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 Arthur Schopenhauer

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كاتب الموضوعرسالة
ابو مروان
" ثــــــائـــــــــر منضبــــــــط"
Arthur Schopenhauer Biere3
ابو مروان


عدد الرسائل : 411

الموقع : الحرية
تاريخ التسجيل : 05/10/2009
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Arthur Schopenhauer Empty
27072010
مُساهمةArthur Schopenhauer

NaissanceDécèsPrincipaux intérêtsIdées remarquablesInfluencé parA influencé
Arthur Schopenhauer
Philosophe occidental
Époque moderne
Arthur Schopenhauer 220px-Schopenhauer



22 février 1788
(Dantzig)
21 septembre 1860
(Francfort-sur-le-Main)
Métaphysique, Esthétique,
Morale,
Religion
Vouloir-vivre, Monde comme volonté, monde comme représentation
Platon,
Aristote,
Spinoza, Rousseau, Kant,
Claudius, Hindouisme,
Bouddhisme,
John
Locke
, David Hume
Borges, Céline, Cioran,
Cortázar, Freud,
Hesse, Horkheimer, Houellebecq , Jung, Mann, Maupassant, Nietzsche, Proust,
Simmel, Tolstoï, Wagner, Wittgenstein, Zola
Arthur Schopenhauer écouter
[ˈartʊr ʃoːpʰœnhoːwøʁ]
est un philosophe allemand,
né le 22 février 1788 à Dantzig
en Prusse,
mort le 21 septembre 1860 à Francfort-sur-le-Main.

Sommaire


[masquer]



//

Biographie [modifier]


Né le 22 février 1788 à Dantzig,
Arthur est le fruit du mariage célébré en 1785 entre Johanna Henriette
Trosiener, âgée alors de 19 ans, et de Henri Floris Schopenhauer qui en a
38. Avant même sa naissance, ce dernier veut en faire un commerçant,
tout comme lui, du fait de l’aisance et de la liberté que la carrière
commerciale procure, ainsi que l’exercice qu'elle donne à toutes les
facultés intellectuelles. Souhaitant aussi, fort intelligemment, en
faire un citoyen du monde, il le prénomme Arthur, ce prénom étant, à
quelques nuances près, le même dans toutes les grandes langues
européennes.Arthur Schopenhauer 220px-ArthurSchopenhauerArthur Schopenhauer Magnify-clip

Portrait de jeunesse de Schopenhauer.





