جنون فريق العمـــــل *****
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الموقع : منسقة و رئيسة القسم الفرتسي بالمدونات تاريخ التسجيل : 10/04/2010 وســــــــــام النشــــــــــــــاط : 4
| | L'argent et le libéralisme. | |
L’argent est fin et moyen des échanges, il est l’objet de nos désirs personnels et le fruit de notre croyances collective dans sa valeur d’équivalent général de toute valeur marchande. Toute valeur tend, par la puissance de cette équivalence même et par la généralisation des échanges marchands comme unique forme quantifiable de la réciprocité, à devenir telle. Cette croyance institutionnalisée est soumise, en économie libérale à la loi de l’offre et de la demande ; la quantité et la valeur relative de la monnaie dépend donc de l’opinion collectivement produite par le jeu des échange et est certifiée par les institutions monétaires (banques centrales) plus ou moins dépendantes et/ou autonomes des institutions politiques.Ainsi par la forme collective, anonyme et abstraite de sa valeur, la monnaie transcende les désirs individuels et, comme Dieu unifiant son peuple de fidèles, l’argent impose ses règles et ses enjeux à tous les partenaires des échanges afin que chacun puisse espérer voir ses désirs reconnus et ses efforts dans l’échange de biens et de services justement récompensés. Mais, de ce fait, cette croyance, au contraire de la croyance religieuse traditionnelle, brise la communauté fusionnelle car sa transcendance est indéfiniment manipulable par les désirs multiples voire contradictoires de chacun sans que cela n’entraîne, nécessairement, de violence autodestructrice : la communauté solidaire laisse la place à le société individualiste plus ou moins pacifiquement auto-régulée. Dieu n’est plus indispensable (sauf à titre de référent purement symbolique : voir le dollar), pour préserver ici-bas le jeu des échanges, la religion tend à devenir une assurance voire une thérapie symbolique parmi d’autres ; bref, une affaire privée ou familiale en vue de la préservation de son identité particulière individuelle et collective ; mais de plus en plus difficilement sociale et/ou politique : les individus savent qu’ils ont à vivre, à travailler et à échanger avec d’autres qui peuvent être opposés à leurs croyances autres que monétaires et que celles-ci ne reposent que sur des expériences subjectives et imaginaires sans contenu rationnel objectivement universalisable ; la preuve de la véracité de leur croyance est soit impossible soit immédiatement contestable par tel ou tel de leur proche.L’argent comme valeur universelle dominante car seule objectivable produit donc - La possibilité de s’entendre sur des intérêts rationnellement mutualisés sur fond de réciprocité mesurable, -Le reflux du religieux dans le sphère privée - Le développement de l’égoïsme rationnel généralisé aux dépens des solidarité automatiques des sociétés communautaires traditionnelles plus ou moins fermés.Cette opposition entre Dieu et l’argent ne va pas sans résistances et recherche de compromis problématiques à travers les contradictions récurrentes entre existence privée et vie publique, entre communautés particulières et sociétés globales en voie de mondialisation des échanges économiques culturels et humains. Comprendre ces contradictions et les stratégies des acteurs sociaux pour les traiter (bien ou mal) est aujourd’hui une tache prioritaire pour qui veut participer positivement aux évolutions brutales en cours et échapper `la tentation illusoire et mortelle d’un statut quo miné par le risque de la violence identitaire et a fortiori du retour fantasmatique et illusoire à la communauté liberticide perdue. __________________________________[size=undefined]1) Argent et religion[/size] Dans la société laïque, lorsque se développent les rapports d’argent, tout peut devenir marchandise : les biens extérieurs, les services, la force de travail donc le corps et l’esprit indissociables : on peut comme on dit en Afrique " faire boutique avec son cul ". Il est alors difficile, selon St Mathieu de servir à la foi Dieu (don de soi) et l’argent (vente de soi ou de ses biens pour acheter ou louer les biens et les services, et la