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 LA VERITE, LA PHILOSOPHIE ET LES SCIENCES.

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جنون
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جنون


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الموقع : منسقة و رئيسة القسم الفرتسي بالمدونات
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LA VERITE, LA PHILOSOPHIE ET LES SCIENCES.  Empty
26022016
مُساهمةLA VERITE, LA PHILOSOPHIE ET LES SCIENCES.

Def. La vérité est l'accord et/ou la correspondance entre: 
- la pensée avec elle-même (cohérence logique); 
- les pensées des sujets entre elles (universalité) 
- le pensée avec la réalité qui en est l'objet (objectivité). 
Son domaine d'application est la connaissance de ce qui est réel ou possible et non le souhaitable.

Le bien moral( le devoir), personnel (le bonheur ou le salut) ou intersubjectif (la justice) s'applique au domaine de l'action et de ses finalités et définit le souhaitable; La vérité ne peut s'y appliquer que par usage métaphorique (et donc non-vrai), et si l'on n'en est pas conscient, d'une manière illusoire: dès lors, en effet, que jugement de valeur et jugement de réalité sont confondus, la pensée prend nécessairement les projections imaginaires du désir pour la réalité existante ou possible; ce qui est la définition de l'illusion plus ou moins délirante. Or l'illusion est le seul ennemi de la vérité. 
Donc examinons l'idée de la vérité dans le seul champs de la connaissance.

Pb. De deux choses l'une semble-t-il: soit la vérité est une certitude absolue et dogmatique (identité entre la pensée avec la réalité et/ou avec elle-même), soit elle n'est pas. Mais le scepticisme qui récuse la possibilité de découvrir la vérité, lorsqu'il exige de prouver la preuve à l'infini, ce qui est impossible, ne peut non plus prouver la validité de sa propre thèse, et d'autre part semble se contredire puisqu'il admet que la proposition:"la vérité est impossible" est vraie. Comment alors poser l'idée de vérité entre ces deux écueils de la connaissance que semblent être le dogmatisme et le scepticisme? La vérité peut-elle être relative, A quelles conditions? 
 

1[size=undefined]) Vérité et cohérence. 
 [/size]
 1-1 la cohérence comme condition de la vérité: KANT 
L'accord des idées entre elles est une condition suffisante de la vérité en mathématiques et en logiques (sciences formelles), mais seulement nécessaire dans toutes les autres sciences (sciences expérimentales). Elle est suffisante en mathématiques car celles-ci étudient des structures ou formes vides logiquement possibles sans contenu de réalité (axiomes arbitraires et règles logiques de la déduction); le pb de la vérité n'est ici qu'un pb technique; mais la condition de la cohérence est insuffisante dans les sciences expérimentales, car les énoncés portent sur une réalité qui se présente comme extérieure à l'esprit.

 1-2 L'échec de la métaphysique rationnelle. DESCARTES 
L'idéal de la philosophie classique à fonder la vérité sur un absolu transcendant purement démontrable par le seul recours à la logique formelle est logiquement démontré comme impossible; la logique est impuissante à prouver l'existence réelle ou possible d'aucun objet.

 1-3 La vérité comme application de la logique à l'expérience. 
Pas de vérité "réaliste" absolue; c'est à dire, pas d'identité de la pensée avec l'être réellement existant. L'accord entre pensée logique et réalité ne peut être l'identité ou alors on verse dans l'illusion dogmatique qui refuse, à-priori, la réfutation expérimentale de la pensée, toujours possible. Le pb du rapport de la pensée à la réalité objective est philosophique: comment la pensée peut-elle sortir d'elle même pour s'assurer de sa conformité (et non de son identité) avec la réalité? 
 

