[size=32]Consolidation de la mémoire par le sommeil[/size]
Patick Juignet, Psychisme, 2011.
Pendant l'apprentissage un tri est fait entre les informations transitoires et celles qui doivent être conservées. Les premières seront effacées et les secondes seront stockées dans la mémoire à long terme au cours du sommeil.
Une équipe de l’Inserm a pubié des travaux en ce sens dans le Journal of Neuroscience. . Les chercheurs ont testé un groupe de 26 volontaires (11 hommes et 15 femmes) âgés de 23 à 27 ans. Ils leur ont présenté des listes de mots. Certains devaient être retenus tandis que d’autres devaient être oubliés. Après avoir été confrontés à l’ensemble des mots, la moitié des sujets a pu dormir la nuit suivant cette phase d’apprentissage tandis que les autres ont été privés de sommeil. Ils ont ensuite été revus trois jours après pour tester leur mémoire sur l’ensemble des mots présentés.
Grâce à l’imagerie par résonance magnétique (IRM) fonctionnelle, les chercheurs ont enregistré l’activité du cerveau lors de la phase d’apprentissage, notamment celle de l’hippocampe, une structure cérébrale située sur la face interne du lobe temporal impliquée dans les phénomènes de mémorisation.
Ces résultats montrent une activation de cette région lors de l’apprentissage. Son rôle serait d’indiquer parmi toutes les informations qu’il reçoit celles qui doivent être consolidées au cours du sommeil. « Notre étude va dans le sens de certains travaux qui suggèrent que l’hippocampe marquerait des populations neuronales spécifiques au moment de l’apprentissage (comme avec des étiquettes). Ces populations étiquetées seraient ensuite réactivées au cours du sommeil, mécanisme à la base du processus de consolidation » conclut Géraldine Rauchs.
Citons directement l’abstract : “ In addition to strengthening some memory traces, another crucial, albeit overlooked, function of memory is to erase irrelevant information. Directed forgetting is an experimental approach consisting in presenting "to be remembered" and "to be forgotten" information that allows selectively decreasing or increasing the strength of individual memory traces according to the instruction provided at learning. This paradigm was used in combination with functional MRI to determine, in humans, what specifically triggers at encoding sleep-dependent compared with time-dependent consolidation. Our data indicate that relevant items that subjects strived to memorize are consolidated during sleep to a greater extent than items that participants did not intend to learn. This process appears to depend on a differential activation of the hippocampus at encoding, which acts as a signal for the offline reprocessing of relevant memories during postlearning sleep episodes ».
Bibliographie : Sleep Contributes to the Strengthening of Some Memories Over Others, Depending on Hippocampal Activity at Learning
J. Neurosci., Feb 2011; 31 : 2563 - 2568 ; doi : 10.1523 / JNEUROSCI. 3972 - 10. 2011