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| | Phobie: mon enfant ne veut plus aller à l’école | |
[size=32]Phobie: mon enfant ne veut plus aller à l’école[/size] Dernière mise à jour 04/11/2014 Article© istockphoto.com/MoMorad Quel enfant n’a pas un jour eu envie de rester à la maison plutôt que d’aller à l’école? Chez certains toutefois, il s’agit moins d’un caprice passager que d’une véritable phobie scolaire, qui nécessite alors une prise en charge psychologique. AUTEURSEXPERTSFILTRESCATÉGORIES
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PARTIES DU CORPS «Je me sentais terrorisée à l’idée d’aller à l’école, c’était horrible!» A 35 ans, Fanny se souvient avec netteté de son épisode de phobie scolaire, alors qu’elle avait 8 ans. «J’avais des crises terribles lorsque je devais aller à l’école. Mes parents ont tout essayé pour me calmer, jusqu’à la douche froide… Cela avait pour effet de me braquer encore plus. Il ne faut pas croire qu’on est content de ne pas aller à l’école, au contraire, cela s’apparente à un chagrin immense. La situation s’est réglée grâce à des consultations chez une pédopsychiatre qui a essayé de comprendre ce qui avait déclenché ce rejet subit. Je me souviens que c’était en lien avec la naissance de mon petit frère, ma maman déprimait un peu, je ne voulais pas la laisser à la maison.»Environ un pour cent des enfants refusent un jour d’aller à l’école, de manière irrationnelle. Et c’est souvent l’enfer, pour lui et ses proches. On parle de «phobie scolaire» ou de «refus scolaire anxieux».Angoisse de séparationQuels sont les mécanismes de cette soudaine impossibilité d’aller en classe? S’agit-il d’une phobie au même sens que celle de la peur des araignées? «Je parlerais plutôt d’une difficulté à partir de la maison, d’une angoisse de séparation, que d’une véritable phobie. Il s’agit d’un symptôme, et non d’une maladie, qu’il ne faut ni dramatiser, ni banaliser», relève Rémy Barbe, médecin responsable de l’Unité d’hospitalisation du Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).Les épisodes de phobie scolaire apparaissent souvent à l’occasion d’une modification dans l’organisation familiale –naissance, décès, chômage, maladie, déménagement. L’enfant s’inquiète à l’idée de laisser un parent à la maison.Ce trouble se manifeste aussi à la faveur de changements scolaires, entrée à l’école puis au cycle d’orientation. Ou lors de problèmes à l’école même, mais c’est plus rare. Enfin, dans 20% des cas, c’est l’expression d’une dépression.Tous les enfants ont un jour exprimé une réticence à aller à l’école, prétexté des maux de ventre ou autre maladie, sans pour autant tomber dans un refus absolu de se rendre en classe. Qu’est-ce qui fait que la situation se dégrade au point d’arriver à une impasse?Retour à l’école impossible«Cela dépend de la manière dont les parents se positionnent par rapport à l’angoisse de leur enfant, poursuit le médecin. Certains n’arrivent pas à leur dire qu’ils doivent se rendre à l’école. Cela peut les arranger, inconsciemment, que leur enfant reste à la maison, ils peuvent aussi ressentir une empathie liée à leurs propres difficultés. Ce n’est pas «de la faute» de l’enfant ou du parent, mais il y a toujours une co-construction de la situation entre les deux parties. Petit à petit, le comportement devient chronique, sa cause peut disparaître mais le retour à l’école devient quasiment impossible. Cela peut donner lieu à des scènes dramatiques qui se terminent aux urgences!».Le rôle des urgencesArriver aux urgences de pédopsychiatrie pour avoir refusé d’aller à l’école, cela peut sembler excessif. Ce n’est pourtant pas un indice de gravité du cas mais plutôt de la durée du symptôme et de la violence de la réaction de l’enfant ou de l’adolescent.On pourrait penser que les cas de phobie scolaire sont en augmentation. Ce n’est pas ce que montrent les études. Par contre, le recours aux urgences est en forte augmentation, soit environ un cas par semaine alors qu’il était exceptionnel il y a quelques années. Cela serait donc plus lié à la manière de gérer les cas par l’entourage qu’à une fréquence plus élevée de leur survenue.L’hospitalisationLors d’une hospitalisation, les médecins essayent dans un premier temps de comprendre dans quel contexte la phobie s’est déclarée. En parallèle, l’enfant recommence à aller à l’école depuis l’hôpital. Un professionnel, généralement un infirmier, l’accompagne. «Parfois ça marche, parfois il y a des crises, mais nous persistons, souligne le médecin. Les interactions entre les enfants et les soignants sont moins passionnées qu’entre les enfants et les parents. Nous sommes aussi en lien avec le personnel scolaire et nous recherchons avec eux des solutions. Par exemple pour que l’enfant se sente accueilli à son retour à l’école. Il y a aussi bien sûr tout un travail à faire avec les parents.»Si le séjour de l’enfant se prolonge, il se voit généralement proposer une hospitalisation de jour, de 9 à 16 heures, deux à trois jours par semaine. Les enfants reprennent ainsi l’habitude de partir de la maison.Le tout est d’arriver à leur permettre de reprendre un rythme et de se réintégrer. Des outils pour affronter la phobie scolaireEn général, les cas de phobie scolaire sont traités en cabinet. «Dans un premier temps, il faut explorer les causes de la survenue de ce refus d’aller à l’école. Il y a toujours un élément déclenchant, que ce soit dans la famille ou à l’école», relève Sabine Sauty, thérapeute de soutien dans les troubles anxieux et les phobies à Genève.«J’essaie aussi de faire comprendre aux parents que le fait de soustraire leur enfant à l’obligation d’aller à l’école renforce leur refus. C’est très délicat car, pour résoudre le problème, il faut se confronter à la situation qui provoque l’angoisse ou la phobie. Mais si cela est fait trop violemment, on renforce encore le comportement de rejet de l’enfant. Une fois le problème identifié, je procède à une désensibilisation progressive, en utilisant notamment des techniques cognitivo-comportementales. L’enfant retourne à l’école, une heure, puis deux, etc. Pour que les enfants arrivent à affronter leur angoisse, je leur donne différents outils, comme la relaxation ou l’autohypnose. Ils apprennent aussi à identifier les pensées négatives qui surgissent pour les | |
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