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 Les Etats-Unis et le monde : la reconversion est-elle possible ?

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متوكل
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Les Etats-Unis et le monde : la reconversion est-elle possible ?  Biere3
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Les Etats-Unis et le monde : la reconversion est-elle possible ?  Empty
19072010
مُساهمةLes Etats-Unis et le monde : la reconversion est-elle possible ?

Les Etats-Unis et le monde : la reconversion est-elle possible ?


Par Catherine
DURANDIN
*, le 4 novembre 2008 Les Etats-Unis et le monde : la reconversion est-elle possible ?  Puce_impression Les Etats-Unis et le monde : la reconversion est-elle possible ?  Puce_info



* Ecrivain, historienne. Ancienne élève de l’Ecole
Normale Supérieure, Agrégée d’Histoire, Docteur es Lettres. Diplômée de
roumain, INALCO. Auditrice IHEDN, 37 éme session.


Géopolitique des Etats-Unis et du
monde. Alors que B. Obama vient de remporter les élections
présidentielles, les Etats-Unis se portent mal. Leur reconversion
est-elle possible ? Le président élu sera-t-il en mesure d’entendre que
le monde n’est pas, n’est plus comme il l’avait été au temps de la
guerre froide en l’espace de l’Europe Occidentale, demandeur du
leadership américain ? L’auteur brosse un tableau éclairant des défis
qui attendent le nouveau président des Etats-Unis.


Avec l’autorisation de l’auteur, le diploweb.com est
heureux de vous présenter ci-dessous la conclusion d’un nouvel ouvrage
de Catherine Durandin : Les Etats-Unis et le monde : la
reconversion est-elle possible ?
, Roumanie, Grupul de Studii,
Prognoze si Tendinte SRL. Multimedia Political Communication, Revista de
Politica Internationala, nr XIII-XIV / 2008, 119 p.


Perspectives : il est
impossible de gagner une guerre sans savoir quel est son but




L’ADMINISTRATION Bush s’est donnée en septembre 2001,
une mission de victoire contre ses ennemis terroristes. Mission non
accomplie. A l’automne 2001, la Russie de Poutine se présentait comme
l’alliée de Washington en cette lutte nouvelle. Cette époque est
révolue. Les Etats-Unis héritaient d’un projet de sécurisation de son
territoire via un parapluie anti missile, le système Missile Defense :
ce projet bute sur des critiques internes et des réserves, des
résistances extérieures. Forte en 2001- 2003 d’un soutien chaleureux de
l’Europe des ex-démocraties populaires, engagées dans l’OTAN ou
candidates à cette intégration, l’administration Bush est en train de
perdre la carte de l’atlantisme confiant de la « Nouvelle Europe ».
Moscou saisit et instrumentalise cette incertitude du devenir américain.
Porteuse d’un message d’union patriotique, les Etats-Unis se trouvent
en 2008, radicalement divisés : Démocrates et Républicains s’affrontent
sur les questions de société certes, et très profondément sur la
conception de leur relation au monde. Le débat ne porte pas de manière
simpliste sur guerre ou paix. Nul candidat ne plaide, chez les
Démocrates, pour le désarmement de la grande puissance. La question
qu’ouvrent les réflexions et les programmes de l’opposition démocrate à
Bush est celle de l’intelligence de la guerre face à des menaces et à
des alertes nouvelles. Les Démocrates font un constat, celui de l’anti
américanisme croissant dans le monde. Il est urgent de s’interroger sur
leur propre positionnement face à l’altérité.


