La "distribution géographique" des tueurs en série La majorité des gens pensent encore que les tueurs en série n’existent qu’aux Etats-Unis et que leur apparition inopinée dans d’autres pays est une erreur, une aberration de la nature.
Ils ont tort.
Les tueurs en série sont partout présents sur la planète. Toutefois, alors que les Etats-Unis ne représentent que 5% de la population mondiale, près de 80% des tueurs en série résident sur son territoire...
Pourquoi ?
Les tueurs en série : uniquement aux USA ?Tous les continents, sauf peut-être l’Antarctique, ont connus des meurtres en série, mais certaines régions du globe sont certainement plus dangereuses que d’autres.
L’Amérique du Nord a "produit" près de 80% de tous les tueurs en série connus, dont la plus grande partie était actifs aux Etats-Unis. L’Europe, seconde, est loin derrière, avec 16% : les pays européens ayant le plus de tueurs en série étant la Grande-Bretagne (28% de tout le continent Européen), l’Allemagne (27%) et la France (13%).
Les nations du "tiers-monde" n’engendrent "que" 4% des tueurs en série connus, mais un récent accroissement de leur présence en Afrique du Sud et en Amérique du Sud va sans doute changer ces statistiques au 21e siècle.
Selon certaines études, le fait que les pays du "tiers-monde" possèdent moins de tueurs en série tient "
aux disparités culturelles, au peu de moyens de communication et à la censure d’état imposée par des régimes totalitaires"... Ce qui signifie en fait que les tueurs existent mais que l’on en parle pas : l’URSS a connu ce phénomène sous le régime Communiste.
Une chose est claire : les Etats-Unis, avec seulement 5% de la population mondiale, ont produit 76% de tous les tueurs en série connus au 20e siècle (près de 85% depuis les années 80). Et pourtant, les Américains ont vu apparaître les tueurs en série depuis peu de temps.
Locusta, l’Empoisonneuse romaine, était morte depuis 1400 ans lorsque Christophe Colomb a découvert l’Amérique. Erzebeth Bathory, Comtesse Hongroise, est morte trois ans après que la colonie de Jamestown se soit établie en Virginie. Mais les Etats-Unis allaient rapidement "rattraper leur retard".
Le meurtre en série est un problème national aux Etats-Unis. Aucun des 50 états ne peut se vanter de ne jamais avoir été "affecté", pas même l’Alaska. Mais certaines régions sont plus dangereuses que d’autres.
Les tueurs en série diffèrent de la "norme" des autres criminels américains principalement en deux points : l’endroit où ils tuent et l’arme qu’ils utilisent. Durant ces dernières années, les statistiques ont montré que 40 à 45% de tous les meurtres "normaux" étaient commis dans les états du sud. Alors que les tueurs en série tuent sur
tout le territoire américain : 25% dans le Sud, 24% à l’Ouest, 17% au Nord et au Centre.
Depuis 1900, les cinq états les plus dangereux (en terme de tueurs en série) sont :
la Californie (134 cas, presque 10% de tout le pays)
la Floride (78 cas)
l’état de New York (74 cas)
le Texas (47 cas)
l’Illinois (45 cas)
Pourquoi ?La réponse semble reposer sur la logique. Les "terrains de chasse" favoris des tueurs en série géographiquement sédentaires comportent 5 des 7 états les plus peuplés des Etats-Unis, et 7 des 10 villes les plus peuplées.
En plus de la densité de la population, des villes comme New York, Los Angeles, Chicago, San Francisco et Miami ont toutes une réputation de villes "libérales" et tolérantes, où le sexe, la drogue et l’alcool sont monnaie courante. Toutes possèdent également des communautés florissantes de prostituées et d’homosexuels qui sont fréquemment les proies des tueurs en série.
Dans la société Américaine, très mobile, ces villes attirent la grande majorité des sans-papiers, des jeunes fugueurs et fugueuses et des starlettes égarées. Ces villes sont aussi celles qui connaissent le plus de crimes violents.
Un climat doux et une agriculture florissante amènent des milliers (si ce n’est des millions) de travailleurs immigrés et de clandestins vers la Californie, la Floride et le Texas chaque année : d’autres proies "faciles" pour les tueurs en série.
Et ailleurs ?En dehors des Etats-Unis, les dix dernières années nous ont fait découvrir avec surprise de nombreux tueurs en série dans l’ancien bloc soviétique et en Afrique du Sud. Il a même été suggéré que l’Afrique du Sud, avec une population totale représentant moins d’un sixième de celle des Etats-Unis, pourrait détenir rapidement un "record" plus élevé que celui des Etats-Unis.
Les explications de ces dernières révélations varient : ces deux régions du globe ont toutes deux enregistrées des affaires de tueurs en série durant le 20e siècle mais les changements de régime ont apparemment augmenté le "problème" (ou plutôt le fait que l’on en parle).
Avant l’arrivée de la Glasnost en 1987 (et l’effondrement du régime soviétique en 1991), les censeurs communistes et la police travaillaient en tandem pour supprimer tous les rapports officiels concernant "les crimes décadents de type occidental".
Certains serial killer ont pu tuer en toute impunité durant des années. L’on a appris l’existence des tueurs en série du bloc soviétique seulement des années après leur discrète arrestation.
La population Chinoise doit faire face au même phénomène : les autorités, les propagandistes et les policiers refusent obstinément d’admettre que de nombreux tueurs en série sévicent actuellement dans tous le pays et font de nombreuses victimes. En 1995, trois tueurs en série ont été désignés les uns après les autres dans les rapports officiels comme "le premier en Chine" !
La Chine, tout comme les Etats-Unis, possède depuis plusieurs années des mégalopoles dans lesquelles de nombreux "campagnards" viennent chercher un emploi, les prostituées sont de plus en plus nombreuses et l’anonymat devient la règle.
Le problème récent que connaît l’Afrique du Sud avec les tueurs en série est assez différent de celui de la Russie et de la Chine. Alors que le gouvernement exclusivement blanc était aussi brutal que le régime Soviétique (envers les noirs, en tout cas), l’Etat censurait peu les rapports concernant des crimes "sensationnels" commis par des civils.
Avec la fin de l’apartheid en 1993, il semble que (selon certains analystes) la rage des noirs qui avait été réprimée durant des générations, a finalement trouvé un moyen d’expression physique. Mais la majorité des tueurs en série Sud-Africain s’en prennent à des victimes de la même couleur qu’eux, alors que plusieurs dizaines de fermiers blancs avaient été tués par des "tueurs vagabonds noirs" dans les années 1905-1915. L’Afrique du Sud se pose encore la question et n’a, pour le moment, pas trouvé de réponse.
On peut avancer le fait que les tueurs en série naissent toujours sur un terrain de violence, de pauvreté, de sévices, de haine... et que les townships ne sont pas franchement des endroits idylliques pour grandir.