Par Ian Taylor, B.Sc.
auteur du livre « In the minds of men: Darwin and the New World Order»
Il semblerait presque ridicule de
demander si l’homme a fait des progrès depuis ses débuts sur cette
planète. Quand on pense par exemple à l’avancement de la technologie qui
a permis de réduire les tâches domestiques, de faciliter le transport
et de révolutionner les communications, la réponse est « oui, bien sûr
que l’homme a fait des progrès »! Mais est-ce bien le cas? La plupart
des gens réfléchissent peu à ce sujet, et lorsqu’on les questionnent,
ils répondent qu’il est parfaitement évident que l’humanité a fait
beaucoup de progrès depuis l’âge de pierre. Si la conversation va plus
loin, ils répondent à la question initiale par « que veux-tu dire par
progrès »? Alors, comme les philosophes grecs
qui ont posé la même question, on doit inclure dans la réponse un mot
nébuleux et pas du tout scientifique, le mot « bonheur ». Les
philosophes, et les historiens surtout, ont souvent posé ces questions
et ils ont en général conclu que les inventions ne garantissent pas le
bonheur.
L’idée de progrès, soit que l’homme a progressé par rapport au passé,
qu’il progresse maintenant et qu’il progressera dans l’avenir, est une
croyance typiquement occidentale qui date de longtemps et dont l’avenir
est incertain. Nous examinerons brièvement l’idée du progrès depuis les 2
800 dernières années, puis nous nous pencherons sur certains faits qui
ne sont en général pas mentionnés dans les discussions.
Hésiode
Hésiode, paysan et philosophe ayant vécu au 8e siècle avant J.-C.,
fut l’un des premiers à se pencher sur l’idée du progrès. Signalons que
les récits bibliques, qui relatent des événements datant de mille ans
avant Hésiode, ne parlent pas du tout de progrès; au contraire, ils
semblent donner l’idée d’une régression. Dans son livre, Les Travaux et
les Jours, Hésiode (1) parlait d’une race d’or, suivie d’une race
d’argent, puis d’une race de héros et finalement d’une race de fer. Bien
qu’Hésiode ne fasse pas correspondre ces races à des âges, le concept a
été en quelque sorte associé à la séquence âge de pierre, âge de bronze
et âge de fer identifiée par les paléo-archéologues. Selon la
description qu’a faite Hésiode de ces races, la race d’or, soit la
première créée, existait du temps de Cronos. Il s’agissait d’une race
qui ne connaissait pas grand chose des arts pratiques, mais qui
excellait en droiture morale et qui connaissaient la paix et le bonheur.
Avec la progression de ces races, on constate une tendance de plus en
plus grande vers la guerre et l’injustice. La race de bronze a détruit
la race d’argent et la race de fer a détruit celle de bronze. La
séquence des races d’Hésiode, qui passe d’un métal noble (l’or) à un
métal commun (le fer), marque non seulement une régression, mais elle
raconte aussi l’histoire de Prométhée. Selon la légende grecque,
Prométhée était un Titan qui, défiant Zeus, le fils tyran de Cronos,
vola le feu du Mont Olympe et permit à l’homme de passer d’un état de
privation et de peur à un état civilisé. Dans l’ensemble, on constate la
régression d’une race d’or, mais on a aussi l’idée d’une progression
par l’innovation apportée par Prométhée. Hésiode a parlé de « bonnes
choses mêlées à de mauvaises », mais son thème principal fut le besoin
de justice dans un âge tyrannique et le besoin de travailler. Comme nous
le verrons, cette notion de bien mêlé au mal à laquelle Hésiode fait
allusion a modelé toute l’histoire.