personne des autres) ; cette contradiction égoïsme/solidarité est poussée à son comble par les religions communautaristes : La solidarité inconditionnelle exigée y considérée comme incompatible avec l’appât individuel du gain. Inversement, l’argent et la loi du profit pour soi ne s’affirment que par la destruction des relations symbolico-religieuses traditionnelles et ont tôt fait de substituer à la religion la vague religiosité sentimentale dans laquelle chacun peut y mettre ses propres rêveries et son désir, personnel dans ses bricolages fantasmatiques, de consolation face à la mort et à la souffrance. Le syncrétisme in/différencié met alors en cause l’unité et l’autorité de la religion en tant que ciment social et fondement de l’autorité morale et politique, A chacun ses intérêts économiques et spirituels ! Le Dieu pour tous n’est plus qu’une abstraction qui n’engage pas vis-à-vis des autres et n’exige rien de soi sinon ce que l’on se commande à soi-même pour soi-même (ne serait-ce que pour se donner bonne conscience !). " L’ athéisme " comme refus de soumettre la société et de se soumettre soi-même à la prétendue Vérité divine est permis, voire, à travers le principe de la laïcité, revendiqué comme un fondement de la vie politique et de l’éducation civique des individus/citoyens. Ainsi la stratégie efficace de l’argent est, dans le meilleurs des cas, celle du donnant/donnant qui se réclame de l’autonomie individuelle alors que la logique plus ou moins (ir)rationnelle de la religion s’affirme (apparemment) dans la valeur du don gratuit, l’allégeance personnelle au groupe et au supérieur religieux et/ou politique et l’identification fusionnelle à la communauté et à ses chefs. L’opposition entre les logiques et les stratégies devient proprement déroutante et, dès lors que la tentation de l’absolu reste vivace (par l’effet de la confusion psychologique illusoire sans cesse renaissante entre nos désir et la réalité), cette opposition engendre angoisse personnelle et conflit idéologiques collectifs. Mais l’affirmation du primat de l’individu qu’a rendu possible la victoire de l’argent comme régulateur de la vie sociale (sinon politique) a aussi permis le développement de la liberté individuelles et de la démocratie modernes contre les sociétés religieuses traditionnelles, comme tous les théoriciens moralistes du libéralisme nous le rappellent avec raison.Or si cette ambivalence et cette opposition sont mal vécues (croyances naïves dues à une éducation traditionnelle peu philosophique, peur de l’autonomie et de la relative solitude qui en est le prix...) la tentation est grande d’y échapper par d’illusoires (irrationnels) compromis symboliques et pratiques.La première stratégie est de constituer une secte qui refuse la modernité jugée pervertie et pervertissante, en interne sinon en externe, pour reconstituer la communauté sans rapport d’argent ; elle exige de ses membres un dévouement ritualisé indéfectible, elle se protège contre les influences extérieures par des pratiques ségrégatives violentes contre les traîtres et ceux qui prétendraient changer les rapports en les individualisant ; sous couvert de liberté religieuse, elle impose une idéologie totalitaire et un contrôle incessant sur les comportements en utilisant la menace de l’exclusion desidentifiante ; elle provoque l’angoisse de la déréliction afin de s’assurer l’obéissance consentie des sectateurs qu’elle prétend protéger contre les autres et surtout contre leur propre angoisse de vivre et de mourir. (amisch) Cette tentative n’a de chance de survivre que lorsque est maintenue une distance, un isolement politique et géographique dans un contexte relativement favorable à ces pratiques sectaires tel que celui créé par la conception multicommunautariste Nord-américaine . Mais si le contexte extérieur reste dominé par les rapports d’argent et l’individualisme qu’ils engendrent nécessairement , la violence extrême, au moins symbolique, est la seule manière de faire fonctionner la secte sous le pouvoir quasi absolu d’un chef ou d’un groupe de prêtres charismatiques investis d’une puissance surhumaine. Mais l’expérience de cette violence est et devient incompatible