27. L'être humain est un animal agressif, plus ou moins.
Etre agressif, c'est aller de l'avant, c'est aller de l'avant vers la liberté d'être soi-même, c'est à dire vers le développement de ses potentialités.
L'agressivité (Pour une critique systématique : Yves Michaud,
Violence et politique, Gallimard, Paris, 1978, pp.139-156 "
Conceptus ex machina : l'agressivité") a deux modes d'expression, deux formes, à la fois opposées et complémentaires :
- une forme positive, l'agressivité constructive, allant dans le sens de l'agrégation, de l'intégration : c'est l'agressivité positive (Jean Bergeret,
La Violence fondamentale, Dunod, Paris, 1984) qui a pour but d'obtenir des résultats positifs quant à la conservation de l'individu et du groupe social ;
- et une forme négative, l'agressivité destructive allant dans le sens de la désagrégation, de la désintégration : c'est l'agressivité négative, l'attaque de désagrégation des autres mais aussi de soi-même.
Afin de ne pas confondre les deux formes de l'agressivité nous parlerons d'agressivité constructive, d'une part (section 1), et de violence de destruction, d'autre part ([url=http://www.denistouret.net/droitsoc/Pulsions_fondamentales.html#section 2]section 2[/url]).
Section 1. L'agressivité constructive
28.
C'est tout d'abord une agressivité animale, instinctive (§ 1), mais c'est aussi une agressivité plus spécifiquement humaine, néo-cortexée, l'agressivité affirmation de soi qui est une soif de liberté (§ 2).
§1. L'agressivité animale
29. Konrad Lorenz (1903-1989)
(Konrad Lorenz,
Das sogenannte Böse zur Naturgeschichte der Agression, Borotha-Schoeler, 1963,
L'Agression, une histoire naturelle du mal, Flammarion, Champs n°20, Paris, 1969. Lire également de l'un de ses disciples Irenäus Eibl-Eibesfeld,
Liebe und Hass, Piper, München, 1972,
Guerre ou paix dans l'homme, Stock, Paris, 1972),
- qui est l'un des fondateurs de l'éthologie (Avec Nikolaas Tinbergen, notamment
Social Behavior in Animals, Halsted Press, New York, 1966,
La vie sociale des animaux, Payot, Paris, 1967),
- éthologie qui est la science du comportement animal,
est l'auteur d'une thèse (A/) qui est contestée ([url=http://www.denistouret.net/droitsoc/Pulsions_fondamentales.html#thèse contestée]B/[/url]).
A/ La thèse de Konrad Lorenz
30.
Selon Konrad Lorenz l'être humain est un animal agressif, comme les autres animaux (1°), mais qui fait cependant exception (2°).
1° L'être humain est un animal comme les autres
31. Tout d'abord, selon Lorenz, il n'y a pas, stricto sensu, d'agressivité entre animaux d'espèces différentes,
sauf exceptions. Par exemple si des animaux d'espèces différentes s'entretuent ce n'est que pour des raisons alimentaires. Le chasseur, normalement, n'est pas agressif à l'égard du gibier.
Pour Lorenz l'agressivité animale est l'instinct de combat de l'animal qui entend maintenir ses rivaux
de la même espèce à une certaine distance, un point c'est tout. Et l'être humain, lui aussi, entend maintenir ses rivaux à distance.
Normalement, donc, selon Lorenz, l'animal ne serait pas un tueur intraspécifique, il maintien le rival de la même espèce à distance, il ne l'extermine pas.
Mais c'est là que l'Homme fait exception.
2° Mais l'être humain est un animal qui fait cependant exception
32. Konrad Lorenz pense que l'être humain fait exception car l'être humain est bien, lui, un tueur intraspécifique. L'être humain, notamment comme le rat, qui fait également exception, peut tuer ses rivaux et non pas seulement les maintenir à distance.
