprimeur.
Et ne parlons pas de la presse car c’est carrément la bataille de Verdun en ce moment. Tous aux tranchées !Crédit photos :