زمرودة مرحبا بك
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| | Maroc Les droits de l'homme | |
La situation des droits de l'homme au Maroc s'est nettement améliorée depuis quelques années. Les bagnes clandestins, notamment celui de Tazmamart, où certains prisonniers ont passé plus de 20 ans et d'où beaucoup d'autres ne sont jamais revenus, ont été fermés. Tous les exilés célèbres ont été autorisés à rentrer au pays...
Amnesty International dénonce néanmoins une augmentation des cas de torture depuis 2002, année du lancement d'une campagne de lutte contre le terrorisme. Le centre de détention de Témara, situé à une quinzaine de de kilomètres de Rabat et géré par la DST (direction de surveillance du territoire), est particulièrement mis en cause. De nombreux témoins évoquent des tortures systèmatique dans ce centre où la détention est secrete et non reconnue par les autorités, au mépris de législation marocaine et internationale.
« En dépit de progrès récents dans le domaine des droits humains, le Maroc refuse toujours de réagir aux allégations persistantes de torture et de mauvais traitements. Au centre de Témara, les personnes détenues ont été mises au secret, parfois pendant plusieurs mois : des prisonniers ont été interrogés menottés et les yeux bandés, certains dénudés ou suspendus au plafond dans des positions douloureuses. D’autres ont fait état de passages à tabac ou de menaces d’arrestation et de viol de leur épouse ou de leurs proches de sexe féminin. Certains détenus ont été condamnés à mort après des procès manifestement inéquitables. » (extrait de Confluence Méditerranée, n°51 Automne 2004)
La liquidation des « années noires » du règne d’Hassan II (début des années 1970-début des années 1990) ne fait que commencer.
Dans ce but, le roi a autorisé la création d'une commission baptisée « Instance Équité et Réconciliation » (avril 2004) et dirigée par Driss Benzekri, lui-même resté 17 ans en prison pour avoir milité dans un mouvement marxiste-léniniste dans les années 1970. Cette instance est inspiré de la commission Vérité et réconciliation dirigée dans les années 1990 par Desmond Tutu. Mais cette instance agit en dehors de tout cadre judiciare. Il est impossible de demander des comptes aux agents de l'État responsables des violations des droits de l'homme. Un certain nombre d'entre-eux sont d'ailleurs toujours en fonction.
La commission IER auditione les victimes dans le but de répertorier les violations des droits de l'homme durant la période 1956-1999. Le rapport de l'ITER (publié en décembre 2005) reconnaît au moins 9779 cas d'atteintes aux droits de l'homme et 1018 morts, un bilan contesté par l'AMDH (Association marocaine des droits de l'homme, indépendante), qui le juge « éloigné de la réalité ».
La commission IER rédige un rapport dressant des recommandation pour éviter la répétition du passé.
les poursuites à l’encontre des tortionnaires n'ont pas encore été entreprises. Il est vrai, que Dris Basri, le ministre de l'Intérieur des années noires, et exécuteur des basses besognes, n'a quitté son poste qu'en... novembre 1999. Certain des tortionnaires sont encore en poste. Aucune poursuite n'est envisagé afin de ne pas déstabiliser les appareils sécuritaires sur lesquels le régime repose et ne pas être contraint de « remonter » au véritable responsable de ces exactions, le roi Hassan II.
Aucune instruction n'a jamais été ouverte pour élucider le crime de Mehdi Ben Barka, exécuté en 1965 avec par des officiel marocain avec les complicités française. En 2001, la justice marocaine a tout fait pour empêcher le premier repenti des services spéciaux marocains a venir témoigner devant le juge français qui a rouvert l'affaire 35 ans après les faits. En France, le « secret défence » pèse toujours sur une partie du dossier.
Des problèmes demeurent : Amnesty International continue de dénoncer des cas de détention arbitraires (plusieurs dizaines de prisonniers politiques, notamment des Sahraouis), de torture, de procès inique, de recours à la violence de la part des autorités... La peine de mort est maintenue.
La liberté d'expression, réelle sur bien des sujets, s'arrête là où commence la raison d'État. Deux sujets tabous subsistent :
- la monarchie, les pouvoirs du roi, sa fortune colossale, ce qui se passe dans le Palais...
- le caractère marocain du Sahara occidental, qu'il convient d'appeler les « provinces sahariennes »...
« En septembre 1999, des Étudiants, des personnes licenciées et des handicapés sahraouis ont organisé un sit-in pacifique à Laayoune, au Sahara occidental, pour exprimer des revendications socioéconomiques. Ce mouvement a été violemment réprimé par les forces de sécurité tout comme une marche de protestation organisée quelques jours plus tard en réaction à ces brutalités. Plusieurs dizaines de Sahraouis ont été roués de coups; nombre d'entre eux ont été grièvement blessés, certains soufrant notamment de fractures. Des dizaines de personnes ont été arrêtées. Selon certaines informations, des sévices et des actes de torture auraient été infligés à des détenus ». extrait du rapport 2000 d'Amnesty International.
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À la suite des attentas de mai 2003, un tour de vis sécuritaire a été donné par les autorités : rafles, torture, procès non-stop, condamnations de 850 personnes, dont 16 à la peine de mort, réorganisation et renforcement des appareils de sécurité...
