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 La prostitution et le droit: du rapport entre le droit et la morale

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جنون
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La prostitution et le droit: du rapport entre le droit et la morale Empty
26022016
مُساهمةLa prostitution et le droit: du rapport entre le droit et la morale




On ne voit pas très bien ce que le métier de prostitué(e) aurait de plus moralement dégradant que d’autres métiers dits "de services"; ce qui l’est c’est, d’une part, le regard hypocrite d’une société qui le méprise tout en l’exploitant (en tous les sens du terme) et surtout, d’autre part, les conditions de cette exploitation, du fait de cette condamnation morale de façade. 
Tout métier de service à la personne pourrait,si on pousse la logique des choses, être considéré comme de la prostitution. La condamnation "moraliste" du seul service qu'est le service sexuel est en droit injustifiable; du reste le droit n’interdit pas la prostitution, mais le proxénétisme généré par le refus de soumettre ce métier au droit social ordinaire.. Il y aurait donc une contradiction à refuser certains droits sociaux aux  prostitué(e)s, au nom de refus moral  de la  prostitution, alors que celle-ci n'est pas, en droit, interdite et qu'elle est une profession légalement fiscalisée et donc reconnue. 

Examinons les élements de ce paradoxe:
On  ne voit pas, en effet, en quoi le sexe serait un organe corporel différent de la main qui masse ou qui coupe les cheveux ou qui soigne...à  moins de considérer que la sexualité en général doit être soumise à des normes ou interdits moraux particuliers,  ce qui avait peut-être encore un sens à une époque où la contraception n'existait pas, mais n'en a plus aujourd'hui. Les seuls motifs de cette différence paraissent d’ordre religieux et donc ne valent que pour ceux qui y adhèrent et non pour tous. Le problème est donc que le point de vue moral des adversaires de la prostitution n'est pas nécessairement celui de tout le monde; chacun a le droit de considérer que la prostituion est un service comme un autre et je ne vois pas au nom de quelle morale valant pour tous on pourrait imposer aux autres, clien(e)ts et prostitué(e)s consentant(e)s, la morale particulière qui est celle de ses adversaires. Personnellement, je n'aime pas la boxe que j’estime violente mais je n’en demande pas l’interdiction pour autant, dès lors que les boxeurs (adultes et vaccinés) ne la voient pas comme telle ou consentent à cette violence comme un plaisir lié à leur sport. Si c'est en effet le droit des adversaires de la prostitution de la refuser pour eux-mêmes,  ce ne l'est pas de l'interdire aux autres.Ce qui fait que le droit, par principe libéral et universaliste, ne peut interdire la prostitution (laquelle ne concerne pas que les femmes), ce qui est effectivement le cas: le droit interdit le proxénétisme et le racolage sur le voie publique, pas la prostitution. Il est alors  absurde  de voir le droit condamner pour proxénétisme quiconque vit avec un(e) prostitué(e) ou loue un logement ou une chambre à un(e) prostitué(e ) etc..
Ainsi si nul ne n'oblige personne à se prostituer ou à fréquenter les prostitué(e)s on  ne voit pas en quoi il faudrait interdire le prostitution, comme service rémunéré à la personne, à ceux qui y consentent . De plus le fausse interdiction actuelle a pour seul résultat de transformer la prostitution en esclavage et en entreprise mafieuse dont les pratiques sont contraires aux  droits des hommes et des femmes prostitués.  

C'est un tel déni des droits des  prostitué(e)s qui est injustifiable alors qu'elle ont le droit d'exercer ce métier. Pour sortir de cette contradiction, il faut donc sortir de l’hypocrisie qui consistent à condamner la prostitution et surtout les prostituées pour des raisons «moralistes» particulières et à la «tolérer» l'exercice de leur métier, dans les conditions les plus intolérables pour elles et les plus dangereuses pour la santé publique, du fait même de cette condamnation injustifiable en droit. Il faut donc légaliser  la prostitution de telle sorte que les prostituées jouissent du droit social de tous les autres travailleurs. et que les exigences de santé publique particulières à cette profession puissent s'appliquer comme dans les autres.




