Impérialisme Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
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Impérialisme (homonymie).
L'
impérialisme est une stratégie, une manière ou une doctrine politique de conquête, visant la formation d'un
empire, ou de domination. Ce terme est parfois employé pour désigner plus particulièrement le
néocolonialisme. Par extension, « impérialisme » désigne tout rapport de domination établi par une nation ou une confédération sur un autre pays.
Carte du
Royaume de Prusse vers 1900. L'impérialisme prussien avait une nature
militariste, associant les titres nobiliaires aux grades de commandement.
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Origine et évolution du terme [modifier]
- John Atkinson Hobson emploie le terme pour la première fois en 1902 dans un livre intitulé Imperialism. Dans cet ouvrage, l'auteur analyse les forces et les facteurs économiques moteurs de l'impérialisme et certains de ses prolongements politiques.
- Des auteurs marxistes, principalement Rudolf Hilferding, Rosa Luxemburg, et Lénine avec son ouvrage L'Impérialisme, stade suprême du capitalisme (1916), reprendront le terme de Hobson et le populariseront. Dans le cadre de la théorie marxiste, l'impérialisme correspond à un stade de développement du capitalisme, et répond à une logique essentiellement économique et non pas politique. L'impérialisme est le moyen de faire face à la baisse tendancielle du taux de profit en étendant l'exploitation dans le monde colonial. Lénine analyse ainsi la guerre de 1914-1918 comme le produit de la lutte entre capitalistes pour l'appropriation des colonies. Au cœur de ce stade de développement du capitalisme, on trouve, après la concentration ayant eu lieu au XIXe siècle, le "grand" capital, largement contrôlé par les banques et la finance selon Lénine.
- Cette thèse n'a pas cessé de faire l'objet de vives critiques. En particulier, de très nombreux auteurs ont contesté l'idée que la finalité de l'impérialisme soit avant tout économique. Un des premiers critiques de cette théorie, Joseph Schumpeter défend, par exemple, l'idée qu'il faut voir dans l'impérialisme un phénomène de nature sociologique. Il insiste ainsi sur l'importance de l'aristocratie, notamment les Junkers en Allemagne, dont la position sociale est fondée sur le contrôle de ressources politiques, l'exploitation de richesses terriennes locales, et la domination des métiers des armes. C'est plutôt dans cet habitus guerrier, rentré en synergie avec l'appareil de l'État moderne, que Joseph Schumpeter situe l'impulsion première de l'impérialisme, plutôt que dans les milieux capitalistes.
- En 1934, Wilhelm Röpke souligne, dans Impérialisme et capitalisme, que « la prospérité du capitalisme n’est pas fonction du nombre de kilomètres carrés dominés ». Il s'efforce aussi de montrer que le capitalisme libéral, en défendant le libre-échange, constitue un barrage à l'impérialisme. S'opposer au capitalisme écrit-il, c'est renforcer les États et par conséquent l'impérialisme des plus forts[1]. Selon cette tradition intellectuelle libérale, ce qui doit prévaloir, c'est la paix par le commerce dans laquelle les États, acteurs de l'impérialisme, ont un pouvoir limité.
- L'analyse de Hannah Arendt, dans les Origines du Totalitarisme (1951), rattache l'impérialisme à la notion d'expansion (à différencier de la conquête, selon elle) comme fin en soi. Selon l'auteur, l'impérialisme est apparu quand l'État-nation devint trop étroit pour le développement de l'économie capitaliste. Son approche rattache l'impérialisme à la genèse du totalitarisme : d'une part il a inauguré une « politique mondiale », d'autre part il a préfiguré au sein de certains pays la négation de l'État-nation au cours du XXe siècle (exactions coloniales, pouvoirs spéciaux dans les colonies...). L'impérialisme aurait également permis l'apparition des conceptions raciales qui ont été exploitées par le nazisme.
Définition géopolitique [modifier]Organigramme de fonctionnement d'une structure impérialiste, en rouge, avec composante sous-impérialiste, en orange, et l'entité sous contrôle en jaune.
