جنون فريق العمـــــل *****
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الموقع : منسقة و رئيسة القسم الفرتسي بالمدونات تاريخ التسجيل : 10/04/2010 وســــــــــام النشــــــــــــــاط : 4
| | L'illusion politique. | |
[size=undefined]POLITIQUE MORALE OU ETHIQUE POLITIQUE?[/size] Texte suivi de:Tous les pouvoirs sont-ils permis Du théâtre démocratiqueDe l'illusion religieuse en politiqueDe la fiction démocratique La politique entre l'illusion et la fiction Pour qui observe lucidement la réalité politique, comme le font Machiavel et Hobbes, la vie politique obéit à la loi du plus fort; mais pas n'importe comment: cette loi ne peut s'imposer, ainsi que le montrent Pascal et Rousseau, qu'en transformant la force en loi. En cela la politique semble être l'art de persuader les dirigés de se soumettre volontairement à la force des dirigeants, s'ils veulent être protégés et non pas broyés par elle. Développons ces paradoxes apparents, non pour les résoudre, ce qui, nous le montrerons est impossible, mais pour les comprendre et si possible en corriger les effets.La politique concerne la question de l'organisation de la cité ainsi que celle du pouvoir qui en garantit le fonctionnement, sinon harmonieux, du moins pacifique. Ces deux questions sont nécessairement liées à celle de l'usage légitime de la violence et de la domination pacificatrice, afin de préserver l'ordre public du risque de la violence privée, généralisée et indifférenciée.L'éthique vise la réduction, sinon la cessation, de toute violence, quelle soit physique ou morale, afin que chacun puisse faire valoir son droit au bonheur sans nuire aux autres. Elle prétend, pour se faire, définir des règles et des valeurs formelles impératives qui s'imposent à tous sans contradictions Elle rencontre la politique en cela qu'elle fonde la légitimité quant à l'usage, par le pouvoir, de la violence légale pour faire cesser la violence illégale. Or rien ne garantit que cette violence légale soit légitime: le pouvoir de ceux qui exercent le pouvoir de l'état et/ou y prétendent peut être, en fait, au service de leur domination exclusive violente, dès lors qu'il ont les moyens, sous couvert de la loi, de satisfaire leurs intérêts privés et ceux de leurs amis. Dira-t-on que les dirigeants n'ont pas intérêt à faire un usage illégitime de leur pouvoir légal? Admettons-le, mais cela ne nous préserve en rien contre l'aveuglement passionnel des dirigeants actuels ou futurs, dont la source peut bien être le désir du pouvoir pour les gratifications privées qu'il procure. La passion du pouvoir peut conduire à méconnaître l'intérêt véritable, si cela a un sens, autant, sinon plus, que toutes les autres passions et à faire un usage illégitime, plus ou moins maquillé en usage légal, de la violence.De plus, le strict respect formel de la loi, par le pouvoir, peut affaiblir, voire compromettre, son efficacité: la loi est toujours générale, la réalité des situations toujours particulière. La raison d'état, même apparemment illégale, peut être justifiée au regard d'un danger de violence privée que les lois et les lenteurs du droit ne permettent pas de juguler.Comment, dans ces conditions, distinguer, cas par cas, en l'absence de tout critère indiscutablement pertinent, la légalité illégitime de la légalité légitime d'une part, et l'illégalité légitime de l'illégalité illégitime d'autre part? Cela est, pour le moins, sujet à d'infinis débats; chacun prenant la position qui lui semble favoriser ses intérêts particuliers et/ou la conception toujours particulière qu'il se fait de l'intérêt prétendument général. Et cela, d'autant plus, que les exigences éthiques et les lois qu'elles fondent, aussi universelles soient-elles en elles-mêmes, peuvent être contradictoires lorsqu'on tente de les appliquer à telle ou telle situation particulière: faut-il, dans tel cas, sacrifier la liberté individuelle à la solidarité ou à la sécurité, ou bien le contraire? C'est à des hommes, soumis à leurs passions comme les autres, disposant du pouvoir judiciaire ou exécutif, de trancher. Comment peut-on être assuré qu'ils le fassent en faisant abstraction de leurs visées subjectives puisqu'il n'y a pas de position objective possible susceptible de faire l'unanimité? C'est en cela que la politique ne peut, semble-t-il, être réductible à l'éthique. Elle doit, tout à la fois, établir des compromis entre les valeurs éthiques et entre ces valeurs et les motivations de l'exercice du pouvoir et, parmi elles, la première: le désir du pouvoir lui-même comme source de jouissance personnelle.C'est dire que la relation entre l'éthique et la politique est ambiguë: si la politique qui est toujours l'expression d'une volonté de pouvoir prétend servir l'éthique, n'est-ce pas nécessairement en se servant d'elle? Ce qui ferait d'une politique éthique un leurre, une illusion mystificatrice, voire dangereuse, et d'une éthique politique le simple instrument d'un désir de domination, ce qui compromettrait son caractère moral.La décision politique est-elle nécessairement