Réponse à une objection:
Dans le précédent article, je n’ai fait que montrer qu’il y a une contradiction entre le fait que l’on ne peut ni en droit, ni en fait, interdire une profession et le fait de refuser tout droit social quant à son exercice; cette contradiction conduit donc à stigmatiser les prostitué(e)s et à accepter, avec quelques protestations bien-pensantes parfaitement hypocrites, qu’ils (prostitué(e)s) l’exercent dans des conditions qui, du fait de cette stigmatisation, sont parfois proches de l’esclavage et dans un cadre criminogène dont ils sont les premières victimes, mais aussi la santé publique via leurs clients.
Quant à savoir ce qu’il en est de la jouissance féminine, deux remarques:
Je ne suis pas certain que les prostituées exercent cette profession en vue d’en jouir sexuellement même si cela n’est pas exclu. mais cela est vrai de la plupart des professions qui ne sont pas, ni sexuellement, ni autrement, des parties de plaisir. D’autre part je ne pense pas qu’il y est une grande différence entre la jouissance masculine et féminine mais qu’il y a des différence entre les individus tous sexes confondus.
Le métier de la prostitution ne concerne pas que les femmes mais aussi les hommes, c’est pourquoi je m’efforce d’écrire: prostitué(e)
Je n’ai aucune métaphysique qui essentialiserait la différence sexuelle et du reste ma philosophie est anti-métaphysique en cela qu’elle refuse d’enfermer la réalité dans des grilles conceptuelles qui vaudraient pour tous sans examen rationnel et critique. Elle se soucie des personnes plus que des entités conceptuelles plus ou moins forgées sur fond de préjugés discutables sur la sexualité. Ce que le pense avoir fait dans mon article.
Je soutiens entièrement la cause des mouvements qui militent pour la légalisation, en terme de droit du travail, d’une profession qui ne peut pas être affirmée, en elle-même, comme plus infamante que beaucoup d’autres.




Il ne faut pas confondre les situations et les problèmes:
C’est une chose de constater que, dans les conditions d’aujourd’hui, il est imposssible d’exercer cette profession dans des conditions de dignité sociale et de santé publique minimales; mais la légalisation et la non discrimination de cette profession ferait que ceux et celles (et je le redis: les prostitué(e)s ne sont pas seulement des femmes) qui désirent l’exercer pourraient le faire sans être socialement discriminées ou méprisées à commencer par le droit; c’est le même problème qu’avec l’homosexualité: le société peut et doit évoluer sur ce point et le droit peut et doit y contribuer.
C’est autre chose que de choisir la prostitution socialement et juridiquement réhabilitée pour soi ou ses proches (et des adultes ne sont pas des enfants et reciproquement: la pédophilie est condamnable car elle est toujours violence faite à l’enfant, pas la prostitution entre adultes consentants); car cela relève de la liberté individuelle.
Chaque famille peut donc choisir d’éduquer et d’orienter la formation de ses enfants dans le sens de ses convictions; ce qui ne veut pas dire que les enfant, devenus adultes, ne fassent pas des choix différents. La seule chose qui paraît devoir être rigoureusement interdite c’est une éventuelle formation professionnelle à la prostitution avant la majorité; cela reviendrait à décriminaliser la pédophilie. Mais il y a de nombreux métiers qui ne peuvent pas relever d’une formation "en acte" avant la majorité (ex: la police et l’armée et toute profession qui peut faire usage de la violence potentiellement létale).
le 21/03/06