Les organisations de défense des droits de l’homme au Maroc
FVJ, Forum vérité et justice, une association créée en novembre 1999 par des victimes de la répression et d’anciens exilés pour faire la lumière sur toutes les violations passées des droits de l'homme au Maroc. Il se bat pour la réhabilitation des victimes et contre l’oubli. Dirigée par Driss Benzekri, un enseignant qui a passé 17 ans de sa vie en prison. Ce forum a organisé en octobre 2000 un pèlerinage sur le site du bagne de Tazmamart (situé à 60 km d’Er-Rachidia).
OMDH, Organisation marocaine des droits humains : Créée en 1988, l’un de ses fondateurs, Omar Azziman, est entré au gouvernement en 1993, où il était chargé du dossier des droits de l'homme. L’OMDH est proche des socialistes.
AMDH, Association marocaine des droits de l’homme.
CCDH, Conseil consultatif des droits de l’homme : organisme officiel où se côtoient des magistrats, des ONG, mais aussi des représentants du ministère de l’Intérieur (partie prenante dans la plupart des violations des droits de l’homme !).
UFA, Union de l'action féminine : né en 1987, bataille pour la réforme de la mudawana, le Code du statut personnel marocain.
ADFM, l’Association démocratique des femmes du Maroc : un des mouvements les plus actifs au sein de la Chabaka, un réseau de soutien au projet gouvernemental de réforme du statut de la femme, qui regroupe quelque 200 organisations non gouvernementales et dont Amina Lemrini assure la coordination.
Bibliographie
Tazmamart cellule 10 par Ahmed Marzouki (Paris-Méditerranée, 2001) : Un des prisonniers du sinistre bagne de Tazmamart décrit par le détail ses 18 ans d’enfermement dans des conditions terribles. Il raconte aussi la mort de ses camarades les uns après les autres… Un livre-choc, le plus gros succès d’édition que le Maroc ait jamais connu.
On affame bien les rats par Abdelaziz Mouride (Paris-Méditerranée, 2001) :La première BD marocaine : une chronique vécue des années noires de la dictature d'Hassan II. Un détenu raconte son séjour dans la terrible prison de Derb Moulay Cherif à Casablanca.
La Chambre noire par Jaouad M’didech (Eddif, 2001) : Ce livre ressuscite une partie du calvaire de l'auteur qui a passé plus de quatorze ans en prison après avoir été sauvagement torturé dans le centre d'interrogatoire de Derb Moulay Chérif à Casablanca.
La Prisonnière par Malika Oufkir et Michèle Fitoussi (Le Livre de poche, 2000) : Le témoignage de la fille aîné du général Oufkir qui passa son enfance à la Cour d’Hassan II puis à la suite de la trahison de son père fut embastillée avec sa mère et ses frères et sœurs pendant 18 ans sur ordre du souverain. Cet ouvrage raconte ces deux périodes marquantes de la vie de Malika Oufkir passant d’une prison dorée aux terribles geôles du dictateur.
Les Jardins du roi par Fatéma Oufkir (Michel Lafon, 2000) : Le récit de la vie de la veuve du général Oufkir, l’homme de confiance d’Hassan II, qui fut abattu pour trahison. Fatéma a vécu la vie à la Cour, puis les effroyables geôles marocaines. Tel était un des aspects les plus sordide d’un régime qui enferma une épouse et ses 6 enfants durant 18 ans pour les « punir » de la trahison de leur mari et père.
Cette aveuglante absence de lumière par Tahar Ben Jelloun (Le Seuil, 2000) : Le récit romancé par le grand écrivain marocain des 18 années passées dans le bagne-mouroir de Tazmamart. Tahar Ben Jelloun s’appuie sur le récit d’un des survivants, Aziz Binebine. Le livre qu’il en tire est une formidable évocation d’un des aspects les plus sordides du règne d’Hassan II, mais la collaboration avec le témoin a provoqué une sérieuse polémique.
Lettre ouverte à mon tortionnairepar Salah El-Ouadie : Le texte se temine par « Sans haine ni rancune » signé Salah el Ouadie.
Tazmamart par Christine Daure-Serfaty (Stock, 1992) : C'est le livre qui a dénoncé le bagne dont les autorités marocaines niaient jusqu’à l’existence.
Mort Vivant par Midhat René Bourequat (Pygmalion, 2001), Sous-titre : Témoignage, Rabat 1973, Paris 1992. C'est le témoignage de plus de dix ans de bagne par l'un des trois frères Bourequat enlevé par la police parallèle du roi du Maroc en 1973. Paru en 1992, le livre a été réédité en 2001.
Dix-huit ans de solitude, Tazmamart par Ali Bourequat (Michel Lafon, 1993) : L'auteur, l'un des trois frères Bourequat enlevés par les hommes d'Hassan II, raconte ses dix-huit années d'enfer dans l'un des plus sinistres bagnes où le souverain marocain enfermait ceux lui déplaisaient.
Notre ami le roi par Gilles Perrault, Gallimard, Collection Folio-actuel, 1998 C'est le livre qui a dénoncé les exactions du roi Hassan II et a fait l'effet d'une bombe dans les relations franco-marocaines. On peut dire avec du recul qu'il a contribué à l'assouplissement du régime, permis la libération des prisonniers des bagnes et par-là même, sauvé leur vie.
Chroniques de la citadelle d'exil : Lettres de prison (1972-1980) par Abdellatif Laâbi
Une réalité toujours d'actualité :
L'exploitation de l'innocence : Le travail des enfants au Maroc
Une histoire reste à écrire : celle des centaines de Saharaouis jetés dans les bagnes secrets du roi Hassan II entre 1975 et le début des années 1990. Le Forum Vérité et Justice n'a répertorié à ce jour que 400 survivants. | |
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