vouée à l'illusion éthique: celle qui consiste à s'efforcer, par le recours à des mises en scène et à des subterfuges, d’apparaître comme toujours indiscutablement ordonnée à la valeur de justice, alors et parce qu'elle ne peut l'être, en vérité? Peut-on se libérer de cette illusion? Une politique, sinon juste, du moins, la moins injuste possible, est-elle possible? Si non pourquoi, si oui à quelles conditions? [size=undefined]1) DE L'ILLUSION POLITIQUE. [/size] Tout projet politique, dans une société complexe, vise la mise en place d'un pouvoir central fort, capable de diriger et d'ordonner la vie sociale selon des intérêts et des objectifs généraux, ne serait-ce que la conservation et le développement de l'organisation sociale en vue de s'adapter aux contraintes de son environnement externe et à l'évolution de ses exigences internes propres. En cela, tout pouvoir politique est au centre d'un système de fonctions (de service et de contrainte) et de forces sociales et politiques contradictoires plus ou moins organisées, et tente d'en optimiser les effets, selon les visées forcément intéressées des dirigeants. La vie politique est donc toujours tributaire d'une lutte pour la conquête et la conservation du pouvoir de direction de la société entre des forces sociales et des ambitions personnelles concurrentes et/ou alliées afin d'imposer la domination, sinon l'hégémonie, des unes sur les autres.Cette domination ne peut durer d'une manière stable, c'est à dire sans susciter trop de contestation ni de révolte susceptibles de l'affaiblir et de la compromettre, que si elle combine l'usage et la spectacle de la violence et la mise en scène rhétorique de la légitimité de son action légale, vis à vis des dirigés. Pour ce faire, les dirigeants doivent obligatoirement présenter leur pouvoir de contraindre par la menace de mort, d'exclusion, ou de réduction de la liberté d'action, comme justifiée, du point de vue des intérêts de la société toute entière. C'est pourquoi il leur est nécessaire de prétendre, dans leurs discours et leurs actes, mettre leur pouvoir au service des dirigés. "Je vous menace et vous contrains pour votre bien, mon pouvoir est le vôtre et/ou celui de votre dieu salvateur"; tel est obligatoirement le langage du politique.Cette mise en scène rhétorique et imaginaire doit présenter le pouvoir particulier réel des dirigeants comme l'expression d'un pouvoir idéalement juste, c'est à dire comme:- conforme au Bien commun des dirigés, - transcendant les intérêts particulier contradictoires, y compris ceux des dirigeants eux-mêmes, afin de pouvoir définir et mettre en oeuvre l'intérêt général ainsi que la délimitation et la régulation de ces intérêts particuliers et le juste arbitrage entre eux.En bref le pouvoir de coercition des dirigeants doit le moins possible apparaître comme un pouvoir de domination (au service des dirigeants et de leurs ambitions et intérêts particuliers plus ou moins exclusifs) et le plus possible comme un pouvoir de direction (au service de l'intérêt général des dirigés).Cette apparence peut être illusoire en un double sens:· En cela qu'elle tend à confondre le pouvoir réel (toujours particulier) avec le pouvoir idéal (à visée universelle); le bien commun, s'il est possible, avec la visée toujours particulière qu'en ont les dirigeants.(D'où l'importance décisive de la rhétorique.) · En cela que les dirigeants tendent à idéaliser leur corps physique, sensible et fini en corps mystique, glorieux, spirituel: le corps royal (le roi est mort, vive le roi!) en opérant selon des rituels symboliques codés de transsubstantiation. Le cérémonial du pouvoir vise à susciter dans l'imagination des sujets la visibilité de son invisible transcendance. Pour savoir en quoi la vie politique est vouée à l'illusion, il est donc indispensable de se poser la question de l'illusion idéologique en général. 1-1 De l'illusion religieuse à l'illusion politique L'illusion idéologique est toujours le résultat d'une confusion, ou d'une indissociation, entre la réalité, observable ou non, et l'idéal, entre le réellement possible et l'idéalement souhaitable et, sur la plan des catégories de la pensée, entre le Vrai et le Bien. La foi religieuse en est le modèle paradigmatique; elle fonde, en effet, les jugements de valeurs éthiques ou esthétiques sur l'absolue vérité, auto-fondée par la révélation (effet de la grâce divine), de la proposition que Dieu existe réellement hors de la pensée du croyant. Le Bien, c'est ce que Dieu exige réellement du croyant, en tant que sa volonté transcendante et toute puissante agit en lui et l'invite à se soumettre à sa Loi. Qu'il soit possible au croyant de désobéir ne l'engage que davantage. Dès lors que la possibilité de cette désobéissance, inscrite dans la tentation du mal, lui a été accordée (la liberté de faire le mal) le croyant ne peut se départir d'un sentiment infini de culpabilité qui concerne le désir même de désirer: le désir infini de vivre et d'agir par soi-même barré par la mort et la fuite du temps. La liberté, comme