Aujourd’hui, des analystes modérés, experts à qui
s’ouvrent les
colonnes d’une revue de l’ « establishment » telle que « Foreign
Affairs », posent ouvertement la question : la guerre contre la terreur
peut elle être gagnée ? Philip H. Gordon, membre de la Brookings
Institution écrit : « Il est impossible de gagner une guerre sans savoir
quel est son but » [1]. Il explique
que la victoire sera concevable lorsque l’idéologie qui nourrit le
terrorisme sera discréditée.
La comparaison s’impose avec la guerre froide et l’étape finale de cette
guerre. Les Etats - Unis n’ont pas envahi l’URSS, Bush père ne s’est
pas installé au Kremlin ! Mais les peuples dirigés par l’URSS ont cessé
de croire et de se battre pour l’idéologie qu’ils étaient supposés
défendre. Ajoutons de notre côté à cette analyse, avancée par Philip
Gordon, que la Maison Blanche a suivi de près les étapes et l’évolution
de cette désaffection pour saisir le moment de faiblesse de Gorbatchev,
contesté par les forces conservatrices dans son pays et condamné par
quelques partenaires est européens tel que la Roumanie, pour l’acculer
au recul. La guerre contre le terrorisme sera longue, la victoire ne
sera pas totale. Contrairement à ce que prétendent les néo
conservateurs,
le choix n’est pas entre « la victoire ou l’holocauste ». Il est
possible d’estimer que l’évolution des classes moyennes engendrera la
démocratisation, par le biais du développement. La perpétuation de la
militarisation de la lutte contre l’Islam fondamentaliste nourrit ses
forces. Cette militarisation mine les valeurs auxquelles les Etats-Unis
restent attachés, exposent des experts optimistes qui s’appliquent
conjointement à démontrer que c’est la brutalité de l’exercice du
leadership américain qui nuit à son accomplissement. Ce point de vue est
celui d’Hillary Clinton lorsqu’elle s’exprime sur sa vision de la place
et du rôle des Etats-Unis dans le monde : H. Clinton demeure convaincue
que la mission de Washington est dans le « leadership », que les alliés
des Etats-Unis, que le monde ne souhaitent pas leur repli. Qu’ils ont
les moyens de cette direction, de construire le monde qu’ils veulent,
s’ils empruntent la voie de l’intelligence. [2] La guerre
contre le terrorisme peut être gagnée selon Clinton : effort militaire à
poursuivre en Afghanistan et aux frontières de l’Afghanistan et du
Pakistan, meilleur service du Renseignement, meilleur contrôle des
frontières, ce contrôle
devant s’appliquer aux frontières des pays développés. Pour la
protection du sol national des Etats-Unis, plus d’investissements dans
la protection des cibles potentielles des frappes terroristes. Elle
ajoute qu’appelés à la direction des affaires du monde, les Etats Unis
ne sont pas en mesure et seraient mal venus de ne pas travailler avec
les Alliés et des organismes internationaux légitimes. La sénatrice
démocrate évoque deux groupes d’alliés principaux, les Européens et
l’Amérique Latine. L’écart avec les conduites de l’administration Bush
au moins jusqu’en 2007 est frappant, la mémoire des années Kennedy qui
conjugue euro-atlantisme et ouverture vers le continent sud américain
est très présente en ce projet géopolitique. Et l’on ne peut s’empêcher
de revenir à la question initiale : la guerre contre le terrorisme peut
elle être gagnée à partir d’un projet occidental/ américain
universalisant ? Ne serait ce pas plutôt via une reconnaissance de
vocations différentes et plurielles des puissances que le besoin de
nuire à l’Occident pourrait être calmé ? Sur un débat moins large,
restreint au besoin de puissance retrouvée de la Russie, Henry Kissinger
se montre réaliste et pragmatique : il estime que la Russie a
impérieusement faim de restauration de puissance après l’effondrement de
l’URSS, mais que cette dynamique impériale n’exclut pas la nécessité du
dialogue et du compromis. La sécurité serait à ce prix des compromis à
négocier. Le vocabulaire du compromis fut étranger à l’administration
Bush.