Impérialisme [modifier]François Thual, géopolitologue, chargé de cours à l'
École des Hautes Études et directeur d'études au
Collège Interarmées de Défense, donne la définition suivante:
« Le mot impérialisme est employé ici comme signifiant avant tout une dynamique de contrôle territorial de vaste envergure complétée par un contrôle politique plus ou moins direct; le contrôle territorial pouvant aller de l'annexion pure à une tutelle plus indirecte. »
— Lignes 7 à 11 de la page 33 de la partie
Le concept de sous-impérialisme de
Contrôler et Contrer, de François Thual, édité par Ellipses, en 2000,
ISBN 2-7298-0269-X Sous-impérialisme [modifier]D'autre part, afin d'affiner l'étude des différentes formes de contrôle géopolitiques, le concept de sous-impérialisme a été créé par les spécialistes de la
Géopolitique. La définition donnée par François Thual est la suivante:
« Quelle signification peut-on donner au concept de sous-impérialisme? En aucun cas une acceptation quantitative ne saurait convenir, un sous-impérialisme n'est pas un petit impérialisme; ce serait plutôt un impérialisme qui fonctionne au service d'un autre impérialisme, qui le contrôle et le domine de différentes façons. »
— Lignes 1 à 5 de la page 33 de la partie
Le concept de sous-impérialisme de
Contrôler et Contrer, de François Thual, édité par Ellipses, en 2000,
ISBN 2-7298-0269-X Les modèles de sous-impérialisme [modifier]François Thual a identifié un certain nombres de cas de sous-impérialisme dont la classification peut se résumer à trois système.
Le modèle de contrôle par captation territoriale directe [modifier]Cette première forme de sous-impérialisme est le modèle anglais des
Dominions où une colonie devient elle-même un centre de colonisation et d'expansion à la fois pour elle-même et pour la métropole. Toutefois, ce modèle inclue également des colonies britanniques n'ayant pas le statut de Dominion.
Exemple des dominions [modifier]Carte des colonies des de l'Afrique du Sud, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande en 1918. Les Dominions sont en rouge et leurs colonies en orange.
Modèle impérialiste, avec composante sous-impérialiste, de contrôle avec captation territoriale directe dans le cadre des Dominions britanniques
Trois exemples sont données à travers les expériences coloniales de l'
Australie, de l'
Afrique du Sud et de la
Nouvelle-Zélande à la fin de la Première Guerre mondiale:
- L'Australie obtint à l'issue du Traité de Versailles la partie allemande de la Nouvelle-Guinée et l'archipel de Bougainville sous la forme d'un mandat de Société des Nations type C. Cette captation territoriale directe permit à l'Australie de renforcer son influence régionale dans le monde mélanésien et d'accroître dans le même temps le domaine de l'Empire britannique jusqu'à l'indépendance de ce territoire en 1975.
- Le Traité de Versailles accorda à l'Afrique du Sud un mandat de la Société des Nations de type C sur le Sud-Ouest africain. Ce mandat en accordant le contrôle territorial sur le territoire de la future Namibie augmenta le poids de l'Afrique du Sud en Afrique australe jusqu'en 1990.
- La Nouvelle-Zélande obtint un mandat de type C de la Société des Nations sur les Samoa allemandes. Le contrôle sur ce territoire permit à la Nouvelle-Zélande d'avoir une influence territoriale directe sur le monde polynésien jusqu'en 1961.
Le contrôle exercé par Londres sur
Canberra,
Pretoria et
Wellington était d'ordre politique, du fait que leur politique étrangère relevait à l'origine de la Grande-Bretagne et que les armées de ses trois pays étaient parties intégrantes de l'armée britannique.
Exemple de colonie n'ayant pas le statut dominion [modifier]Carte simplifiée de l'hémisphère Nord, avec la partie euro-africaine, avec la Grande-Bretagne en rouge vif, l'Égypte en rouge clair et le Soudan anglo-égyptien en orange. La partie du Condominium cédée à la Libye en 1919 est hachurée.
Modèle impérialiste, avec composante sous-impérialiste sans contrôle territoriale, de contrôle avec captation territoriale directe dans le cadre du Condominium anglo-égyptien sur le Soudan.
