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 NÉO-LIBÉRALISME

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فدوى
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فدوى


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13022016
مُساهمةNÉO-LIBÉRALISME

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Le terme de néo-libéralisme désigne le renouvellement des thèses économiques libérales à partir de la fin des années 1970.
Les théories économiques libérales s'étaient d'abord développées à l'intérieur de l'économie politique classique, dont les figures de proue furent Adam Smith et David Ricardo. Elles ont été prolongées tout au long du XXe siècle au sein du courant néo-classique. Dès son origine, ce courant est composé de nombreuses écoles. Les trois plus importantes sont : l'école de Lausanne, fondée par Léon Walras, l'école autrichienne, fondée par Karl Menger, et l'école anglaise, fondée par William Stanley Jevons. Au-delà des nuances non négligeables qui les caractérisent, le dénominateur commun des approches néo-classiques est de représenter le monde comme une somme de marchés interdépendants sur lesquels des agents économiques rationnels effectuent leurs calculs compte tenu de l'information dont ils disposent, celle-ci étant plus ou moins parfaite et véhiculée par le système de prix.
Les renouvellements de la théorie libérale se sont attachés à développer certains domaines de la théorie traditionnelle, ou à compléter les zones d'ombre laissées par les premiers libéraux néo-classiques dont les représentations manquaient souvent de réalisme. L'objectif des nouvelles théories est en premier lieu positif ; il vise à améliorer le caractère opérationnel de la théorie, c'est-à-dire à lui permettre de rendre compte de phénomènes observables non intégrés jusqu'alors dans les représentations théoriques. L'ambition est en deuxième lieu normative ; elle veut fournir les recommandations de politique économique jugées nécessaires pour enrayer le chômage et l'inflationcaractéristiques des années 1970.
Les thèses néo-libérales ont, en large partie, inspiré les politiques économiques appliquées par la plupart des pays occidentaux durant les deux dernières décennies du XXe siècle. Ces politiques ont elles-mêmes contribué à dessiner les contours des régimes de croissance économique qui caractérisent l'économie mondiale actuelle.

[size=22]1.   Les théories néo-libérales

Les théories néo-libérales ne constituent pas un ensemble parfaitement cohérent. Quatre courants, ayant exercé une influence particulière sur les politiques économiques pratiquées durant les années 1980 et 1990, peuvent être répertoriés. L'économie de l'offre (supply-side economics) a voulu développer une théorie de la dépense publique et du taux d'imposition optimal. Le monétarisme s'est focalisé sur les normes de croissance de la masse monétaire. Le courant néo-walrasien a tenté d'expliquer la persistance de rigidités de salaire et de prix sur les marchés. Le courant néo-institutionnaliste a cherché à produire une théorie générale des institutions ou structures de gouvernance observables dans l'économie.

  L'économie de l'offre

L'économie de l'offre veut montrer que la part croissante prise par l'État dans l'économie compromet inévitablement le dynamisme économique. Cette omniprésence de l'État se manifeste par le poids des dépenses publiques dans le P.I.B., dont le caractère excessif est susceptible de produire deux effets pervers.

Critique de l'interventionnisme étatique

Le premier effet produit par la prise en charge de l'État est un effet d'éviction. Les dépenses et investissements publics ont tendance à remplacer les dépenses et investissements privés, dont l'efficacité est supposée meilleure car elle est guidée par l'incitation sélective, inhérente à la concurrence sur les marchés.
Le deuxième effet de l'accroissement des dépenses publiques est qu'elles tendent à augmenter indéfiniment le besoin de financement de l'État et se traduisent, au final, par un alourdissement continu de la ponction fiscale.
L'augmentation des impôts entraîne elle-même trois conséquences. D'abord, elle diminue l'incitation à travailler et à investir, ce qui laisse craindre un ralentissement de l'activité économique et de la croissance. Ensuite, elle favorise l'extension du travail au noir, qui échappe au fisc, ou encore l'évasion des hauts revenus vers des zones à fiscalité avantageuse. Enfin, les sources de l'épargne privée risquent de se tarir si la fiscalité sur le capital est trop lourde. L'insuffisance d'épargne raréfie alors le capital, ce qui en renchérit le coût ; les taux d'intérêt sont poussés à la hausse.
Dans tous les cas, il s'ensuit mécaniquement une baisse des recettes fiscales, soit que le nombre de contributeurs s'amenuise en raison d'une croissance économique ralentie, soit que ces derniers échappent à l'imposition. Cette baisse des recettes entretient elle-même, mécaniquement, une pression à la hausse du taux de prélèvement obligatoire, si la part des dépenses publiques continue de croître.