Promethée
L’histoire de Prométhée racontée très brièvement par Hésiode a
inspiré la pièce tragique Prométhée enchaîné du dramaturge grec Eschyle
au 5e sièce avant J.-C. Prométhée était l’un des dieux favoris des
Grecs. Dans la pièce, cet immortel Titan est condamné par le tyran Zeus à
être enchaîné à un rocher pour l’éternité. Il fut condamné pour avoir
donné à l’homme la connaissance, le libérant le la peur et de
l’ignorance et l’amenant à exploiter tout le potentiel de son
intelligence. Ce thème donna probablement plus qu’aucun autre aux Grecs
une foi claire dans le progrès de l’homme donné par les dieux. Hésiode a
vu la régression de l’homme à partir de débuts nobles, mais il espérait
que l’homme par ses efforts et son travail puisse atteindre une vie
abondante. Quant à Eschyle, il a complètement mis de côté les débuts
nobles et a mis l’accent sur l’état primitif misérable de l’homme (2).
Nous ne pourrions pas parler des grecs sans mentionner Platon. Ses
écrits datent du 3e siècle avant J.-C. et il est surtout connu pour sa
République et ses Dialogues. Il n’est pas surprenant que les idées de
Platon exposées dans ces ouvrages aient autant modelé la pensée
occidentale, car l’Académie de Platon les a enseignées pendant plus de
900 ans! La République est devenue depuis le credo humaniste, mais c’est
dans les Dialogues, plus précisément dans Protagoras, que Platon relate
la fameuse conversation entre Socrate et son confrère philosophe
Protagoras. Les historiens s’accordent en général pour dire que Platon
avait consigné un dialogue réel entre deux personnages historiques, et
c’est dans Protagoras qu’on trouve un récit de la création dans lequel
les animaux d’abord, puis les hommes, ont été fabriqués à partir d’un
mélange de terre et de feu. Par négligence, l’homme fut laissé pour
compte, mais le demi-dieu Prométhée, après inspection, vit « l’homme nu,
sans chaussures, sans couvertures, sans armes »(3). Dans un élan de
compassion, il déroba l’habileté artiste d’Héphaïstos et d’Athéna, et en
même temps le feu qui était un élément essentiel, et les donna à
l’homme. C’est ainsi que l’homme acquit la connaissance lui permettant
de vivre. Protagoras donna un récit détaillé des progrès de la culture,
des arts et des sciences. Par contre, alors que leur sort s’améliorait,
les hommes durent se battre avec les animaux, puis entre eux. Zeus,
inquiet de voir notre espèce menacée de disparaître, envoie Hermès
porter aux hommes la justice et le sens du respect. Platon développa ce
court récit dans Les Lois et Politique, ce qui eut pour effet d’établir
dans la pensée occidentale l’idée que « l’homme est la mesure de toute
chose », que par ses efforts il s’est énormément amélioré depuis le
temps où il était « nu, sans chaussures, etc. ».
C’est donc cet héritage que nous ont donné les Grecs. En résumé, du
8e au 3e siècle avant J.-C., la croyance originale en une régression de
l’homme a été complètement inversée. Ce qui prédomine maintenant, c’est
l’idée d’un progrès facilité par les moyens des arts mécaniques. La race
d’or initiale d’Hésiode marquée par la droiture morale, la paix et le
bonheur a pratiquement disparu. Examinons maintenant brièvement la
pensée des premiers chrétiens.
Les premiers chrétiens étaient bien sûr des juifs convertis et, en
plus de leurs influences grecques puis romaines, ils ont introduit la
pensée de l’Ancien Testament et la réalisation de ses promesses dans le
Nouveau Testament. L’Apocalypse décrit un avenir dans lequel le Christ
règnera sur la terre avec ses saints pendant mille ans. Ce millénaire
était perçu comme une ère de perfection restaurée marquée par
l’abondance des récoltes et par l’harmonie entre les hommes et même
entre les animaux. Évidemment, entre l’histoire que nous connaissons et
cette utopie, il doit y avoir du progrès, et c’est là que les premiers
chrétiens ont ajouté une autre dimension puissante à l’ensemble des
croyances de l’époque. C’est probablement La Cité de Dieu de saint
Augustin (4) au 4e siècle après J.-C. qui a le plus marqué les écrits
des premiers chrétiens et qui a imposé l’idée du progrès. Augustin y
fait allusion à la nécessité de l’histoire, c’est-à-dire que Dieu est
une réalité toujours présente et qu’il est complètement responsable de
l’histoire, que rien n’est laissé au hasard ou au destin. De plus, le
plan global de Dieu a été présenté à l’homme dans les Écritures.
