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 Sortir de l’alcoolisme est possible mais demande du temps

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فدوى
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فدوى


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23022016
مُساهمةSortir de l’alcoolisme est possible mais demande du temps

[size=32]Sortir de l’alcoolisme est possible mais demande du temps[/size]
Dernière mise à jour 23/02/2016
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© istockphoto/Tadas_Zvinklys


La consommation d’alcool devient pathologique lorsqu’elle n’est plus contrôlable par l’individu. En Suisse, 250 000 personnes seraient dépendantes, soit 5% de la population de plus de 15 ans.




 

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«Je ne bois plus une goutte d’alcool depuis 108 jours (…) Je pète la forme», a écrit Renaud dans un message posté sur sa page Facebook au début janvier. Il confirme ainsi être sorti de son alcoolisme après avoir suivi un traitement. Le chanteur de 63 ans annonce la sortie d’un nouvel album en mars prochain et prévoit de remonter sur scène.
«J’ai vécu quelques années difficiles où je buvais beaucoup, je parlais peu ou voire plus du tout, où je me contentais de grogner. Je rendais les gens malheureux autour de moi», a récemment avoué Renaud sur les ondes d’Europe 1. Après avoir été traité par un addictologue, le chanteur français a réussi à décrocher et se dit aujourd’hui «requinqué, comme un nouveau-né». C’est la preuve que «l’alcool n’est pas une fatalité, même si guérir prend du temps», souligne Jean-Bernard Daeppen, chef du service d’alcoologie du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV).
Les chanteurs, acteurs et autres people sont loin d’être les seuls à abuser de la boisson. En Suisse, on considère que 250 000 personnes sont dépendantes à l’alcool (lire encadré). Ce ne sont toutefois «que des estimations», précise Gerhard Gmel, chef de la section épidémiologie et statistiques à Addiction Suisse et chercheur au service d’alcoologie du CHUV.
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Ligne rouge

Une consommation régulière d’alcool ou quelques sévères «cuites» occasionnelles – qui peuvent entraîner une intoxication aiguë – ne conduisent pas forcément à la dépendance. «Un jeune de 20 ans sur deux boit régulièrement le week-end, constate Jean-Bernard Daeppen, mais seul un sur dix devient dépendant; les autres évoluent vers une consommation modérée.»
Etre dépendant, c’est essentiellement être incapable de contrôler sa consommation. Ce n’est donc pas une question de quantité et il est difficile de fixer une ligne rouge au-delà de laquelle on tomberait dans l’accoutumance. L’Organisation mondiale de la santé considère cependant qu’au-delà de quatorze verres de vin ou de bière par semaine pour les femmes et de vingt et un pour les hommes, la consommation devient «à risque» de développer diverses maladies et de basculer dans l’addiction.
Outre les accidents et la violence provoqués par l’abus d’alcool – «qui affectent aussi les proches», rappelle Gerhard Gmel – l’alcoolisme chronique est lié, entièrement ou en partie, à diverses pathologies. Il peut notamment entraîner une cirrhose du foie et des maladies digestives ou de la sphère ORL, mais aussi favoriser le développement de cancers, comme ceux du colon ou du sein, ainsi que des troubles mentaux.

La dépendance en chiffres

La consommation d’alcool en Suisse est «presque deux fois supérieure à la moyenne mondiale», d’après Gerhard Gmel, épidémiologiste à Addiction Suisse et au CHUV.  La dépendance concernerait 5% de la population de plus de 15 ans. D’après une enquête faite par l’épidémiologiste et ses collègues en 2011, l’alcool aurait provoqué en Suisse «1600 décès et fait perdre plus de 42 000 années de vie». Les coûts sociaux dus à la consommation abusive d’alcool se sont élevés à 4,2 milliards de francs par an (soit 630 francs par citoyen de plus de 15 ans) en 2010, selon une étude mandatée par l’Office fédéral de la santé publique.

Abstinence ou consommation modérée

«Généralement, les personnes concernées ont conscience de leur état», reprend Jean-Bernard Daeppen. La dépendance survient en effet autour de 25 ans, mais la plupart des individus attendent plusieurs décennies pour aller chercher de l’aide, «quand ils ont des problèmes de santé». Il est vrai, précise l’addictologue, que pour eux la situation est ambiguë car «l’alcool leur fait à la fois du mal et du bien».
Leurs patients se sentant «souvent coupables», les médecins devraient s’attacher à «les rassurer, sans jamais les juger». Quant au traitement, il fait appel à la combinaison de plusieurs méthodes. Les approches sont «motivationnelles, ainsi que cognitives et comportementales, ce qui permet au patient de mieux comprendre son comportement et de le modifier», explique Jean-Bernard Daeppen. Elles passent aussi par la prescription de deux médicaments, le nalméfène (qui aide à réduire sa consommation) et la naltrexone (qui prévient les rechutes chez les abstinents). Certains médecins utilisent aussi le baclofène, mais cette molécule fait débat (lire encadré).
Autre solution pour ceux qui ne souhaitent pas arrêter complètement: la «consommation modérée». On accompagne les patients en les encourageant à se fixer des objectifs de modération et à les tester.
Globalement, le traitement est efficace. «Au bout d’un an, un tiers des personnes venues consulter est devenu abstinent, un tiers boit beaucoup moins et un tiers a rechuté», constate Jean-Bernard Daeppen. Mais au-delà des statistiques, dans la pratique «le processus peut être long». L’addictologue cite le cas d’une femme de 60 ans qui était dépendante à l’alcool depuis trente ans. «Elle venait consulter très régulièrement tout en continuant à boire autant. Puis, au bout de quatre ans, lorsqu’elle s’est sentie prête, elle a arrêté.»

Le baclofène, médicament miracle ou produit dangereux?

Devenu alcoolique, le cardiologue franco-américain Olivier Ameisen a auto-expérimenté le baclofène, un vieux médicament myorelaxant. Guéri de son addiction, il s’est fait l’apôtre de ce traitement dans Le dernier verre, publié en 2008. La polémique était lancée.
Le baclofène est-il, comme il le prétend, un médicament miracle qui réduit l’envie de boire? Certains addictologues en sont persuadés et, sous leur pression et celle de leurs patients, la France a finalement autorisé cette indication en mars 2014. En Suisse, le médicament a aussi ses défenseurs, comme l’addictologue genevois Pascal Gache, qui a envoyé une lettre à Swissmedic pour lui demander de suivre l’exemple français. En vain. «Nous ne pouvons examiner un médicament en vue de l’autoriser pour une indication précise que lorsque le fabricant nous envoie une demande en ce sens», souligne Peter Balzi, porte-parole de Swissmedic. Or, dans le cas du baclofène, Novartis n’a rien demandé à l’agence suisse du médicament. Pour l’instant, le dossier est donc clos. Les médecins peuvent prescrire ce traitement, mais sous leur propre responsabilité.
Toutefois, le baclofène ne fait pas l’unanimité chez les addictologues. «On manque de preuves d’efficacité», estime Jean-Bernard Daeppen, chef du service d’alcoologie au CHUV, qui constate qu’en France, «les résultats des deux études terminées pourtant il y a deux ans n’ont toujours pas été publiés». En outre, les patients ont tendance à forcer sur la dose et dans ce cas, précise le spécialiste du CHUV, «le médicament peut être dangereux et 
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