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الموقع : منسقة و رئيسة القسم الفرتسي بالمدونات تاريخ التسجيل : 10/04/2010 وســــــــــام النشــــــــــــــاط : 4
| | Inception : Analyse philosophique | |
Etes-vous éveillé ou êtes-vous en train de rêver ? Comment être certain que le réel l’est ? Inception, de Christopher Nolan, pose ces questions déjà soulevées par Descartes dans les Méditations Métaphysiques. L’analyse de ce film philosophique peut donc se faire sous l’angle de l’épistémologie et de la métaphysique.[size=34]Résumé d’Inception[/size]Le film relate les aventures d’un groupe de voleurs tout à fait particulier : des voleurs de rêves qui, grâce à une technologie, entrent par effraction dans la conscience d’un individu pour lui dérober ses idées (extraction) ou les supprimer. L’inception, elle, va plus loin, consistant à implanter une idée dans la conscience d’un individu, à son insu. Cette technique comporte des risques pour les voleurs, lequel consiste à se perdre dans les méandres de leur propre conscience, les “limbes”.La cible principale du film est l’héritier d’une multinationale de l’énergie. Le concurrent, M. Saito, souhaite que l’hériter démantèle la société de son père. Cobb, experimenté dans l’extraction et l’inception, incarné par Di Caprio, est le chef de l’équipe, composée de 4 membres :
- un chercheur chargé de la compréhension du psychisme de la cible.
- un faussaire, chargé de truquer l’identité des individus avec lesquelles la cible est familière.
- un chimiste responsable des sérums permettant de réguler le rêve commun.
- un architecte dont le rôle est de concevoir le monde du rêve
Pour mener à bien l’introduction de l’idée, l’équipe doit descendre littéralement dans la conscience de la cible, allant des couches supérieures de rêves vers les couches les plus profondes, permettant de créer pour la cible un sentiment de réalité de plus en plus fort. Le but est ainsi que la cible confonde le rêve et la réalité, elle-même alors considérée comme une sorte de réalité augmentée ou alternative.A l’issue de batailles oniriques, Cobb parviendra à réaliser l’inception, mais semble-t-il au prix de sa conscience et de la réalité.[size=34]Critique et analyse philosophique du film[/size] [size=33]Autrui, cet autre qui est en moi[/size]Inception s’analyse aussi à l’aune de l’intersubjectivité : il aborde en effet la question de la relation à autrui de manière intéressante : il serait possible d’implanter une idée dans la conscience d’autrui. Husserl, le fondateur de la phénoménologie et grand spécialiste de l’intersubjectivité, affirmait que les “flux de consciences ne s’échangent pas“, chaque conscience étant rivée en elle-même, “sans portes ni fenêtres” comme le disait Leibniz à propos des monades. Dans Inception, au contraire, la conscience est perméable, ouverte. Les rêves peuvent être envahis, les pensées volées. Les campagnes de marketing, les théories de l’inconscient collectif ne viennent-elles pas tous les jours étayées cette thèse de la perméabilité de la conscience ? Les idées adventices (venues de l’extérieur, contrairement aux idées innées) sont légions et viennent contrecarrer les conceptions autonomistes de la conscience. La Vie est un songeLe film contient une certaine ambiguïté en ce qui concerne la réalité. Le film commence-t-il déjà dans le rêve ? Cette ambiguïté volontaire invite à penser que la vie est un songe, personne ne pouvant prouver que le réel n’est pas un rêve, un artefact de la conscience.Une expérience de pensée classique dans ce domaine est le cerveau dans une cuve (développée par le philosophe américain Hilary Putnam). Cette expérience consiste à imaginer un cerveau humain placé dans une cuve de liquides contenant tous les nutriments nécessaires au cerveau pour survivre et fonctionner. La cuve contient également des connexions pour l’entrée sensorielle et l’extraction d’informations à partir du cerveau. Les connexions sont gérées par un ordinateur qui traite les pensées du cerveau et les retours d’entrée sensorielle correspondant à une perception très plausible de la réalité – tellement plausible qu’il serait impossible à distinguer de la réalité que nous percevons. Par conséquent, il est impossible de déterminer si le réel l’est.Freud parle déjà de “rêve éveillé” : Cobb vit peut-être déjà-toujours dans ce rêve éveillé, ne sachant plus s’il rêve toujours, ou si sa conscience est pleine et entière. Ceci conduit, comme chez Descartes, à poser le scepticisme radical comme la base de la recherche de la vérité. Mais là où Descartes parvenait à faire de l’existence du sujet une certitude (je pense, donc je suis), Cobb reste, et nous aussi, dans le flou quant à la réalité du réel. Le “totem” de Cobb, une Toupie, peut n’être qu’une illusion, une inception elle-même, comme le suggère la dernière scène du film : Christopher Nolan laisse planer le doute : elle peut s’arrêter de tourner (ce qui signifie que Cobb est éveillé) ou bien continuer de tourner (et alors Cobb est condamné à la vie rêvée). Le film se clôt donc sur l’idée que l’homme, cet animal métaphysique comme l’affirme Schopenhauer, ne peut trouver de réponses à ses questions. | |
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