Augustin divise ensuite l’histoire présentée dans les Écritures en
différents âges progressifs menant jusqu’au Christ, sa projection de ces
âges dans l’avenir étant plus prudente. Par contre, le plan de la fin
des temps donné dans les Écritures parle d’une période de grande
persécution pour les chrétiens, juste avant le glorieux millénaire, ce
qui donne aux chrétiens un message « de bien mêlé au mal ». De plus,
étant donné que Dieu est bon, l’histoire se termine dans la perfection
et par la destruction de tout ce qui est mal. Ici, on ne peut douter de
la progression! La plupart, par contre, notamment Augustin, mettent
naturellement l’accent sur le bien et le voient comme le progrès. Les
termes qui caractérisent toutes les utopies, soit affluence, sécurité,
liberté, paix et justice, remontent donc jusqu’à Augustin. Par contre,
on a souvent vu ceux qui sont bien conscients d’une période nécessaire
de souffrance, de tourments de feu et de destruction avant la
réalisation de la promesse de l’utopie, utiliser les prophéties données
par Dieu pour justifier une révolution.
Au début du 13e siècle, la pensée chrétienne du progrès vu selon la
perspective décrite plus haut a littéralement fleuri. Puis, les
technologues et les inventeurs sont apparus, suivis au 15e siècle par
les explorateurs. Chaque grande découverte ou invention était perçue
comme un progrès. L’invention de Johann Gutenberg du procédé
d’impression à caractère mobile métallique, en 1447 environ, a permis
d’imprimer des centaines de Bibles, les rendant plus accessibles aux
gens ordinaires. Il est certain qu’aucun chrétien ne nierait qu’il
s’agit de progrès. Pourtant, les premières presses à imprimer sont un
parfait exemple du mal accompagnant le bien, car bien que des centaines
de Bibles furent en effet imprimées, on imprima aussi des travaux grecs,
notamment ceux de Platon, et des travaux plus que douteux comme Le
Decameron de Boccaccio. L’historien Robert Nisbet (5) fait remarquer que
les chrétiens puritains du 17e siècle ont ajouté une autre dimension en
renforçant l’idée d’une progression menant vers une glorieuse utopie
dans un avenir lointain. Avec la prolifération des inventions, les
puritains d’Angleterre ont mis l’accent sur le besoin d’établir les
principes scientifiques en cause. Le motif était double : glorifier Dieu
en étudiant sa création et ses œuvres et hâter la glorieuse utopie en
faisant avancer la connaissance. Bien qu’ils fussent loin d’être
puritains, Francis Bacon d’Angleterre et René Descartes, qui travaillait
en Hollande, furent les principaux promoteurs de l’avancement de la
connaissance par la méthode scientifique.
Durant la période d’exploration du 15e au 19e siècle, on découvrit
les hommes de couleur d’Afrique et d’Amérique. Les chrétiens européens
blancs les percevaient comme des sauvages dégénérés et considéraient
que, par contraste, les Européens avaient fait plus de progrès. Puis, au
19e siècle de Charles Darwin, les mots « progrès » et « évolution »
étaient devenus de véritables synonymes. Darwin (6) choisissait presque
toujours le mot « sauvages » pour décrire les hommes de couleur, et on
assumait presque sans aucun questionnement qu’ils étaient moins évolués
que les Européens. En d’autres mots, le progrès faisait partie de
l’hypothèse inhérente à la doctrine de l’évolution et cette hypothèse,
présentée comme un fait, a donné un appui scientifique à l’idée du
progrès dans l’histoire.
