L’actualité marocaine est brûlante en ce moment. On s’abstiendra de courir derrière. Cependant un constat majeur s’impose ici : Qui est derrière les commandes ? Une manifestation à
Laâyoune qui prend des proportions plus graves qu’on ne le dit, la fermeture des bureaux d’Al Jazeera par un communiqué
ridicule à en pleurer, la
grogne des associations des droits de l’homme contre la continuité des disparitions forcées et des procès expéditifs…. Et on en passe.Autant de sujets qui suscitent interrogations et inquiétudes. Que fait le pouvoir ? Il se cache derrière les dépêches autant ridicules que vaines d’une
agence de propagande à qui plus personne n’accorde le moindre crédit.Le Roi Mohammed VI ? Il adresse des messages aux participants des forums tantôt à
Marrakech, tantôt à
Agadir. Il est vrai que l’usage veut que le Souverain marocain en émissaire de Dieu sur terre ne donne jamais d’interviews et ne réponds pas aux questions des journalistes.Le premier ministre ? Il occupe bien sa place honorifique dans le décor recevant
ici la présidente du parlement Albanais, recevant le
lendemain l’ambassadeur du Kuwait à Rabat, recevant le jour
suivant le maire de Paris…Le ministre de la communication ? Il continue ses
pratiques pathétiques à diffuser et lire des communiqués des services ce qui, à son âge, inspire de la pitié pour ne pas dire autre chose.Cette dépersonnification d’un pouvoir qui n’a rien d’impersonnel n’est pas nouvelle. Mais se rendent-ils compte seulement à Rabat qu’en ce siècle médiatique il ne sert à rien de se cacher derrière une agence fût-elle la voix autorisée de ses maitres largement relayée par tous les médias du pays? Au front de l’opinion publique nationale et internationale, l’Exécutif marocain envoie les pauvres petits agenciers de la MAP. Ils font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont à savoir ridiculiser un pays de trente millions d’habitants et tricoter l’illusion d’une parole d’Etat. Si tant soit peu que cet Etat ait quelque chose d’intelligent à dire au-delà d’une propagande faussement plébiscitaire.