[size=undefined]2) Vérité et objectivité. 
 [/size]
 2-1 La position empiriste. LOCKE 
Les idées sont les copies abstraites et généralisées des sensations; 
L'être réel = l'être perçu. Les associations entre les idées (cause à effet, contiguïté dans l'espace et le temps, ressemblance) sont le résultat de l'habitude expérimentale sensible; elles concernent non les choses, mais l'esprit. Argument: on ne peut pas prouver à-priori que telle cause entraîne nécessairement tel effet; les relations de cause à effet ne sont pas logiques mais expérimentales et psychologiques. Mais on peut leur donner une forme logique exprimant les opérations de notre esprit dont nous avons l'expérience interne et externe (pratique). 
Mais la vérité n'est plus nécessaire et l'esprit ne peut anticiper sur l'expérience, ce qui est ou semble démenti par la pratique scientifique.

 2-2 La position critique de KANT
L'expérience est possible par une condition à-priori de la sensibilité qui, universellement subjective, ordonne la diversité des sensations, effets des objets réels en nous: c'est la forme pure de l'espace et du temps. 
L'esprit dispose de concepts et de principes à-priori qui lui permettent d'interroger et d'interpréter l'expérience en construisant des théories rationnelles explicatives, unifiantes et universelles. Ce sont les catégories de l'entendement et les présupposés principiels de toute connaissance rationnelle possible. 
Le sujet de la connaissance ne peut connaître aucun objet en soi, mais ne peut connaître que les phénomènes ou objets pour nous (produits et transformés par notre esprit); La vérité est universelle et donc pour Kant objective, car en accord avec l'expérience universelle des hommes. 
Mais si nos théories ne correspondaient pas avec la réalité extérieure, on comprendrait mal comment nos actions grâce à elles peuvent réussir. Expérimenter ce n'est pas seulement percevoir, mais d'abord agir. Savoir pour prévoir et prévoir pour agir; si l'action dément nos prévisions, alors il convient de rectifier nos théories les plus rationnelles; ce que montrent en effet l'histoire des sciences: la raison et l'expérience, comme rapport du sujet et de l'objet, évoluent.

 2-3 Objectivité et évolution des sciences. BERNARD  POPPER 
Les à-priori de la pensée sont construits et l'accord avec l'expérience scientifique et non pas sensible est le seul moyen de les tester. Rappelons que l'expérience, toujours particulière, ne peut, en toute rigueur, valider une théorie ou une loi générale et que les principes d'une théorie non directement testables peuvent logiquement être faux alors que leurs conséquences logiques sont validées, c'est à dire non réfutées par l'expérience. Ainsi la vérité scientifique ne peut pas être absolument vraie, elle est nécessairement conjoncturelle, c'est à dire hypothétique anticipatrice et opératoire, mais néamoins objective car soumise en permanence à l'épreuve de la logique et de l'expérience reproductible (stabilisée), instrumentale et quantifiée; ce qui la distingue de l'expérience sensible: elle est une véritable action contrôlée de production de phénomènes en laboratoire. 
La vérité des théories expérimentales est alors pratiquement suffisante, mais non pas logiquement certaine; elle est hypothétique,( tout se passe comme si...) relative à un domaine limité de phénomènes appréhendés par des instruments plus ou moins performants, et à des cadres théoriques et formels déterminés, toujours susceptibles d'évolution ultérieure.

 2-4 Vérité expérimentale et sciences humaines. 
Question: les sciences humaines sont-elles des sciences puisqu'elles ne permettent pas l'expérimentation objective reproductible et qu'elles ont affaire a la dimension de la subjectivité et de la liberté, donc à des valeurs et à des interprétations toujours subjectives des comportements humains qu'elles modifient à leur tour d'une manière imprévisible; comportements eux-mêmes subjectivement conditionnés par des valeurs subjectives multiples et contradictoires? Ne sont-elles pas autre chose que des interprétations philosophiques et éthiques appliquées à l'observation dans des conditions plus ou moins objectivées, mais non totalement maîtrisables? 
 