avec les fondements du droit de la société moderne et ses modes d’existence ; ces sectes, sans cesse menacées, sont alors tentées, soit par le terrorisme pour éradiquer le mal de ce monde absolument corrompu , soit par la mort collective présentée comme la coupure salvatrice radicale avec celui-ci, ou les deux.Une deuxième tentative de pratique sectaire est d’invertir l’argent d’un pouvoir religieux unifiant la communauté pour un projet de conquête des positions de pouvoir dans la société civileen vue de la réussite sociale de ses membres par le développement de leur puissance individuelles d’être et d’agir, collectivement organisée sur un mode idéologique totalitaire (scientologie). L’argent pompé par et sur les membres inférieurs est l’expression même de la supériorité du groupe et de ses membres ; la religion n’est, en interne, qu’un adjuvant symbolique bricolé d’une manière infantile pour abuser les naïfs , en externe une couverture de la volonté dominatrice élitaire de ses chefs. Les membres doivent couper tous les autre liens privées hors ceux autorisés et contrôlés par la secte en vue de son intérêt de puissance et de la conversion de futurs adeptes qui s’opère par la manipulation psychothérapeutique présentée comme la condition indispensable à leur réussite individuelle dans un monde où les mieux psychologiquement armés doivent l’emporté sur les autres. Elles exploitent pour cela les difficultés psychoaffectives que l’individualisme compétitif provoque en se présentant comme seule capable de produire le lien communautaire qui manque à la réussite personnelle de ses futurs adeptes. Ce genre de sectes tentent de pénétrer prioritairement les couches sociales disposant du pouvoir économique politique et symbolique, mais n’hésitent pas à convertir la piétaille des défavorisés pour l’utiliser comme main d’oeuvre gratuite. Mais cette tentative plus subtile car mieux adaptée au monde de l’argent que la précédente est elle-même victime de la puissance individualisante que celui-ci recèle : les chefs ne tardent pas à s’opposer entre eux pour bénéficier de la puissance économique et politique du groupe ; la secte implose en une variété de fractions, de sous sectes entredestructrices. (processus accéléré par la mort naturelle ou non du gourou fondateur).Une troisième tentative de compromis entre l’argent et la religion moins extrême, plus courante et partant plus efficace est d’autonomiser, quant à leurs règles de fonctionnement la vie familiale et la vie économique estérieure. Celle-ci sera dominée par la recherche du profit privé sans souci de solidarité publique alors que celle-là affirmera les valeurs traditionnelles comme indispensable à la pérennité des liens familiaux. La solidarité familiale définit comme une valeur fondamentale exige le maintien prioritaire, le développement et la transmission du patrimoine économique et culturel. Cela impose le strict respect des engagements matrimoniaux et donc la fidélité sexuelle absolue soumise à une éthique autoritaire transcendante . Une telle fidélité n’est, en effet, possible que si sont maintenus, à l’intérieur de la vie familiale, les contraintes et les interdits religieux autoritaires qui n’ont plus cour dans la société extérieure (contrôle du libre choix du conjoint, criminalisation de l’adultère, de la contraception de l’avortement, homophobie, etc..). Le problème de cette stratégie est le suivant : comment utiliser l’égoïsme engendré par la loi du profit au service de la famille fusionnelle traditionnelle laquelle apparaît comme une condition de la réussite sociale et économique ? La réponse est liée nécessairement à la question de la sexualité car le plus grand danger à l’intérieur de la famille autoritaire traditionnelle n’est pas le liberté économique ( les échanges marchands y sont l’exception) ,mais l’autonomie sexuelle qui autoriserait chacun à revendiquer son droit à s’accoupler et à engendrer comme il l’entend sans soucis de la préservation du lien familial prioritaire. Le libéralisme économique ambiant ajouté au laxisme sexuel interne auraient alors tôt fait de détruire la famille traditionnelle. C’est pourquoi le puritanisme dans certains milieux est