L'Égypte alors sous
protectorat puis sous la
période royale a établit conjointement avec le Royaume-Uni une
domination territoriale directe sur le Soudan. Le mécanisme est ici particulièrement différent du modèle des Dominions dans la mesure où Londres exerce directement son contrôle sur la région. En effet la partie égyptienne n'a aucun réel pouvoir militaire ou politique dans le condominium: la souveraineté proclamée de l'Égypte sur le Soudan sert comme argument légal au contrôle des Britanniques sur la région. Le raisonnement était que leur contrôle sur le Soudan dépendait théoriquement de la souveraineté égyptienne.Ce sous-impérialisme connu un sort différent de celui des colonies australiennes, néo-zélandaises et sud-africaines qui furent émancipées par leurs métropoles respectives (même si plus tardivement dans le cas de la Namibie sud-africaine). Dans le contexte du condominium anglo-égyptien sur le Soudan, la politique Britannique avait été
diviser pour régner: le Royaume-Uni avait ainsi privée l'Égypte de tout pouvoir réel sur le Soudan, administrant directement la colonie au nom du Caire.En effet, dans le cas présent l'indépendance fut précipitée, entre 1953 et 1956, par Londres malgré l'opposition Du Caire qui souhaitait annexer la région. L'Égypte étant devenu ouvertement hostile à la Grande-Bretagne, au sein du monde arabe, Londres n'a pas souhaité la renforcer en lui laissant cette colonie.
Le modèle de contrôle par captation territoriale indirecte [modifier]Cette seconde forme de sous-impérialisme est le modèle d'accaparement d'empire par un autre empire. Ce modèle a été décliné en trois variantes qui correspondent à trois exemples de captation partielle d'un effort impérial par un autre empire trouvé dans l'histoire moderne. Les trois exemples impliquent l'
Empire britannique qui a réussit à satelliser à différents degrés les empires coloniaux du
Portugal, de l'
Italie et des
Pays-Bas. Ces trois variantes sont:
- le contrôle direct de l'économie de l'état colonisateur,
- l'appui indirecte à la politique coloniale d'un état colonisateur,
- le contrôle indirect de l'économie de l'état colonisateur.
Un quatrième exemple, plus récent et n'impliquant pas la Grande Bretagne, de contrôle par captation territoriale indirecte peut-être donné avec l'occupation vietnamienne du
Cambodge entre 1975 et 1990 et la satellisation du
Laos.
Le contrôle direct de l'économie de l'état colonisateur: l'Empire colonial portugais [modifier]Carte des colonies européennes en Afrique australe en 1914. En rouge les colonies britanniques, en orange les colonies portugaises, en jaune les colonies belges, en violet les colonies allemandes et en bleu les colonies françaises. En hachurée la zone concerné à la fois par le projet portugais de réunion de l'Angola et du Mozambique et le projet britannique de
route du Caire au Cap.
Modèle impérialiste, avec composante sous-impérialiste, de contrôle avec captation territoriale indirecte dans le cadre de l'empire coloniale portugais
La Carte Rose(
"Mapa Cor-de-Rosa"): les revendications portugaises sur les territoires situés entre le
Mozambique et l'
Angola.
Illustration du projet de
Chemin de fer Le Cap-Le Caire de
Cecil Rhodes.
La présence de comptoirs côtiers sur l'Atlantique et l'océan Indien constituait l'ossature principale du domaine portugais en Afrique au XIX
e. Vers le milieu du siècle, Lisbonne réorienta sa politique coloniale en cherchant à contrôler l'espace intermédiaire entre l'actuel
Angola et le
Mozambique:
il s'agit des orientations définies dans la
Carte Rose (
"Mapa Cor-de-Rosa"), document synthétisant les prétentions territoriales lusitaniennes sur l'espace localisé entre les colonies côtières africaines du Portugal.
Or, il s'avère que depuis le XVIII
e siècle le
capitalisme anglais était parvenu à contrôler entièrement l'économie portugaise: l'établissement de traités commerciaux entre les deux pays, comme le
Traité Methuen, avait rendu le pays complètement dépendant de l'économie anglaise.
Il découlait de cette situation que Londres bénéficiait indirectement des avancées coloniales portugaises en même temps qu'elles en fixait les limites, notamment en s'opposant à cette réunification terrestre des deux rives de l'Afrique portugaise qui perturbait son propre projet de
route du Caire au Cap.