[size=undefined]3) Conclusion: Universalité de fait et de droit, et rôle de la philosophie. 
 [/size]
L'objectivité est la condition d'un accord en droit, toujours en train de se faire; l'universalité de fait est, hors cette condition, une illusion collective.
La philosophie n'est pas une science, son rôle n'est pas de produire des vérités positives expérimentales; en ce qui concerne la connaissance, il n'est pas non plus de fonder la vérité mais de démystifier, par l'usage de l'interrogation critique, les dogmatismes théoriques et de comprendre les conditions de possibilités de la production et du progrès des connaissances scientifiques. Elle est une réflexion pour penser, sur fond de l’étude de l’histoire des sciences, une éthique régulatrice « pour » la production  des connaissances. Dans le domaine de l'usage des sciences et des techniques, son rôle est de lutter contre la technocratie, c'est à dire contre l'illusion que la science pourrait décider du bien au lieu et place de l'éthique, c'est à dire d'une réflexion rationnelle sur les conditions subjectives, plurielles et contradictoires du bonheur.
    Sylvain Reboul, le 15/03/01.



Les relations entre les sciences et la philosophie sont ambivalentes et conflictuelles

1) La philosophie dans sa version métaphysique  (ce qui dépasse la physique et les possibilité de l'expérience sensible ou scientifique) prétend définir les conditions rationnelles et critiques de la vérité ultime du pourquoi des choses de ce monde ou de l'autre alors que les sciences se contentent d'expliquer selon des théories rationnelles plus ou moins mathématisée le comment des phénomènes sur fond d'expérimentation objective (technique fiable quantitative) universalisable déterminé afin de rendre possible une maîtrise concrète objective du monde . La vérité des sciences expérimentale  (la question de vérité de la logique et des maths réside dans le cohérence logique de la déductibilité de ses propositions sur fond d'axiomes, en tant que tels et vis-à-vis du monde, ni vrais ni faux.) est donc hypothétique, limitée   et relative à tel ou tel champs de l'expérimentation et des techniques qui nous permettent de l'appréhender alors que celle de la philosophie dans sa version métaphysique prétend toujours être globale, voire atteindre absolue. Cette prétention est invalide pour les sciences car elle peut constituer un  obstacle à son développement dans le mesure où elle s'autoriserait de sa Vérité pour dicter à la science quelle direction générale elle doit prendre pour accéder à la vérité du pourquoi des choses ou au moins lui interdire de répondre à la question du pourquoi pour se la réserver exclusivement. 
Mais dans toute explication rationnelle le comment et le pourquoi  ne sont pas totalement séparables , parce que,  s'il en était ainsi, cela voudrait dire que l'on puisse se passer  de savoir comment les choses se passent pour  comprendre pourquoi elle se développe ainsi et non pas autrement de façon précise. Sauf à confondre la vérité rationnelle avec la magie ou à expliquer les phénomènes par l'intervention d'une puissance surnaturelle ou l'existence d'un programme intelligent (ID). Ce qui n'est ni déterminable ni prouvable expérimentalement et qui est au mieux stérile et au pire un obstacle à l'avancée des connaissances scientifiques dans la mesure où cette forme de pensée métaphysique tend toujours plus ou moins à prétendre dicter aux sciences leur principes fondamentaux  (ex: le déterminisme non statistique).

2) Les sciences ont donc de bonnes raisons de se méfier de la philosophie et de refuser de tomber sous sa coupe et peuvent être tentées par ce que la tradition philosophique traditionnelle appelle pour la disqualifier, peut-être à tort, le scientisme. Le scientisme affirme que la vérité ne peut être que scientifique, en cela que seules les sciences peuvent valider leurs propositions par des faits objectifs reproductibles quantitatifs dans des conditions expérimentales fiables et selon des critères valant pour tous. Pour le positivisme par exemple (A. Comte) la métaphysique est un pseudo-savoir qui fonctionne sur l'illusion que l'esprit pourrait connaître sans avoir besoin de tester ses propositions sur des faits observables d'une manière objective, c'est à dire universalisables par quiconque est susceptible d'opérer de telles observations ou mieux de reproduire les phénomènes et d'en prévoir les valeurs paramètriques établies une manière rigoureuse car obéissant  à des lois régulières de cause à effet naturels et selon des mesures précises selon le principe du déterminisme que les mêmes causes produisent nécessairement les mêmes effets. Le pourquoi des phénomènes et le comment se confondent alors dans un cadre légal cohérent qui autorise la prévision et la mesure., voir l'anticipation de phénomènes nouveaux non encore observés. 

