جنون فريق العمـــــل *****
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الموقع : منسقة و رئيسة القسم الفرتسي بالمدونات تاريخ التسجيل : 10/04/2010 وســــــــــام النشــــــــــــــاط : 4
| | Bonheur, plaisir et philosophie | |
Le bonheur, dit-on, est la joie de vivre ou la jouissance de la vie dans son ensemble. En ce sens il ne se réduit pas au plaisir qui n'est qu'une satisfaction partielle et éphémère ou temporaire, voire instantanée. Il peut même lui être contraire, comme on le voit chez le drogué dont le plaisir très intense provoque, par la dépendance qu'il génère, son malheur physiologique , psychique et social. Mais sans plaisir il n'est pas de bonheur possible car la vie semblerait bien fade et ennuyeuse pour qu'il soit possible de s'en réjouir.. La relation plaisir et bonheur semble donc ambiguë et dépendre d'une vision du bonheur qui exige d'être pensée.Or , d'une part, vouloir définir philosophiquement, c'est à dire conceptuellement, le plaisir, comme émotion subjective immédiate (qualia) est aussi impossible que de définir la couleur rouge . Tout au plus l'art peut-il nous faire partager cette émotion sensible, nous la faire vivre, par l'usage de métaphores poétiques et visuelles, ou plus directement encore par la musique, d'autre part, penser le bonheur relève d'un défit doublement paradoxal :On peut constater que le bonheur de chacun n'est pas le bonheur des autres., dès lors que les désirs et les manières de vivre le bonheur de vivre sont diverses et contradictoires. Les uns vivent leur bonheur dans l'action, d'autres dans la contemplation qui paraît aux premiers comme insupportablement ennuyeuse, les uns dans la profession, ou l'ambition d'autres dans l'amour, d'autres encore dans la consommations, voire dans la drogue. Enfin les philosophes semblent trouver leur bonheur dans la sagesse et/ou dans la vertu qui implique une réflexion rationnelle et critique sur les plaisirs, leur valeur et la hiérarchie et l'harmonie à établir entre eux pour éviter qu'ils ne se contredisent, comme c'est le cas chez la plupart des hommes qui recherche la joie de vivre dans l'irréflexion (ne pas se prendre la tête!) Ainsi le bonheur, comme le plaisir, se vivent, mais ne se pensent pas, car, sauf peut-être pour le philosophe dont le désir est de penser sa vie plutôt que de la vivre dans l'expérience immédiate, il voit dans l'activité de la pensée qui se pense elle-même une joie qui lui est propre et qu'il est animé par le plaisir un peu pervers, au regard de l'expérience générale des hommes, de penser pour penser (masturbation mentale).Or penser la vie, pour chacun, c'est juger et donc évaluer sa vie selon une démarche qui vise à se mette à distance de son expérience vécue, d'abord en se demandant ce que le bonheur peut ou doit être pour être véritable ou authentique et pour se préserver du risque de la désillusion et de la déception qu'engendre nombre d'aspirations ou de désirs qui ne trouvent dans la réalité aucune satisfaction durable. Si la plupart des gens heureux n'ont pas d'histoire, c'est qu'ils n'ont pas à réfléchir sur ce qui fait leur bonheur et encore moins sur ce qui peut le rendre illusoire. [list="color: rgb(0, 0, 0); font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"] En fait qui tente de penser le bonheur d'une manière rationnelle et critique trahit d'abord le fait qu'il n'est pas spontanément heureux et qu'il a échoué à l'être. Mais se prendre la tête sur la question du bonheur dans un cadre rationnel c'est aussi oublier que le bonheur à un rapport à nos désirs les plus irrationnels car toujours contradictoires. Chacun désire le repos et le mouvement, l'excitation et la sérénité selon les moments et souvent au même moment, le risque de la liberté et la sécurité, être soi, différent et être reconnu par les autres comme semblables à eux , aimé et être aimé sans être dépendant de ceux qui nous aiment, commander et obéir.