L’introduction du système métrique à la suite de la Révolution
française est un autre exemple moins évident du mal ayant accompagné le
bien. Avant cette époque, chaque pays, souvent même chaque ville, avait
son propre système de mesure, ce qui rendait le commerce, surtout le
commerce international, particulièrement difficile. Depuis
l’instauration obligatoire du système métrique en 1801, presque tous les
pays, sauf les Etats-Unis, ont adopté ce système, souvent à
contrecoeur. Ainsi, le commerce international, notamment le commerce
électronique d’aujourd’hui, est beaucoup plus facile, mais en même
temps, il domine de plus en plus. En outre, maintenant que les
gouvernements individuels deviennent serviteurs des multinationales, la
concurrence est de moins en moins forte, ce qui donne moins de liberté
aux petits pays et aux gens. Cette situation semble bien préparer la
tyrannie mondiale prédite dans l’Apocalypse.
La majorité des historiens ont depuis toujours eu tendance à
sélectionner leurs faits pour les faire correspondre à leurs idées
préconçues, et dans leur optimisme ils voient seulement le bon que les
découvertes et inventions ont apporté. Ils parlent donc du progrès de
l’homme à travers l’histoire. Par contre, une minorité d’observateurs
qui reconnaissent que les inventions ont donné à l’homme confort,
commodités et aisance soulignent qu’elles ont aussi permis à l’homme de
faire progresser sa sombre nature. C’est dans cette optique qu’ils
parlent de la régression morale de l’homme. L’homme d’aujourd’hui est
autant capable de tuer que celui des époques moins civilisées, la
différence étant qu’aujourd’hui il peut le faire à une bien plus grande
échelle, et qu’il peut le justifier et en obtenir l’autorisation légale,
que les victimes soient jeunes ou vieilles (avortement et euthanasie).
Avec la science moderne, les historiens de notre époque commencent à
douter du progrès par la science. Un exemple intéressant est la
découverte des antibiotiques. Lorsqu’on les a découverts il y a plus
d’un demi-siècle, les antibiotiques ont sauvé des milliers de vies et
ils en sauvent encore aujourd’hui. À l’époque de cette découverte, on
considérait que le produit était commercialement viable lorsque par
exemple 99,99 % des bactéries étaient détruites par une formule précise.
Par contre, les bactéries résistantes, soit le 0,01 % restant, sont
maintenant devenues prédominantes, ce qui fait que de nombreux
antibiotiques ne font plus effet et qu’on doive continuellement en
trouver de plus forts. Il s’agit d’un exemple typique de « mauvaise
nouvelle, bonne nouvelle » de la science qui a amené de nombreux
historiens à se demander si l’humanité fait vraiment des progrès ou si
le gain des connaissances par la science nous a conduits à un point où
la seule issue possible est la régression.
J’ai mentionné plus tôt que les Écritures,
c’est-à-dire la Bible, relatent l’histoire d’au moins mille ans avant
Hésiode. Dans un des premiers passages, on y trouve une parfaite
description de la dualité du bien et du mal que les historiens avaient
remarqué et dont nous avons parlé plus tôt. La scène a lieu dans le
légendaire jardin d’Éden, un paradis fait pour l’homme, où ce dernier
pouvait passer ses jours en paix et en parfaite harmonie avec la nature.
Dieu avait créé Adam, puis Ève, à son image. Il s’agissait donc de deux
parfaits spécimens de l’humanité, non seulement parfaits physiquement,
mais avec de parfaites mémoires et sans mauvaises pensées. Dieu était là
pour les guider. Les règles étaient extrêmement simples et ne
comportaient qu’une interdiction. Dieu avait dit à Adam : « Tu pourras
manger de tous les arbres du jardin; mais tu ne mangeras pas de l’arbre
de la connaissance du bien et du mal » (Genèse 2.16,17). Adam et Ève ont
désobéi à cette règle et lorsqu’ils ont été confrontés, ils furent
totalement repentants. L’humanité vit depuis avec les conséquences de
cet acte. Nous n’avons pas plus de détails sur cet arbre. On lit souvent
ce passage comme s’il disait « l’arbre de la connaissance du bien et de
la connaissance du mal », mais ce n’est pas ce qu’il dit. En effet, il
nous dit que le bien et le mal viennent ensemble comme nous l’avons vu
dans les exemples ci-dessus. La race d’or et sa droiture morale ainsi
les autres races décrites par Hésiode ne seraient-elles pas des
souvenirs de cette condition originale de l’homme? Et l’histoire de
Prométhée ne semble-t-elle pas évoquer ce qui s’est passé avec l’arbre?
