Comment naissent les tueurs en série ? D’où vient cette envie et pourquoi est-elle si forte ? Si nous ressentions cette envie, serions-nous capables d’y résister ?
Est-ce génétique, hormonal, biologique ou cela est-il le fruit d’un conditionnement culturel ? Les tueurs en série peuvent-ils contrôler leurs désirs ? Nous ressentons tous de la rage et des instincts sexuels "inappropriés", et pourtant nous possédons une sorte de cage interne, qui enferme nos monstres à l’intérieur de nous. Que ce soit la morale ou une programmation sociale, ces blocages internes sont piétinés par les tueurs psychopathes. Non seulement ils laissent les monstres en liberté, mais ils sont virtuellement les esclaves de leurs appêtits brutaux. Pourquoi sont-ils différents ?
"C’était une envie très forte... Une envie vraiment très forte, et plus je la laissais aller plus elle s’intensifiait, jusqu’au point où je prenais des risques pour aller tuer des gens, des risques que, normalement, selon mes règles d’opération, je n’aurais pas pris parce qu’ils auraient pu mener à mon arrestation". Ed Kemper.
Monstres ou victimes ?Les tueurs en série ont proposé bien des excuses à leur comportement. Henry Lee Lucas a critiqué son éducation. D’autres, comme
Jeffrey Dahmer, ont dit qu’ils étaient nés avec "une partie d’eux manquante".
Ted Bundy a affirmé que la pornographie l’avait poussé à violer et à tuer.
Herbert Mullin a accusé les voix dans sa tête qui lui disaient qu’il était temps de "chanter la chanson de la mort". Carl Panzram a affirmé que la prison avait fait de lui un monstre, alors que Bobby Joe Long a dit qu’un accident de moto l’avait rendu "hyper-sexuel" et l’avait transformé en "
lust killer".
John Wayne Gacy, lui, a renversé les rôles et s’est vanté du fait que ses victimes méritaient de mourir.
Ils doivent être fous. Comment une personne normale pourrait-elle massacrer un autre être humain, simplement par plaisir ?
Et pourtant, le fait le plus terrifiant vis-à-vis des tueurs en série est que, dans leur l’immense majorité, ils sont rationnels, sains d’esprit... et calculateurs. Comme le Britannique Dennis Nilsen l’a dit lui-même : «
Un esprit peut-être mauvais sans être anormal ».
Ce qu’ils sontAvant de voir qui ils sont, décrivons d’abord ce qu’ils sont. Dans son livre "
The Killers Among Us", Steven Egger définit le meurtre en série :
Un minimum de trois ou quatre victimes, avec une période de calme, de "refroidissement", entre chaque meurtre.
Le tueur est généralement étranger à la victime et les meurtres paraissent dus au hasard. (Mais il est arrivé que des tueurs masculins connaissent leurs victimes et toutes les veuves noires connaissent les leurs. Cf
Définir le meurtre en série)
Les meurtres reflètent très souvent un besoin de dominer la victime.
Le meurtre est rarement accompli pour le profit, le mobile est psychologique et non matériel. (Toutefois, le mobile principal de nombreuses femmes tueuses en série est l’argent. Certains tueurs assassinent autant par désir de pouvoir que pour le profit)
La victime peut avoir une valeur "symbolique" pour le tueur, et la manière dont celui-ci la tue peut révéler ce propos.
Le tueur choisit souvent des victimes vulnérables (enfants, prostituées, fugueurs, personnes âgées, femmes seules...)
"Statistiquement, le tueur en série "classique" est un homme blanc provenant d’une famille de classe moyenne, qui a entre 20 et 40 ans"
C’est une statistique souvent rabâchée, et qui est simplement... statistique : elle provient d’études faites aux États-Unis, sur des tueurs américains. La population des USA est blanche à 80%. La majorité des tueurs américains sont donc logiquement blancs. En Afrique du Sud, la majorité des tueurs en série sont noirs, puisque 90% de la population est noire... Quant à l’âge, on découvre de plus en plus souvent de très jeunes tueurs, à peine majeurs ou, au contraire, des tueurs dont on pourrait croire qu’ils sont "de gentils papys".