Le temps des débats



Le temps des débats, ajustements, négociations entre
pics de confrontation ponctuels est de retour. L’évolution des
relations de Washington avec ses partenaires centre et est européens
témoigne de cette nécessité. Pour quelques années de rêve américain
post - communiste simple, besoin de sécurité et de prospérité, les
ex-démocraties populaires se sont engouffrées dans une course à
l’intégration euro atlantique. Le mouvement, avec la maturation
d’opinions publiques aujourd’hui informées et sorties du tout ou rien,
s’essouffle. La Russie sait profiter intelligemment de cette distance
qui se dessine entre les capitales centre est européennes jusqu’aux
capitales des pays riverains de la Mer Noire, en Ukraine, en Géorgie,
et Washington. Dotés d’un statut de partenaires de l’OTAN, les nouveaux
membres tendent à souhaiter retrouver une liberté de décision quant à
leur propre conception de la sécurité et à leur propre appréciation de
la hiérarchie des menaces qui les fragilisent. La pénurie, la dépendance
quant à leurs approvisionnements énergétiques se posent comme
urgence, autant et plus que la représentation du risque que ferait peser
sur eux une frappe balistique iranienne. Toute atlantiste, hier, la
Pologne change et s’inquiète de voir installer sur son sol les
structures du projet anti missile américain. Toute atlantiste hier, la
Roumanie se demande ce que lui apportent les bases américaines
installées, à la suite d’un accord passé avec Washington en 2005, sur
son sol. Un réflexe de rétraction se dessine face à des demandes émanant
des Etats-Unis et de l’OTAN. Les budgets consacrés à la défense sont
trop lourds aux dépens des priorités d’éducation et de santé qui sont
enfin perçus comme des éléments de puissance à considérer. A quel avenir
peuvent prétendre des pays qui se vident pour cause d’émigration et de
déclin de la natalité, ce qui est le cas de la Bulgarie et de la
Roumanie ? Sur ces constats, se greffe un bilan manifeste : les
Etats-Unis, la plus grande puissance du monde, se montrent incapables de
gagner la guerre tant en Afghanistan qu’en Irak. L’égocentrisme des
nations renaît et nourrit les forces politiques locales dans le débat
interne. Si l’opinion américaine dans sa majorité souhaite le retrait
d’Irak, au nom de quoi Polonais, Bulgares et Roumains iraient-ils
maintenir leurs propres forces ? En une telle configuration, il est aisé
pour Moscou de reprendre le thème familier aux Soviétiques et à
M. Gorbatchev : le dialogue pour la paix !

Une leçon à tirer



L’incapacité des acteurs Serbes et Albanais au Kosovo,
l’incapacité des
acteurs occidentaux, Etats-Unis et Union européenne à trouver une issue
acceptée par l’ensemble des parties sur la question du devenir du Kosovo
- autonome dans le cadre respecté de la souveraineté serbe ou
indépendant ou indépendant sous contrôle, conduit à une fracture au sein
de l’Europe, creuse la faille entre les Etats-Unis et certains membres
inquiets de la « Nouvelle Europe ». Cette crise s’installe aux dépens de
la puissance des Etats-Unis. En 1995, en plein cœur de l’Ohio, sur la
base de Dayton, le diplomate américain Richard Holbrooke réussissait à
persuader les frères ennemis, serbes alors dirigés par
Milosevic, Croates et Bosniaques musulmans de mettre un terme à leurs
guerres civiles sanglantes et d’accepter la construction d’une Bosnie
Herzégovine sous contrôle de l’ONU et de l’OTAN. Holbrooke l’emporte en
évitant de soumettre au serbe Milosevic, crispé sur le maintien de la
souveraineté serbe sur le Kosovo, la question d’une modification du
statut de cette province où les populations albanaises majoritaires
réclament l’indépendance. Le processus de luttes intestines entre Serbes
et Albanais s’est poursuivi et, au printemps 1999, c’est l’OTAN qui
intervient par voie de frappes aériennes pour arrêter les exactions
serbes contre les Albanais. Le moment printemps 1999 est essentiel
pour comprendre la posture en dysfonctionnement de cette Europe du Sud
Est vis-à-vis de Washington. D’un côté, les pays voisins de la Serbie,
étaient - Bulgares et Roumains - en demande d’intégration dans l’OTAN,
une demande largement portée par les populations. Mais de l’autre, ces
populations se sentaient proches des Serbes : fraternité orthodoxe,
pauvreté, identités de pays mineurs, périphéries lointaines de l’UE. Les
populations ont lu dans les frappes aériennes sans troupes au sol,
l’expression de l’hyper puissance des Etats-Unis et de l’OTAN,
démesurée. Cette intervention asymétrique fut loin d’être populaire,
les gouvernements de Bucarest et de Sofia ont du faire fi de leurs
opinions publiques pour accepter de céder leurs espaces aériens à
l’OTAN, lors des frappes contre Belgrade. La leçon à tirer est claire :
les Etats-Unis séduisent (ces pays voulaient entrer dans l’OTAN),
l’expression de leur puissance rebute (ces pays ont été choqués par
l’asymétrie du rapport de forces.) Il y a plus : le projet post guerre
est insuffisant. En 1999, le Kosovo passe sous administration de l’OTAN
et de l’ONU. Les Kosovars albanais persistent à réclamer l’indépendance
En 2007, la demande se voit prise en compte par Washington et la
majorité des capitales de l’Union européenne, au nom du droit des
peuples à disposer d’eux-mêmes. Mais Belgrade rétorque en avançant un
refus, au nom du respect des frontières des états souverains. Face à un
risque de nouveau conflit, l’Union européenne lance à la hâte une
proposition d’ouverture vers la Serbie, allant vers la libre circulation
des personnes dans l’espace européen, sans visa.