Autrement dit la formule du philosophe anglais
Thomas Hobbes (1588-1679)
( Thomas Hobbes,
English works, 11 vol.,
Opera latine, 5 vol., edit. William Molesworth, London 1839-1845, Scientia Verlag, Aalen, Deutschland, 1966;
Oeuvres, 12 vol., Vrin, Paris, 1990-1996; Léviathan, éd. François Tricaud, réimp., Sirey, Paris, 1983 ;
Le Citoyen (
De Cive), éd. Simone Goyard-Fabre, GF Flammarion n°385, Paris, 1982),
- formule empruntée au poète romain Plaute (Titus Maccus Plautus, v.254-184), selon laquelle l'homme est un loup pour l'homme, "
homo homini lupus", est inexacte puisque les loups sont des animaux "normaux".
Elle doit donc être remplacée par la formule "
homo homini ratus", l'homme est un rat pour l'homme.
B/ La thèse de Konrad Lorenz est contestée
33.
Konrad Lorenz est, tout d'abord, critiqué ou contesté par certains culturalistes environnementalistes, mais aussi par certains naturalistes sociobiologues .
34.
Tout d'abord les environnementalistes, culturalistes, notamment certains néo-lamarckistes, pensent que, dans le comportement social de l'être humain, c'est l'environnement, le milieu, la culture, qui joue le rôle principal.
Donc certains culturalistes modérés critiquent Lorenz qu'ils accusent de ne pas suffisamment tenir compte de "la dimension humaine"( Alexander Alland,
The Human Imperative, Columbia University Press, 1972,
La Dimension humaine, réponse à Konrad Lorenz, Le Seuil, Paris, 1974), "dimension" dans laquelle la culture joue un rôle non négligeable.
Mais certains environnementalistes sont des absolutistes, comme les "radical-scientists", qui affirment que l'être humain est fondamentalement culturel.
Les "radical-scientists" critiquent donc radicalement la thèse de Lorenz qui fait du biologique le fondement du comportement humain, et ils critiquent tout particulièrement son homme tueur (John P. Scott,
Aggression, Univ. of Chicago Press, 1970).
Si les humains se tuent entre eux, disent-ils, c'est la faute de la Société, il faut donc changer la Société.
35.
Lorenz est également contesté par certains sociobiologues qui lui reprochent, au contraire, d'avoir une vision "trop aimable" de la nature, alors que "
plusieurs chercheurs ont montré que de nombreux animaux pouvaient s'entretuer d'une façon non exceptionnelle", comme les lions, les hyènes, les mouflons, les boeufs musqués ...( Yves Christen,
Biologie de l'idéologie, Carrère, Paris, 1985, p.23).
Pour ces sociobiologues l'homme n'est pas un tueur intraspécifique exceptionnel mais
un tueur intraspécifique naturellement normal (Ces sociobiologues nous disent que la recherche du pouvoir est la recherche du plaisir de voler et de tuer
impunément. A ce propos l'intéressant ouvrage d'Alain Minc,
Antiportraits, Gallimard, Paris, 1996).
§2. L'agressivité affirmation de soi
36.
L'agressivité affirmation de soi c'est la soif de liberté (A/), avec ses conséquences positives et négatives ([url=http://www.denistouret.net/droitsoc/Pulsions_fondamentales.html#conséquences positives et négatives]B/[/url]).
A/ La soif de liberté
37.
Si l'être humain est un animal, c'est un animal psychique (1°). L'être humain est un animal psychique qui entend se différencier (2°) mais tout en se conformant (3°), ce qui le conduit à l'affrontement et donc nécessite un réglement des conflits, une civilisation par la règle (4°).