Par contre, il est vrai que la grande majorité des tueurs en série sont des hommes.
"Beaucoup ont été abusés, physiquement ou psychologiquement, par leurs parents. Certain(e)s ont été adoptés. Enfants, les futurs tueurs en série allumaient souvent des incendies, torturaient les animaux et urinaient au lit (ces comportements sont connus comme "la triade des symptômes"). Les blessures à la tête sont communes. Certains sont très intelligents et auraient pu mener une belle carrière professionnelle. Ils sont souvent fascinés par la police et l’autorité en général. Ils ont pu essayer de devenir policier, mais ont échoué, ou travaillent comme agent de sécurité ou sont/ont été dans l’armée. Beaucoup se déguisent en policier pour approcher leurs victimes".
Qui tuent-ils ?Les tueurs en série choisissent des victimes plus faibles qu’eux. Ils veulent des victimes qu’ils pourront facilement maîtriser, afin de ne pas "saboter" leur fantasme de "tueur tout puissant qui domine sa proie".
Souvent, ses victimes correspondent à un certain stéréotype qui à une signification symbolique pour le tueur.
Bundy a brutalement assassiné des étudiantes brunes aux longs cheveux. Il tuait sans doute, encore et encore, Stéphanie Brooks, sa fiancée du lycée qui l’avait laissé tomber alors qu’il était fou amoureux d’elle.
David Berkowitz, "le Fils de Sam", haïssait simplement les femmes en général : "
Je leur reproche tout. Tout le mal qui se passe dans le monde, ça leur revient".
Gacy a sauvagement étranglé des adolescents et des jeunes hommes, dont certains étaient ses propres employés, en les appelant des «
petits voyous et pédés sans valeur ». Certains croient que la rage homicide de Gacy se projetait sur les garçons qui représentaient sa propre inadéquation aux yeux de son père dominateur.
La plupart du temps, les tueurs en série humilient et "chosifient" (au sens de ’considérer comme un objet’) leurs victimes. Bundy parlait très peu à ses victimes, délibérément. S’il connaissait trop la jeune femme qu’il agressait et voyait en elle une véritable personne, il détruisait son fantasme (c’est essentiellement égoïste : ce n’est pas qu’il ne pouvait plus la tuer parce qu’il voyait en elle une personne. C’est juste que c’était "franchement moins amusant" de la tuer).
Les tueurs en série sont souvent des sadiques, qui éprouvent un plaisir pervers à torturer leurs victimes, les réanimant au bord du gouffre pour pouvoir les torturer encore un peu. «
Qu’est-ce que tu ressens, alors que tu sais que tu vas mourir ? » a demandé Gacy à l’une de ses victimes alors qu’il l’étranglait, récitant même le 23ème Psaume, le poussant à être brave face à la mort.
Ils ont besoin de dominer, de contrôler, et de "posséder" la personne. Et lorsque la victime meurt, ils sont de nouveau abandonnés, seuls avec leur insondable rage et leur haine envers eux-mêmes. Ce cercle vicieux continue jusqu’à ce qu’ils soient arrêtés ou tués.
Pourquoi sont-ils si difficiles à trouver ?Nous pensons qu’il est facile de reconnaître la démence ou qu’un maniaque possédant d’incontrôlables désirs de meurtre va être incapable de se retenir. Dans la rue, ce sont les malades mentaux que nous évitons, nous éloignant des hommes échevelés et barbus qui vocifèrent pour eux-mêmes. Mais si vous voulez éviter de croiser le chemin d’un tueur psychopathe, la meilleure stratégie serait de vous éloigner de la personne charmante, polie et impeccablement vêtue qui s’approche de vous en souriant.