La puissance de la démarche scientifique est sans commune mesure possible quant à la production de connaissances valides, c'est à dire conforme aux faits et à leurs relations testables de cause à effet, par rapport à celle de la philosophie qui reste toujours dans un vague qui interdit tout test fiable et qui est susceptible d'expliquer par la même hypothèse tout et son contraire ou le même fait pas des hypothèses différentes, voire contradictoires. La démarche de la Science se résume à l'élaboration d'hypothèses sur fond , en amont, d'observations objectives régulières instrumentalisées et mesurées par  des appareils, eux-mêmes expressions de lois objectives déjà validées (Claude Bernard). Ces  hypothèses sont suivies en aval de leur mise à l'épreuve de nouvelles expériences pour les confirmer ou les réfuter  en confrontant systématiquement les résultats prévues par les l'hypothèses -c'est à dire calculés à partir d'elles- ,avec les mesures expérimentales artificiellement provoquées dans les conditions rigoureuses du laboratoire ou, selon les cas, naturellement observées avec des instruments techniques fiables dépourvus de tout biais subjectif (par exemple en astronomie) . Pour le scientisme seules les sciences peuvent prétendre au monopole de la vérité objectivement vérifiable sur fond de faits objectifs, tous les autres prétendus savoir ne sont que des croyances, voire des divagations imaginaires douteuses, voir illusoires dès lors qu'on les prend et se donnent pour des vérités ou des savoirs valides. Dans le mesures où ces fausses sciences qui ne sont en rien des sciences peuvent prétendre à la vérité, elles occultent donc les exigences de scientificité  tout au moins dans la conscience du grand public et substituent la fausse croyance plus ou moins délirante au savoir (exemple: les médecines alternatives ou rituels magiques). Parfois même elles refusent  les savoirs scientifique et s'opposent à leur expression au nom d'une vérité plus haute, divine ou philosophique (ex: le mouvement de la terre et la condamnation de Galilée, l'évolution des espèces) ) posés comme des dogmes sacrés (indiscutables parce que révélés).

Mais le scientisme va plus loin: au nom de la seule vérité scientifique: soit il prétend que tout le champ de la pensée humaine doit être scientifiquement fondé y compris donc la morale ou l'éthique et la politique (version autoritaire) , soit il considère que le champ de l'action échappe à la vérité et n'obéit qu'à  des principes d'action qui ne sont que des valeurs, croyances en des idéaux du bien et du juste, c'est à dire du bien-vivre avec les autres et avec soi., subjectives,  relatives à chacun ou à chaque société et donc nécessairement dépourvues de tout caractère de vérité valant pour tous.
Selon c'est dernière version scientiste, toute prétention à fonder une morale (idée du bien et du juste) sur la vérité est donc illusoire. Tout ce que peut faire la science c'est mettre des moyens techniques adéquats au service de la multiplicité des besoins et désirs humains. Les contradictions qui les affectent ne concernent, sur le plan collectif, que la décision majoritaire plus ou moins fluctuante dans lequel le marché, par la concurrence dans  le jeu de l'offre et de la demande, est le seul et régulateur possible (version libérale). 


Le scientisme oscille donc entre deux attitudes philosophiquement antagonistes :  

- Soit il accorde tout le pouvoir  aux experts de décider des conditions du bien-vivre  selon les dictats de médecine, de la psychologie et de sociologie  normatives  qui seules peuvent connaître scientifiquement ce qui est bon ou mauvais pour la santé publique physique et mentale de tous les individus et pour améliorer la qualité des relations humaines dans le sens de la coopération compétitive générale.  

