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| | Maitre et Esclave chez Hegel | |
[size=34]La peur et le désir : les moteurs de la lutte des consciences[/size]La dialectique du maître et de l’esclave est la théorie la plus célèbre de Hegel, laquelle a été développée dans la Phénoménologie de l’Esprit. Cette oeuvre relate l’aventure de la conscience parvenant à la conscience d’elle-même.Deux êtres conscients d’eux-mêmes s’affrontent pour la première fois. Dès qu’ils se rencontrent, le problème de la reconnaissance émerge, car ils ont tous deux le même désir de reconnaissance, cette dernière ne peut alors avoir lieu qu’à l’issue d’une lutte des consciences.Pour obtenir la reconnaissance de l’autre, chacun va risquer sa vie. Mais la lutte entre eux ne conduit pas à la mort de l’un des adversaires, parce que le désir de reconnaissance exige un “reconnaissant” et un “reconnu” plutôt qu’un mort. Tuer l’adversaire détruit ce témoin et donc rend impossible la reconnaissance. Pour cette raison, la conscience qui vainc ne tue pas le vaincu, mais le maintient en vie, dans le but de faire travailler la conscience vaincue. Le vaincu, lui, l’a été pour avoir préféré la servitude à la mort. La situation devient alors celle de la relation entre le vainqueur (le maître) et le vaincu (l’esclave).Une fois la lutte achevée, la relation maître/esclave va se retourner peu à peu. Voici une synthèse de ce mouvement dialectique en cinq points :Premier point de la relation maître/esclaveLe maître de l’esclave a besoin de reconnaissance. L’esclave est l’essentiel, et non le luxe, pour le maître. C’est ce que Hegel appelle la certitude objective. Mais cette reconnaissance n’est pas réciproque, comme le maître est reconnu par quelqu’un qu’il ne reconnaît pas, et la reconnaissance unilatérale n’est pas suffisante. Le maître veut agir comme un être conscient de soi par la réalisation de son désir vers un autre soi. Cette question est problématique, car à la fin de la lutte, l’esclave ne sera pas reconnu par le maître comme un autre être conscient de soi, et sera réduit à une chose (phase d’objectivation). Le désir du maître est orienté vers une volonté objectivée ou un objet, et donc, le maître n’est pas reconnu par un autre être conscient de soi. Sa certitude objective n’est pas confirmée par un autre être conscient de soi et ne saura jamais obtenir satisfaction en étant reconnu par un esclave ou une chose.Deuxième point de la relation maître/esclaveIl n’y a pas de maître sans esclave. Un être conscient de soi devient un maître par la possession des esclaves. En conséquence, le maître dépend de l’esclave pour exister en tant que maître. Il faut ainsi distinguer la dépendance formelle de la dépendance matérielle.Troisième point de la relation maître/esclaveLe maître dépend matériellement de l’esclave. Sa supériorité sur la nature du travail est réalisé dans l’esclave. Le travail est placé entre le maître et la nature et transforme la nature en objets désirés par le maître. Le paradis dans lequel vit le maître est lié aux produits du travail de l’esclave. Tout ce que le maître a est produit par l’esclave. Le maître n’est donc pas un être indépendant, mais plutôt dépendant de l’esclavage.Quatrième point de la relation maître/esclaveLe maître est inactif, sa relation à l’Etre est médiée par le travail de l’esclave. Le maître reste belliqueux, et l’existence de l’esclave est réduite à travailler pour le maître. L’esclave est actif et a une relation directe à l’Etre. La relation de l’esclave à l’Être est dialectique, car l’être est nié et transformé par le travail de l’esclave en marchandises. L’esclave est la principale force moteur pour la négation de l’Etre.Cinquième point de la relation maître/esclaveLes êtres humains deviennent conscients d’eux-mêmes à travers le désir et les esclaves le deviennent à cause de la peur de la mort. L’appréhension du «néant» ou «mort» est une condition nécessaire pour la révélation de sa propre existence. Dans ce cas, c’est l’esclave et non pas le maître qui saisit le sens de l’authenticité et devient conscient de sa propre individualité. Hegel pense que l’esclave devient l’agent de la révolution historique. L’esclave, par conséquent, aboutit à une conception différente de l’individualité et de l’authenticité.Hegel affirme par ailleurs que l’histoire de la guerre entre Etats aboutit à assimiler les plus faibles. L’État le plus puissant réussit à survivre et se développe sur son territoire, se transformant alors en empire. Les citoyens de cet Etat ne sont plus obsédés par la guerre car la menace extérieure a été éliminée. Comme il n’y avait plus de guerre, le capitaine n’a pas la prétention de supériorité sur l’esclave, parce que la supériorité serait affirmée dans la lutte à mort. En conséquence de cela, le maître est devenu un maître épris de paix, a accepté l’idéologie esclave et devenu chrétien. Un maître chrétien est un maître sans esclave et un esclave chrétien est un esclave sans maître. Comme il n’y a pas maître sans esclave et d’esclave sans maître, les deux sont réduits à des rôles inauthentiques et interchangeables. Conclusion sur la relation du maître et de l’esclave chez HegelHegel est arrivé à la conclusion que l’historicité de l’existence humaine est impossible sans la violence. Un monde entièrement pacifique est en contradiction avec la nature de cette historicité. L’existence humaine est, par conséquent, mieux comprise en termes de lutte à mort pour la reconnaissance que de recherche d’harmonie, comme le prônent les moralistes, tels que Lévinas | |
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السبت فبراير 20, 2016 12:31 pm من طرف جنون