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سوسية
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18022016
مُساهمةPage 1 sur 4 Un modèle du psychisme

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Un modèle du psychisme
 
Nous allons proposer dans cet article un modèle du psychisme. Il aura la forme d'une structure (on peut aussi dire d'un système) dans laquelle tous les éléments sont articulés entre eux. Le terme de modèle veut dire qu'il s'agit d'une construction théorique révisable, élaborée à partir d'un ensemble de faits. La démarche de modélisation  produit une simplification, elle sert à expliquer et à extrapoler. Le modèle représente une entité supposée présente chez l'individu, le psychisme, mais il ne se confond pas avec elle.
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JUIGNET Patrick. Un modèle du psychisme. Philosophie, science et société, 2015. [en ligne] http://www.philosciences.com
 
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PLAN
1. Les principales fonctions
2. Les processus psychiques
3. Les constituants de base du psychisme
4. Les instances psychiques
5. Le fonctionnement d’ensemble du psychisme
6. Une évaluation globale du psychisme
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1 Les principales fonctions psychiques

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Nous appelons fonctions, les processus actifs aboutissant à un ensemble de capacités ou qualités constatables par la clinique. 
La fonction de contrôle émotionnel limite l’excitation et permet une modération des réponses motrices ainsi que des manifestations émotionnelles (en particulier l’angoisse et l’agressivité). Elle se met en place dans les premières années, sous l’influence des parents et en particulier grâce au rôle d’apaisement symbolisant et de pare-excitation du maternage. L’absence de contrôle se traduit par des décharges émotionnelles et des passages à l’acte.
La fonction réalitaire  détermine pour l’être humain ce qu’il considère comme la réalité. Cette désignation commence vers six-huit mois et se poursuit jusqu’à la quatrième année. Au centre de cette fonction se trouve le jugement d’existence associé à ce que Jean Piaget (1967) appelle le schème de l’objet permanent. En même temps les formes intuitives de l’espace et du temps apparaissent. Ce jugement de réalité concerne aussi bien les personnes que les choses concrètes. Il est à signaler que la déficience des premières peut mettre en péril la stabilité de la fonction réalitaire.
Une fois établi, le principe de réalité permet de reconnaître l’environnement qui est pourvu d’une résistance propre à laquelle il faut se plier si l’on veut arriver à ses fins. Ce principe permet une efficience adaptative. Jugement d’existence, principe de réalité, spatialisation, temporalisation, se combinent en une fonction dont la mise en œuvre est inconsciente. Elle oppose le sujet et le monde externe (les objets). La solidité de la fonction réalitaire varie et elle est parfois très déficiente.
Les fonctions cognitives et représentationnelles participe au fonctionnement psychique. Il s’intègre aux « processus » que nous verrons après. Rappelons brièvement les trois modes du fonctionnement cognitif que de manière assez grossière on peut distinguer.
Le mode cognitif ordonné se fonde sur les différences et les ressemblances, ainsi que sur des rapports logiques simples. Il sépare, trie, classe, et associe selon des liens constants, ce qui se propose à lui. Il choisit dans les éléments présents un agencement parmi plusieurs possibles en obéissant à des contraintes abstraites. Il ordonne selon des principes de symétrie, d’opposition, de contraire et d’équivalence. Il sépare l’identique et le différent, et établit des rapports entre eux. Le mécanisme d’ordonnancement est régulier et cohérent. Le mode rationnel, logico-mathématique vient du mode ordonné. Épuré, réduit à ses formes concluantes, il permet des raisonnements valides. Ce mode ordonné joue un rôle psychique majeur, il permet l’intégration de la loi commune et d’avoir des conduites rationnelles.
Le mode cognitif non ordonné procède par ressemblance, contiguïté, condensation et déplacement. Il forme des représentations liées au corps et à la sensorialité. C’est ce qui explique pourquoi Gilbert Durand a pu identifier comme catégories générales de l’imaginaire le postural, le digestif et le sexuel (Durand G.,Les structures anthropologiques de l’imaginaire, Paris, Dunod, 1992). Ce mode représentationnel admet les contradictions, il fait coexister les contraires et se moque de la chronologie. Cela correspond à ce que Cornélius Castoriadis nomme « imagination radicale », qu’il conçoit comme une « émergence de représentations ou flux représentatif magmatique » (Castoriadis C., L’imaginaire comme tel, Paris, Hermann, 2007). Il produit l’imagination et ses expressions culturelles, les rêves, les conduites ludiques ou folles. Il utilise volontiers le langage imagé.
Le mode  conatif, qui a trait à l’action, aboutit à une programmation motrice sans passer par la mentalisation. Issu de la coordination sensori-motrice, il associe les perceptions et représentations visuelles, spatiales proprioceptives de manière adaptée à la réalité, ce qui correspond en gros à ce qui est nommé fonctions exécutives par la psychologie cognitive. Ce mode représentationnel est préférentiellement opératoire, il a une efficacité pratique directe et ne nécessite pas une pensée explicite. Mais il prend le plus souvent une forme explicite dans les explications pratiques, la transmission des façons de faire, les schémas techniques, etc.
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2 Les processus psychiques