1° L'être humain est un animal psychique
38. Selon le psycho-sociologue Erich Fromm (1900-1980)
( Erich Fromm,
The anatomy of human destructiveness, Holt, Rinehart and Winston, New York, 1973,
La Passion de détruire. Anatomie de la destructivité humaine, Robert Laffont, Paris, 1975. Né à Francfort il fait ses études à Heidelberg, membre de l'Ecole marxo-freudienne de Francfort il émigre aux Etats-Unis en 1934 : c'est la loi nazie du 7 avril 1933 qui met d'office à la retraite "
tout fonctionnaire qui n'est pas d'origine aryenne")
- c'est la faiblesse instinctive, la faiblesse naturelle, de l'être humain qui a fait sa force.
Autrement dit l'être humain, incapable de survivre naturellement dans un environnement défavorable, a découvert le moyen de subsister par la culture, par le raisonnement logique, par l'intelligence.
Psychiquement l'être humain entend se situer dans la nature et donc face aux autres. En se situant dans la nature et face aux autres l'être humain donne du sens à sa vie, ce qui l'amène à essayer de se différencier pour être lui-même (2°) tout en se conformant aux règles nécessaires à sa survie sociale (3°).
2° Un animal psychique qui entend se différencier
39. De fait l'être humain vit en société, dans des groupes sociaux plus ou moins complexes, des groupes sociaux hiérarchisés avec des dominants et des dominés.
Dans ces groupes et face aux autres l'être humain prend plus ou moins conscience de sa situation dans la hiérarchie sociale et, en fonction de son degré d'agressivité, de sa personnalité et du milieu, c'est à dire des réactions des autres, il essaye de trouver la place qui lui paraît correspondre à ses capacités.
Donc, dans son groupe d'appartenance, l'être humain entend se faire reconnaître comme valeur et bénéficier d'une juste place.
Or, dans tout groupe social, pour être justement reconnu il faut faire ses preuves. Il faut donc, pour pouvoir faire ses preuves, avoir des moyens d'action et d'expression. Il faut donc avoir des libertés d'agir, qui ne peuvent être accordées que par les dominants du groupe d'appartenance.
La soif de liberté c'est la soif de disposer de moyens d'action et d'expression, moyens qui devraient permettre de faire ses preuves pour se situer à une juste place dans une hiérarchie sociale.
Le problème c'est que faire ses preuves dans le groupe d'appartenance c'est nécessairement entrer en compétition avec les autres, selon les règles du jeu en vigueur dans le groupe, donc en respectant une certaine forme.
3° Qui entend se différencier tout en se conformant
40. Aucun groupe social ne peut fonctionner sans règles.
Pour éviter d'être marginalisé, ce qui peut être mortel, l'individu doit respecter ou feindre de respecter ces règles. Or ce sont les dominants qui ont le plus intérêt à ce qu'elles soient respectées, afin de se maintenir en tant que dominants, ce qui n'est pas sans avantages pour eux. Ce sont donc les dominants qui favorisent le conformisme social.
Mais, se conformer, c'est faire comme les autres, donc c'est imiter l'autre.
Or l'imitation, par le désir, peut conduire à l'affrontement, mais l'affrontement peut conduire à la civilisation (4°).
4° Ce qui peut conduire à l'affrontement, et donc à la civilisation
41. L'être humain est un imitateur, c'est sur l'imitation que repose l'apprentissage, l'éducation. Mais l'être humain est également un être de désir. (Sur le sujet voir
René Girard).
Le désir a trois objectifs fondamentaux :
la jouissance, la puissance et la gloire.
(Si la voie naturelle du désir est : jouissance, puissance et gloire, la voie culturelle du non-désir est :
paix, vérité et joie.
La paix c'est la paix externe et la paix interne ; la paix externe c'est le non-conflit avec l'autre et la paix interne c'est le non-conflit avec soi-même.
La vérité c'est la conviction profonde de savoir le fondamental, de connaître l'essence du monde, d'être avec l'Etre.
La joie c'est l'illumination de la béatitude, le plein du vide, l'extase du Bon et du Bien pour l'Eternité).
L'être humain étant un être de désir souhaite s'approprier les objets, les autres et la considération des autres. Le problème c'est que la rivalité pour l'objet, pour l'autre et la considération de l'autre, suscite l'envie et la jalousie, qui conduisent à la haine, aux conflits et à la violence.