[/list] Or si le désir de bonheur est la motivation essentielle de la vie, force est de constater qu'elle est toujours peu ou prou déçue. L'expérience première est celle des souffrances de la vie: la mort , la maladie, l'impuissance, la trahison, l'amour sans réciprocité, lla nécessité biologique et sociale. Les plaisirs sensibles eux-même dont on pourraient croire qu'il suffirait de les multiplier à l'infini et sans cesse pour se reconnaître heureux sont décevants dès lors qu'ils s'évanouissent à l'instant même où on les éprouve. Ils sont par nature éphémères et ne laissent après eux que le regret de leur disparition; Ils ne sont qu'une détente une décharge comme le dit Freud qui laisse instantanément place à l'ennui du non désir, de l'indifférence. Sauf, pour le désir, à se chercher frénétiquement de nouveaux objets ou buts.Mais tout désir mêle toujours espoir et crainte; l'espoir de sa réalisation et la crainte de son échec, dès lors que son succès ne dépend pas de nous mais toujours du monde et des autres. La désir est toujours source d'illusion en faisant croire comme réellement possible ce qui n'est que fantasme et production de l'imagination. Tout désir nous fait désirer comme réel ce qui n'est pas réel et ne peut le devenir par notre seule action , sauf à croire en la toute puissance du sujet du désir sur le réel, sauf à se prendre pour Dieu , ce qui conduit au délire de la liberté absolue du Moi sujet. Ainsi l'aspiration au bonheur total est proprement délirant et ne peut que déboucher sur le désir de mort ou de salut post-mortem, ou pur bonheur sans désir ni souffrance -et tout désir est toujours mélangé de souffrance et de crainte de l'échec- (béatitude). Un tel espoir paradisiaque implique la croyance dans la Grâce divine de qui ne peut plus voir dans la vie que la source d'une souffrance irréductible, d'un irréparable malheur ici-bas (vallée de larmes/paradis) .C'est contre ce sentiment mortifère qui fait du bonheur une espérance qui ne peut se réaliser que sous condition d'obéissance, que par la soumission à un maître absolu et qui exige ici-bas le renoncement au plaisir et à la joie de vivre, voire la sacrifice de soi ou abnégation pour gagner le paradis, que les philosophes ont tenté de penser la possibilité d'un bonheur terrestre toujours relatif qui dépende en grande partie de nous, de notre capacité à penser les conditions et les limites d'un bonheur ici-bas plus réaliste car plus rationnel (moins contradictoire) et qui donc ne soit pas illusoire ou délirant. Cet effort pour rendre l'aspiration au bonheur plus réaliste et moins irrationnelle ou religieuse peut-il être concluant ou faut-il sortir cette aspiration hors du champs de la philosophie comme le voulait Kant qui, à l'encontre de tous les philosophes antiques, n'en fait qu'un idéal irréalisable et confus de l'imagination?Cet effort passe, en tout cas pour la plupart des philosophes qui refusent de jouer le rôle de prêtres dépositaire d'une vérité divine et absolue révélée, par la prise de conscience, non pas directement du bonheur authentique, mais de ce qui est nécessairement décevant dans les visions inauthentiques et spontanées du bonheur et des illusions qui les accompagnent. Cette prise de conscience critique des sources subjectives de la souffrance concerne en particulier la recherche du plaisir. La réflexion sur l'expérience du malheur dont nous sommes l'origine en tant que sujet du désir, en ce qu'elle a d'universel, est la condition du bien-vivre comme mieux vivre, afin que ce mieux vivre dépende le plus possible de nous et soit indépendante de toute croyance irrationnelle et/ou sans preuves rationnelles possibles en une autre vie et en un salut en un autre monde post-mortem. Toute pensée philosophique sur les conditions du bonheur, comme bien-vivre, passe d'abord par la critique de l'hédonisme qui tend à confondre plaisir et bonheur et par la distinction conceptuelle entre le plaisir immédiat et la joie durable de vivre.Examinons les différents arguments philosophiques qui légitiment rationnellement cette critique de l'hédonisme qui est pourtant la vision la plus répandues du bonheur:[list="color: rgb(0, 0, 0); font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"] 1) Critique de l'Hédonisme.« Tout plaisir dit l'hédoniste est bon à obtenir et toute souffrance est bonne à éviter » et le degré plus ou moins mesurable de bonheur comme fin dernière de la vie ou fin en soi (Aristote) serait la somme de tous les plaisirs retranchée de la somme des souffrances. Si la première l'emporte largement sur la seconde chacun peut se dire heureux et c'est au soir de sa vie que l'on peut estimé avoir bien vécu. Mais encore faut-il que la recherche du plaisir, voire le plaisir lui-même ne soient pas sources de souffrance. C'est précisément ce qui est au coeur de la critique de l'hédonisme par Platon. Selon cet auteur, en effet, tout plaisir sensible est au fond douloureux et/ou source de souffrance . Remarquons qu'Il n' y a pas de plaisir sans désir qui non seulement le précède mais l'accompagne jusqu'à la