Taux optimal d'imposition

La courbe en cloche élaborée par Arthur LafferNÉO-LIBÉRALISME Td_dessin est désormais célèbre. Elle rapproche le taux d'imposition (en abscisse) avec le montant des rentrées fiscales (en ordonnée). Elle entend signifier qu'il existe un taux d'imposition optimal, donné par les coordonnées en abscisse du point correspondant avec le sommet de la courbe. Ce taux est celui qui se révèle compatible, à la fois avec l'investissement et avec les rentrées fiscales les plus fortes.
NÉO-LIBÉRALISME V09n0015Dessin
Courbe de Laffer, 2La courbe de Laffer relie le taux moyen d'imposition au produit de l'impôt. Lorsque le taux d'imposition s'élève, les recettes augmentent, mais de moins en moins vite, jusqu'au niveau d'imposition optimal t* pour lequel la recette fiscale est maximale. Au-delà t*, les recettes fiscales décroissent,… 
Crédits: Encyclopædia Universalis France[/size]
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Si l'économie se situe sur la pente descendante de la courbe, cela signifie que le taux d'imposition est trop élevé. L'investissement s'en trouve découragé, le travail au noir et l'évasion des capitaux favorisés, ce qui contribue à ralentir encore la croissance et donc les recettes fiscales. De même, si l'on considère que les anticipations des agents sont « rationnelles », qu'il prévoient les conséquences des mesures de politique économiques, toute augmentation des dépenses publiques suscitera une désincitation au travail car les agents anticipent un futur alourdissement des prélèvements.
Pour les économistes de l'offre, la condition nécessaire pour relancer la croissance est de réduire les dépenses publiques. Cette mesure permet d'abaisser le taux d'imposition jusqu'à ce taux optimal capable d'encourager l'épargne et l'incitation au travail et de provoquer une reprise de l'investissement privé.

Réforme fiscale

La réforme fiscale proposée repose sur une idée-force. Cette dernière consiste à réduire, voire à supprimer la progressivité de l'impôt. La progressivité de l'impôt signifie que la contribution fiscale d'une personne physique s'élève proportionnellement à mesure que son revenu augmente. Par exemple, des tranches marginales faibles pour les bas revenus, et fortes pour les hauts revenus, témoigneraient d'une forte progressivité. Dans une perspective keynésienne, la progressivité de l'impôt est justifiée par son caractère redistributif, qui permet de drainer des flux de revenus qui auraient entretenu une épargne « oisive » vers l'investissement public ou vers les classes dont la propension à consommer est forte et dont les dépenses alimenteront le circuit économique. Pour les libéraux au contraire, les hauts revenus sont perçus comme la récompense du talent individuel et une gratification méritée de l'initiative privée. À ceux qui invoquent l'injustice ou l'iniquité, les économistes de l'offre répondent que la réduction de la progressivité de l'impôt ne peut, au final, que bénéficier à la communauté dans son ensemble. Les bénéficiaires de hauts revenus sont en effet ceux qui entreprennent et créent des richesses au bénéfice de tous, notamment en termes de créations d'emploi. Enfin, la condition sine qua non de l'investissement est la présence d'une épargne préalable, dont l'abondance réduit la rareté du capital et donc son coût, c'est-à-dire le taux d'intérêt. Il est donc irrationnel, dans cette perspective, de taxer les revenus dont la propension à épargner est forte.
La réforme fiscale radicale préconisée par les économistes de l'offre consiste à instaurer une flat tax, c'est-à-dire un taux d'imposition unique et réduit (estimé à 7 p. 100 aux États-Unis) pour tous les revenus, sur la base d'une assiette élargie. Dans les faits, les réformes libérales effectivement mises en œuvre au cours des années 1980 et 1990 aux États-Unis et en Europe ont réduit le nombre de tranches d'imposition et leur taux marginal, diminuant ainsi la progressivité de l'impôt, tout en allégeant la fiscalité des sociétés.

  Le monétarisme

Le monétarisme est la version moderne de la « théorie quantitative de la monnaie » deIrving Fisher (1867-1947), elle est fondatrice du point de vue libéral sur la monnaie. Cette théorie quantitative postule que la monnaie est neutre, c'est-à-dire que la variation de la masse monétaire n'exerce aucune influence sur la production et l'emploi.

Le postulat quantitativiste

Cette théorie opère une dichotomie entre la sphère monétaire et la sphère réelle. La production et l'emploi sont des grandeurs réelles qui ne dépendent que de leurs déterminants réels, et en premier lieu du prix relatif des biens échangés : un agent économique n'a aucune raison de demander un bien en quantité supplémentaire si son prix par rapport aux autres biens ne diminue pas. Dans la sphère réelle, ce sont des utilités marginales, exprimées en prix relatifs, qui règlent les échanges de biens et de services entre les agents. La monnaie ne sert que d'unité de compte. Elle n'exerce d'influence que sur le niveau général des prix et en aucun cas sur la structure des prix relatifs, celle à partir de laquelle les agents effectuent leurs calculs.
En transposant ce raisonnement sur le marché du travail, on en déduit que le niveau de l'emploi ne dépend que du coût réel du travail par rapport au coût du capital (les deux facteurs entrant dans la combinaison productive). Si ce coût relatif ne varie pas, l'économie se fixe spontanément sur le long terme à sa position d'équilibre. L'emploi ne peut augmenter (sous certaines conditions) que si le coût relatif du travail diminue par rapport au coût du capital. L'injection de monnaie n'exerce aucun effet sur le coût relatif des facteurs et donc sur l'emploi. Elle ne produit que des effets inflationnistes. D'où le théorème de Fisher : toute injection de monnaie exerce un effet nul sur la production mais un effet proportionnel sur le niveau général des prix.

