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| | La nature parasite du système monétaire actuel | |
La nature parasite du système monétaire actuel Notez tweetcount_url = 'http://xfru.it/FTcsOM'; tweetcount_title = 'La nature parasite du système monétaire actuel'; tweetcount_short_url = 'http://xfru.it/FTcsOM'; tweetcount_size = 'small'; tweetcount_via = false; Amanda Molales Mardi 19 Octobre 2010 Autres articles Global Research, Amanda Molales, 18 octobre 2010
Parfois induits en erreur par les grands médias et les soi-disant « experts, » même les gens les plus instruits ne parviennent pas à identifier la cause profonde du ralentissement économique actuel. Ils ont tendance à confondre les symptômes (inflation, chômage, etc.) avec la cause. D’autres facteurs déclenchants inexacts, souvent mis en avant, sont la cupidité inhérente à l’homme, la surpopulation, les générations du baby-boom, l'abandon de l'étalon-or, la réserve bancaire fractionnaire, les monnaies fiduciaires, la surconsommation, et même la technologie.
Le système monétaire est devenu le carcan mondial de l'esclavage alimenté par la dette que nous connaissons aujourd'hui au travers d’une série d’évolutions : invention de l'usure (prêt à intérêt composé), établissement du prêt sur fraction des réserves (c'est-à-dire, prêt d'argent inexistant), privatisation de la masse monétaire, création des banques centrales, abolition de l’étalon-or et mise en circulation légale des monnaies fiduciaires.
Désormais, dans les pays occidentaux, environ 96% de l'argent est de la dette (crédit d'argent), créée par les banques d’affaires sous forme de promesses de remboursement (reconnaissances de dettes). Les sommes déposées à la banque et prêtées sont simplement inscrites dans la comptabilité, sans être soutenues par des avoirs réels (comme de l'or, par exemple). Ce qui donne du prix à ces piles de paperasses autrement sans valeur, c’est le travail humain. C’est seulement en s’arrêtant pour réfléchir que nous pouvons commencer à comprendre la nature profondément frauduleuse du prêt bancaire : la promesse d’un emprunteur en garantie d’un prêt pour quelque chose qu'il ne possède pas encore (par exemple une voiture qu'il achète à crédit) contre de l'argent que le prêteur n'a pas réellement dans ses réserves.
Voyons brièvement comment les bulles spéculatives sont créés et l'effet qu'elles ont sur l'économie réelle. Les faibles taux d'intérêt fixés par les banques centrales déclenchent une frénésie de crédit qui pousse les gens à s'endetter. Les banques créent de l'argent ex nihilo (à partir de rien) et le prêtent contre des intérêts, ce qui gonfle des bulles alimentées par le crédit (dot-com, logement, immobilier commercial, etc.) qui rendent les banquiers et d’autres spéculateurs outrageusement riches. Par définition, il y a bulle quand le prix d'un actif augmente au-delà de ce que peut permettre le revenu moyen. Prenons la bulle immobilière actuelle à titre d'exemple. Quand finalement la bulle éclate, la valeur de l'actif plonge avec des répercussions désastreuses sur le bilan des banques et des ménages : les banques saisissent des maisons dont la valeur baisse rapidement et les ménages se retrouvent avec des capitaux propres négatifs (la valeur marchande de leur maison est inférieure à ce qu'ils remboursent pour elle chaque mois à la banque). Comme les banques ont été autorisées à devenir « too big to fail » (si grosses que leur faillite coulerait tout le système) au moyen de fusions et d’acquisitions, les barrons de la Finance donnent des instructions à leurs marionnettes politiques pour se faire renflouer aux frais du contribuable. Grâce à des doses énormes de propagande médiatique et l'alarmisme, ceux qui tiennent lieu d’élite lavent le cerveau des masses en leur faisant croire que la prospérité des banques est essentielle à la stabilité sociale et à la prospérité économique. En d'autres mots, un chaos généralisé s'ensuivrait si nous laissions les grandes banques faire faillite. Au début, la plupart des citoyens semblent croire ce mensonge et acceptent de payer la facture par l’augmentation des impôts et une combinaison de coupes et de privatisations dans les services publics (éducation, assistance, infrastructures, santé, etc.).
Après avoir eu leur renflouage, les banquiers s’adjugent d’énormes primes et tentent de reprendre les affaires d’avant. Mais il y a un hic : plus personne n’est solvable (c’est le rejeton né de la magouille à la Ponzi). Une grande partie des particuliers et des entreprises croulent sous les dettes, et les perspectives de profit sont trop sombres. C'est pourquoi les banques ne prêtent pas (le crédit se resserre) et les débiteurs, s’ils le peuvent, remboursent leur reste de dette en asséchant ainsi l'argent de l'économie réelle (ils ne consomment plus). Une dangereuse spirale de déflation de l'argent s’installe, créant faillites, chômage, saisies, diminution des recettes fiscales et troubles sociaux. Pendant ce temps, le gouvernement fait grimper en flèche le déficit, gonfle une dette publique déjà gigantesque, créant une sorte de crise de dette souveraine, comme on le voit dans des pays comme la Grèce, l'Islande et l'Irlande, pour n'en nommer que quelques-uns.
