Hempel, Oppenheim et l'explication scientifique
Hempel, Oppenheim, et l’explication scientifique
Carl Gustav Hempel et Paul Oppenheim sont des philosophes des sciences et des figures de l'empirisme logique. Carl Gustav Hempel est particulièrement connu pour son modèle nomologico-déductif de l'explication scientifique qui a été considérée comme le "modèle standard" de l'explication scientifique durant la seconde moitié du XXe siècle.
PARISIEN François-Hugues. Hemple, Oppenheim, et l'explication scientifique. Philosophie, science et société. 2015. [en ligne] http://www.philosciences.com
- Le modèle nomologico-déductif
- Explanans et explanandum
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Le modèle nomologico-déductif
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Dans ce modèle Hempel, a tenté de formaliser le procédé de la science classique. Selon cette manière de voir, les conditions initiales de l'expérience sont raccordées à des lois générales (aspect nomologique). À partir de là se déduisent (aspect déductif) certains faits particuliers produits par l'expérience en question. "The event under discussion is explained by subsuming it under general laws, i.e., by showing that it occurred in accordance with those laws, by virtue of the realization of certain specified antecedent conditions" (p.152).
L’explication insère le fait dans la régularité donnée par des lois, ce qui permet de le prévoir de manière assurée, pour peu que les conditions initiales particulières soient connues. Autrement dit, on déduit la proposition élémentaire décrivant le fait de plusieurs propositions générales exprimant des lois. Nous avons là une défintion simple et intéressante, car elle spécifie et différencie de manière nette l'activité scientifique.
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La conséquence est qu'une fois établies les lois générales, il est possible, à partir d'un certain nombre de données empiriques d'en conclure à un énoncé valide et prédictif.
Explanans et explanandum
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Hempel et Oppenheim en 1948 explicitèrent la distinction entre explanans etexplanandum en indiquant que le premier répond à la question « pourquoi » (pourquoi est-ce ainsi) et le second à « quoi » (que veut on expliquer). Le fait dont on doit rendre compte est nommé le phénomène explanandum et la proposition qui le décrit la proposition explanandum. Quand le contexte exclut tout équivoque, l’un ou l’autre sera appelé l’explanandum. Les propositions qui forment l'explication à partir des conditions initiales et des lois générales sont appelées les propositions explanans.
"By the explanandum, we understand the sentence describing the phenomenon to be explained (not that phenomenon itself); by the explanans, the class of those sentences which are adduced to account for the phenomenon" (p.152).
Les explications nomologiques impliquent déductivement la proposition explanandum . Elles nous expliquent logiquement l’apparition du phénomène explanandum. Elles ont une capacité prédictive qui donne son intérêt à l’explication scientifique.
"It may be said... that an explanation is not fully adequate unless its explanans, ... ,could have served as a basis for predicting the phenomenon under consideration. It is this potential predictive force which gives scientific explanation its importance : Only to the extent that we are able to explain empirical facts can we attain the major objective of scientific research, namely not merely to record the phenomena of our experience, but to learn from them, by basing upon them theoretical generalizations which enable us to anticipate new occurrences ..." (p.154).
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L'explanandum est la proposition décrivant le fait à expliquer. L'explanans, qui est l'ensemble des propositions explicatives, contient d'une part des propositions décrivant les conditions initiales et d'autre part des lois générales. Si l'ensemble fonctionne on a affaire au modèle nomologico déductif d'explication des sciences.
L'unité de la science[/size]
Le modèle nomologico-déductif étant valable pour toutes les sciences, cette généralité tend à montrer l'unité de la science. Le débat concernant le réductionnisme et l'unité des sciences a pris sa forme actuelle avec Paul Oppenheim et Hilary Putnam à la fin des années 1950. Selon eux, la position la plus cohérente en philosophie des sciences consiste à postuler l'unité de la science comme hypothèse de travail, ce qui suppose que les différentes sciences entretiennent d'étroites relations entre elles.
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Conclusion
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Hempel et Oppenheim, qui appartiennent au courant du posivisme logique (ou empirisme logique) ont un abord purement épistémologique de la science qui est un peu étroit et leur vision est par trop inspirée de la physique. Il ne tiennent pas compte de la biologie, ni des sciences humaines et sociales. Dans ces dernier cas, leur modèle demande des aménagements importants.