Mystérieux aluminium
L’aluminium est un métal de faible densité, résistant et inaltérable. C’est le métal le plus employé aujourd’hui, après le fer. On ne le trouve pas à l’état pur dans la nature.
En effet, dans la nature, on le trouve sous forme d’oxyde. Officiellement, l’aluminium n’a été isolé qu’en 1852 et sa fabrication industrielle n’a commencé qu’en 1886 (métallurgie par électrolyse).
Le procédé industriel est très complexe. Très schématiquement, la métallurgie de l’aluminium est fondée sur la réduction électrolytique de l’alumine obtenue à partir de la bauxite.
De l’aluminium sous l’empereur Tibère
On dit qu'un jour, au Ier, siècle de notre ère, un obscur artisan offrit une timbale à l'empereur romain Tibère (14-37 de notre ère). Si la beauté de l'objet n'avait rien de remarquable, ses propriétés étaient réellement extraordinaires.
Le gobelet paraissait d'argent, mais il était léger et extrêmement résistant : lorsque l'artisan le jeta sur les dalles du sol, il ne se brisa pas. Il se bossela, tout comme du bronze, et un léger martelage suffit à le redresser. L'empereur n'en croyait pas ses yeux.
L'histoire de cet orfèvre et de son étonnant cadeau fut rapportée quelques années après la mort de Tibère en 37 par Pétrone et le naturaliste Pline l'Ancien.
Tandis que, selon le premier, la timbale était faite « d'une sorte de verre incassable », pour le second, elle était constituée « d'un mélange vitreux très malléable ».
Alors de quoi était-elle faite ? Pétrone et Pline semblent eux-mêmes assez perplexes. D'après les conclusions auxquelles ont été amenés les spécialistes, fondées sur les allégations des deux auteurs romains, la timbale aurait été en aluminium. Ce métal a en effet l'apparence de l'argent, mais il est plus léger. Relativement malléable, il se travaille facilement. En outre, l'artisan déclara à Tibère que le métal en question était tiré de l'argile - ce qui est justement le cas de l'aluminium.
Si la timbale était en aluminium, l'orfèvre était en avance de plusieurs siècles sur son temps. Bien que composé de substances courantes, l'aluminium métallique est fabriqué à partir de procédés électriques et chimiques d'une grande complexité, sans aucun rapport avec les méthodes de fabrication utilisées il y a 2 000 ans.
Malheureusement, l'empereur veilla à ce que le mystère de la timbale ne fût jamais éclairci. Craignant que ce nouveau métal n'entraînât une dévalorisation de l'or et de l'argent, Tibère usa de grands moyens pour préserver le secret : il fit décapiter le généreux donateur, abandonnant aux divinités la clé de l'énigme.
De l’aluminium au IIIe siècle en Chine
L'orfèvre qui fabriqua à l'intention de Tibère une mystérieuse timbale eut peut-être tort de croire que seuls les dieux partageaient son secret.
En 1956, des archéologues travaillant sur un site funéraire du IIIe siècle, dans la province chinoise de Jiangsu, exhumèrent une vingtaine d'ornements de ceintures : certains étaient composés de 85 % d'aluminium, allié à du manganèse et à du cuivre. L'alliage se révéla d'une pureté exceptionnelle.
Pour certains spécialistes, cet alliage serait le fruit du hasard, né d'un incident survenu au cours du processus de fonte. Pour d'autres, cependant, les Chinois pourraient avoir découvert un procédé spécial de raffinage de l'aluminium ne nécessitant pas la formidable énergie engloutie par les fonderies modernes.
V.Battaglia (12.10.2006)
Référence
Feats and Wisdom of the Ancients 1990 Time-Life Books BV
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Enigmes Paléontologie. Archéologie