Quel est l’impact de ces virus qui nous collent au génome depuis l’homme de Néandertal ?
Mini message de service : le Guru tourne au ralenti depuis la semaine dernière… débordé et un peu malade (de saison). Il va se soigner…
Les Néandertaliens et les
Dénisoviens ont sans doute disparu depuis très longtemps, mais leurs virus continuent à s’exprimer à l’intérieur de notre corps. Les généticiens, qui ont découvert ces anciens virus, ne sont pas surs qu’ils soient néfastes pour nous, mais ils pourraient nous rendre plus vulnérables à certains cancers.
Les
rétrovirus sont une catégorie particulière de virus qui sont constitués d’ARN plutôt que d’ADN. Ils produisent une enzyme appelée la
transcriptase inverse, qui leur permet de reconstituer leur ARN en ADN après être entrés dans une cellule. De là, ils s’installent/ s’insèrent à l’intérieur de l’ADN chromosomique des cellules d’accueil où ils sont exprimés. Le VIH est un excellent exemple de rétrovirus.
Mais parfois, deux virus "poubelles" peuvent se combiner pour causer des maladies rétrovirales. Par exemple, les ERV sont connus pour provoquer le cancer chez des souris
immunodéprimées lorsqu’ils sont activés par certaines bactéries.
Dans cette nouvelle étude (lien plus bas), les généticiens de l’Université de Plymouth et de l’Université d’Oxford ont découvert plusieurs ERV après avoir comparé les données génétiques des fossiles de Néandertaliens et de
Dénisoviens (un ancien groupe d’hominidés qui partagent une origine commune avec les Néandertaliens) avec les données génomiques de patients atteints de cancer de l’ère moderne. Après avoir examiné les données des malades, les chercheurs, Robert Belshaw et Gikkas Magiorkinis, ont trouvé qu’elles contenaient sept des séquences virales trouvées chez les Néandertaliens et les Dénisoviens. Ces anciens virus appartiennent à la famille des virus HML2 , qui peuvent avoir des liens avec le cancer et le VIH.
Particule virale d’un ancien virus HML2 dans une cellule cancéreuse (K. Boller – PEI). Selon Magiorkinis, la façon dont répondent les patients atteint par le
VIH, au HML2, est liée à la vitesse avec laquelle ils vont progresser vers le SIDA, “il y a donc clairement un lien”. Les patients porteurs du VIH sont également beaucoup plus à risque de développer un cancer, pour des raisons qui sont encore mal comprises. Il est possible que certains des facteurs à risque soient d’origine génétique, et pourraient être partagé avec le HML2. Ils se réactivent également dans le cancer et l’infection au VIH : “ce qui pourrait se révéler utile en tant que cible thérapeutique dans le futur", toujours selon Magiorkinis.
La prochaine phase consistera à déterminer si ces anciens virus influent sur le risque pour une personne de développer des maladies telles que le cancer, ainsi que sur la façon dont ils se sont répandus dans la population humaine en général.
Ils pourraient se révéler inoffensifs, mais une chose est sûr : ces virus, qui proviennent de nos ancêtres communs, il y a plus d’un demi-million d’années, tiennent une grande place dans notre patrimoine génétique.
السبت أبريل 23, 2016 1:33 pm من طرف جنون