Les versions néo-quantitativistes de la neutralité de la monnaie

Les théories monétaristes constituent le courant ayant eu l'influence la plus forte, tant sur le plan académique que sur le plan politique. Elles ont pour ambition d'actualiser la thèse quantitativiste traditionnelle tout en maintenant les propriétés des modèles néo-classiques, et en particulier l'hypothèse d'une neutralité de long terme de la monnaie. Au plan normatif, elles cherchent à démontrer l'inefficacité des politiques keynésiennes d'action par la demande globale. Celles-ci, pour avoir accru démesurément la quantité de monnaie en circulation (notamment en maintenant des taux d'intérêt réel négatifs ou en finançant les dépenses publiques par création monétaire) et alourdi le coût du travail, sont rendues responsables du chômage et de l'inflation caractéristiques des années 1970. Pour défaire rigoureusement les thèses keynésiennes, les monétaristes se devaient de fournir une explication à la corrélation, constatée durant les Trente Glorieuses, entre l'accroissement de la masse monétaire (consécutive à l'exécution des politiques keynésiennes de relance de la demande) et la croissance de l'emploi. Autrement dit, il fallait expliquer comment la monnaie, malgré sa neutralité de long terme, pouvait à court terme pénétrer la sphère réelle.
L'article de Milton Friedman The Role of Monetary Policy, publié en 1968, constitue une référence centrale. Le célèbre économiste de l'université de Chicago introduit certaines hypothèses essentielles qui seront ensuite longuement reprises et discutées dans la communauté des économistes, notamment par le courant dit des « nouveaux classiques ».
La première hypothèse est l'hypothèse du taux de chômage naturel (encore appelé chômage d'équilibre). Ce taux, défini comme le « taux de chômage qui n'accélère pas l'inflation », correspond à la position d'équilibre de long terme de l'économie. Il est stable et unique : il n'a aucune raison de bouger tant que la structure des prix et coûts relatifs ne se modifie pas dans l'économie.
La deuxième hypothèse porte sur les anticipations des agents ; elle concerne plus exactement les anticipations des travailleurs. Friedman développe sur ce point l'hypothèse d'anticipations adaptatives : contrairement aux entreprises, les ménages anticipent imparfaitement les effets d'une variation de la masse monétaire. Les entreprises savent que toute politique d'expansion monétaire (une baisse des taux d'intérêt par exemple) induit une augmentation proportionnelle du niveau général des prix, ce qu'ignorent les salariés. Ces derniers formulent leurs revendications salariales de façon adaptative, compte tenu de l'inflation (plus faible que l'inflation courante) constatée durant la période précédente. Les travailleurs pensent avoir obtenu une augmentation de salaire, alors qu'ils sont victimes d'une illusion monétaire : l'augmentation du salaire nominal est plus faible que l'inflation courante. Il en résulte une baisse du coût relatif réel du travail (le salaire réel) par rapport au coût du capital. Les entreprises sont donc incitées à accroître le niveau de l'embauche, ce qui réduit le taux de chômage effectif en dessous de son taux « naturel ». Les politiques d'expansion monétaire ne peuvent fonctionner qu'en présence d'erreur d'anticipation des salariés. Ces derniers, ne percevant pas tout de suite qu'elles sont inflationnistes, ne réclament pas immédiatement l'indexation des salaires sur les prix. Le salaire réel baisse alors temporairement, provoquant l'embauche des entreprises. Mais au final, les salariés finiront par réclamer une indexation des salaires sur les prix effectifs. Le salaire réel retrouvera son niveau initial, engendrant un retour du taux de chômage à son taux « naturel » pour un niveau d'inflation supérieur. Les gouvernements peuvent certes tenter de maintenir le taux de chômage effectif en dessous de son taux naturel sur une succession de courts termes, mais cela ne peut se faire qu'au prix d'une accélération de l'inflation, sans effet au final sur l'emploi. C'est ce processus, enclenché par le « laxisme monétaire » des politiques keynésiennes des années 1960, qui expliquerait l'emballement inflationniste constaté durant les années 1970.[/size]
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فدوى
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مُساهمة السبت فبراير 13, 2016 2:20 pm من طرف فدوى

Les modèles des « nouveaux classiques »

