Après 3 ans d’hibernation, Rosetta est prête à se réveiller pour son rendez-vous avec l’astéroïde 67P
Rosetta est un vaisseau spatial d’une mission de 10 ans visant à rattraper une comète. Lancé en 2004, le vaisseau spatial va bientôt honorer son rendez-vous avec la comète
67P/Churyumov-Gerasimenko.
Rosetta sera la première sonde à accompagner une comète lors de son entrée dans le système solaire interne. Après avoir rencontré
67P/Churyumov-Gerasimenko en novembre 2014, elle va commencer une étude de deux ans de son noyau et de son environnement, en observant comment une comète gelée change à l’approche de la chaleur du Soleil.
Rosetta déploiera également un robot (Philae) qui accomplira le premier atterrissage contrôlé sur une comète.
Rosetta est nommé d’après la
pierre de Rosette, une très ancienne stèle de basalte noir sur laquelle a été inscrit un décret royal en trois langues (hiéroglyphes, démotique égyptien et Grecque). L’Atterrisseur robotique de la sonde est appelé Philae, nommé d’après un obélisque à l’inscription similaire trouvé sur une île dans le fleuve du Nil. La stèle comme l’obélisque ont été la clé pour déchiffrer les hiéroglyphes égyptiens. Les scientifiques espèrent que la mission fournira également la clé à de nombreuses questions sur les origines du système solaire et, peut-être, de la vie sur Terre.
A l’origine, Rosetta devait être lancée en 2003 pour rentrer en rendez-vous avec la comète 46P/Wirtanen. Toutefois, en raison d’une défaillance de la fusée, la mission a été reportée et l’objectif a été modifié pour la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko.
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Représentation de 67P/Churyumov-Gerasimenko (DLR)[/size]
Rosetta fut donc lancée le 2 mars 2004, à bord d’ une fusée Ariane 5. Elle a fait trois survols autour de la Terre et un autour de Mars afin d’accroitre sa vitesse (fronde gravitationnelle). Sur sa route, elle a photographié des astéroïdes (comme Lutèce dans l’animation ci-dessous), étudié des comètes et elle a fourni des informations sur les atmosphères de Vénus et de Mars. [size]
L’astéroïde (21) Lutèce (qui est la première relique intacte d’une planète ratée) photographié par la sonde Rosetta lors de son survol le 10 juillet 2010[/size]
Les scientifiques de l’Agence spatiale européenne ont placé Rosetta en mode hibernation (ordinateurs) en juin 2011 pour son voyage de 600 millions de kilomètres. Après son réveil en janvier 2014, la sonde aura encore quatre mois pour atteindre sa cible juste à l’intérieur de l’orbite de Jupiter. Une fois la comète rattrapée, elle la dépassera légèrement pour s’y placer en orbite. Elle procèdera ensuite à série de manœuvres complexes visant à réduire la séparation entre le vaisseau et la comète d’environ 100 km à 25 – 30 km. De cette étroite orbite, une cartographie détaillée permettra aux scientifiques de déterminer le site d’atterrissage pour l’atterrisseur Philae. Juste avant le déploiement de Philae en novembre, Rosetta se sera rapproché à seulement 2,5 km du noyau de la comète.
Cette animation, qui présente l’approche de la sonde Rosetta, n’est pas à l’échelle : les panneaux solaires de Rosetta ont une envergure de 32 m et la comète fait 4 km de large.
En raison de la très faible gravité de la comète, un train d’atterrissage absorbera le choc de l’atterrissage alors que des “vis dans ses pieds” et un système de harpons arrimera la sonde à la surface. Pour contrer l’effet des harpons, un propulseur sur le haut de l’atterrisseur poussera la sonde vers le bas. Une fois ancrée à la comète, Philae commencera sa mission scientifique, basée sur la réserve initiale de 64 heures de ses batteries. Ensuite, il utilisera des cellules solaires pour se recharger afin d’essayer d’opérer pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois, selon l’activité de la comète et le temps que mettra la poussière à recouvrir ses panneaux solaires.
Visualisation du déploiement du module Philae à partir de Rosetta sur la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko en novembre 2014.
La comète, dont le nom est parfois abrégé en comète 67P et parfois CG, fait des visites régulières à l’intérieur du système solaire, en orbitant autour du soleil toutes les 6,5 années entre les orbites de la Terre et Jupiter. C’est ce que l’on appelle une comète périodique, qui a des périodes orbitales de moins de 20 ans et une faible inclinaison de l’orbite. Parce que la gravité de Jupiter contrôle l’orbite de ces comètes périodiques, elles sont appelées comètes de la famille de Jupiter (Jupiter Family comets).
Elles sont considérées comme originaires de la
ceinture de Kuiper, une région de l’espace au-delà de l’orbite de Neptune remplie de corps glacés. Alors que ces corps se heurtent, certains sont éjectés de la ceinture de Kuiper et tombent vers le soleil. Jupiter, avec son énorme attraction gravitationnelle, saisit certaines d’entre elles et change leur orbite. Les rencontres avec Jupiter, au fil du temps, ont diminué la périhélie de la comète à 1,24
UA, ou 186 000 000 km.
السبت أبريل 16, 2016 1:37 pm من طرف جنون