Christianisme et libéralisme: loi majoritaire et droits individuels

Certains se reéfèrent à la croyance chrétienne majoritaire pour condamner la prostitution en cela qu’elle leur paraît particulièrement immorale. Cett position est respectable.
Or elle est respectée à partir du moment où on ne les oblige pas à pratiquer la prostitution; ce qui est le cas, en cas de légalisation: celle-ci ne n'oblige en rien ses adversaires tout en n’interdisant pas à ceux qui ne partage pas leur croyance de le faire. Encore faut-il que cette pratique ne les choque pas; donc il s’agit de faire en sorte qu’elle se pratique dans un cadre discret et/ou non visible par ceux qui sont contre cette pratique pour eux-mêmes
Ceci veut dire que nous ne sommes pas dans le cadre d’un choix majoritaire, car à ce compte il faudrait interdire toute croyance et pratique minoritaire qui choquerait la majorité (ex: la soi-disante homosexualité), mais dans celui de la liberté individuelle de disposer de son corps selon ses croyances dans la mesure où cette libre disposition ne concerne pas d’autres personnes non consentantes.
Conclusion: la démocratie ne se réduit pas à la loi majoritaire dès lors que celle-ci  peut devenir tyrannique vis-à-vis des minorités (majorité et minorité du reste sont variables et inconstantes) mais est, d’abord, un régime qui respecte les libertés individuelles, donc les minorités dans la mesure où celles-ci respectent les droits fondamentaux, y compris sociaux, des individus. La loi majoritaire ne peut s’imposer à tous que si les droits des individus sont respectés par elle. La pratique monnayée de la sexualité relève donc non de la loi majoritaire, mais de la seule liberté individuelle et doit donc être légalisée quant aux conditions de son exercice économique pour des raisons de santé publique et de droit social des personnes.
On touche ici au fondement même de la pensée libérale et de la démocratie pluraliste: nul n’ a le droit d’imposer ou d’interdire au nom d’une croyance, même majoritaire, tel ou tel type de comportement qui relève de la seule liberté individuelle, y compris sur le plan économique, en particulier dans le domaine intime, sexuel ou religieux, dans le mesure où ce comportement n’oblige en rien ceux qui le refusent à le pratiquer. Ce qui est interdit, c’est bien d’imposer aux autres qui ne les partagent pas ses croyances et les pratiques qui en découlent. La loi générale, n’est légitime que si elle promeut la liberté de chacun, sans nuire à celle des autres.











Le fond chrétien (le personalisme) dont certains parlent est très récent : le respect de la personne et de ses droits fondamentaux est, pour les églises, le fruit d’une longue évolution générée par la lutte contre les églises et leur pouvoir théocratique, justement.
Mais passons..
1) Certains qui se disent chrétiens font , me semble-t-il, un amalgame rhétorique fallacieux entre le fait de donner ou de vendre (donc d’aliéner) sans espoir de retour pour son propriétaire un organe vital et le fait de le prêter ou de le louer temporairement et pour un certain usage dont le sujet de droit, loueur ou bailleur, reste propriétaire et dont il peut continuer de faire usage quand il le veut, telle ou telle partie de son corps, pour une activité rémunérée ou non et en tant qu’il le fait par choix non contraint. On dit bien "prêter main forte" ou "louer sa force de travail physique ou inbtellectuelle" et "ses bras ou son cerveau" voire "ses jambes"..... Pour moi les organes sexuels ne font pas exception et c’est en effet ce qui se passe dans la cadre de la prostitution légale ; ce qu’elle est, même en France, je le rappelle, mais hors tout droit social du travail et tout contrôle sanitaire..
Ce n’est pas la même chose que dans le cas de la location d’un utérus (mères porteuses) car les mères porteuse vendent un enfant qui ne sera plus le leur (aliénation) et que ce marchandage concerne non un service mais un sujet de droit transformé en simple objet de droit par cette transaction, et ce dès la naissance : l’enfant. La discussion du don d’enfant à un proche avec qui on reste en contact ainsi qu’avec l’enfant reste ouverte..
2) quant aux mineurs, leur sexualité n’est pas par définition autonomisée et donc elle n’est pas dans les conditions de se mesurer à celle des adultes et la soumettre c’est les soumettre ; de plus ils ne sont pas majeurs donc responsables des transactions dont ils pourraient faire l’objet. Surtout  les enfants doivent être éduqués à l’autonomie dans une société libérale ; ce qui serait contradictoire avec une formation à la prostitution nécessairement forcée dans ces conditions. Prostituer ou former les enfants ou mineurs à la prostitution (ce qui revient au même ici) c’est les rendre esclaves, c’est du reste pourquoi le travail des enfants et une formation professionnelle trop précoce ont été interdits dans tous les états de droit et que cette interdiction vaut aussi sur le plan international (voir les textes de l’ONU à ce sujet)

Le 26/03/06
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