Partant des postulats de Friedman, ces modèles développent désormais l'hypothèse d'anticipations rationnelles (Robert E. Lucas, 1973). Tous les agents sont supposés parfaitement rationnels et informés. Le chômage est volontaire (il résulte du choix délibéré des agents lorsque le salaire proposé est jugé trop faible). Les agents anticipent parfaitement les effets inflationnistes des politiques d'expansion monétaire, qui n'opèrent même pas sur le court terme parce qu'elles sont anticipées par les travailleurs. Ces derniers indexent immédiatement leurs salaires sur l'inflation courante. La relance monétaire ne s'accompagne plus d'une baisse temporaire des salaires réels. Toute politique expansionniste d'inspiration keynésienne produit un effet nul dans la sphère réelle. On retrouve dans ces modèles les propriétés traditionnelles de neutralité à court et à long terme de la monnaie.
C'est pourquoi les politiques monétaires expansionnistes sont jugées inutiles et inflationnistes, donc nocives pour la valeur de la monnaie nationale et des actifs financiers. Mieux vaut respecter des règles de création monétaire stables puisque le « chômage naturel » dépend du coût relatif du travail et non de la quantité de monnaie en circulation. La lutte contre le chômage ne peut donc passer que par une baisse du coût relatif du travail. Quant à la politique macro-économique, la règle d'or que proposent les monétaristes est de contrôler le rythme de progression de la masse monétaire en le faisant évoluer au même rythme que celui du P.I.B. Dans la réalité, les autorités ne peuvent que fixer des objectifs indicatifs sans véritablement contraindre la demande de crédit. Le contrôle de la masse monétaire s'avérant techniquement délicat, l'action monétaire passe essentiellement par la manipulation des taux d'intérêt à court terme.
Cette doctrine imprègne aujourd'hui l'action de nombre de gouverneurs de banques centrales, qu'elles soient indépendantes ou non. L'indépendance des banques centrales se situe cependant dans la logique du raisonnement monétariste : il vaut mieux dépolitiser la gestion de la monnaie et la confier à des décideurs indépendants qui ne seront pas tentés de manier la politique monétaire en fonction d'objectifs à court terme (notamment pour réduire temporairement le chômage effectif en dessous du taux naturel) et au gré des échéances électorales.

  Le courant néo-walrasien

La préoccupation du courant néo-walrasien a été de rendre la théorie de l'équilibre général de Léon Walras plus réaliste. Cette dernière représentait un monde où les individus, parfaitement rationnels, effectuent leurs calculs d'optimisation sur des marchés de concurrence parfaite où l'information, très exacte, véhiculée par un commissaire-priseur, circule sans coût. L'équilibre général,NÉO-LIBÉRALISME Td_dessin matérialisant l'égalité des offres et des demandes sur tous les marchés, est alors une possibilité correspondant à un optimum de Pareto : il est impossible de modifier la situation d'un agent sans détériorer celle d'un autre. Jugée irréaliste, cette théorie fut réaménagée dans les années 1980. En conservant l'hypothèse de rationalité, les modèles théoriques néo-walrasiens ont introduit l'hypothèse d'une information imparfaite et débouché sur la conclusion suivante : le comportement rationnel des agents peut, dans cet univers, provoquer des situations non concurrentielles, sources de rigidités des prix et des salaires et influençant le niveau du chômage naturel sur le marché du travail. Certains travaux ont débouché sur des recommandations de politiques économiques, notamment en matière d'emploi. Dans l'hypothèse d'une information asymétrique, deux situations sont envisagées par les modèles. Premièrement, les caractéristiques du bien échangé sur le marché sont inconnues d'une des parties : ce phénomène est nommé « sélection adverse ». Deuxièmement, l'une des parties est susceptible d'adopter un comportement opportuniste une fois le contrat signé en ne respectant pas ses engagements : on parle alors d'« aléa moral ».
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[size=13]Positions d'équilibre stable dans le modèle de WalrasDifférentes positions d'équilibre stable dans le modèle de Walras 

Crédits: Encyclopædia Universalis France[/size]
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Modélisations du marché du travail

La principale application de l'hypothèse d'information asymétrique a été la modélisation du marché du travail (Joseph Stiglitz, 1976).
Dans le cas de la « sélection adverse », l'employeur ne connaît pas la productivité des travailleurs qu'il veut recruter. Il propose alors un salaire supérieur au salaire concurrentiel, encore appelé « salaire d'efficience », dans le but de provoquer une « auto-sélection » des travailleurs : seuls les travailleurs les plus productifs sont supposés présenter leur candidature.
Dans le modèle du « tire-au-flanc » de Shapiro et Stiglitz (1984), traitant le cas de « l'aléa moral », le « salaire d'efficience » est un mécanisme d'incitation à la maximisation de l'effort des travailleurs à double titre. D'une part, les travailleurs qui ne maximisent pas leur effort risquent de perdre l'avantage de ce salaire supérieur au salaire concurrentiel ; d'autre part, le « salaire d'efficience » est source de chômage, puisqu'il est supérieur au salaire assurant le plein-emploi. Le chômage agit alors comme une menace de perdre sa rente pour tout travailleur ne maximisant pas son effort. Les modèles de salaire d'efficience veulent donner l'explication pour laquelle les employeurs rationnels n'ont pas intérêt à la flexibilité des salaires : si les salaires baissaient, rien ne garantirait que le niveau d'effort des travailleurs permette aux entrepreneurs de maximiser leur profit.
L'hypothèse d'information asymétrique a également été utlisée par Assar Lindbeck et Denis Snower (1986) pour expliquer que les travailleurs en place, nommés insiders, disposent d'un pouvoir de négociation leur permettant de maintenir un salaire élevé, source du chômage des exclus de l'emploi, appelés outsiders. Dans les modèles « insider-outsider », les insiders peuvent maintenir une certaine pression salariale parce qu'ils savent que les employeurs ne se risqueront pas à leur substituer des outsiders, dont la productivité est incertaine.