En 1793, la famille Schopenhauer fuit devant l'occupation prussienne
pour s'établir dans la ville libre de Hambourg.
Son unique sœur, Adèle, naît neuf ans après lui, en 1797. La même
année, Henri Floris Sch. commence à s’occuper de l’éducation de son fils
afin qu'il embrasse une carrière commerciale. Selon lui, deux moyens
sont requis pour y parvenir : l’étude des langues et les voyages. Ainsi,
en 1797, Arthur (9 ans) passe deux ans au Havre
chez un correspondant de son père où il étudie la langue française. De
retour à Hambourg, il poursuit ses études commerciales, mais
ne manque pas une occasion de suivre son père lors de ses déplacements (Hanovre,
Cassel, Weimar, Prague, Dresde, Leipzig,
Berlin).
À la promesse faite par son père d’un voyage en Europe
s’il achève sa formation commerciale, Arthur se détourne de sa passion
naissante pour les études littéraires. En effet, il aime lire les poètes
et s’applique au latin. Le voyage débute en mai 1803 (Arthur a donc 15
ans) et s’achève au mois de septembre 1804. Il séjourne ensuite à Londres
(suffisamment longtemps pour apprendre à parler l’anglais couramment), à
Paris,
dans le Midi de la France, à Lyon, en Savoie, en Suisse, puis finalement en Bavière
et en Autriche.
De retour de voyage il devient employé commercial. Son travail lui
répugne et l'engagement qu'il a pris vis-à-vis de son père le ronge.
Mais son père meurt quelque temps après, le 20 avril 1806, en
tombant ou en se jetant (suicide ?) d’un grenier dans le canal situé
derrière la maison. À la suite de ce funeste événement, Johanna
Schopenhauer, sa mère, vend le fonds de commerce et s'installe à Weimar
pour se livrer à ses activités littéraires. Elle tient chez elle un
salon de thé auquel Goethe assiste régulièrement.
Elle devient même une romancière à succès. Quant à Arthur, il entreprend
enfin des études classiques au Gymnasium (Lycée) de Gotha, puis à Weimar
chez sa mère, où il rencontre Goethe pour la toute première
fois. Ainsi, Schopenhauer devient un classique original mais déterminé,
nourri des poètes grecs et latins.
Après ses études classiques qui l’ont familiarisé avec l’Antiquité,
il s’inscrit en 1809 à l’université de Goettingue (Göttingen) où il rencontre Heinrich Reiss. Il a alors 21 ans. Parmi ses professeurs, il
compte le philosophe Schulze, anti-dogmatique, qui craint de voir dégénérer
l’idéalisme transcendantal en idéalisme absolu. Ce premier directeur
philosophique lui conseilla d’étudier d’abord Kant,
et Platon
et d’y joindre ensuite Aristote et Spinoza, ce qui constituait, pour lui, les références du
travail philosophique.
Enfin, il achève sa carrière d'étudiant à Berlin,
université dans laquelle il passe trois semestres (de 1811 à 1813). Ce
qui le pousse à rester dans cette ville est son désir d’entendre Fichte pour lequel il conçoit une admiration a
priori, laquelle ne résiste pas à l’épreuve. Il est éloigné de Fichte par le dogmatisme du fond et le caractère
oratoire de la forme. Le cours de Schleiermacher sur
l’histoire de la philosophie au Moyen
Âge
le laisse indifférent. Mais il se passionne pour les leçons de Boeckh sur Platon, et
plus encore pour celles de Wolf (à ne pas confondre avec Christian von Wolff le célèbre
Leibnizien) sur Aristophane, et sur Horace,
grand poète latin qui devient un de ses auteurs favoris, avec Pétrarque.
Sa formation initiale s’achève en 1813 à l’âge de 25 ans. Il quitte
Berlin pour commencer à s’occuper de sa thèse de doctorat, son premier
ouvrage important.
En 1813,
il soutient donc sa grande thèse dont le titre exact est De la
Quadruple Racine du principe de raison suffisante
à l'université d'Iéna. La
même année, il rencontre Goethe, à Weimar,
avec qui il discute des écrits sur la manifestation des couleurs, dont
il tirera une théorie. Il rédige, en 1815, son
propre essai sur ce thème, Sur la vue et les couleurs, édité en 1816. Il
découvre ces années-là la philosophie hindoue, grâce à l'orientaliste Friedrich Majer
et la lecture des Upanishads. En 1814, il se
brouille avec sa mère et emménage seul à Dresde.
En 1819,
il est chargé de cours à l'Université de Berlin
enseigne le philosophe Hegel, qu'il critiquera
vigoureusement dans ses ouvrages, philosophe qui occupe toute
l'attention philosophique dans l'Allemagne
du XIXe siècle
(il choisit d'ailleurs de faire cours à la même heure qu'Hegel). Il
démissionne au bout de six mois, faute d'étudiants. Il publie pour la
première fois en 1819 Le Monde comme Volonté et comme représentation
(puis 2e édition en 1844, et 3e
en 1859)
où le principe est que « la volonté singulière d'un individu n'a qu'une
existence illusoire, elle est de toutes parts immergée dans le jeu
infini et absurde d'une réalité qui la dépasse et qui finit par la
détruire »[1].
Les deux premières éditions sont hélas des échecs éditoriaux.
Démissionnaire, il en profite pour voyager et part pour l'Italie.Arthur Schopenhauer 220px-Grabstein_SchopenhauerArthur Schopenhauer Magnify-clip

Tombe de Schopenhauer à Francfort.





Il fait une dépression en 1823. En 1825, il arrive à vivre de ses rentes, retourne à
Berlin et tente de relancer sa carrière universitaire. Il quitte cette
ville en 1831
pour Francfort, puis Mannheim. Il retourne à Francfort en 1833. Il est
récompensé en 1839
par la Société royale des sciences de Norvège pour son mémoire Sur
la liberté de la volonté humaine
, qu'il joint à son essai Sur le
Fondement de la morale
pour les publier sous le nom de Les Deux
Problèmes fondamentaux de l'éthique
en 1841. Il
publie Parerga et Paralipomena en 1851. C'est
seulement vers la fin de sa vie que l'importance considérable de son
œuvre est enfin reconnue, et que l'attention des philosophes se détourne
presque entièrement de la philosophie de son concurrent Hegel.
Arthur Schopenhauer, de constitution robuste, voit sa santé commencer
à se détériorer en 1860. Il décède d'une crise cardiaque, à la suite
d'une pneumonie, en septembre 1860 à l'âge de 72 ans à
Francfort-sur-le-Main, où il est enterré (voir photo). Son chien, un
caniche du nom de Atma, est son seul héritier (!).
Situation
de sa philosophie [modifier]