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Il s’agit du traitement des affects et des représentations, concernant soi-même, l’environnement concret et social et surtout la vie relationnelle, étroitement lié à l’investissement pulsionnel. Il y a donc une mixité des processus qui sont à la fois représentationnels et affectifs. Les mouvements affectifs liés aux processus sont compris comme des déplacements de l’investissement pulsionnel, mais cette énergie supposée est supportée par des processus neurobiologiques et endocriniens. Par contre, les enchaînements représentatifs dépendent du niveau psychologique. Les deux sont liés dans les « processus ».
On peut aussi dire que ce sont des modes de fonctionnement de l’appareil psychique comme l’écrivent Laplanche et Pontalis (Laplanche J. et Pontalis J.-B., Vocabulaire de psychanalyse, Paris, PUF, 1978). Ils sont plus ou moins élaborés. En l’état actuel des connaissances, on considère deux processus : le primaire et le secondaire. Pierra Aulagnier a proposé d’en rajouter un troisième plus archaïque (Aulagnier P., La violence de l’interprétation, Paris, PUF, 1975). Selon le processus dominant, leurs produits observables comme les scénarios imaginatifs, les rêves, les associations, les conduites, prennent des tournures différentes.
Le processus archaïque : Il traite de « pictogrammes » sortes de schèmes indiciels, c’est-à-dire des schèmes mis en route par des indices perçus, comme les formes du corps, des formes animales et autres. Nous sommes là dans une couche profonde à la jonction avec le neurofonctionnel qui est très mal connue.
Le processus primaire : Dans le processus primaire, les représentations sont simples, il n’y a pas de temporalité, elles sont traitées selon le mode du tout ou rien sans nuance ni partage. Il n’existe ni principe de non-contradiction (les contraires peuvent coexister), ni organisation temporo-spatiale classique, et l’information est traitée par déplacement et condensation. Il y a une labilité de l’investissement qui peut se déplacer. Cela permet les contre-investissements (investissement d’une tendance contraire). Ce mode de fonctionnement ne suit pas le principe de réalité mais, au contraire, le principe de plaisir à la recherche d’une satisfaction immédiate.
Le processus secondaire : Dans le processus secondaire, les représentations sont nuancées, il y a une temporalisation, et un principe de non-contradiction. L’investissement est lié et durable. Il suit le principe de réalité et organise des détours pour satisfaire le désir, lorsque les contraintes concrètes l’imposent. Les investissements sont liés (fixes) et modérés. Le degré de recouvrement du primaire par le secondaire varie selon l’âge, les circonstances, et la forme d’organisation psychique.
Le degré de recouvrement de l’archaïque par le primaire et du primaire par le secondaire varie donnant des types de personnalités différents. Il reste encore de gros progrès à faire pour mettre en évidence les formes d’enchaînements représentatifs à l’œuvre dans ces processus cognitifs. Le recouvrement des processus vient de la maturation qui s’effectue au cours du développement de l’enfant et de l’adolescent.

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