Il est certain que chaque progrès acquis par la connaissance dans
l’histoire a amené des conséquences bonnes et mauvaises. Mais la science
pourrait-elle fournir des preuves que l’homme a été déchu de sa
perfection initiale? Il se pourrait bien que l’étrange phénomène du
génie en soit une.
Le génie se présente sous différentes formes et l’histoire en donne
des douzaines d’exemples connus. Habituellement reconnus comme enfants
prodiges, les scientifiques Ampère et Gauss par exemple ont été
remarqués dès l’âge de trois ans. Quant aux musiciens, ils sont bien
représentés : Mozart par exemple a publié quatre sonates avant l’âge de
sept ans, tandis que Liszt, Chopin et Yehudi Menuhin donnèrent tous des
concerts publics avant l’âge de onze ans. Un des principaux attributs
d’un génie réside dans la puissance et l’exactitude de sa mémoire.
George Koltanski
L’Oxford Companion to Chess (7) fait état des prouesses incroyables
de George Koltanowski (1903-2000), un grand maître des échecs né en
Belgique. En décembre 1960, il a joué 56 parties simultanées pendant 9
heures (50 gagnées, 6 nulles, 0 perdue) sans voir! Il s’agit d’un
remarquable tour de force, et pourtant tout au long de l’histoire, de
tels génies ont existé. Le calcul éclair est une autre forme de génie.
Par exemple, en 1962, un dénommé Hunter (8) mit au défi le professeur
Alexander Aitken (1895-1967), chef du département de mathématiques à
l’université d’Édimbourg, de mettre à l’épreuve ses fameuses aptitudes
mathématiques. On lui donna une liste de nombres de trois chiffres et on
lui demanda d’en donner la racine carrée. Il le fit de façon exacte
presque instantanément. On lui demanda de donner la racine carrée d’une
série de nombres de quatre chiffres et il le fit en moins de trois
secondes pour chaque réponse exacte. Le professeur Aitken avait 77 ans à
cette époque. On pourrait citer encore bien des exemples de ce
phénomène de génie qui demeure un problème pour la théorie de
l’évolution et l’idée du progrès. On entend souvent comme argument que
les humains utilisent seulement 10 % de leur cerveau et que les génies
en utilisent près de 100 %. Si cet énoncé est vrai, il faut que le
processus d’évolution qui dirige le tout sache en quelque sorte d’avance
ce que sera la capacité future du cerveau de l’homme. Il semble plutôt
farfelu d’attribuer le génie à une mutation génétique fortuite, mais
c’est la seule explication possible si l’on ne peut admettre qu’il
s’agisse d’une rétention inhabituelle des facultés mentales de nos
ancêtres. Dieu a créé l’homme à son image et le génie est une preuve que
l’homme continue sa régression par rapport à des origines jadis nobles.
traduit par Marie-Josée Roy
Références
1) Lattimore, Richmond, translator. Hésiode.
University of Michigan Press. 1959.
The story of Prométhée: Lines 42-105.
The story of the races: Lines 106-200
The character of the Golden race: Lines 110-126.
The quote « some good things mixed with the evils.» Line 179.
2) Grene, David translator. Prométhée enchaîné
In: Eschyle II David Grene ed. University of Chicago Press, 1956. Lines
442-471.
3) Jowett, B., translator. The Dialogues of Platon.
N.Y. Random House, 2 vols. 1937 The quote, « … was naked and shoeless
etc… » Vol. 1, Protagoras, line 321.
4) Dods, Marcus, translator. The City of God by Saint Saint-Augustin.