si porté et si porteur car la contradiction entre l’argent et la religion est déplacée au profit de celle entre la religion et le sexe ; celui-ci devient d’autant plus dangereux qu’il permet à l’égoïsme extérieur de pénétrer à l’intérieur de la famille : il est l’ennemi intime de toute solidarité familiale religieuse fusionnelle traditionnelle dans une société dominée par l’argent et qui a, de ce fait, perdu le sens de la communauté primitive. Cela est vrai dans les milieux populaires menacés par les contradictions économiques et dans certains milieux nantis qui entendent préserver, voire autojustifier leurs privilèges,Or la loi de la société marchande développée est de manipuler le désir sexuel des individus pour accroître la demande à l’infini et pour cela elle doit, par la publicité, pénétrer au plus intime des désirs sexuels en les individualisant c’est-à-dire en les soumettant directement au désir narcissique individuel exacerbé par des représentations érotiques individuelles efficaces de soi. La pub s’attaque en permanence et dévalorise la famille traditionnelle (voire les institutions chargées de l’éducation) jusqu’à prendre les enfant et les jeunes comme sa cible privilégiée afin qu’ils exercent sur leurs parents et les adultes un chantage affectif permanent à la modernité consommatrice de plaisirs narcissiques marchants indéfiniment consommables. Dans ces conditions le modèle familial traditionnel ne peut résister à la télévision commerciale, la musique sensuelle, voire pulsionnelle, les copains, la mode et l’idéologie hédoniste dominante de la consommation. Les parents qui voudraient maintenir les valeurs religieuses traditionnelles sont vite " largués " à mois de transformer la famille en secte et le père en gourou: : Noël est le fête des cadeaux exigés dans le réciprocité de la reconnaissance et du plaisir partagé ; le sens et les signes religieux ne sont qu’un décor dont l’archaïsme kitsch favorise le commerce en offrant une légitimité de façade à la consommation des biens. La religion n’est plus qu’une affaire privée à la disposition plus ou moins conformiste des individus consommateurs de plaisirs et de reconnaissance narcissiques. La famille alors change de fonction principale : de lieu de la trans-mission de valeurs pérennes instituant une autorité transcendante indiscutable et modelant les comportements et les choix individuels elle devient le regroupement plus ou moins contraints de partenaires liés par contrat tacite et révisable dont l’objectif est d’optimiser les échanges affectifs et sensuels de moins en moins structurés et intellectualisés en vue d’une meilleure intégration sociale. Tout se négocie : les conventions, les finalités, les rituels, les moyens. L’amour des siens ne s’impose pas ; il est vécu comme le prolongement de l’amour de soi. La famille est souvent perçue comme le dernier refuge plus ou moins provisoire face aux difficultés et aux contrariétés de l’existence personnelle.C’est ainsi que la religion traditionnelle a, dans nos sociétés, laissée la place à de vagues et syncrétiques croyances, laissées à la libre disposition des individus, dont la finalité est d’offrir un exutoire au besoin de rêver sa vie ; la réalité de celle-ci se joue ailleurs : dans la poursuite de l’intérêt et du bonheur personnels plus ou moins régulée par le droit fondé sur la seule exigence de réciprocité à l’exclusion de tout salut transcendant et par des conventions en évolution permanente. L’argent, et l’économie de marché, responsables du développement de l’idée d’intérêt et de bonheur personnels individualisés, ont disqualifié la question du sens transcendant et par là unifié et unifiant de la vie ; et avec elle, le besoin religieux traditionnel. A vouloir le restaurer on serait nécessairement conduit à poursuivre un projet sectaire, totalitaire, liberticide et violent. L’éthique du bonheur doit alors remplacer la morale du devoir. Il convient d’essayer d’en formuler les orientations principales à partir d’une critique de(s) morale(s) autoritaires et sacrificielles. _______________________________ | |
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الجمعة فبراير 26, 2016 12:28 pm من طرف جنون