Sources [modifier]


La philosophie de Schopenhauer s'inspire principalement, selon ses
propres dires, de celles de Platon, d'Emmanuel
Kant
, des religions
hindoues
(dont le védanta)
que l'Europe venait de découvrir grâce aux traductions d'Anquetil-Duperron.
« Les écrits de Kant, tout autant que les
livres sacrés des Hindous et de Platon, ont été, après le spectacle
vivant de la nature, mes plus précieux inspirateurs. »[2]
Sa philosophie a également une forte convergence de points de vue
avec la philosophie bouddhiste (si bien qu'on
l'a considère parfois, au dix neuvième siècle comme un « philosophe
bouddhiste »), bien que le bouddhisme ne fut pas encore véritablement
connu en Europe avant les ouvrages et les traductions d’Eugène Burnouf en 1844 et donc bien après l'apparition de
l'œuvre maîtresse de Schopenhauer, Le Monde comme volonté et comme
représentation
.
Position [modifier]


La philosophie de Schopenhauer est une forme très singulière d'idéalisme athée.
Arthur Schopenhauer se réfère à Platon,il
se place en héritier de Kant,
et il se démarque de tous les post-kantiens de son époque. Quand
l'occasion se présente, il critique férocement- et cela de façon souvent
« comique » en raison des outrances mêmes de ses imprécations et
"insultes"-les idées de Fichte, Hegel et Schelling,
philosophes qu’il exclut non seulement de la filiation de la philosophie
kantienne en arguant de leur incompréhension de la philosophie du
maître dont il s'inspire mais aussi parfois de la philosophie purement
et simplement. Le ressort fondamental de sa critique de Hegel réside
notamment dans un désaccord sur la nature de la raison et sur le refus
argumenté d'en faire le substitut nouveau d'un Dieu, définitivement
exclu de toute conception métaphysique de l'essence intime de l'être et
du Monde.
Il préfère la première version de la Critique de la raison pure[3]
car il dénonce le "théisme" dont Kant fait preuve lors de ses
corrections postérieures à la première édition, sans
doute suite à des pressions professorales inconscientes, reflets d'un
État soucieux de ne pas remettre en cause l'ordre historique[réf. nécessaire].
« Mais que personne ne se figure connaître la Critique
de la raison pure
, ni avoir une idée claire de la doctrine de Kant,
s'il n'a lu la Critique que dans la seconde édition ou dans les
suivantes ; cela est absolument impossible, car il n’a lu qu’un texte
tronqué, corrompu, dans une certaine mesure apocryphe. »[4]
Influences [modifier]


Cette philosophie a eu une influence importante sur de nombreux
écrivains, philosophes ou artistes majeurs du XIXe siècle
et du XXe siècle :
Gustave Flaubert, Octave Mirbeau, Guy de Maupassant, Friedrich Nietzsche, Richard Wagner, Léon Tolstoï, Sigmund
Freud
, Joaquim Maria Machado de Assis,
de manière générale le décadentisme, Marcel
Proust
, Thomas Mann, Fedor Dostoïevski, Henri
Bergson
, Ludwig Wittgenstein, André
Gide
, Emil Cioran, Samuel Beckett ainsi que de nos jours Michel Houellebecq. Sa vision d'un monde absurde
(dénué de sens) préfigure également l'existentialisme.
Présentation
de sa philosophie [modifier]


Arthur Schopenhauer 220px-Arthur_Schopenhauer_Portrait_by_Ludwig_Sigismund_Ruhl_1815Arthur Schopenhauer Magnify-clip

Portrait (1815)





Le
monde en tant que représentation et d'après le principe de raison
[modifier]