C'est ainsi que ce levier, combiné à l'ultimatum du 11 janvier 1890 (en violation des termes du
Traité de Windsor), permit au Royaume-Uni d'obtenir le retrait des forces armées portugaises de l'espace en litige avant finalement d'obtenir la signature du Traité de Londres, le 20 aout 1890, imposant les frontières actuelles de l'Angola et du Mozambique comme limite de l'Empire colonial portugais en Afrique, ce au bénéfice de l'Empire Britannique.Les deux colonies portugaises de l'Angola et du Mozambique apportaient également comme avantages à Londres:
Ce sous-impérialisme montra toute son efficacité lors de la
Première Guerre mondiale en permettant la reddition rapide, le 9 juillet 1915, du Sud-Ouest africain allemand et en permettant d'isoler les forces armées de l'Afrique orientale allemande au cours de la
campagne d'Afrique de l'Est durant toute la période du conflit.
Il fonctionna également lors de la
Seconde Guerre mondiale en permettant aux alliés d'utiliser la
Base aérienne de Lajes, malgré la sympathie du régime de
Salazarles forces de l'Axe.
L'appui indirecte à la politique coloniale d'un état colonisateur: l'Empire colonial italien [modifier]Carte des colonies italiennes en Afrique en 1914. En rouge les colonies britanniques, en orange les colonies italiennes, en jaune les colonies belges, en violet les colonies allemandes, en rose les colonies espagnoles et en bleu les colonies françaises.
Modèle impérialiste, avec composante sous-impérialiste ayant un contrôle territorial direct, de contrôle avec captation territoriale indirecte par appui politique indirect.
Une autre forme de sous-impérialisme est celui formé par l'extension coloniale italienne en Afrique: les trois domaines de l'
Érythrée, de la
Somalie et de la future
Libye, furent colonisés par Rome parce que Londres ne voulait pas voir s'étendre la France sur la Mer Rouge, dans l'océan Indien ou en Méditerranée. La politique anglaise fut simple: favoriser l'implantation de l'Italie dans ces trois zones pour contrer les poussées françaises. Ce sous-impérialisme au service indirecte de Londres permit:
- la neutralisation l'enclave française de Djibouti dont l'extension était désormais impossible de par son encerclement par l'Érythrée italienne, la Somalie britannique et l'Éthiopie indépendante,
- l'encerclement de l'Éthiopie par la suppression de ses accès à la Mer Rouge avec la conquête de Érythrée par l'armée italienne,
- la sécurisation complète de la Mer rouge et par conséquent le contrôle complet de la voie maritime majeure du Canal de Suez (qui fut vérifié en 1904, durant la Guerre russo-japonaise, lorsque Londres, en vertu de son alliance avec les Japonais du 30 janvier 1902, interdit le passage de la flotte russe en route vers Port-Arthur obligeant cette dernière à contourner l'Afrique, faisant ainsi gagné plusieurs semaines au Japon lui permettant de remporter Port-Arthur et de préparer sa flotte pour la Bataille de Tsushima),
- la sécurisation des sources du Nil avec l'enclavement, et par conséquent le contrôle, de l'Éthiopie,
- l'établissement d'une zone tampon, la Libye italienne, entre la Tunisie française et l'Égypte sous contrôle anglaise, transformant la Méditerranée orientale en un lac anglais.
Cet impérialisme par "dérivation" ne fonctionna plus dès la fin
régime fasciste et après la
Seconde Guerre mondiale lorsque la Grande Bretagne échoua à récupérer les colonies italiennes en raison de l'opposition soviétique et américaine.
Le contrôle indirect de l'économie de l'état colonisateur: l'Empire colonial néerlandais [modifier]Carte de l'Asie du Sud-Est avec en rouge les
Indes orientales néerlandaises, en rose la
Nouvelle-Guinée néerlandaise et en vert les possessions Britanniques
Modèle impérialiste, avec composante sous-impérialiste par contrôle territoriale directe, de contrôle avec captation territoriale indirecte par le contrôle économique indirecte de l'empire coloniale néerlandais.
Dernier cas d'un contrôle d'un empire par un autre au profit du second, celui des Indes néerlandaises, de la future
Indonésie.
Dans ce cas, il n'y eut pas de contrôle territorial anglais sur l'
Insulinde, mais bien plutôt un mécanisme insidieux de domination, à partir de la fin du XIX
e siècle, du capitalisme néerlandais et de ces prolongements coloniaux par le capital et les banques anglaises.