Un « néo-keynesianisme »

Dans tous ces modèles, le chômage est expliqué par un niveau excessif du salaire de ceux qui travaillent par rapport au salaire qui assurerait le plein-emploi. Ce chômage est supposé involontaire. C'est pourquoi certains protagonistes de ces travaux se définissent comme des néo-keynésiens. Leur conclusion est sensiblement différente des explications néo-classiques traditionnelles du chômage. Les rigidités salariales demeurent la cause du chômage. Mais, contrairement aux explications traditionnelles, les rigidités salariales ne sont pas la conséquence de causes exogènes irrationnelles (telles que l'influence sur les salaires des syndicats ou d'une législation sur le salaire minimal). Les rigidités sont ici endogènes (elles sont inhérentes au fonctionnement même d'un marché du travail imparfait) : en présence d'asymétries informationnelles (hypothèse jugée réaliste), ce sont les agents rationnels (employeurs et salariés) qui n'ont pas intérêt à une baisse des salaires. Ces modèles ont pour ambition de donner des fondements micro-économiques à l'hypothèse du chômage naturel, exposé antérieurement, dont ils contestent la nature volontaire.
Pour autant, l'explication proposée s'éloigne de l'explication keynésienne traditionnelle : ce n'est pas une insuffisance de demande globale, mais l'excès du coût du travail qui constitue, dans les modèles néo-walrasiens, la principale cause du chômage. Dès lors, pour ces auteurs, les politiques publiques doivent chercher à réduire le coût du travail, mais sans nécessairement « déréglementer » le marché du travail en supprimant le salaire minimal (puisque les agents rationnels n'y ont pas intérêt). La politique de l'emploi passe alors par des politiques de réduction des « charges sociales » attachées aux salaires ou par des subventions à l'emploi qui permettent de réduire le coût du travail sans réduire le salaire perçu par les travailleurs.
فدوى
رد: NÉO-LIBÉRALISME
مُساهمة السبت فبراير 13, 2016 2:20 pm من طرف فدوى

  Le courant néo-institutionnaliste

Le courant néo-institutionnaliste regroupe un ensemble de travaux ayant pout objet l'explication des phénomènes institutionnels du capitalisme. Il est à l'origine des théories néo-libérales de l'entreprise. L'ouvrage de Oliver WilliamsonNÉO-LIBÉRALISME Td_photo (1985) tente d'en fournir la synthèse. Le postulat de départ est que l'économie n'est pas une somme de purs marchés, mais un ensemble d'institutions composées de marchés, d'organisations et de formes hybrides. Le courant néo-institutionnaliste cherche à aménager les hypothèses néo-classiques traditionnelles pour intégrer ces phénomènes observables que le Prix Nobel Ronald Coase invitait dès 1937 à ne pas négliger dans les représentations théoriques de l'économie.
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[size=13]Oliver E. WilliamsonL'approche néo-institutionnaliste fondée par Oliver E. Williamson marque une véritable rupture analytique avec l'approche microéconomique standard du rôle des firmes dans une économie de marché. 

Crédits: University of California, Haas School of Business/ DR[/size]
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« Rationalité limitée »

L'hypothèse comportementale de rationalité parfaite est remplacée par celle d'une rationalité limitée, inspirée des travaux de Herbert A. Simon : les agents ont une capacité limitée à traiter l'information. Lors du déroulement des transactions, les imperfections informationnelles sont la règle : l'asymétrie d'information, mais aussi l'incertitude radicale sur les états de la nature caractérisent l'environnement économique. Dès lors, selon la fréquence des transactions et le degré de spécificité des actifs (un actif physique ou humain détenu par une entreprise est dit spécifique lorsqu'il n'est pas redéployable sans perte de valeur), les agents ont intérêt à finaliser leurs transactions dans des cadres institutionnels différents. Lorsque les actifs échangés sont peu spécifiques, le recours direct au marché classique est la forme la plus appropriée parce que les coûts de transaction sont, dans ce cas, faibles. Lorsque les actifs sont spécifiques et la fréquence des transactions peu ou moyennement élevée, ce sont respectivement des contrats incomplets faisant intervenir un tiers et des contrats de long terme (de type franchise ou sous-traitance) qui lient les agents.

