La génétique au secours de l’homme du futur Cela fait plusieurs décennies qu’un débat s’est organisé autour des manipulations génétiques. Certains craignent que la chirurgie génique soit détournée à des fins non thérapeutiques.
Mais, que nous le voulions ou non, nous nous dirigeons inexorablement vers la manipulation des gênes. L’hormone de croissance est un bon exemple des manipulations qui peuvent être effectuées. Au départ, elle était destinée aux enfants dont la croissance ne s’effectuait pas normalement. Puis, des parents de petite taille, ont souhaité que leurs enfants en bénéficient, les garçons particulièrement. Aujourd’hui, de nombreux athlètes se dopent à l’hormone de croissance, qui est produite en grande quantité à partir de bactéries génétiquement modifiées.
Avant 1980, elle ne pouvait être extraite que sur des cadavres humains. D’autres expériences ont été menées. Dans les années 1980, Claude Nicolau, chercheur au CNRS, avait suggéré une manipulation génétique consistant à greffer sur le foie des individus volontaires des copies du gène de l’alcool-déshydrogénase (ADH).
Cette enzyme a la propriété de détruire l’alcool dans le sang.
Cette manipulation permettrait donc de boire sans craindre l’ivresse ou la cirrhose du foie. A côté de nombreuses expériences controversées dont la plupart n'ont pas été mises en pratique, il ne faut pas oublier que la thérapie génétique pourra sauver des milliers de vie. Les univers de science-fiction peuplés d’hommes mutants sophistiqués et améliorés sont-ils proche de la réalité de demain ?
La lente évolution de l’homme Notre technologie a beaucoup progressé mais physiquement nous avons peu évolué depuis le paléolithique. L’essentiel de notre évolution a consisté en un redressement du corps qui a favorisé le développement de notre cerveau.
De gauche à droite : Homo sapiens, Gorille, Chimpanzé, Gibbon et Orang-outan . By
Ryan Somma Notre squelette et la musculature se sont affinés. Notre crâne est plus large et plus court que celui de nos ancêtres.
Cependant, le volume de notre tête ne grossira plus ou très peu.
En effet, l’accouchement est obligatoire et l’élargissement du bassin des femmes n’a pas été aussi important que le développement de la tête.
Un bébé avec une trop grosse tête ne passerait tout simplement pas.
Homo erectus. By
Thomas Roche Nul ne sait si notre espèce connaîtra un hyper développement cérébral. Le cortex qui sert à la réflexion représente environ 15% du cerveau. Le reste sert à la perception et au fonctionnement global du cerveau.
L’espèce humaine peut-elle encore évoluer ? Il nous faudra des siècles pour perdre nos poils et nos dents de sagesse. Actuellement, le temps de maternage et d’apprentissage est de plus en plus long. Notre longévité s’est largement accrue pour permettre une meilleure et plus longue transmission des connaissances.
La durée de l’enfance pourrait continuer à augmenter. Parmi les modifications constatées, citons la différence entre les crânes masculins et féminins qui s’atténue depuis le néolithique.
Le crâne humain évolue vers un crâne unisexe et féminisé.
Homo sapiens. By
Ryan Somma Les paléontologues ont également constaté que chez l’homme moderne, la clavicule est entièrement ossifiée à 25 ans, contre 18 chez les Néandertaliens.
Notre maturité osseuse est donc plus tardive. Aujourd’hui, notre corps doit supporter d’énormes chocs causés par notre mode de vie. Comment va t-il évoluer suite aux traumatismes que nous lui infligeons : stress, sédentarisme, télévision ou ordinateur à haute dose, alimentation modifiée et trop riche … La vie citadine semble avoir des effets sur certaines espèces animales. Les souris, venues de nos campagnes, se sont installées dans les villes.
En milieu citadin, les populations de souris sont plus denses et plus hiérarchisées. Seuls les dominants, plus âgés, se reproduisent.
De plus, leurs chromosomes ont évolué. Les souris des campagnes possèdent 40 chromosomes contre 22 pour celles des villes.
Chose curieuse, à Milan en Italie, toutes les souris ont 24 chromosomes.
De gauche à droite: Homo erectus, Homo neanderthalensis, Homo sapiens . By
Hairymuseummatt Nous ne savons pas si notre espèce, devenue essentiellement citadine, connaîtra-t-elle aussi ce type de transformation.
Nous ignorons également ce qui résulteraient de tels remaniements chromosomiques. Les manipulations génétiques actuelles ne transforment pas notre espèce. Il est d 'ailleurs peu probable que ce soit le cas dans le futur.
Nous sommes beaucoup trop nombreux pour que quelques manipulations isolées aient un réel impact sur notre évolution. Pour que ce soit possible, il faudrait que la population soit très réduite. Il faut donc imaginer le cas d’un scénario catastrophe qui réduirait à une poignée la population mondiale.
Si par exemple, seuls les Pygmées survivaient à une catastrophe planétaire, leurs caractéristiques physiques seraient transmises à leurs descendants.
Nous assisterions alors à une réelle évolution de notre espèce composée uniquement de petits hommes à la peau sombre.
Faire des choix pour survivre Jusqu’au Néolithique, notre espèce était en harmonie avec son environnement. Avec l’avènement de l’agriculture, nous avons commencé à détruire les ressources naturelles. Aujourd’hui, nous avons atteint un point de non-retour. Seuls des écologistes utopistes peuvent encore croire que l’homme pourrait renoncer volontairement à sa technologie et réapprendre à vivre en équilibre avec la nature.
Le problème est que nous détruisons la faune et la flore à une telle vitesse que les ressources n’ont pas le temps de se reconstituer. Notre survie dépendra donc des options que nous choisirons. Nous pouvons modifier radicalement notre mode vie. Nous pouvons réduire de manière équilibrée la population mondiale.
Une dernière option s’offre à nous : poursuivre nos manipulations génétiques sur nous-mêmes et notre environnement. Si je ne crois pas du tout à une évolution naturelle qui ferait de nous des homo supersapiens, je crois par contre à une augmentation de la diversité.
Si notre évolution doit se poursuivre, elle sera essentiellement culturelle.
V. Battaglia (29.03.2009)
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