Les tueurs en série passent inaperçus, camouflés dans l’anonymat. Ils épient dans les campus et les allées, rôdent sur les autoroutes et dans les rues. «
Habillez-le avec un costume et il ressemblera à dix autres hommes », a dit un avocat en décrivant
Dahmer. Comme tous les prédateurs évolués, ils savent comment approcher leur victime en gagnant sa confiance. Les tueurs en série cachent leur esprit torturé derrière une façade de normalité construite avec soin.
Le "masque de la santé mentale"À cause de leur nature "sociopathique", les tueurs en série ne savent pas comment ressentir de la sympathie pour les autres ou même comment avoir une véritable relation avec quelqu’un. Mais ils apprennent à simuler en observant les autres. C’est un acte totalement manipulateur, conçu pour attirer les gens dans leur piège. Les tueurs en série sont de bons acteurs avec un penchant naturel pour le mensonge.
Henry Lee Lucas a décrit le fait d’être un tueur en série comme «
être comme une star de cinéma... vous jouez un rôle ». L’abominable
Gacy aimait s’habiller en clown pour rendre visite aux enfants des hôpitaux, et le Zodiac a revêtu un costume bizarre d’exécuteur qui semblait tout droit sorti de "Alice aux pays des Merveilles". Lors de son procès, Bundy, qui se défendait lui-même, a dit au juge : «
Je suis déguisé en avocat aujourd’hui ».
Bundy s’était déguisé, auparavant, en conseiller téléphonique compatissant dans un centre "SOS détresse"...
Le rôle préféré des psychopathes est celui où ils sont dans une position d’autorité.
Gacy était une figure célèbre et active dans le commerce à Chicago, et devint un membre des Jaycees (United States Junior Chamber). Beaucoup de tueurs en série se sont engagés dans l’Armée, dont David Berkowitz qui était un vrai patriote. Beaucoup jouent aussi les policiers. Porter un badge de police et conduire une voiture ressemblant à celles des policiers ne nourrit pas seulement leur besoin de se sentir important ; cela leur permet aussi d’approcher des victimes qui ne parleraient pas, sinon, à un "étranger".
Toutefois, lorsqu’ils sont appréhendés, les tueurs en série présentent soudain un "masque de folie" et prétendent qu’ils ont de multiples personnalités, qu’ils sont schizophrènes, qu’ils entendent des voix ou qu’ils avaient des "flashs" durant lesquels ils ont commis des actes dont ils ne se souviennent pas... Tout y passe pour échapper à leur responsabilité. Même lorsqu’ils prétendent se révéler véritablement, ils ne peuvent s’empêcher de continuer à jouer un rôle et à mentir.
«
Qu’est-ce qu’une personne de moins sur la surface de la terre, de toute façon ? » a demandé innocemment Ted Bundy, sans réaliser l’horreur de ses paroles.
Voilà comment pensent les tueurs en série. Un enquêteur du FBI a expliqué : «
Bundy n’a jamais pu comprendre pourquoi les gens n’acceptaient pas le fait qu’il ait tué parce qu’il voulait tuer ».
Qu’est-ce qui fait marcher le tueur en série ?De la même manière que des tueurs en série éventrent leurs victimes «
pour voir comment ça fonctionne à l’intérieur » (comme l’a dit
Ed Kemper), les psychiatres et les agents du FBI essayent de pénétrer dans l’esprit du tueur.
L’explication traditionnelle inclut les abus durant l’enfance, la génétique, des déséquilibres chimiques, des blessures à la tête entraînant des dommages au cerveau, l’exposition à des événements traumatisants et des faits ressentis comme des injustices sociales.
L’implication terrifiante de tout cela est qu’une grande partie de la population a été exposée à au moins l’un de ces traumatismes dans son enfance ! Existe-t-il une sorte de concoction mortelle qui sépare les tueurs en série du reste de la population ?