Pour Arthur Schopenhauer, le monde, -ou encore, pour parler de façon plus
"contemporaine", l'Univers-, est à envisager d'abord comme étant une représentation du sujet connaissant (Vorstellung,
la traduction la moins inexacte serait "présentation", ce qui se
présente devant), et toute "représentation" suppose une division
originaire et une distinction entre un "sujet" et un "objet" : le sujet
est ce qui connaît (c'est-à-dire, ce pour qui et par qui, il y a
représentation de quelque chose et donc aussi,du connu ) et qui, par ce
fait ou cette raison même, ne peut être connu. Il est à noter que
ce "sujet connaissant" ne peut pas être pensé sous la notion de néant d'être
qui chez des philosophes comme Martin Heidegger ou Jean Paul Sartre est utilisée pour
déterminé davantage l'identité ontologique du "sujet" car, pour le
premier, le da-sein (ce que par simple commodité on appellera ici le
"sujet") se tient toujours déjà dans une ouverture préalable à l'Etre,
et non à la Volonté qu'il est; (au contraire de ce qu'il sera pour
Heidegger ou encore pour Sartre) le "néant", chez Schopenhauer, n'est
pas envisagé comme la possibilité d'un rapport à un être différent
("différant") de soi et par excellence à la Volonté qui est, proprement,
selon Arthur Schopenhauer, le Soi en soi autre que soi de tout sujet
connaissant):
« Ce qui connaît tout le reste, sans être soi-même connu, c'est le
sujet. Le sujet est, par suite, le substratum du monde, la condition
invariable, toujours sous-entendue, de tout phénomène, de tout objet ;
car tout ce qui existe, existe seulement pour le sujet. Ce sujet, chacun
le trouve en soi, en tant du moins qu'il connaît, non en tant qu'il est
objet de connaissance. »

Le Monde comme volonté et comme représentation, § 2.
C'est par une telle "division" originaire du sujet et de l'objet que
l'intuition d'un objet est rendue possible comme intuition dans le temps
et l'espace (conçus comme des formes de la sensibilité) conformément au
principe de raison qui est, pour Schopenhauer, le seul véritable
principe fondamental a priori qui rend ainsi possible toute
science et toute connaissance "objective"; la philosophie étant, quant à
elle, la réflexion par l'Intellect de cette apparition à la conscience
intuitive et réflexive (à la "raison") de ce principe, source de toute
la vérité qu'une représentation quelconque peut avoir, par et pour un
sujet. Il est à noter ici que, selon Schopenhauer, la réflexion sur le
principe de raison suffisante de toute vérité n'est pas indispensable à
la science ; Celle-ci, en général, ignore à la différence de la
philosophie, la réflexion sur ce principe mais, par une nécessité
inévitable, elle l'utilise et le tient "quasi-aveuglément" pour une
évidence :
« Le monde est ma représentation. — Cette proposition est une
vérité pour tout être vivant et pensant, bien que, chez l'homme seul,
elle arrive à se transformer en connaissance abstraite et réfléchie. Dès
qu'il est capable de l'amener à cet état, on peut dire que l'esprit
philosophique est né en lui. »

Le Monde comme volonté et comme représentation § 1.
Schopenhauer divise l'analyse de la représentation en deux parties
dont il précise également les liens dans une théorie de la connaissance
assez nettement empiriste, mais cet empirisme est cependant fortement
nuancé par l'a-priorité de certaines conditions de la
"connaissance". Il étudie d'abord "les représentations intuitives";
celles-ci sont "données" mais cependant "construites" dans l'espace et
le temps, en tant que l'espace et le temps sont des formes a priori
de la sensibilité; ces représentations intuitives (les sensations ou
même les affections)sont inscrites dans des rapports réglés par "la
causalité" qui est une des quatre formes du principe de raison), puis,
dans un deuxième temps, Schopenhauer étudie "les représentations
abstraites", (les concepts) qui, eux sont les produits de l'activité de
la pensée (la "raison" mais, pour parler plus proprement le lexique de
Schopenhauer, l'intellect) et ces concepts dépendent toujours,dans leur
contenu, de l'expérience.
Il est très important pour bien comprendre Schopenhauer de ne pas se
laisser complètement aveugler par sa revendication réitérée d'être
l'unique et l'authentique héritier de la philosophie de Kant. En
réalité, sa pensée propre est tout aussi profondément marquée par
l'influence de Hume et de J.
Locke
, mais, assez étrangement, il ne semble pas en avoir toujours
eu pleine conscience. La preuve semble en être donnée par les quelques
indices suivants : Pour lui " a priori" signifie bien plus souvent
"inné" que transcendantal au sens proprement kantien et il est aussi
très significatif qu'il n'utilise que très rarement la notion de
"catégorie" qui, pour Kant, renvoie aux "concepts purs de
l'entendement
" c'est-à-dire, aux concepts qui sont les produits de
l'activité synthétique de la pensée sans qu'ils puissent être ramené ou
réduit à des "idées" abstraites des sensations. Donc, pour Schopenhauer,
la distinction des "représentations intuitives" et des "représentations
abstraites" est très proche de la distinction opérée par Hume entre les
"impressions" et les "impressions de réflexion" ou "idées" et, comme la
plupart des grands philosophes empiristes anglo-saxons du dix-huitième
siècle, Schopenhauer manifeste une défiance évidente pour l'abstraction
qui, très souvent, est, selon lui, la porte ouverte au psittacisme et à
la pensée vide et creuse.
L'intuition [modifier]