Donc si l'on veut éviter que la violence ne détruise la Société il faut la réguler,
il faut civiliser par la règle.
B/ Les conséquences positives (1°) et négatives (2°) de l'existence de l'agressivité constructive
42. 1° Positives
43. Les conséquences positives de la mise en oeuvre de l'agressivité constructive humaine sont évidentes.
C'est l'histoire des civilisations
(Arnold Toynbee,
A Study of History, 12 vol., Oxford University Press and Thames and Hudson Ltd, London, 1927-1961,
A Study of History, a new edition revised and abridged by the author and Jane Caplan, idem, London, 1972, L'Histoire, Elsevier Séquoia, Bruxelles, 1975)
- qui fait passer l'être humain de l'homo sapiens sapiens d'il y a 130 000 ans (En Afrique de l'Est, 90 000 ans environ pour l'homo sapiens sapiens de Qalzeh-Nazareth et 35 000 pour l'homo sapiens sapiens européen) à l'homo sapiens sapiens technologique d'aujourd'hui (Jacques Ellul,
Le Bluff technologique, Hachette, Paris, 1988).
Il paraît difficile d'affirmer qu'il n'y a pas eu progrès, même si le progrès ne paraît pas toujours évident pour ce qui est du comportement social de l'individu au sein des groupes et du comportement des groupes entre eux.
2° Négatives
44. Il faut bien constater que la compétition entre les individus au sein des groupes sociaux et la compétition intergroupes peut être une compétition particulièrement sanglante.
("
L'histoire des peuples n'est qu'une longue succession de guerres et de massacres, d'assimilations forcées, de réductions à l'esclavage et de rivalités entre sociétés qui, de génération en génération, défient le temps et le bon sens.
Les Etats multi-ethniques ou multi-culturels ne maintiennent le plus souvent leur unité que par la dominance plus ou moins tyrannique d'une de ces unités". André Langaney,
Le Sexe et l'Innovation, Le Seuil, Paris, 1979, Points Sciences n°54, Paris, 1987, p. 152).
C'est, notamment, la conséquence de la mise en oeuvre d'une agressivité positive excessive, conduisant à un narcissisme (Béla Grunberger,
Le Narcissisme, Payot, Paris, 1971) individuel et/ou social.
Par exemple la mégalomanie d'un Chef d'Etat peut avoir sur son peuple et les autres peuples des conséquences désastreuses.
Et le narcissisme d'un dirigeant de groupe conduit facilement au narcissisme du groupe tout entier.
Donc l'agressivité positive, constructive, peut avoir des conséquences négatives particulièrement lourdes.
Mais c'est, évidemment, l'agressivité négative, la violence de destruction, qui est, en principe, la plus douloureuse, encore que tout ne soit pas négatif dans le négatif.
Section 2. La violence de destruction
45. La violence de destruction est l'agressivité négative qui a pour objet et généralement pour effet de faire souffrir et/ou de détruire, soi-même et/ou les autres (Jean Baudrillard,
La Transparence du mal, Galilée, Paris, 1990).
Ses manifestations sont physiques, telles que les coups et les blessures, la réclusion et la mort, et/ou psychiques telles que les menaces, les injures, la diffamation, l'assujettissement "moral" de l'autre.
Les deux grandes formes de l'agressivité négative destructive sont, selon la classification analytique, (§ 1) le sado-masochisme et la nécrophilie caractérologique. Les causes ([url=http://www.denistouret.net/droitsoc/Pulsions_fondamentales.html#les causes]§ 2[/url]) sont diverses et diversement appréciées par les spécialistes. Les conséquences ([url=http://www.denistouret.net/droitsoc/Pulsions_fondamentales.html#les conséquences]§ 3[/url]) ne sont pas que négatives.