Peu importe à quel point on est en colère, il existe quelque chose qui nous retient de tuer les autres. Manque-t-il aux tueurs en série une "barrière de sécurité morale" ? Ou sont-ils contrôlés par quelque chose d’insondable ? «
J’aurais aimé pouvoir m’arrêter, mais je ne pouvais pas. Je n’avais pas d’autre excitation ou joie dans ma vie » a dit Denis Nilsen, qui se demandait s’il était vraiment mauvais.
Les abus durant l’enfanceCertains enfants naissent-ils simplement "mauvais" ?
Certains tueurs en série sont fascinés par la violence sadique dès l’enfance. Enfant,
Ed Kemper décapitait déjà les poupées de sa sœur, jouait à reproduire des exécutions et dit une fois à sa sœur qu’il voulait embrasser son institutrice, mais «
si je l’embrasse, il va falloir que je la tue d’abord ».
Notre société cherche d’abord des explications dans l’éducation des tueurs en série. «
Nous voulons croire que quelque chose a traumatisé le petit Jeffrey Dahmer, ou alors nous devrions croire que certaines personnes donnent simplement naissance à des monstres », a écrit Ann Schwartz.
Dans certains cas, les enfants sont horriblement abusés par leurs parents et il semble que rien d’autre qu’un tueur en série ne puisse être créé par une jeunesse aussi terrible. Enfant,
Albert DeSalvo, "l’Étrangleur de Boston", a été vendu comme esclave par son propre père, un alcoolique. Bien des assassins sadiques décrivent leur enfance comme une chaîne sans fin d’abus sexuels horribles, de tortures et de folie.
Certaines histoires sont sans doute exagérées pour provoquer la sympathie (c’est toujours un avantage pour le tueur de se créer des parents sadiques comme excuse), mais plusieurs de ces histoires ont été corroborées par des témoins.
Même les familles qui semblent "saines" à l’extérieur peuvent cacher d’affreux secrets. Les enfants peuvent apprendre la routine du "Jeckyll et Hyde" grâce à des parents sociables et sympathiques avec leurs voisins et leurs collègues, mais qui ne supportent pas les inaptitudes de leurs enfants lorsqu’ils reviennent à la maison.
Nous pouvons penser que les abus durant l’enfance sont une des clés du comportement des tueurs en série, mais nous ne devons pas oublier que beaucoup d’enfants ont souffert d’abus par leurs parents et ne sont
absolument pas devenus des assassins. Les abus durant l’enfance ne créent pas obligatoirement un avenir dédié au crime. Bien des fillettes sont abusées, mais très peu deviennent des femmes violentes et sadiques qui s’en prennent à des étrangers. Les frères et sœurs des tueurs en série ne deviennent pas des tueurs ou tueuses en série eux-mêmes.
Les abus durant l’enfance ne sont pas la seule explication au comportement des tueurs en série, mais ils sont un facteur indéniable dans le passé de la plupart d’entre eux (même si plusieurs tueurs en série ont eu une enfance "normale" et n’ont pas été abusés).
Dans son livre "
Serial Killers", Joel Norris décrit les cycles de violence comme étant générationnels : «
Les parents qui abusent de leurs enfants, physiquement ou/et psychologiquement, instillent en eux une dépendance presque instinctive en la violence comme premier recours face aux défis de la vie ».
Les abus durant l’enfance n’engendrent pas seulement des réactions violentes, explique Norris, mais affectent aussi la santé de l’enfant (blessures à la tête, malnutrition et autres problèmes de développement).
Certains parents croient qu’en étant durs et stricts, ils vont "endurcir" leur enfant. Au contraire, ils créent un manque d’amour entre l’enfant et ses parents qui peut avoir des résultats désastreux. Si l’enfant ne se lie pas avec ses propres tuteurs, il ne créé pas les fondations qui lui permettront de faire confiance aux autres une fois adulte. Cela peut mener à l’isolation, où d’intenses fantasmes violents deviennent la première source de satisfaction.
