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| | Pourquoi le transhumanisme n'est pas un humanisme | |
FIGAROVOX/ESSAIS- Dans Les premières victimes du transhumanisme, le président de la fondation Lejeune Jean-Marie Le Mené se penche sur le transhumanisme et ses conséquences, notamment pour les trisomiques.
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Le meilleur de la TV[size=16]A prix douxJ'en profite[/size] «Mais pourquoi faut-il conserver les trisomiques qui sont quand même un poison dans les familles, il faut le dire!», déclarait Jean-Didier Vincent, neurobiologiste, sur France Inter, le 5 octobre 2012. Cette phrase a fait bondir Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Lejeune, qui a fait de la défense des personnes trisomiques le combat de sa vie, et l'a poussé à écrire. Car ces mots, loin d'être une provocation isolée, révèlent au contraire une vision commune, celle d'une dévalorisation systématique des enfants trisomiques dans notre société, et d'une culpabilisation des parents qui osent faire le choix de les garder. Les exemples sont légion. Le 25 juillet 2014 le CSA censurait la campagne «Dear Future Mum», au motif que celle-ci culpabiliserait les femmes attendant des enfants trisomiques. En octobre dernier Charlie Hebdo caricaturait Nadine Morano en fille trisomique de De Gaulle. Lors d'une conversation sur Twitter il y a quelques jours, Jacqueline Herremans, présidente de l'ADMD, écrivait, à propos de l'avortement des enfants trisomiques: «Je trouve fabuleux qu'on puisse éviter de créer du malheur», et blâmait les parents qui donnaient naissance à des enfants atteints de cette maladie. «Fabuleux». «Malheur». «Poison». Le trisomique est laid, le trisomique est faible, le trisomique n'est pas compétitif. Il est un scandale et un fardeau, dans un monde où le culte de la performance, la course à la vitesse et la maximisation de l'utilité sociale règnent sans partage. Un monde où la dépendance est perçue comme une tare qu'il convient d'éliminer. A quoi peut bien servir le trisomique? Dans Les premières victimes du transhumanisme, Jean-Marie Le Mené nous donne une réponse glaçante: au business de sa propre éradication. En une centaine de pages d'enquête passionnante, le président de la Fondation Lejeune remonte une piste sordide, qui nous mène en Californie, où, dès 2008, l'entreprise Sequenom met au point une technique de dépistage révolutionnaire pour détecter la trisomie 21 dans le ventre des mères. La «ruée vers l'or des Mongols» peut commencer. Des millions sont en jeu. Sequenom fera une entrée en bourse. Le dépistage systématique de la trisomie 21 s'est répandu partout en Europe, et en particulier en France, qui, se reposant sur ses lauriers de patrie des droits de l'homme, ne perçoit pas le cheval de Troie de l'eugénisme qui campe sous ses fenêtres.
- اقتباس :
- [size=31]« Les enfants trisomiques sont les souris de laboratoire, les sacrifiés de l'expérimentation, les cobayes du transhumanisme »
Jean-Marie Le Méné[/size] [size] Pourquoi faut-il conserver les trisomiques? A quoi sert la faiblesse? Rien, peut être, à par nous montrer la chose la plus importante: l'humanité de l'homme. «Aujourd'hui, la quasi-totalité d'une population triée sur le critère de son génome imparfait a disparu». Un monde sans trisomiques - celui qu'on nous prépare, puisque 96 % d'entre eux sont éradiqués dès avant la naissance- est un monde moins humain. Caroline, mère de Louise, enfant trisomique, nous en livrait récemment le témoignage bouleversant. L'enfant n'avait pas été dépistée, sinon, elle l'aurait avorté sans hésitation elle qui avait «tellement peur du handicap». «Finalement c'est Louise qui m'a soignée de sa trisomie. Je l'aime du fond des tripes», dit-elle aujourd'hui. Méfiez-vous, nous dit Le Méné, un rien désabusé. Vous vous contrefichez du sort des plus petits d'entre vous, soit. Mais un jour, la mécanique à l'œuvre pourrait bien vous atteindre aussi. Il se pourrait bien que l'eugénisme couvert des atours moraux de la compassion, s'étende. «Les enfants trisomiques sont les souris de laboratoire, les sacrifiés de l'expérimentation, les cobayes du transhumanisme», écrit Le Méné. On peut hausser les épaules. Reste que quand ils ne seront plus là, quand le monde sera épuré de leur faiblesse, il faudra bien que l'idéologie transhumaniste en cherche d'autres. «Ceux qui décideront de rester humains et refuseront de s'améliorer auront un sérieux handicap. Ils constitueront une sous-espèce et formeront les chimpanzés du futur», prévenait déjà en 2002 le professeur de cybernétique Kevin Warwick, qui préconise à l'homme de fusionner avec la machine. Dans ce court essai, écrit d'une plume fievreuse et parfois coléreuse face à la puissance du scandale, Jean-Marie Le Méné joue les Cassandre et nous délivre un avertissement: devant l'homme augmenté promis par le transhumanisme, nous sommes tous des trisomiques. Les Premières victimes du transhumanisme, Jean-Marie Le Mené, éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2016.[/size] | |
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