« Gouvernance »

Lorsque les actifs sont très spécifiques et la fréquence des transactions élevée, l'organisation, c'est-à-dire la structure contractuelle intégrée où prévaut la coordination hiérarchique planifiée, est la plus efficiente parce que les coûts de transaction sont supérieurs dans ce cas au coût d'organisation. Dans ce dernier cas, c'est l'entreprise capitaliste qui assure le mieux le principe de maximisation du profit. Cette entreprise est définie par la détention privée des droits de propriété par des actionnaires qui possèdent également le « droit de contrôle résiduel » quant à l'usage du profit. Ce modèle d'entreprise dit de corporate governance se serait progressivement imposé lors des dernières décennies : ce modèle est celui par lequel le contrôle des actionnaires exerce une pression sur les managers, contraints d'atteindre l'objectif de maximisation du profit.
Nonobstant de nombreuses controverses, le courant néo-institutionnaliste conclut à l'efficience et à la supériorité des différentes institutions du capitalisme. Celles-ci s'adaptent au type de transaction à réaliser, qu'il s'agisse du marché ou de l'entreprise capitaliste. D'un point de vue normatif, désormais traduit en français par la notion de « gouvernance », ces institutions sont réputées supérieures à toutes les autres formes de coordination (notamment les types d'organisation où prévaut une certaine forme de prise de parole des salariés ou encore les structures publiques ou coopératives de droits de propriété).

2.   Les politiques économiques néo-libérales

Les considérations théoriques précédentes se retrouvent parfois dans l'argumentaire explicatif des politiques libérales à l'œuvre dans les deux dernières décennies du XXe siècle. Ces politiques ont reconnu la nécessité d'une ouverture des marchés de capitaux et, dans une moindre mesure, celle d'une ouverture du marché des biens et du marché du travail.
L'objectif des politiques néo-libérales est de créer un environnement propice à l'afflux des mouvements de capitaux, source d'épargne disponible pour l'investissement. Les facteurs réputés susceptibles de créer un tel environnement sont présentés comme devant être les suivants : réduction du poids de l'État pour faire baisser les impôts, contrôle strict de l'évolution de la masse monétaire pour prévenir les anticipations inflationnistes, privatisation des monopoles publics pour asseoir des structures de droits de propriété capitalistes sur des marchés rendus concurrentiels, abaissement du coût du travail pour réduire le chômage structurel. Tels furent les piliers des politiques néo-libérales qui se sont affirmées, avec des variantes selon les pays, durant les décennies de 1980 et de 1990.
Parallèlement, dans le débat théorique, l'économie de l'offre a justifié la réduction des dépenses publiques. Le monétarisme s'est imposé dans l'argumentaire des politiques de lutte contre l'inflation. Les modèles néo-walrasiens ont fourni les hypothèses favorables à la réduction du coût du travail. Les théories néo-institutionnalistes ont expliqué les fusions-acquisitions des grands groupes en termes d'efficience organisationnelle.
En apparence cohérentes, les politiques néo-libérales n'ont pas toujours atteint leurs objectifs, elles se sont même avérées contradictoires les unes avec les autres lorsqu'elles furent appliquées simultanément.

  Les expériences américaine et britannique

Sous le premier mandat du président Reagan (1981-1984), les États-Unis ont ainsi éprouvé les difficultés de mener simultanément une politique monétariste en matière monétaire et une réduction des impôts obéissant aux préceptes des théories de l'offre. Les effets pervers du monétarisme se sont manifestés par une monnaie trop forte et des taux d'intérêt exorbitants qui, même s'ils ont attiré l'épargne spéculative mondiale, n'en ont pas moins déprimé l'investissement, les exportations, la croissance et l'emploi. Du coup, les rentrées fiscales firent défaut, d'autant que les baisses d'impôts bénéficiant aux entreprises et aux épargnants ne produisirent aucun effet, si ce n'est un creusement du déficit budgétaire.
Quant à la Grande-Bretagne, elle appliqua une politique monétaire similaire durant le premier mandat de Margaret Thatcher (1979-1983),NÉO-LIBÉRALISME Td_photo qui avait choisi de retarder les baisses d'impôt pour ne pas creuser le déficit public. La croissance n'en fut pas moins contrainte par des taux d'intérêt excessifs et une monnaie surévaluée, ce qui provoqua la persistance d'un chômage important et ne permit pas d'enrayer le déclin industriel britannique, malgré la privatisation de nombreux monopoles publics.
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[size=13]Margaret Thatcher et Ronald Reagan, 1988Les élections de Margaret Thatcher en mai 1979 et de Ronald Reagan en novembre 1980 marquent l'entrée en application des premières politiques se réclamant des principes économiques néo-libéraux. 

Crédits: B. Markel/ Getty[/size]
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فدوى
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مُساهمة السبت فبراير 13, 2016 2:21 pm من طرف فدوى
NÉO-LIBÉRALISME Pa083295Photographie
[size=13]Margaret Thatcher et Ronald Reagan, 1988Les élections de Margaret Thatcher en mai 1979 et de Ronald Reagan en novembre 1980 marquent l'entrée en application des premières politiques se réclamant des principes économiques néo-libéraux. 