disparition du premier dans la satiété, à savoir l'assouvissement du second.. Ainsi comme le confirme A Compte-Sponville, après Platon, « le désir est manque et je manque toujours de ce que je désire (or le manque est une souffrance), et je ne désire jamais ce que j'ai (puisque le désir est manque). Tantôt, donc, je désire ce que je n'ai pas, et j'en souffre ; tantôt j'ai ce que dès lors je ne désire plus ». Le plaisir sensible est paradoxal en cela qu'il est toujours lié et mélangé de souffrance. Cette souffrance pousse celui qui désire à désirer sans cesse de nouveaux plaisirs pour combler frénétiquement un manque insatiable et ce d'autant plus qu'il fait du plaisir sensible une compensation à la peur permanente de mourir, un divertissement, dit Pascal, à cette conscience malheureuse d'un manque inéluctable, l'anéantissement de soi et de ceux que l'on aime, ce qui est pire encore.Le modèle de tous les plaisirs est l'orgasme, très proche de celui du drogué. L'orgasme révèle révèle la mécanique du plaisir sensible, sensuel, sportif et même intellectuel. L'orgasme est vécu comme la détente brusque de la tension extrême du désir qui la précède. Cette tension est celle d'une pulsion irrésistible que Platon identifie comme naturelle (biologique) et non-nécessaire, au contraire des besoins naturels et nécessaires (boire manger etc..). Cette non-nécessité fait du désir sexuel un désir flottant dès lors qu'il ne trouve pas en lui immédiatement sa finalité biologique, la reproduction, laquelle n'est ni assurée, ni indispensable pour la survie du sujet du désir. La sexualité humaine, au contraire de la sexualité animale n'est pas réglée, ni même limitée par l'instinct biologique. Elle est donc déliée du besoin et l'excède en permanence comme le prouve le fait, singulier dans le domaine du vivant, qu'il se manifeste en dehors des périodes de fécondation, y compris après la ménopause chez les femmes. Le désir sexuel recherche la plaisir pour le plaisir à l'infini, le plaisir en soi et pour lui-même. En cela il est passionnel, excessif, démesuré, ce qui fait du plaisir un plaisir analogue à celui du drogué qui recherche sa drogue en des doses croissantes contre toutes autres exigences physiologiques et sociales. Il détruit la relation d'autonomie à soi et toutes relations de coopération volontaires avec les autres. Il s'impose au sujet comme une dépendance irrésistible, une addiction et met en péril toute norme de régulation biologique et sociale .Le désir sexuel et l'expérience du plaisir qu'il génère sont donc par nature violents et lient deux pulsions fondamentales que sont Eros et Thanatos (Freud), la pulsion de vie (construire une unité avec d'autres que soi) et la pulsion de mort (détruire cette unité par le meurtre et/ou le suicide). Le désir sexuel vise l'appropriation totale de ses objets et de qui est tendanciellement transformé par lui en simple objet de jouissance. Le désir d'amour se convertit souvent ou risque en permanence de se convertir en haine violente (crime passionnel) au moindre conflit, nous le savons tous. Sans limite sociale, voire toléré dans certaines circonstances qui en font un acte de guerre quasi-normal, le viol en situation de guerre de masse ou civile devient général dans toutes les cultures. Le viol en série, le viol collectif, est le passage à l'acte d'une pulsion générale qui ne trouve plus dans le sujet des contre-feux socio-psychologique éthiques suffisants. Hors ceux-ci ne sont pas inscrits dans le désir mais sont l'effet d'une éducation et de conditions sociales et culturelles et politiques répressibles favorables. Cet effet de civilisation est du reste ambivalent, comme le dit Freud, dès lors que ces contre-feux peuvent générer à leur tour le désir de les transgresser pour intensifier le plaisir dans des conduites sado-masochistes plus ou moins symboliques (jeux érotiques) ou réelles (viol). Si le désir sexuel n'était pas spontanément violent, il n'y aurait aucune nécessité de l'éduquer c'est à dire de la réprimer et de le canaliser socialement pour éviter la violence généralisée et instaurer un ordre familial stable, comme fondement (et modèle) de l'ordre sociétal.Bref, de part sa déliaison avec le seul but de la reproduction, le désir sexuel est tout à la fois répétitif, dominateur, violent et aliénant. Répétitif en cela qu'il induit en tant que fin en soi, la relance de la mécanique excitation/décharge pour fuir le manque et/ou l'ennui qui suit sa prétendue satisfaction. Dominateur