§1. Les deux grandes formes analytiques de la violence de destruction
46.
Il s'agit donc du sado-masochisme (A/) et de la nécrophilie caractérologique (B/).
A/ Le sado-masochisme
Il faut définir le sadisme (1°), le masochisme (2°), faire la typologie du sadisme (3°), dire que l'explication sexuelle est contestée (4°), s'interroger sur le caractère sadique (5°) et parler du bureaucratisme (6°).
1° La définition du sadisme
47. Le sadisme se définit comme étant la passion de contrôler totalement l'autre, pour en faire son objet, sa propriété, en suscitant chez lui un attachement absolu, le fait de réduire l'autre en esclavage procurant un plaisir morbide intense.
Le sadique et son objet, le masochiste, cherchent une relation de symbiose : le sadique fait du masochiste un prolongement de lui-même, et le masochiste se fait le prolongement du sadique. Et, si le sadique paraît libre, par rapport à sa victime, en réalité il est également une victime, car ayant besoin d'elle pour exister psychiquement, il dépend autant d'elle qu'elle dépend de lui.
Donc si l'esclave échappe au maître la souffrance du maître est aussi forte que celle de l'esclave, l'un et l'autre sont dans un état de manque comparable à celui d'un drogué frustré.
2° La définition du masochisme
48. Le masochisme, par rapport au sadisme, peut être défini comme étant la passion de dépendre de quelqu'un, de subir sa loi, d'être son objet, sa propriété, pour y trouver un plaisir morbide suicidaire.
Du point de vue qui nous intéresse, à savoir l'agressivité, c'est la passion active qu'est le sadisme qu'il faut considérer principalement.
3° La typologie du sadisme
49. Il y a deux types de sadisme. Le sadisme peut être bienveillant ou malveillant.
Il est bienveillant lorsque le sadique est persuadé d'agir pour le bien de celui qu'il contrôle : par exemple, c'est le cas, bien connu des psychologues, des mères abusives.
Il est malveillant lorsque
le sadique ne fait que rechercher sa jouissance personnelle.
4° L'explication sexuelle contestée
50. Selon l'école psychanalytique, fondée par Sigmund Freud (1856-1939)( Sigmund Freud,
Gesammelte Werke, 18 vol., London, 1940-1952,
The Standard Edition, 24 vol., London, 1953-1966,
Oeuvres complètes, 21 vol., PUF, Paris, 1988-1996), le sadisme est fondamentalement une perversion sexuelle alors que pour les autres écoles psychologiques le sadisme n'a pas d'implication sexuelle spécifique fondamentale, même si le sadisme sexuel existe bien.
Quid du caractère sadique ?5° Le caractère sadique
51. Selon Fromm (1900-1980) le sadisme est une thérapeutique, c'est le remède des handicapés psychiques qui, pour cacher leur angoisse de vivre, ont la manie du contrôle, c'est pourquoi certains auteurs comparent le bureaucratisme au sadisme (infra 6°).
52. Selon Fromm le sadique est quelqu'un qui est fondamentalement angoissé.
Il a peur de tout ce qui n'est pas prévisible et certain, de tout ce qui oblige à des réactions spontanées et originales.
Il a peur de ce qui est nouveau et différent, qui dérange sa construction mentale, irréelle, mais bien ordonnée, de la vie.
Il a peur de la réalité qui lui semble désordonnée.
53. Toujours selon Fromm le sadique est un maniaque du contrôle, qui a un esprit méthodique rigide.
Il ne peut pas supporter que les choses ne soient pas à leur place, c'est à dire à la place où il les a mises, et ne soient pas en ordre : il a, ainsi, l'impression de contrôler l'espace.
Il est habituellement excessivement ponctuel, et exige qu'on le soit : il a, ainsi, l'impression de contrôler le temps. Mais il peut aussi ne jamais être ponctuel et exiger que les autres le soit,
الأحد فبراير 21, 2016 1:46 pm من طرف فدوى