Crédits: B. Markel/ Getty[/size]
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  L'Union européenne

La plupart des pays membres de l'actuelle Union économique et monétaire (U.E.M.) adoptaient également durant la première moitié de la décennie 1990 la combinaison d'une politique monétaire restrictive et d'une politique budgétaire de réduction conjointe des dépenses publiques et des impôts. Dans le même temps, des directives structurelles assuraient la mise en œuvre de marchés concurrentiels : libéralisation des marchés de capitaux, harmonisation des conditions de la concurrence sur le marché des biens, incitations à la flexibilité des salaires et de l'emploi sur le marché du travail pour lutter contre le chômage.
Les difficultés rencontrées par les pays européens pour réduire le chômage et faire face au creusement des déficits sont essentiellement liées à une situation de croissance ralentie due à un processus de même nature que dans les cas anglo-saxons du début de la décennie 1980. La désinflation, la stabilité des monnaies européennes, des taux d'intérêt attractifs ont favorisé les placements financiers, mais ils ont réduit la demande de biens d'investissement et de consommation et désavantagé les industries exportatrices. La croissance atteignant alors rarement son taux potentiel (c'est-à-dire le taux de croissance permis par les capacités de production disponibles), cela a provoqué un déficit de rentrées fiscales au moment où se mettaient en place des réductions d'impôts bénéficiant à des catégories fortement contributrices. Dans le même temps, la multiplication des formes particulières d'emploi a certes accru la flexibilité du marché du travail, mais a rendu plus précaire la situation d'un nombre croissant de salariés.

  Révisions de la dogmatique

Sans renier leur libéralisme en matière de flexibilité des marchés, les États-Unis depuis 1985 et la Grande-Bretagne depuis 1987 ont, à chaque signe de récession, renoncé au monétarisme, en réduisant substantiellement leurs taux d'intérêt, en dévaluant parfois leur monnaie et en faisant jouer au déficit budgétaire son rôle de soutien à la croissance. À la fin de la décennie de 1990, l'Europe a semblé prendre conscience des risques d'une croissance ralentie et financièrement instable. Un mouvement de baisse des taux d'intérêt s'est amorcé à la veille de l'entrée en vigueur de l'euro, tandis que commençait à poindre un débat portant sur la direction future de la politique budgétaire et fiscale communautaire ainsi que sur la régulation des marchés financiers.

3.   Les régimes de croissance néo-libéraux

Dans de nombreuses régions du monde, les politiques néo-libérales ont contribué à consolider un régime de croissance macro-économique qualifié de néo-libéral. Au cœur de ce régime d'accumulation se trouve la redéfinition du partage salaire-profit en faveur des profits, à laquelle les politiques néo-libérales ont fortement contribué. En particulier, la réduction de la fiscalité pesant sur les entreprises, la désindexation des salaires sur les prix et une politique monétaire restrictive – les taux d'intérêt prohibitifs incitant au désendettement – ont autorisé ou incité les entreprises à restaurer leurs marges et leurs fonds propres. Ce mouvement n'a pas engendré une reprise significative de l'investissement et de l'emploi. Il a contribué à alimenter une épargne financière à caractère hautement spéculatif et extrêmement volatil.

  Traits caractéristiques

Sur le plan micro-économique, les processus de croissance externe et de « financiarisation » des entreprises se sont développés, à la faveur de la dérégulation des marchés financiers. Les fusions-acquisitions-externalisations-restructurations ont pris la place des investissements de capacité. Sans créer d'activités nouvelles, en fusionnant des entreprises ou en en acquérant de nouvelles, les grands groupes se sont recentrés sur un noyau dur d'activités spécifiques restructurées, d'une façon semblable au schéma décrit par le modèle de « corporate governance » de Williamson (1985). Ils ont revendu ou externalisé leurs activités périphériques qu'ils gardent sous contrôle, notamment sous forme de sous-traitance. Ils mettent fortement en concurrence leurs petits fournisseurs. La norme de sanction du cours des actions des entreprises qui s'est affirmée sur les marchés financiers est devenue la valorisation à court terme de leurs fonds propres, dont le corollaire se matérialise par un ajustement à la baisse de la masse salariale. La contraction de l'emploi en est la principale conséquence lorsqu'une situation de croissance ralentie restreint les débouchés des entreprises.
Sur plan macro-économique, le régime de croissance est caractérisé par une inflation peu élevée, des taux d'investissement relativement bas et une consommation faible, alors que s'affirme une épargne excédentaire. Ces traits caractérisent l'économie européenne de la décennie 1990. Il en résulte une croissance structurellement faible et financièrement instable. Les marchés financiers sont certes dynamiques, mais ils sont menacés en permanence par un effondrement des cours, dû à un retournement des anticipations des gestionnaires de l'épargne, déplaçant leurs fonds d'une place financière à l'autre au jour le jour en fonction de critères de rentabilisation de très court terme. Cette volatilité est elle-même liée à une économie réelle où les perspectives des entreprises sont contraintes par un univers macro-économique ralenti.