Pour le
sujet qui a une représentation, temps et espace sont indissolublement
liés (il n'y a pas de temps sans espace, et réciproquement), et
permettent l'existence de la matière, non seulement en tant que substance,
mais aussi en tant qu'activité : la réalité est cette activité dont
nous avons l'intuition des effets (Wirklichkeit, réalité, de wirken,
agir, avoir de l'effet) et elle épuise toute la réalité empirique :
autrement dit, il n'y a pas à chercher de "vérité"
de la représentation : en la considérant en tant que telle et d'après
la forme a priori fondamentale de l'entendement
(principe de raison ou causalité) elle est telle qu'elle se donne, et
nous la connaissons entièrement d'après cette forme : l'objet est la
forme de la représentation. La représentation n'est donc pas une
apparence, elle s'inscrit dans le cadre de la réalité. Mais, bien
qu'elle ne soit pas une apparence, la réalité
ne se distingue guère du rêve que
par sa durée et par les interruptions que nous remarquons lors de notre
réveil (cependant, la naissance et la mort peuvent être rapprochées de
ces interruptions brutales). Selon l'image de Schopenhauer, la vie
éveillée est un livre que l'on lit page par page, le rêve est ce même
livre dont on ne feuillette que quelques pages.
La connaissance de la représentation passe, dans cette théorie,
exclusivement par la sensibilité, dans le temps et l'espace, et cette
connaissance est construite par l'entendement qui nous apprend à
rapporter chaque effet à une cause (lorsque cette construction est prise
en défaut et quand, par exemple, nous rapportons une cause habituelle à
un effet qui peut, parfois, avoir une autre cause, alors se produit
l'illusion ou bien l'erreur ). La causalité (qui n'est que la forme
principale mais qui n'est néanmoins qu'une forme particulière du
principe de raison) est ainsi appliquée par Schopenhauer à la
représentation d'un sujet, et non à la relation du sujet et de l'objet,
puisque cette dernière relation est toujours déjà supposée par cette
forme a priori qu'est le principe de raison. Cela exclut donc
principalement que le sujet soit lui-même un effet de l'objet ou bien
aussi, à l'inverse, que l'objet soit un effet d'un sujet( cette dernière
phrase explique pourquoi, il est assez peu pertinent, en fin de compte,
de vouloir faire rentrer à toute force la philosophie de Schopenhauer
sous l'une de ces deux étiquettes opposées que sont l'"idéalisme" ou le
"matérialisme").
Nous apprenons donc à voir, à toucher, et nous apprenons aussi par
exemple à connaître notre corps :
notre représentation commence par se développer en suivant le principe
de causalité, ce qui n'est pas, pour Schopenhauer, un privilège de
l'être humain, mais cela caractérise au contraire "l'animalité". C'est
uniquement en s'élevant aux concepts de la raison, c'est-à-dire aux
savoirs qui organisent les représentations par l'intermédiaire de la
raison, que l'homme se distingue des autres animaux et leur est
intellectuellement ou "cognitivement" supérieur. Cependant, seule
l'intuition (et une intuition particulière, très difficile à définir)
est capable de "supprimer" toute notion de temps et d'espace et aussi
toutes les oppositions conceptuelles "factices". C'est d'ailleurs la
possibilité de la mise en oeuvre de cette intuition qui caractérise
toute les "oeuvres" du génie proprement humain.