Comment est-on arrivé là ? Prenons un peu de recul et réfléchissons. Un système monétaire basé sur l'usure exige une croissance sans fin, car les intérêts composés grandissent de façon exponentielle au fil du temps. Sous ce nouvel éclairage, il est plus facile de comprendre pourquoi l'establishment est si obsédé par l’augmentation du PIB. Seulement, une croissance exponentielle n'est tout simplement pas viable sur une planète limitée. Il n'y a pas d'échappatoire : si l'économie ne croît pas, le nouvel argent-dette ne peut être émis pour faire tourner dans l'avenir le passif de la dette existante. Comme la quasi-totalité de la masse monétaire est créée par les banques elles-mêmes sous forme de dette, le nouvel argent doit venir au monde par l’emprunt uniquement et payer les intérêts dus aux banquiers. De même, une croissance nulle ou négative marque la destruction du système monétaire, ce auquel nous assistons en ce moment.
Des considérations éthiques sur le parasitisme inhérent à l'usure seraient certainement appropriées à ce stade : Ceux qui prêtent de l'argent à ceux qui en manquent deviennent à leur tour esclaves de ces derniers. Mais l'usure présente aussi un problème pratique mathématique : les banques créent seulement le capital, pas les intérêts exigés pour rembourser leurs prêts. Il en résulte une pénurie chronique d'argent qui affecte tous les acteurs du système, car l'argent du remboursement des intérêts de tous les prêts n'existe pas. Par conséquent, nous devons tous participer à un jeu à somme nulle pour gagner une chose qui n'existe tout simplement pas. L'argent est gagné par quelques-uns au détriment de ceux qui en sont privés, dans ce que l’on ressent de plus en plus comme une concurrence acharnée qui accroît considérablement les conflits sociaux et les déséquilibres de richesse.
L'expansion constante de la fourniture de monnaie, nécessaire pour remédier à la pénurie chronique d'argent, est la principale cause de l'inflation. Celle-ci équivaut à confisquer en douce la richesse des possesseurs d’argent. Le système monétaire pourrait être comparé à un jeu de chaises musicales : tant que bat l’orchestre (avec à la fois fourniture d’argent et économie croissante), il n'existe apparemment pas de perdant *.
Dans un tel système, le montant de la dette d'argent doit se développer continuellement afin de minimiser tout risque de déflation dangereuse. Nous pouvons à présent comprendre pourquoi toutes les discussions que nous entendons dans les médias grand public sur la nécessité de réduire la dette ne sont en fait que des propos ambigus trompeurs. La dette doit être maintenue, car le système entier repose sur elle. Toute réduction de la dette (soit par remboursement, soit par annulation écrite) augmentera la pénurie d'argent et aura des conséquences catastrophiques dans une économie en dysfonctionnement comme la nôtre.
Malgré tous les efforts déployés par les banques centrales pour continuer à faire tourner ce manège, actuellement la fourniture de monnaie dans de nombreuses économies de l'Ouest se contracte, et des millions de gens sont laissés sur le carreau dans le froid.
Avec le remboursement de la dette, le capital bidon disparaît progressivement et l'intérêt reste en bénéfice à la banque. Si l'on considère que le montant des intérêts des prêts remboursés sur de longues périodes (comme dans le cas des hypothèques) peut facilement dépasser le capital, on commence à comprendre la dimension colossale de l’arnaque et sa nature essentiellement parasite.
Armés de ce savoir, il devient évident que le système monétaire qui nous est imposé est par conception condamné à faire faillite. Un système de prêt basé sur les intérêts ne peut marcher que si tout l'argent gagné dans les intérêts est dépensé en biens et services (circule de sorte que l'emprunteur puisse à nouveau le gagner), et non pas thésaurisé ou à nouveau prêté. Thésauriser l'argent ou le prêter à divers emprunteurs en même temps (comme le font les banques aujourd'hui), provoque sa pénurie et entraîne en fin de compte un défaut de masse monétaire.
Je pense que la privatisation de l'argent est la principale cause sous-jacente de la pauvreté, de l'esclavage économique, des gouvernements insuffisamment financés et d’une classe dirigeante oligarchique qui contrarie toute tentative visant à lui faire lâcher les rênes du pouvoir.
* Il y a en fait un perdant : l'environnement détruit par le développement non viable exigé par l’économie axée sur le profit. | |
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