"Le mille-con" Publié le 05 novembre 2010 par Secrète Volupté © Jim YoungElle avait un con somptueux,un con d'orfèvre,un mille-con.
Ça s'ouvrait d'une fleur purpurineà doux pétales,une fente fine étiréeentre cul et pubis – une fente que dis-je ?Un sillon filé droit que pincent,charnus talus, deux gousses mincesqu'elle écartait prestement.
Elle avait un con somptueux,un con d'orfèvre,un mille-con.Lèvres tendues sur le pourtour,d'autres lèvres, petites, brillaient dedans –bouche d'oiseau surmontée d'un bourgeon pâle,œil gardien des profondeurs qui viennent.
Un filet d'eau luisait à la sortie du trou,s'éparpillait, mouillait des grains de chairet puis les doigts, la langue.Où le bourgeon palpite on aurait ditun petit val,un petit creux de mousse où passentles lacets d'or d'un flot qui joue.
Elle avait un con somptueux,un con d'orfèvre,un mille-con.Et dans ce nid de fine claireaux volets de soie rouge,l'étroit judas s'écarquillaitcomme une fleur noire qui guette.
Du fond, sa gangue douce aspirait ma quiquette,amoureuse ventouse qu'humectela liqueur salée des étreintes –Là, un fourreau goulu chauffait toute ma peau,roulant ma chair pétrie jusqu'au profond du piège,l'ourlait, l'enflait, et puis forçait ma sève –mille anneaux comprimaient mon sexe englouglouti.
Des sucs veloutés, des murmures infimesdistillaient sur ma tige des acidités.L'animal assouviavait des soubresauts délicieux qui piquaient.Lors, ayant assez bu,l'antre poussait mon dard visqueuxhors du sillon repu.
Elle avait un con somptueux,un con d'orfèvre,un mille-con.
Puis c'était des hoquets, des spasmes gargouillants –Les jus perdus des replis fauves du dedanss'exprimaient ; la bave s'écoulait –et tandis qu'il dégorge, le mollusque divinsiffle comme une braise –aux commissures des bulles, roses, pétillent.
Ce chant secret duraitplusieurs minutes, avait des vagues,la mélodie intime luisait entre ses cuisses,ses poils. Des rumeurs s'amusaient, de l'airà l'eau faisaient des gammes.La gorge humide, cette sirène ensorceleusese taisait. Sur la ténèbre referméela bouche aux cent parfums s'endormait épanouie.
Elle avait un con somptueux,un con d'orfèvre,un mille-con.
Serge Rivron© Phyllis Christopher