- Soit il refuse de fonder une éthique de vie et laisse le marché décider, les techno-sciences se mettent alors au service du marché et/ou des désirs croissants et mobiles (aux deux sens du terme, qui varient et qui mobilisent pas la variation) et divers des consommateurs; elles s contentent de décider des moyens sans vouloir se prononcer sur la valeur des fins poursuivies (ex: le clonage reproductif, la présélection embryonnaire etc..)
 

Cet impérialisme de la vision scientisme de la vérité scientifique comme seule vérité possible dans le domaine de la connaissance , a suscité deux critiques dans ses conséquences et son fondement 

- conséquences: dans sa version forte il présente les problèmes éthiques et politiques régis par des valeurs définissant le devoir être comme susceptibles d'être dérivés de vérités non discutables, sinon par des experts scientifiques des dites sciences humaines et donc d'imposer une morale, voire une politique scientifique qui  ferait fi de l'autonomie des individus jusque dans leur vie personnelle  et instaurerait un totalitarisme  techno-scientifique qui prétendrait régir la vie et les désirs concrets des individus, donc leurs comportements, selon une vérité unique quasi-religieuse et soumettrait les individus déviants à une panoplie de traitements chimiques ou neuro-cognitifs pour les remettre à la norme politico-sociale.

Dans sa version faible, laquelle affirme que la morale et la politique échappe par nature  à l'exigence de  vérité, le scientisme entraînerait l'idée que tous les désirs et valeurs qui les soutendent se valent et ferait des techno-sciences, la servante de tous les désirs quelles que soient leurs conséquences quant aux relations entre les hommes (violence, domination ou au régulation pacifique et coopération  solidaire) en laissant les individus arbitrer leur différents par le seul jeu des rapports de force et de leurs croyances plus ou moins irrationnelles, religieuses et/ou politiques, toujours particulières. Aucun droit universel ne pourrait être déclaré plus vrai qu'un autre. En renonçant à fonder le devoir être sur la visée d'un être authentique ou vrai, d'une essence universelle de l'homme, le scientisme, relativiste au regard des valeurs,  génèrerait, voire justifierait,  l'idée que la force  ou la religion impérative et dominatrice serait la seule manière de ramener les hommes à la raison et de leur faire partager des valeurs communes en vue de la paix civile. Cela aboutirait au résultat paradoxal que le scepticisme moral de la version faible serait l'antichambre d'une totalitarisme polico-religieux, versant symétrique du totalitarisme de la version forte, contraire aux libertés et à la dignité des hommes.

- dans son fondement le scientisme est fallacieux dans le mesure où il oublie ou écarte par principe la recherche d'une vérité plus essentielle que la vérité dite phénoménale (ce que sont les phénomènes tels qu'ils nous apparaissent dans l'expérience sensible ou scientifique) : la vérité du pourquoi de l'être, il se refuse à la question de l'être comme fondement de toute existence et particulièrement de l'existence humaine dans son expérience spirituelle fondamentale : celle du souci qui affecte l'universel humain concernant le sens de la vie et de la mort et les valeurs, en effet problématiques, qui doivent présider à la mise en oeuvre d'un sens plus authentique de la vie dans les rapports entre les individus et avec eux-mêmes, en deçà et par delà la mort. Soit il prétend dériver le devoir être idéal de l'être phénoménal ou empirique de l'homme, au risque de ruiner tout idéal, soit il confie à l'arbitraire, voire à la violence, le soin de pacifier les relations humaines et d'imposer une morale collective obligatoire et donc plus ou moins sacrificielle et terrorisante.