[réf.
nécessaire]

La raison [modifier]

Par
l'usage de la raison, l'homme parvient donc à constituer une
science, c'est-à-dire un système organique de concepts
qu'il est possible de communiquer par le langage. La raison humaine est
ainsi cette faculté qui nous permet de produire des concepts. Mais elle
n'a pas pour autant la supériorité absolue sur l'intuition sensible. En
effet :
- d'une part, la science est impossible sans l'expérience (pour ce
qui concerne les sciences a posteriori qui procèdent toujours par
induction et qui doivent donc procéder à
des expériences qui elles-mêmes supposent des hypothèses) ; en ce sens,
la raison n'apporte rien de "décisif" à l'intuition, elle est le
pouvoir de produireune représentation de représentation(
définition de ce qu'est un concept) ; mais, de ce fait, il est faux,
pour Schopenhauer, de dire que la raison nous amène, contrairement à
l'intuition, à une plus grande certitude grâce aux raisonnements sur des
concepts : tout concept n'est en effet certain que dans la mesure où il
rejoint, d'une manière ou d'une autre, l'expérience intuitive ;
- d'autre part, l'intuition est, en elle-même, une forme de
connaissance (bien que limitée en extension si on la compare à la
raison, car la raison nous permet de prévoir, de construire des machines
complexes, d'organiser les choses et d'agir en commun, etc.) qui se
trouve être plus précise que la science dans certains cas, comme l'art, l'action,
et même les mathématiques dont la vérité peut-être saisie
de manière évidente grâce aux formes a priori de l'espace et du
temps (cette intuition ""géométrique"" étant alors supérieure aux
laborieuses démonstrations qui certes prouvent et montrent le comment,
mais n'expliquent pas le pourquoi).Ainsi, pour Schopenhauer
L'application de la raison à l'art revient le plus souvent à plaquer des
généralités sur un domaine fait de nuances innombrables. Cette
distinction permet à Schopenhauer d'esquisser une théorie du rire et de
quelques défauts spécifiques aux êtres humains tels que la sottise, la
niaiserie, etc. en considérant les dysfonctionnements qui peuvent se
rencontrer dans les relations de l'entendement et de la raison (ainsi,
l'application de la raison à l'art fait-elle partie de la pédanterie
comique, catégorie dans laquelle Schopenhauer fait aussi entrer la
morale kantienne qui fonctionne par préceptes
généraux sans tenir compte du caractère) :

  • le rire est provoqué par la confusion volontaire de plusieurs objets
    sous un même concept (ce qui relève de l'esprit) ou par la
    confusion involontaire de deux concepts pour une même chose (bouffonnerie) ;
  • la niaiserie est la difficulté pour la raison de distinguer les
    différences ou les ressemblances dans l'intuition.

Enfin, cette conception de la raison implique la possibilité de
l'erreur dont l'étendue est considérable (elle peut ainsi régner pendant
des siècles sur des peuples entiers), contrairement à l'intuition qui
nous offre, mis à part quelques cas d'illusions, l'évidence de la
représentation de l'objet : l'erreur, comme dans le cas de l'illusion,
est une généralisation hâtive de l'effet à la cause, là où il faudrait
procéder par une induction prudente.
Cette analyse de la représentation au point de vue de la connaissance
(de la causalité) étant faite, Schopenhauer va en proposer une autre
analyse d'après la volonté.
La face interne de la représentation est en effet selon lui la volonté,
par laquelle nous avons une connaissance aussi immédiate que possible
de la réalité : certes "le monde est ma représentation", mais il est
aussi surtout et bien plus fondamentalement "ma volonté". Cette idée
d'une "face interne" est reprise littéralement par Nietzsche, mais sur d'autres bases, puisqu'il refusera
de supposer une unicité de la volonté au-delà de la représentation et de
placer l'activité essentielle de l'homme en tant que volonté au-delà de
l'expérience.