désir d'agir selon sa complexion sensible et raisonnable, est retournée en soumission désirée à Dieu. En cela, l'illusion religieuse induit la perversion du désir de vivre, en tant que désir de s'affirmer dans la mise en oeuvre du désir même et le transforme en désir sacrificiel, désir de renoncer au désir, à la sensualité, désir de mort, dans le vain espoir d'échapper aux remords infinis qu'elle provoque. L'illusion religieuse est donc le piège que la liberté de désirer de penser et d'agir se tend à elle-même, face à la mort, sous l'effet de la détermination d'un pouvoir symbolique institué politiquement et spirituellement dans le tissus social, pour gagner une imaginaire sécurité qui confère l'espérance du Salut total et définitif après la mort.Contrairement à l'apparence, nous sommes au coeur de notre sujet. Le pouvoir politique, de même, prétend institué le bon pouvoir transcendant. Dans l'état, chacun est sommé de renoncer, au moins partiellement, à agir par lui-même pour obéir aux lois et aux dirigeants, afin de gagner la sécurité, c'est à dire la paix civile. Chacun peut être appelé au sacrifice suprême, par les dirigeants; ce qui signifie que l'individu doit renoncer, au moins partiellement, à ses propres finalités en intériorisant les finalités de sa communauté, telles qu'elles sont présentées et manipulées par les chefs temporels et/ou spirituels. Il doit donc être persuadé et se persuader, sous peine de mort ou d'exclusion, qu'il a une dette inextinguible vis à vis d'elle et de ceux qui commandent en son nom. Le pouvoir politique sauve, à condition que chacun lui obéisse et en lui obéissant chacun n'obéit qu'à son désir d'être sauvé de sa propre finitude erratique (en tant qu'elle le soumet en permanence à la menace de la mort et de la déréliction). Le pouvoir politique, pour être reconnu comme légitime, par ceux qu'il prétend commander, doit donc apparaître comme l'incarnation de la justice supérieure qui les sauve de leur finitude et donne sens, prétendument au profit de la communauté et au leur, en le bridant, à leur désir de désir barré par la mort; il ne peut le faire qu'en empruntant les masques et les oripeaux symboliques de la religion ou de ses succédanés laïques (la déesse Raison). Tout pouvoir politique, même laïque, est donc plus ou moins religieux, et ne peut s'imposer par la violence seulement sans être démasqué comme non-politique et, par là, être reconnu pour ce qu'il est: le pouvoir de domination de l'homme par l'homme; pouvoir par nature contestable. dès lors que ses exigences ne seraient plus reconnues comme nécessairement bénéfiques. C'est pourquoi le dirigeant politique ne peut pas ne pas être, peu ou prou, divinisé.Une grande partie de la vie politique vise à mettre en scène cette transvaluation de l'homme quelconque, si peu différent des autres, pour en faire un chef admiré entouré de flagorneurs qui, par le culte qu'ils organisent, tentent de profiter au maximum du pouvoir mythique que lui confère leur flatterie. Le mot d'ordre anarchiste est juste: ni Dieu, ni maître! Il ne peut, en effet, y avoir de maître véritable que divin, c'est à dire surhumain. Il ne peut y avoir de commandement et de valeur, supérieurs aux désirs particuliers de chacun et à l'irrémédiable finitude humaine, que de Dieu. L'Etat-Providence, qu'il soit théocratique ou laïque, traverse nécessairement les siècles et les révolutions.L'illusion, ainsi, commence lorsque l'on inverse la relation entre le désir et son objet. L'homme politique n'a que le pouvoir et la supériorité que lui reconnaît notre désir d'être dirigés par lui et les valeurs soi-disant supérieure qu'il incarne. Mais aucune valeur ne vaut "en soi", en dehors de nos motivations désirantes médiées par le désir des autres (à commencer par le désir de nous manipuler). Le bien ne dérive d'aucune réalité objective susceptible d'être reconnue comme véritablement bonne. Encore une fois, le Bien ne dérive pas du Vrai: on ne désire pas une chose parce qu'elle serait vraiment bonne; elle nous parait bonne parce qu'on la désire; cela vaut même pour la violence, qui peut être source de plaisir. Chacun sait, en effet, que, si l'on prend quelques précautions, et/ou que, si on use de quelques justifications institutionnelles, le plaisir de la violence peut être pratiqué, réellement et/ou symboliquement, sans contradictions ni inconvénients majeurs.Or, contre la désirabilité de la violence que chacun peut constater tous les jours, les dirigeants politiques, en exploitant le désir de sécurité, voire de liberté, prétendent servir l'idée du Bien commun, c'est à dire la Justice. Les dirigeants (et souvent les philosophes) prétendent donc instituer l'intérêt général en objet justificateur du désir d'obéissance des dirigés; désir sur lequel il est possible qu'ils ne cherchent qu'a asseoir leur propre désir, dénié, de domination. Qu'en est-il donc de cette idée du Bien commun? La justice en soi, univers | |
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الجمعة فبراير 26, 2016 12:20 pm من طرف جنون