La vie après la mort ? C’est une
question que tous les hommes se posent à un moment donné. Certains y
répondent par la négative : " Il n’y a rien ", ou bien " Le trou, et
puis plus rien après ". Pourtant, à la fin de leur vie, après avoir vécu
comme s’il n’y avait rien, ils se mettent à penser " qu’il y a
peut-être quelque chose ".
Les chrétiens ne sont pas les premiers à affirmer qu’il existe une vie
après la mort. Toutes les cultures où l’on enterrait la personne avec de
quoi vivre, manger, chasser, se défendre dans " l’au-delà ",
percevaient déjà que l’homme n’est pas fait pour la mort. En procurant
au défunt des offrandes propitiatoires (1) pour les autorités (ou dieux)
du séjour des morts, on pensait également qu’il y avait une justice,
une rétribution, différents sorts possibles dans l’autre vie. Chez les
Grecs, " la barque de Charon ", pour passer le fleuve qui délimitait le
séjour des morts, marquait de façon symbolique le grand passage vers les
" Champs Élysées ", symbole d’une autre vie. Quant aux philosophes
grecs, tels que Platon, non seulement ils pensaient à une " vie après la
mort ", mais ils avaient aussi la conception d’une " vie avant la vie
". Dans ce cadre, la vie terrestre et corporelle était une déchéance, et
la mort libérait l’âme du fardeau du corps.
L’idée d’éternité n’est donc pas étrangère à l’homme,
elle lui est comme naturelle.
La façon d’envisager l’après est évidemment très
différente et ne se pose plus de la même façon depuis le Christ et
l’influence du christianisme sur la pensée :
Les anciens Bretons,
avant le christianisme, imaginaient, par exemple, la vie après la mort
comme une série de trois vies - la première étant le modèle plus ou
moins sûr des deux suivantes - ou bien encore, comme une seconde vie
sans fin déterminée mais dans une île impossible à atteindre par les
vivants de la première vie.
Les communistes,
matérialistes, niaient la vie après la mort. Cependant, ils avaient
aussi leur paradis : la société sans classe des " lendemains qui
chantent ". Cet avènement paradisiaque, supposé se vivre ici-bas par les
générations futures, s’est longtemps fait attendre et a découragé
nombre de ses adeptes.
Les tenants de la
réincarnation ont substitué, à la vie éternelle tant désirée, une autre
explication : c’est de revivre ici-bas plusieurs fois mais dans d’autres
rôles, d’autres personnes ; ce qui est différent des " trois vies
celtiques " où c’est la même et unique personne qui revit.
Les musulmans croient
en un " Paradis " qui verra la rétribution des bons mais celui-ci est
bien matériel par sa description et déconcertant en rapport à nos
aspirations les plus profondes.
Pour les chrétiens, Dieu a envoyé son fils, Jésus
Christ, qui s’est fait vrai homme pour nous faire connaître son amour et
sa promesse de résurrection. Lui-même est ressuscité le troisième jour
après sa mort. Il est sorti du tombeau et est apparu vivant à ses
disciples, qui l’ont vu et en ont témoigné.
La Résurrection du Christ n’est pas saisissable
directement par l’histoire ; elle pose une question à l’histoire et à
tous les hommes. Mais le témoignage de ses disciples sur la rencontre du
Ressuscité, lui est historique. Ils en ont témoigné jusqu’au " martyre
".
La foi dans la résurrection des morts s’appuie sur cette
résurrection de Jésus. Le Dieu qui nous a créés ne l’a pas fait pour
l’espace d’une vie terrestre comme un jeu ou une absurdité. Par amour,
alors que nous n’existions pas encore, il nous a donné la vie et il
continue, par amour, de nous appeler à la vie éternelle avec lui. C’est
ce qu’on appelle " le Ciel ". Ce Ciel en effet, c’est la vie éternelle
de bonheur sans fin avec Dieu et " tous les saints ".
Il ne s’agit ni d’un paradis matériel où nous revivrions
une vie terrestre (témoins de Jéhovah), ni d’un paradis spiritualiste
où les âmes seraient définitivement dépouillées de toute incarnation
(Platon) et de toute personnalité (bouddhisme) : dans le résumé de leur
foi, le credo, les chrétiens croient en la " résurrection de la chair ",
c’est-à-dire de l’âme et du corps ensemble comme le Christ Ressuscité.