Si l’imagination fait défaut à Washington et Bruxelles,
Moscou n’en manque pas




Le 17 février 2008, le Kosovo s’est prononcé pour
l’indépendance via
une déclaration unilatérale. Les autorités kosovares font reconnaître
cette indépendance au coup par coup. Moscou rejette cette
reconnaissance. La Russie considère, à juste titre, que cet acte
unilatéral délégitime la déclaration 1244 du Conseil de Sécurité qui
gérait depuis 1999 l’évolution de la Serbie et du Kosovo. Bucarest, en
dépit de son partenariat privilégié avec Washington, en dépit de
l’installation de 4 bases américaines sur le territoire roumain, se
trouve en phase avec l’argumentaire des Russes et se refuse à
reconnaître l’indépendance du Kosovo. Chacun se met à penser que la
situation de ce Kosovo indépendant et reconnu par certains états alors
que d’autres s’y refusent, conduit à une impasse de la diplomatie, à
une impasse de la pensée sur la souveraineté des états .


A Washington, comme à Bruxelles sur ce terrain des
relations avec Belgrade et Pristina, l’imagination a donc manqué, aux
lendemains de la démonstration de force. Elle n’a pas fait défaut à
Moscou, dans le même temps. Prenant en compte le désarroi des
concurrents occidentaux, V. Poutine fait une proposition simple aux
Serbes, l’alimentation en gaz naturel via le géant russe Gazprom.
Etablir une joint-venture avec la compagnie d’état serbe Serbian Gas,
fournir la Serbie durant 30 ans et s’assurer le monopole du transit,
vers l’Europe Centrale. Le nouveau gazoduc au joli nom de « South
Stream » qui passerait par la Bulgarie, met en péril le projet Nabucco
soutenu par l’UE allant de Caspienne à l’Europe via la Turquie, évitant
la Russie. « Des banques, pas des tanks », annoncent les Russes qui se
proposent d’acheter par ailleurs 51% de la compagnie pétrolière d’état
serbe, NIS.


Cette étape du succès de confirmation d’un retour vers
les Balkans de Moscou, condition nécessaire mais non suffisante de
l’expression de la puissance russe qui vise une pénétration européenne
depuis plusieurs années, est jouable du fait des divisions européennes :
la compagnie italienne ENI s’est associée au projet Gazprom. Mais elle
témoigne de l’incapacité du géant américain à tirer les bénéfices de sa
supériorité militaire. En deux mots, les Etats-Unis se sont investis
dans les Balkans, militairement, avec l’OTAN, en 1994 et en 1999, et se
trouvent face à l’installation d’un circuit énergétique russe qui vise
au-delà des Balkans Occidentaux.


Cet épisode impose les réflexions suivantes :
Serbes et Bulgares,
historiquement proches de la Russie, bien au-delà de l’histoire de la
guerre froide n’ont pas, en dernier ressort, abandonné une sorte
d’inclination nationale, d’affinité élective qui peut les inciter à
travailler avec Moscou sans se porter vers un tout atlantiste. Face à
l’indépendance proclamée unilatéralement par les Kosovars, les
orthodoxes de Roumanie - par la voix de leur patriarche -
font savoir que le nouvel état musulman est un legs de l’ancienne
domination ottomane dans les Balkans ! Quelques éditoriaux de la presse
roumaine accusent les Etats-Unis de soutenir un état islamiste
terroriste, le Kosovo, alors même qu’ils prétendent lutter contre Al
Qaida et les Talibans ! Tout d’un coup, cette indépendance du Kosovo,
pourtant prévisible remet en question l’extension de l’influence
américaine dans les Balkans.