«
Au lieu de développer des traits positifs comme la confiance, la sécurité et l’autonomie, le développement de l’enfant devient dépendant de sa vie fantasmatique et de ses thèmes dominants, plutôt que des interactions sociales », écrivent Robert Ressler, Ann Burgess et John Douglas dans "
Sexual Homicide : Patterns and Motives". Lorsque cet enfant grandit, selon ces auteurs, tout ce qu’il connaît sont ses fantasmes de domination et de contrôle. (L’enfant veut d’abord être "superman" pour se défendre contre ses parents. Puis, à l’adolescence, sa sexualité se forme. Alors, ses fantasmes de puissance se tournent vers une autre cible, nettement plus sexuelle, homme ou femme, selon son orientation). Cet enfant ne développe pas de compassion envers les autres. Au contraire, les êtres humains deviennent pour lui des symboles sur lesquels il pourra mettre en pratique ses fantasmes violents.
En considérant que les parents soient des explications au comportement des futurs tueurs en série, nous voyons alors des mères et des pères horribles. On critique très souvent la mère, qui est décrite comme étant trop dominante ou trop distante, trop active sexuellement ou trop répressive.
Peut-être la mère est-elle plus critiquée parce que le père a souvent disparu ou est, du moins, absent. Lorsque le père est impliqué, c’est généralement pour des tactiques de discipline sadiques, des rages alcooliques et de la colère manifeste envers les femmes.
Mères monstrueusesTout semble commencer ou finir avec la mère. Henry Lee Lucas et Roberto Succo ont commencé leur "carrière criminelle" en tuant leur propre mère.
Ed Kemper a terminé la sienne en tuant sa mère. «
Les tueurs en série ont souvent une relation inhabituelle, voir "non naturelle" avec leur mère », note Steven Egger dans son livre "
The Killers Among Us". Dans notre culture, l’image imposante de La Mère apparaît dans notre psyché collective, et certains auteurs expliquent que les tueurs se libèrent de la tyrannie maternelle.
Si ces tueurs sont toujours dominés par "maman", il est alors facile de les traiter de "fils à maman" qui ne sont jamais devenus matures. Peut-être trouvons-nous ce cliché rassurant (la mère est une excuse facile et toute prête, particulièrement dans notre époque d’éducation obsessive). Mais il est vrai que lorsque nous observons certaines des techniques éducatives des mères de tueurs en série, nous avons tendance à voir un lien entre elles et les meurtres de leurs enfants.
Mères strictesPour que leurs enfants restent chastes, certaines mères lient la sexualité avec la mort. La mère fanatiquement religieuse d’
Ed Gein le convainquit que les femmes étaient «
les récipients du pêché » et causaient des maladies. Dans une sorte d’interprétation erronée et tordue, Gein a littéralement fait des femmes des récipients, utilisant leurs crânes comme bols et d’autres objets du même genre. Le corps d’Ed Gein a échappé aux maladies sexuelles, mais son esprit a clairement été contaminé.
Joseph Kallinger a été adopté par des parents catholiques fanatiques et sadiques. Après une opération d’une hernie à l’âge de 6 ans, sa mère adoptive lui affirma que l’opération avait été effectuée pour empêcher son pénis de grandir. Kallinger ne lui a jamais posé de question et, parvenu à l’âge adulte, il a cru que son sexe avait été estropié. Très stricte en matière de discipline, la mère de Kallinger le forçait à tenir sa main ouverte au-dessus d’une flamme, et le battait s’il pleurait. En grandissant, Kallinger commença à prendre plaisir à torturer les autres et devint lui-même un père sadique. Après avoir souscrit une assurance vie sur son fils de 13 ans, Joey, Kallinger l’a lentement noyé, sourd à ses supplications et ses pleurs.
