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 Fight Club : Analyse Philosophique

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27022016
مُساهمةFight Club : Analyse Philosophique

Fight Club : Analyse Philosophique Fight-club

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[size=34]Une critique philosophique de Fight Club

La philosophie et le cinéma

Qu’a à dire la philosophie d’un blockbuster comme Fight Club ? Il est clair que la critique purement cinématographique n’épuise pas le sens des oeuvres du 7ème art. Donc la philosophie, en tant qu’explicitation des références et du sens, plus ou moins caché, des films, apporte un supplément de compréhension aux spectateurs. La philosophie complète ainsi sans remplacer la critique de films classique.

Résumé

Jack (Edward Norton) s’ennuie dans une existence monotone, sans but ni consistence. Son désespoir est tel qu’il en devient insomniaque, ne parvenant à dormir qu’en fréquentant des groupes de parole divers et variés, allant de cancéreux en phase terminale aux hommes traumatisés par une ablation des testicules. Peu à peu, la schyzophrénie le gagne : Tyler (Brad Pitt), son double libéré, crée d’abord un club de combat, le “Fight Club”, puis un groupe terroriste nommé “Projet Chaos”. Et Marla (Helena Bonnham Carter), son alter ego féminin, fréquente ces mêmes groupes et apparaît comme un miroir de son imposture. Sa relation avec son double Tyler, belâtre tête brulée dénonçant la société de consommation, est orageuse. Ce n’est qu’en tuant son double qu’il reprendra possession de son identité.

Fight Club, une oeuvre existentialiste

Les niveaux d’analyse sont nombreux : le ça, le moi et le surmoi chez Freud avec le thème de la schyzophrénie, la société de consommation au travers le projet Chaos, l’existentialisme avec l’invention de soi. Mais nous retiendrons essentiellement dans notre analyse du film.
Avant sa “rencontre” avec Tyler, Jack vit dans ce que Sartre nomme l’esprit de sérieux dans l’Etre et le Néant  : il hérite sa vie et ses valeurs, pensant que tout est écrit dans le Ciel des Idées. Son démiurge s’appelle Ikea et autres pensum de la société de consommation. Sa vie de bureau est aussi triste que son salon ou ses relations à autrui : Jack est l’homme de l’inauthentique.
Seule une rupture, l’apparition de Tyler, le réveille de sa torpeur : il se met à faire des choix libres, à se pro-jeter dans le monde et dans ses relations intersubjectives. Même la violence du Fight Club relève du fracas de la relation à autrui. De même, il manipulera son patron de sorte que son salaire lui soit versé sans se rendre au travail. Son soudain rejet du conformisme le pousse à quitter son appartement cossu (auquel il a lui-même mis le feu) pour habiter dans une maison en ruine et à l’abandon. Cette nouvelle habitation sera à l’image de son nouveau moi : en chantier, il doit à présent s’inventer. Comme le rappelle Tyler : “On n’est libre que lorsque l’on a tout perdu” (voir plus de citations de Fight Club)
La logique du film est profondément dialectique, bâti sur un rythme en trois temps :
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  • stade initiale, de la thèse : Jack est un être inauthentique, qui vit par les autres.
  • stade de destruction, de négation : Jack détruit ce qu’il était
  • stade de la synthèse, de la réconciliation : Jack se réinvente, libéré de ce qu’il ne voulait plus être.

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On peut aussi rapprocher ce triple mouvement de Nietzsche qui dans Ainsi Parlait Zarathoustra, parle des trois étapes de la libération : le Chameau, le Lion et enfin l’Enfant.

Conclusion

Loin d’être un pop-corn movie, Fight Club s’avère un film philosophique d’assez haute volée. Comme souvent chez David Fincher, le sens de ses oeuvres n’est que rarement donné, il se conquiert.



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