capitalisme appliqué aux Beaux-Arts Posted on
octobre 26, 2010 by
BuencaRmino|
Laisser un commentaire Une page entière dans le Monde, on se dit : wow, le sujet doit être important. En effet, il ne s’agit de rien moins que de l’expo Gérôme au musée d’Orsay. Léon Gérôme, ce loser historique qui s’opposa becs et ongles aux expressionnistes au nom d’une peinture lisse, bien faite, léchée, objet de mépris durant tout le XXème siècle? N’y a t-il donc rien de plus intéressant à commenter dans l’actualité artistique du jour? C’est qu’une pleine page dans le Monde, toute attachée de presse qui connaît son métier (ou quiconque a survolé le dernier Houellebecq) vous le dira, ç’est du lourd!Lisons donc. Philippe Dagen, relais d’opinion Tier 1 autorisé à penser à notre place, nous explique doctement que Léon Gérôme, c’est le capitalisme appliqué aux Beaux-Arts. Ah, on comprend mieux. Qu’importent les qualités artistiques de la peinture, cela n’entre plus du tout en ligne de compte. Selon le même raisonnement qui avait permis à Dagen d’affirmer qu’Andy Warhol était sans doute doute plus important que Picasso pour l’histoire de l’art, ce qui compte, ce qui vaut à la marque L.G ce retour en grâce, c’est d’avoir avant tout le monde su tirer profit de l’effet de levier qu’offraient les moyens de reproduction photographiques de masse, alliés à un sens du positionnement et du scandale médiatique hors pair.Si le mérite principal d’un artiste est de savoir utiliser à bon escient les règles du capitalisme, alors, le raisonnement se tient tout à fait. Léon Gérôme, c’est le Jeff Koons du XIXème siècle. Et vice-versa, naturellement.
PS : la reproduction de billets de banque étant répréhensible aux yeux de la loi, il n’y aura pas d’illustration pour cet article mais vous pouvez toujours rêver le concept