  Pérennité et disparité des zones économiques

Pour réelle qu'elle soit, la mondialisation néo-libérale, qu'il faut entendre plus exactement comme la mise en place de la mobilité parfaite des capitaux, a néanmoins maintenu une partition du monde économique en trois zones. Cette triade, pour reprendre l'expression de Kenichi Ohmae, délimite les zones d'influence de trois monnaies, le dollar, le yen et l'euro, elles-mêmes arrimées à trois sphères réelles définissant le continent américain, le continent asiatique et l'Union européenne. Chacune de ces trois zones possède ses caractéristiques spécifiques. Au-delà de l'enchaînement macro-économique idéal typique propre au régime central d'accumulation néo-libéral décrit ci-dessus (duquel le cas européen se rapproche le plus), chaque zone rencontre des difficultés de nature distincte.
Aux États-Unis, l'instabilité chronique d'un tel régime de croissance, compte tenu de la volatilité des capitaux, a été bien comprise par les autorités monétaires à partir de la fin des années 1980 et, plus précisément, depuis la réunion des cinq pays les plus industrialisés à l'hôtel Plaza à New York en 1985. Chaque signe d'essoufflement de l'activité fait systématiquement l'objet, depuis lors, d'une prévention de la part des autorités monétaires américaines, prenant la forme d'une baisse des taux d'intérêt. Cette dernière soutient la consommation et l'investissement, a fortiori aux États-Unis où les agents qui n'épargnent pas sont extrêmement sensibles au coût de l'endettement. Elle peut également provoquer une légère dépréciation du dollar, qui aura pour avantage de stimuler les exportations. Au total, en dehors des inégalités sociales caractéristiques du modèle anglo-saxon, la situation américaine paraît « saine » en raison du pragmatisme monétaire des autorités. Les contraintes financières de court terme, imposées par les actionnaires aux projets industriels, l'endettement d'une part croissante d'agents économiques et un déficit commercial chronique font néanmoins peser la menace d'un retournement possible.
L'Amérique latine a connu un processus de « libéralisation » sur tous les marchés. Les marchés financiers ont été déréglementés, les dépenses publiques ont été rationalisées, avec privatisations et suppressions de subventions, les barrières tarifaires on été fortement réduites. La situation latino-américaine se caractérise par des taux d'investissement et d'épargne peu dynamiques. En particulier, la faiblesse de l'investissement ne garantit pas un profit suffisant, ce qui pousse les entreprises à comprimer la part des salaires dans la valeur ajoutée et à « rationaliser » l'emploi pour améliorer la productivité du travail et réduire le coût salarial unitaire. La faiblesse des profits industriels est compensée par une « financiarisation » accrue des entreprises, rendant la rentabilité du capital sensible à la volatilité des marchés financiers. Cette volatilité est d'autant plus importante que la faiblesse des taux d'investissement n'améliore pas la compétitivité intérieure et extérieure des entreprises dans la concurrence internationale. La croissance est elle-même compromise par des politiques monétaire et budgétaire restrictives, que certains pays se sont engagés à poursuivre en contrepartie des aides du Fonds monétaire international. Le remboursement de la dette publique et extérieure se trouve ainsi compromis, et provoque de nouvelles vagues spéculatives contre les monnaies de la zone latino-américaine, à l'instar de la secousse boursière brésilienne de janvier 1999.
En Asie, le boom des années 1980 puis la crise financière de 1997-1998 ne trouve pas son origine sur le marché financier. Les entreprises ne se sont pas adressées aux marchés financiers, qui auraient ensuite sanctionné les mauvais placements. Elles ont financé leurs projets d'investissements en empruntant à des banques qui, au mépris des règles prudentielles, ont accordé des prêts sans compter. Ces projets ont alimenté un surinvestissement par rapport à la capacité d'absorption du marché asiatique. À l'occasion d'une crise immobilière en Thaïlande, les banques, insuffisamment capitalisées et porteuses de créances douteuses, se sont trouvées en état de cessation de paiement. Une spéculation contre le bath thaïlandais se produisit immédiatement (juillet 1997), entraînant une dévaluation de l'ensemble des monnaies de la zone.
Le Japon a particulièrement souffert de cette crise, qui a entraîné la diminution du pouvoir d'achat des pays appartenant à sa zone d'influence économique. Malgré des taux d'intérêt quasi nuls et nombre de plans de relance budgétaire, les pertes de débouchés extérieurs dans le Sud-Est asiatique ont difficilement été remplacées par la stimulation d'un marché intérieur trop étroit.
Les théories néo-libérales sont progressivement devenues dominantes dans la perception de la réalité économique. Elles ont produit des recommandations normatives, appliquées sous des formes diverses par les gouvernements. Le régime de croissance néo-libéral qui s'est installé dans certaines régions du monde est caractérisé par une croissance ralentie, financièrement instable et porteuse d'une épargne à caractère fortement spéculatif. La persistance du chômage et les risques financiers incitent désormais les gouvernements, les institutions économiques internationales et les économistes à rechercher les voies d'une nouvelle régulation des marchés pour maîtriser les risques liés à la volatilité de l'épargne mondiale. Dans le même temps, le commencement du troisième millénaire pourrait être marqué par la résurgence d'une réflexion autour de la mise en œuvre, coordonnée à l'échelle supranationale, de politiques monétaire et budgétaire de soutien à la croissance.
Liêm HOANG NGO
 

NÉO-LIBÉRALISME

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