Ce contrôle partiel , financièrement parlant, et sans incidence territoriale constitue une forme limite de sous-impérialisme.
Ce sous-impérialisme au service indirecte de Londres permit:
- la sécurisation du Détroit de Malacca, par l'implantation des Pays-Bas, puissance amie de la Grande Bretagne, sans attiser de tensions avec la France par l'établissement d'un contrôle Britannique direct, sur le détroit le plus stratégique d'Asie du Sud-Est,
- la sécurisation du Détroit de la Sonde,
- la sécurisation du Détroit de Macassar,
- la sécurisation du Détroit de Lombok,
- la neutralisation l'Indochine française dont l'extension était désormais impossible de par son encerclement par le Royaume de Thaïlande, la Malaisie britannique, Bornéo du Nord, l'Insulinde Néerlandaise, les Philippines Américaines et l'Empire de Chine,
- l'établissement d'une zone tampon séparant l'Australie de la Chine et du Japon.
L'exemple du Viêt Nam [modifier]Carte montrant l'encerclement opéré par l'URSS, en rouge foncé, de la Chine, en violet, par le biais du sous-impérialisme vietnamien, en rouge. Celui-ci ayant satelliser le Laos en orange et occuper militairement le Cambodge des Khmers rouges, alliés de Pékin, en hachuré.
Modèle impérialiste, avec composante sous-impérialiste par captation territorial direct, de contrôle avec captation territoriale indirecte par contrôle politique.
Le modèle de contrôle par captation territoriale indirecte s'applique également au micro empire vietnamien communiste constitué par l'
occupation du Cambodge et la satellisation du Laos entre 1975 et 1990. Ce sous-impérialisme était alors au service de l'
URSS qui, suite à l'éviction des États-Unis de la
péninsule indochinoise, l'utilisa pour encercler son adversaire de l'époque qu'était la
Chine.
Auparavant, la Chine avait riposter à cette encerclement par une tentative de contre-encerclement, avec notamment le soutien apporté au régime des Khmers rouges du Cambodge pour contrer le Viêt Nam communiste. Ces manœuvres aboutirent à la victoire de Moscou et l'écrasement du
Kampuchéa démocratique.
En parvenant à instrumentaliser l'expansionnisme séculaire du Vietnam, le Kremlin étendit directement son contrôle sur le Bassin du
Mékong, un territoire de l'Asie du Sud-Est hautement stratégique.
Ce sous-impérialisme au service directe de Moscou permit:
- le contrôle de la péninsule indochinoise,
- la fermeture pour Pékin de la Mer de Chine grâce à Hanoï et aux pays, alliés des États-Unis, hostiles à la Chine que sont Taïwan et les Philippines ,
- l'établissement de bases navales soviétiques sur les côtes du Viêt Nam,
- la réalisation d'un dispositif de surveillance de la Chine du Sud,
- de compléter, grâce à l'alliance avec l'Inde, le dispositif d'encerclement de la Chine.
Le modèle de contrôle sans captation territoriale [modifier]Carte de l'influence du Brésil sur les pays d'Amérique latine, lui-même relais de la superpuissance américaine. En rouge foncé les États-Unis, en rouge le Brésil et en orange les pays d'Amérique du Sud dans l'air d'influence du Brésil.
Modèle impérialiste, avec composante sous-impérialiste sans contrôle territorial, de contrôle sans captation territoriale par appui politique, économique et militaire direct.
Le concept de sous impérialisme ne se limite pas au seul aspect territorial quantitatif.
Certains pays exercent, de par leur poids géopolitique, une hégémonie régionale sans annexion territoriale pour le compte d'une autre puissance.
L'exemple type de cette posture géopolitique est fourni par la
Brésil. En effet le positionnement géopolitique dominante de cette puissance en
Amérique du Sud fonctionne comme un relais à l'hégémonie nord-américaine exercée depuis plus de soixante-dix ans sur le
sous-continent latino-américain. Les liens économiques, politiques et militaires qui lient ces deux pays depuis 1940, ont permis à Washington de mettre sous tutelle l'Amérique du Sud.
Antiquité [modifier]