Moins d’emphase, plus d’altérité



Ce même épisode devrait inciter à moins d’emphase le
traditionnel discours américain universaliste, utopique. Face à la
nouvelle formule des Russes pour qualifier leur influence dans les
Balkans, « des Banques et pas des Tanks », les diplomates du Département
d’état se trouvent très démunis, en dépit des séminaires concernant
« la nouvelle diplomatie transformationnelle » qui fait hausser les
épaules à nombre d’entre eux : trop de paroles creuses.


Le géant américain, frappé en 2001, s’est fourvoyé
depuis en prétendant avoir les moyens de reconstruire ou construire,
selon les lieux, un monde à sa mesure. 2008 ouvre, sans doute, une ère
nouvelle. Celle de l’apprentissage d’une reconnaissance de l’altérité
qui ne serait pas perçue comme hostile non plus que dangereuse.


La mutation suppose une
reconsidération du temps, de l’Histoire
. Construite sur
l’imaginaire dynamique de la Cité sur la Colline pour des centaines de
milliers d’exilés et de migrants, l’identité puissante et optimiste des
Etats-Unis a impliqué de ne pas imaginer un au-delà de son temps
salvateur, un ailleurs que son sol de terre promise. Un autrement que
son exemplarité, celle de l’ultime, final recours. Paradoxalement pour
une nation à laquelle la vieille Europe et les puissances de
civilisation ancienne reprochent de n’avoir pas d’histoire, c’est à
présent aux Américains que revient de relire leur histoire, de saisir
leur mémoire. Il n’est pas question ici de « repentance » mais
simplement de relativité. L’expérience de la nation américaine est
grandiose et spécifique, elle est unique dans un monde des pluriels et
des autres « unique » à reconnaître. En 2008, la possibilité d’une
candidature à la présidence, d’un citoyen noir américain d’origine à
moitié kenyane musulmane, Barak Obama, est le signe que cette époque qui
conjuguerait le rêve américain et sa relativité dans le rapport au
monde, est bel et bien advenue. Restera à se confronter à la question
demeurée sans réponse jusqu’à aujourd’hui : quelle forme nouvelle donner
à un leadership qui s’est exercé en montée en puissance depuis 1917 ?

Perplexité



La question est très grave. Le candidat républicain
McCain, fort de son expérience, attaque le candidat démocrate Obama qui
serait ignorant des questions internationales. Au-delà des effets
oratoires d’une campagne électorale, se pose - en termes concrets - le
problème d’un héritage et celui des limites possibles d’une
reconversion. Un simple exemple nous incite à conclure, dans la
perplexité : les 22- 24 octobre 2007, les pays membres du Conseil de
Coopération du Golfe ont demandé aux émirats d’estimer les dégâts que
pourraient causer la force de frappe iranienne dans la région. Tombe une
réponse simple : les grandes sociétés Lockheed Martin et Raytheon, avec
l’accord du Congrès sont en voie d’officialiser la vente de 288
missiles Patriot aux Emirats arabes unis. Ces énormes contrats
pourraient être suivis d’accords similaires avec le Qatar, avec Bahrein
et Oman. Ces étapes d’achats sous tendent un projet de bouclier
anti-aérien contre l’Iran qui pourrait être déployé dans tout le Golfe
Un président démocrate sera-t-il en mesure de convaincre le Congrès de
rayer d’un trait de plume des engagements de systèmes d’armes et des
contrats qui se montent à des milliards de dollars ?


Les Etats-Unis se portent mal. Leur reconversion
est-elle possible ? Le futur président sera-t-il en mesure d’entendre
que le monde n’est pas, n’est plus comme il l’avait été au temps de la
guerre froide en l’espace de l’Europe Occidentale, demandeur du
leadership américain.
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