SIMPLICITÉ, COMPLEXITÉ, GLOBALITÉ
A signaler : Cycle HiPhiS 2015–2016 : « Simplicité, Complexité, Globalité » à Montpellier
« La simplicité est la sophistication ultime. » (Leonardo da Vinci)
« Ce qui est simple est toujours faux. Ce qui ne l’est pas est inutilisable. » (Paul Valéry)
« Vous pouvez toujours reconnaître la vérité par sa beauté et sa simplicité. » (RichardFeynman)
L’appréhension des phénomènes complexes est un enjeu décisif pour le développement de la rationalité scientifique. Cependant la science continue de fonctionner par application du principe de simplicité : sans simplification, point de science. Les progrès des sciences passent, en effet, presque toujours par une recherche de la plus grande simplicité explicative. A-t-on affaire ici à une opposition entre un monde complexe et des explications toujours trop simples, comme le suggère Valéry ? Ou bien cet antagonisme ne serait-il qu’apparent ? Le cycle 2016 du séminaire HiPhiS se propose d’examiner les rapports du simple et du complexe dans les différents champs scientifiques où il se présente : des sciences formelles aux sciences humaines en passant par les sciences de la matière et les sciences du vivant. A-t-on d’ailleurs affaire à la même complexité lorsqu’il s’agit d’algorithmes, de physique, de chimie, de biologie ou d’organisations sociales ? Comment, au demeurant, définir la complexité et les notions qui lui sont traditionnellement associées : information, système, émergence ? La complexité exprime-t-elle les relations entre le tout et les parties ? La maîtrise de la complexité dans la simplicité passerait-elle par la notion de globalité ? Ce sont quelques-unes des questions auxquelles nous inviterons les participants de ce cycle du séminaire HiPhiS à proposer leurs réponses.
Détails Création : 28 janvier 2016
PHILOSOPHIE CROYANCE FAUSSETÉ
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Le cours 21 de
Jacques Bouveresse au Collège de France 2008-2009 pose un problème intéressant :
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Que faire à l’égard de doctrines philosophiques dont on est convaincu qu’elles sont fausses ?
... Quine n’a aucun doute sur le fait que la philosophie doit être considérée comme ayant pour objectif la recherche de la vérité, au sens usuel du mot « vérité », et il ne fait manifestement pas beaucoup de différence entre la considérer comme une recherche de cette sorte et la pratiquer, sinon de façon scientifique, du moins dans un esprit scientifique. Cela soulève évidemment la question de savoir de quelle façon on doit se comporter à l’égard de thèses et de doctrines philosophiques dont on est convaincu, comme cela arrive tout de même assez souvent, qu’elles sont fausses et même absurdes. Sur ce genre de question, Quine se montre finalement beaucoup plus modéré et plus prudent qu’on ne pourrait le croire à première vue.
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"La tolérance pose un problème parallèle à celui de la religion, mais moins lourd de conséquences, dans l’enseignement de sujets polémiques tels que la philosophie. Il faudrait une représentation équilibrée des philosophies rivales, insiste-t-on. Certes, si l’on retient uniquement l’histoire et la sociologie de la philosophie ; ou l’histoire et la sociologie de la religion. Mais pour qui s’adonne à la philosophie dans un esprit scientifique, comme à une quête de la vérité, pratiquer la tolérance envers une philosophie mal pensante serait aussi absurde que pour un astrophysicien tolérer l’astrologie, et aussi immoral que pour un fondamentaliste fanatique tolérer la doctrine unitarienne" (W.V.O. Quine, Quiddités.Dictionnaire philosophique par intermittence).[/size]
Mais justement la philosophie ne semble réellement comparable ni à une science ni à une religion. Ses propositions ne sont pas ou en tout cas ne devraient pas être des articles de foi. Et même s’il peut exister parfois entre une doctrine philosophique et une autre des différences qui semblent plus ou moins comparables à celles qui existent entre l’astrophysique et l’astrologie, le philosophe qui estime, en l’occurrence, être dans la position de l’astrophysicien, ne dispose pas, il s’en faut de beaucoup, de moyens comparables aux siens pour affronter son adversaire avec l’espoir de réussir à le réduire au silence – pour ne rien dire du fait que même l’astrophysicien qui accepte la confrontation avec l’astrologue en ayant à sa disposition de meilleures armes que celles du philosophe n’a lui-même que des chances très réduites de réussir à convaincre son interlocuteur.
Nous voilà perplexe ! Toute connaissance philosophique serait-elle impossible ?
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Détails Création : 25 janvier 2016
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PENSER LA COMPLEXITÉ
Conférence de Jean Audouze et Denis Laming
Discutant : Thierry Magnin
Mercredi 27 janvier 2016 – 18h-20h
Amphi Alain Mérieux, Campus Saint-Paul
(10, place des Archives, 69002 Lyon)
Présentation du livre Mondes mosaïques : Astres, villes, vivant et robots Astres, villes, vivant, robots : quatre objets d’études apparemment profondément différents les uns des autres. Et pourtant, les analogies sont nombreuses. Tous ont un rapport très fort à la simplicité – la Nature, comme les hommes, choisit les procédés les plus simples possibles –, à la symétrie, à la cohérence. Tous sont soumis à l’entropie – le désordre les gagne –, tous ont une complexité qui s’accroît selon une évolution tout à la fois darwinienne – qui conduit, par sélection, à une meilleure adaptation – et en mosaïque – juxtaposition d’entités de même ordre de complexité qui, tout en conservant une autonomie certaine, sont intégrées dans des structures plus vastes, où le tout est supérieur à la partie. L’architecture des astres, des villes, des robots, est donc éminemment semblable à celle des systèmes les plus complexes qu’il nous soit donné d’appréhender : les organismes vivants. Dire que la complexité du vivant mime celle du monde matériel revient à constater que le cerveau, construit sur les mêmes bases que le reste de l’Univers, peut intégrer les lois du monde, et ainsi créer des villes ou de l’intelligence artificielle fondées sur ces mêmes lois. Un dialogue entre quatre disciplines en apparence étrangères les unes aux autres, riche d’enseignements et propre à susciter les questionnements et les débats. |
Une intéressante mise en avant de la complexité organisationnelle, mais le pari osé d'une analogie entre des champs de la réalité bien différents, comme le système nerveux, les astres ou les villes. Quand la complexité augmente les mêmes contraintes aboutissent-elles aux mêmes formes ?
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