N.Y.: The Modern Library, Random House 1950.
The necessity of history: Book II, part 23.
The division of history: Books XIII to Book XVIII
The final destruction of evil: Book XX, part 16
5) Nisbet, Robert. History of the Idea of Progress . N.Y. Basic
Books, 1980, p.124.
6) Darwin, Charles. The Descent of Man. London: John Murray, 1871, 2
vols.
Vol 1, Chapters 2ff continual reference to « savages.»
7) Hooper, J. A. & A. Whyld. The Oxford Companion to Chess.
Oxford University Press, 1992, p.206.
8) Hunter, Ian M. L. An Exceptional Talent for Calculating Thinking
British Journal of Psychology 1962, Vol. 53, p. 243-258.
TFE Publishing, 33 Ontario St., Suite 112, Kingston, ON. K7L 5E3
ANNEXE
L’histoire recense des centaines de génies dotés de mémoires et
de facultés de calcul exceptionnelles. Des arguments non fondés ont
suggéré que ces facultés témoignaient du principe de la « survie du plus
apte ». Mais ces arguments ne tiennent pas la route lorsqu’on observe
les génies de la musique ou des arts ou d’autres domaines où les talents
ne contribuent pas à la survie. Par contre, si l’on reconnaît que
l’homme a été créé à l’image de Dieu, il n’est pas étonnant que des
genies existent, peu importe le domaine. Par exemple, il est facile
d’imaginer que le Créateur du ciel et de la terre puisse avoir une
mémoire parfaite et la faculté de se rappeler de chaque détail depuis le
tout premier jour de l’éternité. Alors que l’homme est limité dans le
temps et l’espace, des documents prouvent l’existence de personnes qui
ont conservé une mémoire parfaite tout au long de leur vie. Par exemple,
Daniel McCartney, né en 1817 en Pennsylvanie, réussit jusqu’à son
dernier jour en 1897 à se rappeler en détail des activités de chaque
jour de son existence, par exemple ce qu’il avait mangé à chaque repas
depuis l’âge de 5 ou 6 ans. Il était souvent publiquement mis à
l’épreuve par des professeurs émérites armés de calendriers. Il
répondait toujours de façon exacte. Par exemple, il sut donner la date
où il avait observé une éclipse. Il pouvait aussi donner instantanément
le jour de la semaine de n’importe quelle date jusqu’à son enfance; il
pouvait citer n’importe quel passage des écritures et multiplier des
nombres dans les millions presque instantanément. Il pouvait calculer
les minutes et les secondes écoulées depuis le récit de la création de
Moïse, convertir des distances sidérales en pieds et en pouces et donner
instantanément le logarithme de n’importe quel nombre. McCartney a
souffert d’une vision très faible tout au long de sa vie et il avait
appris ce qu’il connaissait surtout à l’aide de son ouïe, ce qui fait
qu’on ne peut parler de mémoire eidétique. (Knowledge 1888, vol. 11, p.
274)
Si l’on mène plus loin cette idée que le Créateur du ciel et de la
terre a des aptitudes parfaites dans tous les domaines, qu’il s’agisse
de musique, de poésie ou de beauté artistique, on peut trouver des
douzaines d’exemples de personnes qui se sont élevées bien au-dessus des
normes souvent malgré une formation officielle minime ou inexistante.
Mozart, bien qu’il ait reçu un enseignement de son père, a démontré un
talent musical inné et une mémoire prodigieuse pour la musique dès son
jeune âge. À 14 ans, il assista au fameux Miserere d’Allegri à la
chapelle Sixtine. Sachant qu’il était défendu de transcrire cette pièce
renommée ou d’en obtenir une copie, il la mémorisa et en quittant la
chapelle il transcrit la pièce en entier. Quelques jours plus tard, il
chanta le Miserere lors d’un concert en s’accompagnant au clavecin. Sa
performance causa tout un émoi et il fut présenté au pape Clément XIV.
(Eclectic Magazine 1870, vol. 12, p. 383)