[réf.
nécessaire]

La Volonté, principe
fondamental [modifier]


La
réalité au-dedans des phénomènes (la chose
en soi
) n'est pas, pour Schopenhauer, contrairement à Kant,
une chose qui soit absolument inconnaissable : certes l'idée même d'une
telle connaissance demeure contradictoire, car elle signifierait une
connaissance indépendante des conditions mêmes de toute connaissance,
autrement dit du principe de raison ; en revanche, Arthur Schopenhauer
voit dans la Volonté l'expression la plus immédiate de la chose en soi,
car le sujet qui connaît est, partiellement au moins, aussi un objet de
connaissance (quoiqu'il ne puisse, à strictement parler, se connaître
lui-même, d'un point de vue objectif).
Par l'intuition de la Volonté dans le sujet, être humain, nous avons
l'intuition d'un phénomène éternel et inconditionné qui s'inscrit dans
le temps, ce qui nous permet d'entrevoir là la forme la plus pure que
nous puissions concevoir de la chose en soi: La Volonté, c'est-à-dire la
volonté de vivre "dans" le sujet et dont chaque chose de ce monde est
une expression selon le principe de raison.
Contrairement à Kant (en tout cas, tel que Schopenhauer le comprend),
Schopenhauer ne fait pas de la notion de "chose en soi" (de noumène) la
Chose dont il y pourrait y avoir manifestation (et par conséquent
"connaissance" adéquate) en tant qu'objet ou en tant que phénomène :
l'objet est seulement pour le sujet, "dans" la représentation ;
de ce "fait", la chose en soi n'est liée ni à l'objet ni au sujet, mais
elle constitue un troisième dénominateur dont on ne peut absolument rien
dire de "positif", ce qui permet, selon Schopenhauer, de rejeter à la
fois "la philosophie de l'objet" (en particulier le matérialisme qu'il analyse longuement pour en
montrer les contradictions) et "la philosophie du sujet" (c'est-à-dire
l'idéalisme solipsiste),
c'est-à-dire aussi toutes les philosophies qui reposent sur l'idée que
le "sujet" serait la condition inconditionnée de l'existence de la
Réalité ou de la Chose.

[réf.
nécessaire]
(Par cette phrase, il faut comprendre que "sujet"
et "objet" sont certes des "corrélats" indissociables mais que,
concevoir la Réalité, ou la "chose en soi" comme n'étant qu'un "objet"
c'est-à-dire encore, un "phénomène" ou une "représentation" c'est n'en
avoir qu'une perception très superficielle)
Du
corps à la volonté [modifier]


La
Volonté vient, de cette manière, se loger là où les explications
scientifiques ne peuvent et ne pourront jamais parvenir, car confrontées
à la chose en soi ces explications sont inévitablement déficientes :
L'existence du monde échappe, en effet, à la causalité, et la science ne
peut plus alors que déceler des qualités a priori occultes (la gravité
de Newton par exemple). Or, pour atteindre cette "conception" (il serait
pus pertinent de dire "intuition de l'être intime du monde", Arthur
Schopenhauer réhabilite le "corps propre", cette expérience que nous ne
pouvons en aucun cas nier, et dont il avait d'abord fait abstraction
pour pouvoir exposer plus "pédagogiquement" sa théorie de la
représentation dans les premières pages du "Monde comme Volonté et comme
Représentation". Le corps en ce qu'il a d'irréductiblement
d'"intraduisible" par les concepts et le langage est ainsi, selon lui,
l'expérience la plus immédiate que nous pouvons saisir, en liaison
directe avec l'expression de la Volonté.

[réf.
nécessaire]

( il va donc de soi que ce corps là n'est pas seulement réductible au
corps que peuvent connaître la physique ou la biologie)
La
volonté et les idées [modifier]



La
Volonté est Une, mais d'une unité sans relation au multiple et surtout
au nombre. Elle est immuable et éternelle (Elle n'est pas dans
l'espace-temps). N'étant pas en soi déterminée par le principe de
raison, elle est sans raison (grundlos), c'est-à-dire
inconditionnée et aveugle : Elle ne peut donc faire l'objet d'aucune
science ; le "savoir" relatif à cette Volonté c'est proprement la
philosophie, (voire plus haut), et celle Volonté est connaissable
uniquement par une intuition "introspective" du "sujet" par laquelle ce
"sujet", dans le même moment de saisie, "rentre" et "sort" de soi car
son "intimité" la plus radicale et singulière est absolument
irréductible à ce que l'on a coutume d'appeler "l'individualité" ou la
"personnalité" "subjective" : le "fait" que la représentation de Soi
devienne réfléchie, qu'elle adopte une position de réflexion "méditante"
sur elle-même, peut conduire à entrevoir une intuition du fait d'être
de la Volonté, de sa réalité, et cette intuition est "une intuition sans
concept" à laquelle les plus grands artistes quel que soit leur do
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Arthur Schopenhauer :: تعاليق

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