C'est pourquoi toute une tradition philosophique va prétendre contester 
la vision scientiste des sciences au nom d'une connaissance supérieure qui atteindrait l'être ultime des choses: Deux exemples: Bergson (lire sur mon site mon texte sur la vérité dans les sciences chez Bergson) et Heidegger qui affirme que sur le plan de la vérité fondamentale, les sciences ne pensent pas, elles se contentent de calculer, c'est à dire d'opérer en vue de la maîtrise ou de l'arraisonnement des étants (ou phénomènes) dans la nature , voire en l'homme.  Tous deux, par des voies différentes en arrivent à considérer que la Vérité de l'être ultime des choses et de l'homme ne peut être atteinte par le discours rationnel mais par l'expérience esthétique et poétique du monde. Que la vérité de l'être comme fondement des étants ou des phénomènes  pour l'action relève d'une révélation mystique et non plus d'un savoir discutable et argumenté fondé sur la recherche de preuves logiques ou expérimentales. La philosophie doit s'ouvrir à la poésie pour accéder à la vérité et trouver la vérité à la fois subjective (au fond de son expérience la plus personnelle) et ontologique (concernant l'être en tant qu'être en soi ou ultime de tous les étants) .  La philosophie doit renoncer à la rationalité pour se donner la possibilité de la connaissance qui lui est propre : celle de l'être en général dont la question fondamentale est : pourquoi y a-t-il de l'être plutôt que rien? (Leibnitz) et plus particulièrement de l'être de l'homme n tant qu'être conscient d'être mortel  et qui doit de ce fait donner sens à sa vie et cela contre la prétention des sciences à former l'esprit humain au seul rapport avec les étants; en cela la philosophie elle doit se faire contemplative et non plus technique rationalisante active.

3) Mais une telle philosophie ne peut prétendre à une vérité qui soit universalisable, car son objet l'être en tant qu'être des étants est, par définition,  sans définition, visage,  ni usage univoque possible: est-ce  Dieu, la nature, une essence supposée universelle de l'homme qui serait la liberté de d'autodéterminer? Tout de l'être et de l'homme, sur le plan métaphysique, au sens qui déborde l'expérience empirique, peut être dit et son contraire; comme l'a montré Kant: la métaphysique qu'elle soit rationnelle ou poétique ou mythique, voire religieuse  ("seul un dieu pourrait nous sauver" disait Heidegger du désastre de la modernité dans lequel nous a plongé l'oubli de l'être du fait des sciences et des techniques issues de la métaphysique rationnelle) ne peut prétendre à l'universalité d'une connaissance authentique. 

Il nous faut donc opérer la critique de la tentation de la métaphysique pour faire de la philosophie une épistémologie raisonnée de la connaissance. La philosophie de l'éthique et de la politique serait non plus un connaissance vraie, mais la recherche rationnelle des droits et des devoirs universels pour établir la paix et la concorde entre des hommes pratiquants des valeurs personnelles positives différentes, dans l'autonomie des personnes, pour réduire donc le risque de violence physique ou psychologique. Cela en effet ne relève pas d'une science mais de l'observation raisonnée des comportements en vue de mettre à jour des règles de vie les plus libérales et consenties possibles dans les sociétés pluralistes et laïques qui sont les nôtres.

L'épistémologie ou philosophie de la connaissance scientifique -et en cela, les scientistes ont raison: il ne saurait y en avoir d'autre vérité que le vérité scientifique- se contenterait de rechercher les conditions générales et particulières, dans ou telle configuration de l'histoire des sciences et/ ou des découvertes scientifiques, de la productions des connaissances, de la démarche et des méthodes mises en oeuvre par les sciences, sans s'interdire un point de vue critique au nom même des exigences de scientificité pour évaluer la valeur programmatique de telle ou telle présupposé ou affirmation qui se présentent comme scientifiques. 

Mais le domaine propre de la philosophie reste de se demander, sur le plan éthique et politique, quel usage raisonné et raisonnable le plus bénéfique à la promotion de l'humaine condition peut-on et doit-on,  sans confondre les deux questions, faire des avancées des sciences et des techniques. 
Références:
Kant: "La deuxième préface à "la critique de la raison pure""*
Auguste  Comte:  "La philosophie positive"
Claude Bernard: "La méthode expérimentale"
Henri Bergson: "La pensée et la mouvant"
Heidegger: "Qu'est-ce que penser?"
Karl Popper: "La logique de la connaissance scientifique"
Gaston Bachelard: "Le nouvel esprit scientifique" 

SR: le 11/11/07



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