«
Je voulais pour ma mère une mort douce et rapide, comme tout le monde le veut », a dit
Ed Kemper. Son idée d’une mort douce et rapide est plutôt inhabituelle : après avoir décapité sa mère, il a enfoncé sa trachée dans le broyeur de la cuisine, a violé son cadavre, puis a placé sa tête sur la cheminée du salon pour jouer aux fléchettes.
De l’avis de tous, la mère de Kemper était une femme tyrannique à la voix perçante qui harcelait son fils continuellement. Enfant, elle l’avait enfermé dans la cave parce qu’en grandissant, il devenait gigantesque et effrayait ses sœurs. A l’âge adulte, Kemper et sa mère se disputaient continuellement, et pourtant il avait choisi de vivre avec elle. Pourquoi ne pas simplement s’installer seul et ne pas répondre à ses appels téléphoniques ?
La mère adoptive du "tueur des coteaux" (Hillside Strangler) Kenneth Bianchi était pathologiquement protectrice, à l’excès. Lorsque le petit Kenneth Bianchi mouilla son pantalon, elle l’emmena chez le médecin pour qu’il examine son sexe. Une agence de protection de l’enfance écrivit un rapport sur la mère de Bianchi, expliquant qu’elle était : «
profondément dérangée, socialement ambitieuse, jamais satisfaite, arrêtée dans ses opinions et beaucoup trop protectrice... Elle a étouffé son fils adoptif dans l’attention médicale et le souci maternel depuis le moment de son adoption ». Enfant, Bianchi était très dépendant de sa mère, mais ressentait envers elle une hostilité mortelle sous la surface.
Mères immoralesCertains tueurs en série pourraient blâmer leur mère aux moeurs délurées. Ces mères ont dépassé les bornes, exposant leurs enfants à des comportements sexuellement inappropriés. Bobby Joe Long a, selon lui, tué des femmes qu’il considérait comme «
des putes et des salopes », et qui lui rappelaient sa mère. Lorsqu’il était enfant, sa mère couchait souvent avec des hommes dans la chambre même où Bobby dormait. Selon Bobby Joe Long, elle a partagé son lit avec lui jusqu’à ce qu’il ait 13 ans.
Henry Lee Lucas souffrit d’une "confusion des genres" durant son enfance, à cause du sadisme de sa mère. Elle était alcoolique et contrebandière. Pour une raison inconnue, elle l’habilla en fille jusqu’à ce qu’il ait 7 ans. «
Je vivais comme une fille. J’étais habillé en fille. J’avais des cheveux longs comme une fille. Je portais des vêtements de fille ». Sa mère le frappa un jour au sang parce qu’il avait fait couper ses cheveux après que son instituteur se soit plaint. À un moment, sa mère le frappa à la tête avec un rondin de bois, lui fracturant le crâne. Comme Long, Lucas a été exposé aux activités sexuelles de sa mère. Il l’a tuée en 1951.
Pères mortelsC’est généralement un père sadique et porté sur la discipline qui surgit dans l’arbre généalogique du tueur en série.
Le père de
John Wayne Gacy réprimandait constamment son fils, le traitant de "fillette", de "pédé" et de "raté". Alcoolique et violent, il frappait également la mère de John Wayne Gacy et tua le chien adoré de ce dernier pour le punir. Lorsque Gacy étranglait ses jeunes victimes, il les encourageait à rester braves devant la mort. «
À travers ce rituel, Gacy cherchait à réaffirmer sa propre vision d’une identité masculine qui avait été écrasée par son père », écrit Joel Norris.
Le père d’
Albert DeSalvo ramenait des prostituées à la maison et frappait brutalement son épouse. Un jour, il brisa ses doigts les uns après les autres alors que le jeune Albert regardait, impuissant. Le père de DeSalvo le vendit avec ses frères et sœurs, comme esclaves, à un fermier du Maine, et leur mère les chercha frénétiquement durant 6 mois. «
Papa était plombier », raconta DeSalvo. «
Un jour, il m’a frappé avec un tuyau dans le dos. Je n’ai pas bougé assez vite ».
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