ou tyrannique en cela qu'il fait de l'autre ou des partenaires des objets qui doivent se soumettre à sa loi lorsqu'il n'est pas lui-même réglé par (et soumis à) l'exigence du sentiment amoureux partagé. Ce dernier ne doit pas en effet être confondu avec le désir de la simple jouissance sexuelle, il s'oppose même à tout passage brutal à l'acte sexuel pour faire place au désir de l'aimé(e), en tant que sujet autonome, d'aimer et d'être aimé (tendresse). Le désir et le plaisir sexuels livrés à leur seule mécanique de l'excitation et de la décharge sont en et par eux-même violents. Aliénant en ce sens que la passion tend à déposséder le sujet qui n'aime pas l'autre entant que sujet autonome de toute capacité à lui opposer, sans une grande souffrance ou frustration quasi insupportable, des contre valeurs ou feux éthiques efficaces pour éviter le risque du passage à l'acte qu'est le viol. La passion sexuelle, par et pour elle-même, crée une dépendance analogue à celle de la drogue, du jeu d'argent, de la performance sportive autoérotique et masturbatoire et de toute autre recherche de la jouissance pour elle-même. Le jouissance en effet mêle en une forme paroxystique douleur et plaisir, voire intensifie la douleur du manque par l'attente pour intensifier le plaisir en le différant le plus possible dans l'acte même. Ce qui un des ressorts de l'érotisme, voire de la pornographie.Le sexe sans amour ni tendresse, sous la l'aiguillon de l'angoisse de la mort, c'est l'amour à mort et la mort de l'amour, c'est la mort qui saisit le vif, c'est Éros violé par Thanatos.[/list] C'est pourquoi il est vital, pour toute sociét,é de brider, de canaliser la sexualité individuelle au service de buts collectifs utiles -et d'abords familiaux-, sauf à sombrer dans l'enfer de l'anomie individualiste et de l'égoïsme violent généralisé qui mettrait en cause la possibilité même de se reproduire, d'éduquer les enfants et de leur transmettre ses valeurs hiérarchisées et normes régulatrices et stabilisatrices. Toutes les religions comme ciments ou colles idéologiques identificatoires des communautés, pour soumettre les individus à leur ordre collectif, ont, toujours et partout, vu dans la sexualité leur ennemi interne potentiellement plus mortel encore que l'hostilité (vis-à-vis) des étrangers, hostilité qui reste gérable par la guerre , laquelle a le mérite de forger et de renforcer périodiquement leur unité menacée (union sacrée). Elles ont toutes soumis la sexualité hors de l'amour (et encore pas dans les sociétés traditionnelles) en la culpabilisant par le mépris moral et religieux, voire dans l'incapacité de l'éradiquer tout à fait (et pour cause), en le piégeant dans l'échange commercial pacificateur (la prostitution). Dieu seul, dans sa toute puissance, comme objet d'un désir d'absolu imaginaire socialement produit, orchestré et exhibé rituellement dès l'enfance, peut détourner le désir sexuel de sa dimension absolument destructrice , en faisant du sacrement du mariage le seul lieu de son expression légitime. Mais aujourd'hui, dans nos sociétés sécularisées, individualistes, pluralistes et libérales, la religion traditionnelle, le sentiment totalitaire, terroriste et terrorisant du sacré ne fonctionnent plus. L'espérance d'un salut post-mortem et la menace de l'enfer sont sans effets sur les consciences et les désirs, d'autant plus que ceux-ci sont devenus les stimulants formatés par la publicité de et en vue de la consommation de masse, seul moyen pour le capitalisme de préserver la source du profit, indispensable à sa survie. Le sexe est devenu la métaphore universelle du désir de consommer généralisé et a envahi tous les spectacles dans lesquels la société met en scène, dans le discours commercial devenu le discours social dominant, la publicité, sa vision omniprésente du bonheur individuel. La religion laisse la place au commerce. Les églises se vident, les hypermarchés drainent les foules, et ce, très bientôt, dimanche compris. Pourquoi une telle évolution qui nous paraît dorénavant inéluctable partout dans le monde où le capitalisme a triomphé et triomphe encore contre toutes les tentatives de résistance réactionnaires et/ou révolutionnaires? Jusqu'où, jusqu'à quelle catastrophe écologique (pollutions, réchauffement climatique épuisement des ressources) et humaine (guerre généralisée à l'heure des armes de destruction de l'humanité)? | |
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الجمعة فبراير 26, 2016 12:09 pm من طرف جنون